de_passage a écrit :Même avec un COP de 3 en chauffage (la clim c'est quand même du "luxe" à terme) c'est énorme comme gain. Mais selon le type de géothermie tu peux je crois aller audelà (air/air, air/eau, ...). L'idéal, la nappe d'eau souterraine...
La géothermie implique nécessairement un système utilisant soit une boucle d'eau dans le sol ou encore un système à expansion directe. Les COP dont je parle sont pour ces systèmes. Et la clim n'est pas à négliger car elle remets de la chaleur dans le sol en été. Autrement, la température de sol peut diminuer au fil des années de même que le rendement.
Les systèmes qui prennent la chaleur dans l'air sont moins efficaces parce que le volume d'air nécessaire pour obtenir la même chaleur qu'il y a dans de l'eau à la même température est beaucoup plus élevé, mais aussi parce que les températures de l'air sont moins avantageuses que la température plutôt stable du sol. Aux environs de -10, une pompe à chaleur air/air ou air/eau (i.e. utilise l'air extérieure pour chauffer de l'eau à l'intérieur) a un COP qui sera d'environ 1.
En ce qui concerne la nappe d'eau souterraine, elle améliore le transfert de chaleur vers la boucle, mais on utilise rarement l'eau directement en raison des problèmes d'encrassement, entre autres.
Évidemment, ici, je parle de nappes d'eau à quelques degrés celcius, et non de ce que l'on retrouve à Vichy ou en Islande.
de_passage a écrit :A quoi sert le "puits canadien" ? Bin évident. En hiver tu captes de l'air froid, qui se réchauffe de qq degrés en voyageant sous terre avant d'entrer dans ta maison. En été c'est le contraire, ils se refroidit de qq degrés. Le gain est immédiat, propre, sans aucun mécanisme à maintenir, gratuit. Cout d'investissement dérisoire (moyenne de 1000€). Pour moi ça devrait être obligatoire dans les normes du batiment pour toutes les maisons neuves. Pour les immeubles je ne sais pas.
Quelques degrés, c'est une performance bien inférieure à ce que l'on obtient d'un système récupérateur de chaleur qui a aisément un rendement supérieur à 50%. Un tel système se vend 800$ ici et il suffit de le brancher sur le système de ventilation.
À la limite, ça peut servir comme préchauffage avant d'aller au système d'échange de chaleur, mais il peut y avoir des problèmes pratiques aussi (condensation, gel, encrassement, insectes, neige, glace, etc.)
de_passage a écrit :Tu parles de récupérer la chaleur de l'air évacué. Oui c'est bien aussi (mais pas mieux que ci-dessus). Ca existe depuis longtemps c'est par exemple la VMC double-flux. "y'a qu'à" la généraliser ... Problème une telle VMC est encore un peu plus chère qu'une VMC simple flux, et les installateurs rechignent encore. Mais dans 10 ans ...
Ici, c'est pas mal standard. Comme j'écrivais, ça se vend 800$, c'est «tablette» dans toutes les quincailleries.
De plus, au-delà de 50% d'efficacité, c'est nettement supérieur à quelques degrés. Ici, en plein hiver, il peut faire -30. Alors pour atteindre plus de 20 degrés à l'intérieur, on parle de 50 degrés à fournir. Je vais en chercher plus de 25 avec mon échangeur. Combien avec le puits canadian? (sais pas trop, personne n'a ça ici!)
Déjà, à ce temps-ci de l'année, la minimum quotidien à Québec est d'environ -10.
de_passage a écrit :Il ya aussi l'énergie des marées, et maintenant de la houle. C'est tout simple, un piston qui monte et descend avec les vagues en pleine mer et hop, de l'électricité.
Présentement, les applications utilisent plutôt des baies je crois, comme dans la baie de Fundy et je ne me souviens plus trop où en France (dans le nord il me semble). On ferme la baie, au grand plaisir des écolos, et on turbine l'eau qui sort puis qui rentre.
de_passage a écrit :Il suffit de se creuser la cervelle, de prendre des gars motivés et de leur donner un budget équivalent à 1% seulement du budget recherche et développement du pétrole ou du nucléaire, et on va en trouver des solutions. Je dis "des" solutions car évidemment l'avenir c'est un panier de techniques et pas une source unique.
Il y a parfois des contraintes purement techniques qui ne peuvent tout simplement pas être ignorées. Par exemple, l'énergie maximale que je peux produire avec un vague.
de_passage a écrit :Coté économies, il y a des gisements ultra-simples, peu ou pas couteux et scandaleusement ignorés.
Bien orienter sa maison par exemple ! Ca coute rien à la conception et là aussi ça peut faire gagner 1 ou plusieurs degrés gratuitement!
Oui, mais ce n'est pas toujours praticable. Ici, le fleuve est du côté nord. Alors de quel côté est la fenestration vous croyez?
de_passage a écrit :Isoler par l'extérieur au lieu de l'intérieur !
Là, je ne vois pas exactement ce que tu veux dire. Nos codes de construction sont assez différents. Ici, on isole dans le mur, directement, et on utilise des structures de bois ou d'acier principalement. Typiquement, une maison au Québec aura 6 pouces d'isolation à la laine dans un murs dont l'ossature est faite avec des pièces de 2X6 pouces de 8 pieds. On voit aussi des maisons érigées avec un coffrage en styrofoam expansé de deux pouces à l'intérieur duquel on coule du béton. Le styrofoam sert par la suite d'isolant.
En rénovation, le choix de l'intérieur ou de l'extérieur dépend des contraintes, mais on isole généralement de l'extérieur. C'est ce que je compte faire.
Mais que change le fait d'isoler par en dedans ou en dehors?
de_passage a écrit :Ca coûte encore un peu plus cher (+15/20% je crois) aujourd'hui uniquement parce que les volumes vendus sont faibles, et ce parceque les entrpreneurs du batiment resistent et rechignent. Ils sont confortablement assis sur une rente, à monter des parpaings e(et non des briques ou autres matériaux plus isolants). Je le sais, j'en ai récemment sollicité pour ma maison. Les solutions techniques existent au catalogue, mais l'entreprise lambda est réticente. Faut former les ouvriers à ces nouvelles façons de faire.
Là-dessus, effectivement, ils ne sont pas très chauds à l'idée de faire autre chose que du copier-coller. Mais ici, les entrepreneurs qui ont osé aller plus loin recueillent les fruits de leurs efforts présentement. Je ne comprends pas pourquoi il ne font pas le minime effort nécessaire pour par la suite recommencer le copier-coller, mais à partir d'un moule plus efficace.
de_passage, sur l'éolien qui tombe partout en même temps a écrit :Pas d'accord. D'une région à l'autre, d'une ville à l'autre les conditions climatiques (vent, soleil) changent parfois radicalement. Et à l'échelle d'un pays, là nul doute qu'un excédent d'énergie produite peut être consommée ailleurs.
J'avais lu quelques articles là-dessus. Malheureusement, je ne les retrouve pas. Mais j'ai tendance à croire que la diversité n'est peut-être pas aussi grande que certains aimeraient bien se faire croire. Ici, ce qui se pase au Texas vient influencer notre climat. Quand on considère que le Québec a trois fois la superficie de la France, on peut se douter que la météo en Europe est assez uniforme de façon macro.
de_passage a écrit :Evidemment il faudra concevoir et mettre en place des systèmes de régulation. Mais oh, eh, vous croyez que tout va nous tomber tout cuit dans le bec.
Système de régulation, c'est un beau mot pour dire qu'il faudra carrément construire des centrales de relève. Et encore, l'hydroélectrique est à peu près la seule solution à ce chapitre. À certains endroits, ils pompent la nuit et turbinent le jour…
de_passage a écrit :Et encore, ça c'est pour une solution "centralisée".
Statistiquement, le phénomène aura moins d'ampleur à l'échelle d'un continent qu'à l'échelle d'une municipalité
de_passage a écrit :En production "localisée", bin , quand y'a pas de vent on utilise le solaire ou autre.
Ouais, la nuit et l'hiver, c'est pratique du solaire, surtout à quelques watts par mètre carré dans les conditions optimales! Autre? Quel autre?
de_passage a écrit : Et quand aucune source locale propre ne peut fournir, on tape dans les réserves (batteries, un secteur à développer aussi).
Ouais, sauf qu'à l’heure où l'on se parle, leur coût est élevé, leur capacité est réduite et leur durée de vie est limitée. Je sais, j'ai vérifié combien il m'en coûterait. Pour une capacité modeste de réserve, le coût des batteries est le même que pour le reste de l'équipement. Et contrairement à l'équipement, au bout de 10 ans, on risque de devoir les changer.
de_passage a écrit : Et quand c'est pas possible, là ok, on pompe sur le réseau central (qui existera toujours donc). C'est pareil dans l'autre sens (surproduction locale)
C'est présentement l'option la plus sensée. Au Québec, c'est déjà disponible. Mais je crois que 7 personnes ont profité de cette possibilité l'an passé. On ne peut pas dire que ce soit la folie furieuse. En fait, dans bien des cas, il n'y a jamais surproduction, alors il est possible de s'installer sans être autoproducteur.
de_passage, sur un théorique lobby a écrit :Non, ce n'est pas la raison principale. La raison principale aujourd'hui c'est le profit.
Oui, parce que ce n'est pas leur expertise ni un domaine avec des marges intéressantes. Ces entreprises ne sont pas là pour faire la charité.
de_passage a écrit :Il reste pour le moment maximal (et énorme) avec des énergies à base d'hydrocarbures (pétrole puis gaz) à production centralisée et réseau de distribution. Les couts sont optimisés, les clients relativement captifs, les marges bonnes voire énormes (pour les producteurs).
Ici, nous sommes à qqch comme 96% hydroélectriques. En ce qui concerne les marges, elles ne sont pas si élevées que ça. Les entreprises d'utilité publique ne sont vraiment pas les plus valorisées en bourse parce que le rendement et le potentiel des autres entreprises est plus élevé. Le ratio cours/bénéfices normal est environ de 10.
de_passage a écrit :Les producteurs de ces énergies là n'ont donc aucun intérêt à ce que des productions locales viennent amputer leur gateau.
C'est tellement marginal qu'ils s'en balancent je crois. Ici, c'est même payant : au lieu de vendre à bas prix, sinon à perte aux Québécois, ils vendent l'énergie économisée aux Américains. Je crois qu'il faut mettre la théorie du complot de côté.
de_passage a écrit :Ces systèmes sont certes perfectibles mais bien plus fiables qu'avant. Il ne manque pas grand chose pour qu'ils soient "suffisamment" fiables.
Quand je parle de fiabilité, je ne parle pas ici de risques de bris d'équipement mais bien de production insuffisante.
de_passage a écrit :IL manquera ensuite comme je le disais des sociétés de service qui en assureraient la maintenance. Un peu comme ton chauffagiste fait la visite annuelle de ta chaudière et la maintient en état de marche sur des années. C'est quand même pas plus compliqué avec de l'éolien ou du solaire. Pour du solaire thermique c'est même plus simple. Au bémol près tu as raison, des dispositifs électro-mécaniques de connexion double sens avec le réseau principal.
S'il y a un besoin, il y aura un entrepreneur pour y répondre. Du moins, ici, c'est pas mal comme ça que ça marche!
de_passage a écrit :Mais bon, si tu as déjà vu l'intérieur d'une chaudière moderne à condensation et ballon intégré
Je chauffe avec un chaudière électrique de 25 kW. Quant aux chaudières à condensation, comme nous ne sommes pas reliés au réseau gazier, leur intérêt est moindre avec le mazout. Mais je crois que je n'ai pas vu l'intérieur d'aucune chaudière. Toutes celles que j'ai vues fonctionnaient. Mais j'en ai vu de toutes tailles, des hybrides électriques mazout #6, de vieilles au mazout #2, etc.
Quant au chauffage de l'eau chaude sanitaire par une chaudière centrale, c'est quelque chose qu'on évite en raison du faible rendement obtenu en été. Au Québec, on utilise typiquement un chauffe-eau de 40 ou 60 gallons avec entre 3 et 4.5 kW de chauffage. Leur rendement est nettement supérieur. Les normes sur les chauffe-eau au gaz viennent tout juste de dépasser une efficacité minimale de 50%!
de_passage a écrit :Si (et c'est un gros "si") la volonté politique est forte (et a le courage de s'opposer aux lobbys concernés), il est -techniquement- possible à court terme en alliant économies d'énergie (eco-conception, isolation, ...), énergies alternatives renouvelable (vent, air, eau, soleil, ...) et systèmes de production locaux de tailles variables, de rendre minoritaire notre dépendance aux énergies historiques non renouvelables (charbon, pétrole, nucléaire, gaz).
Maintenant le fera-t-on ? C'est une autre histoire
La hausse des coûts va s'en charger.