La maternité : désir biologique ou social ?

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Dominique29
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#26

Message par Dominique29 » 23 oct. 2009, 14:56

Pour ma part, je ne désir pas d'enfant pour le moment bien qu'âgée de presque 30 ans. C'est plutôt mon conjoint et nos famille qui essaient de me pousser dans le dos...

J'ai "abdiqué" une fois en 2004... finalement, oui je fut enceinte mais ce fut une grossesse ectopique. Très mauvais souvenir....très...

La pression sociale est très forte. La pression "émotive" aussi si je peux l'appeler ainsi. Il y a des gens qui me parle de mon âge, d'autres qui m'accusent de "priver" mon conjoint... Et quand je réponds: oui mais je ne suis pas prête! on me réponds: on est jamais vraiment prêt :shock: Quand je dis que j'aimerais qu'on soit plus stable financièrement on me répond: si on attends d'avoir assez d'argent on en aurait jamais (des enfants) :shock:

Alors si le désir d'enfant se révèle un désir hormonale et bien cette hormone me fait défaut :mrgreen:

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Poulpeman
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#27

Message par Poulpeman » 23 oct. 2009, 15:17

Salut PKJ,
PKJ a écrit : Ça nous mène à ton troisième point, à mon avis le plus fort:
- Toujours du point de vue de l'évolution, le désir sexuel suffit amplement à la survie de l'espèce. Un désir de maternité parait superflu.
Tout à fait. La femelle n'a pas besoin de faire le lien entre copulation, fécondation et parentalité. Il suffit qu'elle trouve un mâle et s'accouple avec lui. Une pulsion sexuelle est pour cela amplement suffisant.
C'est le point qui me parait le plus pertinent aussi. D'un point de vue évolutionniste, l'apparition d'un désir de maternité me semble difficilement justifiable (car non utile et s'inscrivant dans un laps de temps bien trop court).

Bref, si ça ne colle pas avec l'évolution, c'est que c'est très probablement faux.

@ Dominique
Alors si le désir d'enfant se révèle un désir hormonale et bien cette hormone me fait défaut :mrgreen:
Pas de panique : Darwin te dirait que tes hormones se portent très bien.

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Zwielicht
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#28

Message par Zwielicht » 23 oct. 2009, 16:38

pkj a écrit :Ceci dit, les multiples mécanismes (parfois complètement absurdes et anti-adaptatifs, voire les paons) employés par les femelles de toutes espèces pour sélectionner "le bon" mâle montrent que les femelles sont tout de même biologiquement programmées pour s'engager dans des mécanismes de reproduction.
Un mécanisme qui montre que la femelle ne prend pas n'importe quel mâle n'indique pas nécessairement que c'est en fonction de ce qui suivra l'accouplement.

Ça pourrait être pour l'accouplement lui-même, pour la structure sociale/hierarchique à l'intérieur du "clan", etc.

Il me semble peu probable que par de longs "essais et erreurs", les structures neurologiques et hormonales du paon femelle aient fini par se modifier à ne choisir qu'un seul type de mâle.

De un il est difficile d'imaginer que la différence entre deux paons géniteurs si marquée dans le comportement de la progéniture que la femelle en souffre au point de ne pas pouvoir répandre ses gènes autant que d'autres femelles.

De deux, il est difficile d'imaginer que ces différences génétiques deux paons géniteurs qui se répercuteraient dans la progéniture aient des marqueurs externes très visibles (couleur des plumes, danse, etc).
======
PKJ a écrit :Il est tout à fait envisageable que ce dégoût face à la maternité découle justement du fait que c'était vu comme trop "instinct primaire" et pas assez noble.
Peut-être à une certaine époque. Mais j'ai l'impression qu'à la nôtre, le "primaire", le bestial modéré, a la cote. Il me semble que c'est bien vu de faire quelque chose qui s'inscrive dans une sorte d'"ordre naturel présumé"; de faire partie des grands cycles de la vie, de ce monde. Peut-être parce que nous vivons désormais dans un tel confort technologique que tout à coup tout ce qui semble "naturel" parait bien. Ça l'était moins à l'époque ou on tentait désespérément de ne pas ressembler aux autres animaux (d'où nous viennent les expressions comme : "c'est bête" !). Nous avons gardé le rasage et l'épilation, mais j'ai l'impression que le retour du pendule se fait sentir dans d'autres secteurs (la mode du "bio" en serait un, le plein-air évidemment, etc).
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#29

Message par Dash » 11 nov. 2009, 05:10

Sujet interessant !

J'abonde dans le sens de PKJ à savoir que c'est un faux dilemme. Voici pourquoi :
Le choix d'avoir ou non des enfants n'est rendu possible que par la capacité d'empêcher la fécondation par divers moyens. Si on s'entend qu'à la base, tous les animaux ont un désir sexuel hormonal, inné, la question ne se poserait même pas si nous n'avions pas l'intelligence de créer et d'utiliser des moyens de contraceptions.

Toutes les femmes auraient des enfants!*

Une hormone biologique qui créerait le désir d'enfanter est tout simplement non nécessaire et superflue, car le désir sexuel se charge de créer la même résultante. Le faux dilemme provient du fait que nous somme des animaux « intelligents » qui ont trouvé le moyen d'empêcher la résultante du désir sexuel, ce qui, par procuration, nous donne le choix d'avoir ou ne pas avoir le « fruit » de l'acte sexuel.

Selon cette approche, je ne vois donc pas la nécessité d'une hormone spécifique au désir d'enfanter qui, à la base, dans la nature, est complètement inutile.

Par contre, il m'est possible de faire quelques réflexions intéressantes pour nuancer...

Comme Ptoufle l'a écrit, le plus probable est que ce soit :
Désir sexuel : hormonal, inné
Désir d'enfant : comportement social, acquis
Soins à l'enfant : programmation innée.
En partant de ceci, il est possible d'extrapoler : le « soin à l'enfant » qui est programmé et latent chez la femme peut peut-être plus ou moins s'activer lors des rencontres et manipulations avec les enfants d'autres femmes. Cette programmation innée qui est plutôt latente et potentielle à la base peut alors peut-être jouer un certain rôle « biologique » en conjonction avec la dimension sociale, lorsqu'elle est activée (excitée) indirectement.

* Nonobstant des « troubles » naturels.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#30

Message par Ildefonse » 11 nov. 2009, 09:38

A ces données, il convient d'ajouter que les femmes ont de tous temps utilisé des méthodes contraceptives (plus ou moins efficaces).

L'infanticide était aussi plus courant autrefois, bien qu'il ait été complété par le faible taux de survie des enfants à une vie sans vaccins, ni médicaments aussi efficaces qu'aujourd'hui.

Mais, c'est vrai que la majorité des femmes auraient sans doute davantage d'enfants.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#31

Message par Poulpeman » 11 nov. 2009, 13:55

Salut Dash,
Dash a écrit :
Désir sexuel : hormonal, inné
Désir d'enfant : comportement social, acquis
Soins à l'enfant : programmation innée.
En partant de ceci, il est possible d'extrapoler : le « soin à l'enfant » qui est programmé et latent chez la femme peut peut-être plus ou moins s'activer lors des rencontres et manipulations avec les enfants d'autres femmes. Cette programmation innée qui est plutôt latente et potentielle à la base peut alors peut-être jouer un certain rôle « biologique » en conjonction avec la dimension sociale, lorsqu'elle est activée (excitée) indirectement.
Pour ce que j'avais vu en cours, le "soin à l'enfant" était déclenché par tout le cocktail d'hormones issu de la grossesse et de l'accouchement.
Je sais pas trop ce que ça vaut chez la femme, mais en tout cas c'est comme ça que ça se passe chez la brebis. :)

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#32

Message par Dash » 11 nov. 2009, 15:01

Salut Poulpeman,
Poulpeman a écrit :[...] le "soin à l'enfant" était déclenché par tout le cocktail d'hormones issu de la grossesse et de l'accouchement.[...]
J’extrapolais seulement, donc si c'est pareil pour la femme comme pour la brebis, ça confirme qu'il n'y a pas vraiment de désir « biologique » (programmation) d'avoir un enfant et pas de « déclencheur » indirect pour les « soins à l'enfant ».

Il n'y a qu'un désir sexuel (hormonal, inné) qui normalement produit une progéniture et l'accouchement déclenche la programmation (innée) du soin de cette dernière.

Le « désir d'enfant » proviendrait seulement de « l'aspect social » et n'a d'effet que pour les « animaux intelligents » qui peuvent se permettre l'acte sexuel sans procréer.

C'est ce que j'en conclus présentement.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#33

Message par Zwielicht » 11 nov. 2009, 17:59

Il semble y avoir une tendance innée chez l'humain à s'occuper et protéger les petites bêtes d'une certaine apparence, ce qui inclut les bébés. Mais cette tendance semble également présente chez l'homme que chez la femme et ne dépend pas de l'âge (et donc n'est pas une "horloge").
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#34

Message par Ildefonse » 11 nov. 2009, 18:15

Zwielicht a écrit :Il semble y avoir une tendance innée chez l'humain à s'occuper et protéger les petites bêtes d'une certaine apparence, ce qui inclut les bébés. Mais cette tendance semble également présente chez l'homme que chez la femme et ne dépend pas de l'âge (et donc n'est pas une "horloge").
Oui, cette faculté porte un nom, mais je n'arrive pas à remettre le doigt dessus.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#35

Message par Ildefonse » 11 nov. 2009, 18:46

Ce pourrait être l'influence de la néoténie sur le comportement. C'est le même mécanisme utilisé par Disney et Tezuka pour faire adhérer à leurs personnages.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#36

Message par Dash » 14 nov. 2009, 15:59

Définition de néoténie, nom féminin : Conservation de caractères qui sont normalement présents seulement aux premiers stades de la vie d’un être vivant.
Source : Antidote (dictionnaire logiciel)


Je ne connaissais pas ce mot!

;)
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#37

Message par Poulpeman » 13 janv. 2012, 14:04

Salut à tous,

Je ressuscite le topic car je suis en train d'écrire un article sur ce sujet.

J'utilise les arguments darwiniens exposés ici pour contrer l'idée reçue que la maternité est un désir biologique. J'ajoute à cela l'exemple des couples "childfree", qui ne souhaitent pas avoir d'enfants par manque d'intérêt vis-à-vis de la parentalité.

Le point qui me pose problème est une extrapolation au féminisme. En fait, considérer que le désir d'avoir des enfants est d'origine biologique me semble fondamentalement anti-féministe. Cela renvoie la femme au statut de machine à procréer, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non des enfants. Je manque d'arguments pour cette partie donc si certains ont des idées, je suis preneur.

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#38

Message par Kraepelin » 13 janv. 2012, 16:59

Poulpeman a écrit : Le point qui me pose problème est une extrapolation au féminisme. En fait, considérer que le désir d'avoir des enfants est d'origine biologique me semble fondamentalement anti-féministe. Cela renvoie la femme au statut de machine à procréer, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non des enfants. Je manque d'arguments pour cette partie donc si certains ont des idées, je suis preneur.
Si tu t'enfarges là-dedans, tu n'es pas sortie du bois. La recherche en psychologie depuis 50 ans produit des résultats qui sont chroniquement en contradiction avec plusieurs postulats féministes. Ces résultats sont les mêmes que les chercheuses soient militantes féministes ou non. La réalité empirique se dérobe donc à ces postulats. Vouloir continuer à la maintenir relève d'un pur esprit de dogmatisme.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#39

Message par Poulpeman » 13 janv. 2012, 19:05

Kraepelin a écrit :Si tu t'enfarges là-dedans, tu n'es pas sortie du bois. La recherche en psychologie depuis 50 ans produit des résultats qui sont chroniquement en contradiction avec plusieurs postulats féministes. Ces résultats sont les mêmes que les chercheuses soient militantes féministes ou non. La réalité empirique se dérobe donc à ces postulats. Vouloir continuer à la maintenir relève d'un pur esprit de dogmatisme.
Bouh ! Le dogmatisme :D T'as pas trouvé pire comme épouvantail ?
Si tu as des résultats de recherches qui montrent que je me trompe, sort-les plutôt que d'aboyer.
Jusqu'à preuve du contraire l'instinct sexuel est largement suffisant pour assurer la reproduction de l'espèce. Un soit disant désir d'avoir des enfant qui serait biologique / hormonal / génétique tient du mythe.

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#40

Message par Kraepelin » 13 janv. 2012, 21:16

Poulpeman a écrit : Si tu as des résultats de recherches qui montrent que je me trompe, sort-les plutôt que d'aboyer.
Montrer des résultats de recherche qui contredisent des postulats féministes? Je fait ça depuis des années sur ce forum! Va relire mes vieux postes sur la comparaison des formes d'intelligence homme-femme ou ma récente discussion sur les mythes de la violence conjugale.
Je crois même me souvenir que j'avais ouvert une discussion sur les principaux chevaux de bataille des féministes québécoises.

Des heures de plaisir!
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#41

Message par Brève de comptoir » 13 janv. 2012, 22:27

Poulpeman a écrit :
Le point qui me pose problème est une extrapolation au féminisme. En fait, considérer que le désir d'avoir des enfants est d'origine biologique me semble fondamentalement anti-féministe. Cela renvoie la femme au statut de machine à procréer, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non des enfants.
Et le simple fait que ce soit anti-féministe rend la chose impossible ?^ Ah oui vous manquez d'arguments...

Et pourquoi le désir d'enfant ne serait qu'un désir attribué aux femmes ? L'homme en serai (s'il existe) dépourvu ?

Je ne vois pas pourquoi ce qui est définit comme le désir d'enfant serait soit totalement biologique soit totalement un modèle sociétal... L'interaction entre les deux est trop grande. C'est comme savoir ce qui tient de l'acquis et de l'inné dans la personnalité d'un individu, voire d'une maladie. Est-ce qu'on a un cancer à cause de son patrimoine génétique ou à cause de son environnement ? Probablement les deux. On le voit bien avec les cancers de la peau : il y a différents types de peau, certaines plus fragiles, et c'est ensuite le comportement qui va augmenter le facteur de risque.

Pourquoi dans ce cas, le désir d'enfant ne serait pas une alliance des deux ? Les modèles culturels, sociétaux, ne naissent pas du néant. Si on se marie, c'est bien pour procréer, pas parce que c'est la société qui décide que c'est "une mode" acceptable. Ce sont les hormones, les nécessités biologiques qui initient les choix et les models culturels.

Penser que ce n'est que le fruit de la société, c'est un peu séparer le biologique (la nature) et la culture, comme d'autres séparent l'âme du corps. La biologie est à la base de tout, même de nos comportements. On le voit bien en modifiant la chimie du cerveau. La culture est liée au biologique, ce n'est pas un nuage vaporeux qui s'élève au dessus de la matière ou de la nature. Est-ce que les fourmis perpétuent un modèle de société parce que c'est ainsi ? ou parce qu'elles sont conditionnées pour cela ? C'est la biologie qui conditionne tout le reste, on en est toujours esclave.

Il serait intéressant de voir s'il y a des modifications chimiques d'une femme (ou d'un homme) sans enfant qui croise un bambin. Difficile de plonger au cœur du cerveau, mais il y a peut-être déjà d'autres effets qu'on peut déceler... À voir.

Pour ce qui est des couples qui désirent ne pas avoir d'enfant, peut-être le font-ils par choix. Il n'y a pas de modèle culturel unique. C'est tout l'intérêt du libre arbitre. Prendre des décisions qui ne sont pas, a priori, en faveur de l'espèce. Mais c'est ce paradoxe humain qui nous a rendu si efficace, si adapté. Parce que l'homme explore n'importe quelle piste peu évidente et qui semble impossible à première vue. Souvent, quand on explose, ce sont des impasses, mais parfois, un nouveau modèle va prouver son efficacité. Cela ne serait pas possible sans une chimie derrière qui explore sans cesse de nouvelles pistes. Un couple qui décide de ne pas avoir d'enfant, ils sont poussés par un comportement qui est lui-même issu d'une chimie complexe. On est le fruit d'un patrimoine génétique, d'une expérience, d'une identité et d'un libre arbitre. Ça me parait difficile d'ignorer les imbrications de tout cela dans nos comportement. Quand on pense prendre une décision le plus "objectivement", on décide aussi en fonction de tout cela, de son expérience, de son vécu, de son humeur du moment, de ses gènes. Difficile de savoir jusqu'à quel point telle ou telle chose rentre en cause dans une décision. Donc pour le désir d'enfant, qui est un comportement comme un autre, c'est la même chose. Le désir nait de la pression sociale, d'un modèle qu'on décide plus ou moins consciemment d'appliquer à soi-même, mais c'est aussi, en dehors du simple désir sexuel, une nécessité biologique. "La nature" a bien créé la libido pour pousser les êtres à s'unir, pourquoi n'aurait-"elle" pas fait de même avec le désir d'enfant. Certes on est conscient de son désir sexuel, mais ce n'est pas parce qu'on est moins conscient du désir d'enfant qu'il n'existe pas.

Pensez-vous qu'un couple par exemple ayant déjà des enfants, naturels ou non, décide d'en adopter un, donc sans avoir recours à la sexualité, simplement pour répondre à un modèle sociale ? Pensez-vous qu'un couple qui décide à 25 ans d'avoir deux enfants pour répondre à un modèle culturel qui leur convient, ne se retrouve jamais une fois avec ces deux enfants, avec l'envie de changer de modèle, non plus parce qu'ils décident rationnellement qu'un autre modèle leur convient mieux, mais parce qu'ils ont trouvé du plaisir à élever des enfants, s'en occuper ? Imaginons un couple perdu sur une île déserte. Ils ne subissent aucune pression sociale, ils n'ont plus aucun repère culturel, et ils vont devoir répondre plus ou moins consciemment à ce désir d'enfant. Totalement (ou presque, on ne l'est jamais totalement même perdus sur une île) affranchis de la société, ils ne répondront pas seulement à un désir sexuel (imaginons qu'ils aient des moyens de contraception^) mais à un désir d'enfant - ou pas d'ailleurs.

Une femme ayant un enfant et ayant très mal vécue sa maternité en ayant perdu un premier enfant par exemple, croyez vous qu'elle acceptera de suivre la pression sociale pour en avoir un autre ? Elle s'en foutra royalement du modèle sociale. On vit d'abord pour soi-même avant de s'intégrer à une société. Si notre voie ne va pas dans le sens de la société, on sait encore (ou pas) faire comme on l'entend. Et dans ce cas, la décision de cette femme sera conditionné par tout un ensemble complexe, parfois contradictoire, dont elle devra faire le tri, et qui la poussera au final à décider si oui ou non elle veut un enfant. Là, le désir sera devenu conscient. Mais ce désir, c'est la partie émergée de l'iceberg, ou du volcan. Au cœur du volcan se mêlent toute sorte de considération et de matière. La matière sociétale y aura sans doute sa place, mais il ne fera pas le poids face à d'autres matières qui résultent d'une expérience traumatisante et qui sont prêts à modifier son comportement, ses envies. Y aura-t-il alors un désir biologique d'enfant ? probablement, mais comme la matière sociétale, il ferait peu de poids face à ce qu'à créer l'expérience traumatisante. Cette femme devra alors combattre cette frustration. Elle y arrivera peut-être même très bien, tout dépendra de cette chimie au cœur du volcan.

Quand on prend un couple de lesbienne. Si elles veulent avoir un enfant, la sexualité ne leur permet pas. Existe-t-il un modèle de mère lesbienne qui les pousse à avoir un désir d'enfant ? ou y a-t-il vraiment un désir biologique d'enfant, séparé de toute libido ?

D'ailleurs, on voit la même chose ailleurs, chez d'autres animaux. Si on parle de désir d'enfant, après la naissance, le désir d'enfant ne fait aucun doute. Enlevez la progéniture à sa mère et son comportement sera affectée par la perte de son enfant et son désir contrarié de l'élever (ça marche avec les primates, les chiens et les chats et sans doute chez tous les mammifères). Pour ce qui est du désir d'enfant avant... le modèle sociale est moins développé que chez l'homme, reste à savoir si le comportement d'une femelle qui n'a pas encore de petit est affectée quand elle voit une autre femelle avec son petit ou un petit seul.

Je ne connais pas la réponse. Mais penser à un désir d'enfant uniquement régie par un désir ou un modèle sociale, me parait peu probable.

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#42

Message par Poulpeman » 15 janv. 2012, 23:39

Salut Brève de comptoir,
Brève de comptoir a écrit :Je ne vois pas pourquoi ce qui est définit comme le désir d'enfant serait soit totalement biologique soit totalement un modèle sociétal...
Parce que s'il n'est pas biologique, c'est qu'il est d'origine environnementale.
Et vu qu'il est théoriquement impossible qu'il soit d'origine biologique (au sens génétique), alors c'est sociétal.
L'évolution n'a pas pu créé de mécanisme génétique qui donnerait aux femmes (ou aux hommes d'ailleurs) l'envie de faire des enfants. Les instincts sexuels sont amplement suffisants pour assurer la reproduction de l'espèce. Un tel mécanisme serait superflu et inutile. De plus, l'homo sapiens est apparu il y a plus de 200.000 ans, mais il a fait le lien entre sexualité et reproduction il n'y a qu'environ 10.000 ans. Avant cela, un "gène du désir d'enfant" (pour simplifier) aurait été inutile car personne ne savait comment procéder. Et après, le laps de temps est trop court pour qu'un tel mécanisme génétique apparaisse.

Donc oui, le désir d'avoir des enfants est 100% d'origine sociétale.

@ Kraepelin :
Je ne vois pas ce que tes remarques ont en rapport avec le sujet. Si tu as des références qui montrent que je me trompe, je suis preneur.

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#43

Message par Etienne Beauman » 16 janv. 2012, 01:06

Salut Poulpeman,
Poulpeman a écrit :@ Kraepelin :
Je ne vois pas ce que tes remarques ont en rapport avec le sujet. Si tu as des références qui montrent que je me trompe, je suis preneur.
Je peux bien sûr me tromper, mais je pense que le propos de Kraepelin était surtout pour la première phrase
Le point qui me pose problème est une extrapolation au féminisme
En gros je crois que ce qu'il voulait dire c'est que tu ne devrais pas te soucier du point de vue féministe* sur telle ou telle question, si ton point de vue est cohérent d'un point de vue logique et biologique, c'est bien assez.
Que ce soit ou non compatible avec les valeurs des féministes c'est l'affaire des féministes, c'est à eux de faire avec les réalités biologiques, pas aux "penseurs" de s'interroger si leurs conclusions peuvent ou non s'extrapoler dans le féminisme.


Par ailleurs imagine juste un instant que ce soit vrai, que les femmes ont un désir d'enfant en partie d'origine biologique, je suis pas entièrement convaincu par le tout sociétal pour le coup, je parlais dans un post avec Tania je crois du sentiment de bienveillance qu'on peut éprouver dans un jardin public en regardant des enfants jouer, je lui disais que ce sentiment c'était ce qui se rapprochait le plus selon moi de ce qu'elle appelle l'altruisme universel :
alors
amour du conjoint (biologique inside) + empathie pour les enfants (itou) + égoïsme (encore) + peur de la solitude** (et là aussi) + peur de la mort (pareil) + ? => désir d'enfant
Ça me semble pas du tout impossible.
Du coup si c'est vrai : "Cela renvoie la femme au statut de machine à procréer, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non des enfants." devient un jugement pas mal négatif d'une réalité biologique, bref du sexisme.
J'aime les femmes qu'elles soient capables ou non de décider à 100% par elle même (pour peu que cela veuille dire quelque chose) si elle veulent avoir ou non des bambins 8=)

*C'est d'ailleurs valable pour toute idéologie.
**avec l'idée que le compagnon ne se sauvera pas si un enfant soude le couple.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#44

Message par Ptoufle » 16 janv. 2012, 01:08

Poulpeman a écrit :Le point qui me pose problème est une extrapolation au féminisme. En fait, considérer que le désir d'avoir des enfants est d'origine biologique me semble fondamentalement anti-féministe. Cela renvoie la femme au statut de machine à procréer, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non des enfants. Je manque d'arguments pour cette partie donc si certains ont des idées, je suis preneur.
Salut Poulpy,
je ne comprends pas là. La réduction est toujours un chemin dangereux. On peut ôter le sens à n'importe quoi de cette manière. Je reprends ton raisonnement avec une variante :
"En fait, considérer que le désir sexuel est d'origine biologique me semble fondamentalement obscène. Cela renvoie la femme(/homme) au statut de machine à baiser, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non l'amour avec qui elle/il veut".

Une autre ?

"En fait, considérer que le désir de s'alimenter est d'origine biologique me semble fondamentalement matérialiste. Cela renvoie la femme(/homme) au statut de machine à manger, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de manger ce qu'on souhaite".

etc.

Si tu pars dans cette voie, il n'est de toute façon plus question de libre arbitre : décider quelque chose, c'est une affaire hormonale liée à des stimuli et des expériences vécue pas forcément voulue. Le comportement ou le caractère de quelqu'un peut ainsi se réduire à l'enfance qu'il a vécu. On est alors incapable de décider quelque chose par soi-même puisque c'est dicté par son vécu et le reste de génétique.

On peut de toute façon considérer que même si l'instinct nous incite à certaines action (avoir des enfants, copuler avec la moitié de la planète, etc), notre conscience nous permet de choisir ou non de le faire. Comme homme ou femme ont des conditionnements innés les incitant à telle ou telle action, le féminisme, en tant que recherche de l'égalité de considération sociale de chacun quelque soit le sexe, n'a rien à y voir à mon sens.
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Poulpeman
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#45

Message par Poulpeman » 16 janv. 2012, 01:54

Salut Etienne,
Etienne Beauman a écrit : En gros je crois que ce qu'il voulait dire c'est que tu ne devrais pas te soucier du point de vue féministe* sur telle ou telle question, si ton point de vue est cohérent d'un point de vue logique et biologique, c'est bien assez.
Que ce soit ou non compatible avec les valeurs des féministes c'est l'affaire des féministes, c'est à eux de faire avec les réalités biologiques, pas aux "penseurs" de s'interroger si leurs conclusions peuvent ou non s'extrapoler dans le féminisme.
En fait ça m'intéresse d'élargir la question à une dimension sociale, c'est pour ça que je souhaite extrapoler la question au féminisme.
Etienne Beauman a écrit :Par ailleurs imagine juste un instant que ce soit vrai, que les femmes ont un désir d'enfant en partie d'origine biologique, je suis pas entièrement convaincu par le tout sociétal pour le coup, je parlais dans un post avec Tania je crois du sentiment de bienveillance qu'on peut éprouver dans un jardin public en regardant des enfants jouer, je lui disais que ce sentiment c'était ce qui se rapprochait le plus selon moi de ce qu'elle appelle l'altruisme universel :
alors
amour du conjoint (biologique inside) + empathie pour les enfants (itou) + égoïsme (encore) + peur de la solitude** (et là aussi) + peur de la mort (pareil) + ? => désir d'enfant
Ça me semble pas du tout impossible.
L'empathie envers les enfants est l'un des facteurs motivant le désir d'avoir des enfants. Bien qu'il s'agisse d'une fonction innée, je ne pense pas qu'on puisse l'inclure comme "cause biologique" car on peut très bien éprouver de l'empathie envers les enfants sans souhaiter en avoir pour autant. Les deux phénomènes sont distincts.
Pour l'amour du conjoint ou la peur de la mort, j'ai du mal à saisir pourquoi ce serait des facteurs de motivation.

Etienne Beauman a écrit :Du coup si c'est vrai : "Cela renvoie la femme au statut de machine à procréer, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non des enfants." devient un jugement pas mal négatif d'une réalité biologique, bref du sexisme.
Vu le nombre croissant de couples ne souhaitant pas avoir d'enfants, je ne crois pas qu'il y ait une quelconque réalité biologique derrière tout ça. Amha, c'est bien plus sexiste de considérer qu'une femme est programmée pour vouloir des enfants. De plus, ça marginalise les childfree en les faisant passer pour des déviantes.

Salut Ptoufle,
"En fait, considérer que le désir sexuel est d'origine biologique me semble fondamentalement obscène. Cela renvoie la femme(/homme) au statut de machine à baiser, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de faire ou non l'amour avec qui elle/il veut".

Une autre ?

"En fait, considérer que le désir de s'alimenter est d'origine biologique me semble fondamentalement matérialiste. Cela renvoie la femme(/homme) au statut de machine à manger, incapable de prendre une décision aussi importante que celle de manger ce qu'on souhaite".
La différence, c'est que le désir sexuel et le désir de s'alimenter sont des instincts, et que ces conclusions sont absurdes et donc aisément réfutables.

Si on prend un phénomène d'origine environnementale, comme vouloir un sac à main de luxe, et qu'on en fait un phénomène biologique hormono-dépendant, c'est là que c'est réducteur car ça ôte la notion de choix.

Le désir d'avoir des enfants n'ayant rien de génétique, en faire une loi de la nature enlève toute notion de choix et devient réducteur pour les femmes. C'est dans ce sens que je considère que c'est anti-féministe.

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#46

Message par Feel O'Zof » 16 janv. 2012, 02:57

Je me dis que le désir d'enfant c'est peut-être comme le désir d'être en couple, le désir d'avoir des amis ou le désir d'avoir des parents. D'après moi, il y a certaines formes d'interactions sociales que l'on recherche ou qui nous procurent une certaine satisfaction lorsqu'on les a. Ce seraient donc des besoins innées. Toutefois, ces besoins socioaffectifs innés peuvent être comblés de différentes manières et c'est notre vécu qui «fixerait» de quelle façon on voudra les combler parmi la vastitude des possibilités. Comme pour manger : on a faim, on peut combler ce besoin de différentes façons, mais notre éducation, notre culture, nous dit ce qui se mange et comment on doit l'apprêter avant de le manger.

Peut-être que l'on a donc intuitivement une sorte de besoin d'avoir quelqu'un de qui l'on prend soin. Ce besoin pourrait être inné. Il pourrait aussi s'être plus ou moins développé selon différentes variables biologiques ou culturelles. Et il n'y a peut-être pas que le fait de faire et d'élever des enfants qui pourrait combler ce besoin. Par exemple, personnellement je ne veux pas d'enfants, mais mes chats comblent parfaitement tout besoin parental qui pourrait exister en moi.

Mais je pense qu'il y a aussi des pressions sociales qui entrent en jeu. Lorsqu'une femme dit qu'elle ne veut pas d'enfants, elle se fait regarder beaucoup plus croche que si un gars dit la même chose. Aussi, la femme est fertile considérablement moins longtemps dans sa vie qu'un homme. Donc lorsqu'elle a entre 28 et 32 ans, elle arrive à un âge où elle doit vraiment décider si elle veut ou non des enfants. L'homme, lui, peut toujours remettre cette décision à plus tard.
Pour plus de détails sur mes opinions, consultez mon blogue philosophique et laissez-y vos commentaires.

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Etienne Beauman
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#47

Message par Etienne Beauman » 16 janv. 2012, 03:00

Vite fait j'allais me coucher...
Poulpeman a écrit : on peut très bien éprouver de l'empathie envers les enfants sans souhaiter en avoir pour autant.
Bien sûr, j'ai proposé une somme de membres, pas dit que chaque membre individuellement était suffisant.
Poulpeman a écrit :Pour l'amour du conjoint ou la peur de la mort, j'ai du mal à saisir pourquoi ce serait des facteurs de motivation.
Pour l'amour du conjoint, concrétisation de l'union dans un projet commun. L'homme est un créateur, c'est dans sa nature.
Pour la peur de la mort, deux aspects c'est une façon de reporter les angoisses, on ne s’inquiète plus de notre avenir mais de celui du gamin et on a (normalement) plus (+) d'espoir pour lui que pour nous.
Et c'est aussi la perpétuation malgré la mort d'une part de soi, là dessus on peut comparer le désir de l'homme d'avoir un fils pour perpétuer son nom (c'est évidemment social mais c'est peut être la conséquence direct d'un élan naturel de l'homme à vouloir un successeur conséquence de la volonté de dominer (je suis tellement le chef que je vais même imposer le chef suivant) mais bon là je vais loin :a6: ).
Amha, c'est bien plus sexiste de considérer qu'une femme est programmée pour vouloir des enfants.
Pas selon moi, le sexisme commence avant ;
il commence si on considère une femme en fonction de son sexe et non en fonction de sa personne, le fait ou non d'être programmée pour avoir des enfants ne concerne que la femme (l'homme fait les enfant il ne les a pas) donc qu'on juge les femmes là dessus c'est sexiste, dans un sens ou dans l'autre.
De plus, ça marginalise les childfree en les faisant passer pour des déviantes.
Je pense que c'est exagéré, des vieilles filles et des célibataires endurcis ça a toujours existé. On a déjà eu ce genre d'échange à propos des végéta*iens, c'est à la mode de se sentir victime. Et je connaissais pas le terme mais ça confirme mon sentiment, on se regroupe sous le même nom (autrement dit on se met soi même à l'écart) ensuite on revendique, on s'expose au préjugé à deux balles et on a plus qu'à se poser en victime.
Je suis pas persuadé qu'il y ait un vrai terreau de vilains sexistes qui pensent que les femmes refusant d'avoir des enfant soient des malades mentales.

en faire une loi de la nature enlève toute notion de choix et devient réducteur pour les femmes
Pas forcément, le désir sexuel a une composante génétique et pourtant les moines, les prêtes, etc. ont réussi ( les cons) à se persuader qu'il fallait s'abstenir et ils jugent les femmes et les hommes, mais surtout les femmes, qui pratiquent une sexualité épanouie très négativement.
Autrement dit si on est sexiste on trouvera toujours un prétexte bidon pour mépriser les femmes.
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Poulpeman
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#48

Message par Poulpeman » 16 janv. 2012, 04:49

Etienne Beauman a écrit : Pas selon moi, le sexisme commence avant ;
il commence si on considère une femme en fonction de son sexe et non en fonction de sa personne, le fait ou non d'être programmée pour avoir des enfants ne concerne que la femme (l'homme fait les enfant il ne les a pas) donc qu'on juge les femmes là dessus c'est sexiste, dans un sens ou dans l'autre.
Un homme qui dit ne pas vouloir d'enfants ne choque pas. Par contre une femme qui dit ne pas vouloir d'enfants est souvent vue bizarrement. C'est là que je trouve qu'il y a sexisme et c'est pour ça que j'élargis l'article au féminisme. Je n'ai pas choisi arbitrairement de ne parler que du désir des femmes d'avoir des enfants. C'est juste que, pour ce que j'ai entendu, ce discours prend en compte les femmes et pas les hommes.
Je pense que c'est exagéré, des vieilles filles et des célibataires endurcis ça a toujours existé. On a déjà eu ce genre d'échange à propos des végéta*iens, c'est à la mode de se sentir victime. Et je connaissais pas le terme mais ça confirme mon sentiment, on se regroupe sous le même nom (autrement dit on se met soi même à l'écart) ensuite on revendique, on s'expose au préjugé à deux balles et on a plus qu'à se poser en victime.
Je suis pas persuadé qu'il y ait un vrai terreau de vilains sexistes qui pensent que les femmes refusant d'avoir des enfant soient des malades mentales.
Sans parler de malades mentales, les femmes childfree sont encore mal vues, notamment parce que ça parait "normal" qu'une femme en couple ait des enfants un jour ou l'autre. Du coup les childfree passent souvent pour des marginales. Je trouve ça regrettable.

@ Feel :
Je me dis que le désir d'enfant c'est peut-être comme le désir d'être en couple, le désir d'avoir des amis ou le désir d'avoir des parents. D'après moi, il y a certaines formes d'interactions sociales que l'on recherche ou qui nous procurent une certaine satisfaction lorsqu'on les a. Ce seraient donc des besoins innées. Toutefois, ces besoins socioaffectifs innés peuvent être comblés de différentes manières et c'est notre vécu qui «fixerait» de quelle façon on voudra les combler parmi la vastitude des possibilités. Comme pour manger : on a faim, on peut combler ce besoin de différentes façons, mais notre éducation, notre culture, nous dit ce qui se mange et comment on doit l'apprêter avant de le manger.
Je pense à peu près pareil.

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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#49

Message par Wooden Ali » 16 janv. 2012, 09:55

Brève de comptoir a écrit :Je ne vois pas pourquoi ce qui est défini comme le désir d'enfant serait soit totalement biologique soit totalement un modèle sociétal...
Exactement. Cette séparation parait bien artificielle et exagérément simplificatrice. Le débat inné-acquis est aujourd'hui bien dépassé. La dichotomie initiale est aujourd'hui atténuée par une tendance à y mettre un pourcentage par ceux qui ne veulent pas y renoncer totalement. Il ferait bien de le faire car cette approche est, amha, beaucoup plus source d'erreurs que de vérités.
Pas plus que pour tous les autres comportements sociaux, il me parait donc bien imprudent d'en écarter, après une brève réflexion, la part instinctive.

S'il est vrai que l'instinct sexuel est nécessaire à la survie d'une espèce, il est loin d'être suffisant. Pourquoi les mères, après la mise bas, s'occupent-elles si extraordinairement de l'alimentation, du développement et de la sécurité de leur progéniture au point d'en oublier souvent la leur ? La reproduction sexuée suppose un instinct programmé de copulation, d'accord, mais qui serait totalement inutile si il n'y avait un autre programme tout aussi puissant pour s'assurer que son résultat ait les meilleures chances d'atteindre l'âge de la reproduction. Comme cet instinct se manifeste aussi bien chez les poissons que chez les lions, il parait de plus en plus hasardeux de n'y voir, chez l'Homme, qu'une manifestation culturelle parmi d'autres.

Je pourrais être d'accord pour dire que la volonté de ne pas avoir d'enfant est une décision de nature culturelle, intellectuelle et morale où la part instinctive parait bien faible sinon nulle ...
En revanche, la reproduction commence par un désir de copulation dont la nature hormonale ne fait pas de doute mais se poursuit bien au delà, pour les parents, jusqu'à amener le rejeton à être en capacité de recommencer le cycle. Je ne vois pas pourquoi, on devrait proposer un mécanisme différent voire opposé au premier pour cette phase finalement aussi importante pour le succès de l'entreprise.
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Re: La maternité : désir biologique ou social ?

#50

Message par Brève de comptoir » 16 janv. 2012, 10:59

Et si on parle de copulation comme d'un instinct (ce qui est exact), on pourrait aussi se questionner s'il y a un instinct à la préservation de l'espèce et plus simplement un instinct de transmettre ses gènes. Et dans ce cas, ce qu'on traduit culturellement ou socialement comme "désir d'enfant" n'est en fait (ou serait) que le résultat de cet instinct.

D'ailleurs sur wikipedia (on a les sources qu'on mérite) on peut lire :
"Le terme instinct de reproduction dissimule, en fait, un grand nombre de comportements instinctifs différents qui conjointement permettent la reproduction de l'animal. Nous pouvons distinguer : la parade nuptiale (cour ou période de séduction), la copulation, l'élevage de la progéniture chez les espèces prodiguant des soins parentaux et la formation du couple chez les espèces familiales."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Instinct#L ... 2C.5B41.5D
Réduire l'instinct de reproduction au simple désir sexuel semble donc un peu restrictif.
Il y aussi un paragraphe très intéressant sur le comportement maternel :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Instinct#C ... t_amoureux
Je n'ai pas choisi arbitrairement de ne parler que du désir des femmes d'avoir des enfants. C'est juste que, pour ce que j'ai entendu, ce discours prend en compte les femmes et pas les hommes.
C'est donc que pour vous la question ne se pose plus et ne se pose plus qu'en terme "sociétal" alors que je suis loin de penser que la question (original du fil) soit résolue.

La question du préjugé sexiste est une chose ; savoir s'il y a un désir instinctif d'enfant, c'en est une autre.

Il y a la même question qui est posée au sujet de l'orientation sexuelle et la question semble rester ouverte. Penser que le désir d'enfant est entièrement culturel, est-ce la même chose de penser que l'homosexualité est entièrement culturel ? certains parlant bien de "choix de vie"... Dans un S&V récent, on peut lire à ce sujet : "quant à savoir si l'orientation sexuelle relève du biologique et/ou du social, le débat là aussi fait rage. Les tenants de l'origine génétique ont jusqu'ici échoué à en apporter la preuve moléculaire, y compris chez les animaux, parmi lesquels le biologiste américain Bruce Bagemihl a recensé 450 espèces pratiquant l'homosexualité." La question de l'innée et de l'acquis se pose bien pour un grand nombre de chose quand il est question du comportement animal. Notez bien le "et/ou".

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