Jodie a écrit : 05 mars 2025, 23:43
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Avoir une trop grande estime de soi, peut-il mener au sacrifice de sa vie... Je pencherais plutôt pour le contraire, ce qu'on appelle le don de soi, surtout qu'il était Pasteur,, parce que Bonhoeffer ne voulait pas abandonner les juifs emprisonnés et c'est la raison pour laquelle il serait retourné en Allemagne tout en sachant les risques qu'il enocurait.
Un bel exemple de conflit cognitif intérieur, avec une dualité conscient versus inconscient ?
Aparté...
On retrouve cette situation dans beaucoup de situations de résistance, de lutte contre un oppresseur, dans des récits au cours de la seconde guerre mondiale.
En France, le roman national gaullien, et communiste, érigés dès a fin de la guerre, se sont progressivement effrités au cours des décennies suivantes, et ce avec les recherches des histotiens, pour aboutir à trois cas de figure, avec des déclinaisons :
- la passivité, l'acceptation, l'attente de "jours meilleurs", et aussi "pas vu, pas pris"
- la collaboration, plus ou moins prononcée et effective (par exemple, les multiples dénonciations anonymes -les archives sont très révélatrices à ce titre-, des voisins de familles juives qui pouvaient dénoncer, protéger, ou laisser faire)
- la résistance, sous différentes formes, de l'acheminement de courrier, de matériel, aux opérations armées
Il fallut des années pour passer de la notion.de déporté, sans spécificité, ce qui évitait de (se) poser des questions et de préciser les responsabilités, à celle de programme d'extermination contre les populations de confession juive, ce qui donnait une toute autre lecture des faits de guerre.
Les programmes scolaires concernant l'enseignement de l'histoire furent révélateurs à ce sujet.
Les actes de résistance en France furent très "timides" et prirent leur essor progressivement, principalement à partir de la fin de l'année 1941 (l'armée nazie envahit l'URSS), et surtout 1942, année où les intentions des occupants ne laissaient plus planer le moindre doute.
Les revers des armées nazies, par la suite, contribuèrent à faciliter les prises de conscience et les prises de risques.
Les résistants de la "dernière heure", c'est une toute autre problématique.
Un film qui a marqué des générations, qui peut illustrer ces propos: "L'armée des ombres" (1969 ), de Jean-Pierre Melville. Film exposant une réalité crue, sans effets inutiles.
Une sobriété glaçante servie par des acteurs pénétrés par leur rôle.
Il y a plusieurs scènes marquantes, qui explorent les méandres des conduites humaines, les ressources que des personnes peuvent mettre en oeuvre. Il n'y a pas de héros au sens fort du terme, dans ce film, mais des individus ordinaires qui se retrouvent confrontés à des choix, dont certains drastiques. Les doutes et les interrogations ne manquent pas.
Un téléfilm, celui-ci avait fait tousser â sa sortie : "Au bon beurre " (1981, Édouard Molinaro). Marché noir, collaboration, compromissions,... "petites" lâchetés ordinaires et autres arrangements avec la réalité.
Sommes-nous sortis, du haut de notre "grandeur", de ces problématiques ? Je ne le pense pas.
Fin de l'aparté, qui, sur le plan historique, rejoint les interrogations au sujet de l'attitude du pasteur Bonhoeffer.
Nous serions effectivement dans le don de soi, le sacrifice au service des autres.
L'attitude de Navalny m'a toujours intrigué, il était conscient des risques qu'il prenait, sans se faire d'illusions, les services de Poutine n'allaient pas lui faire de cadeau.