Publié : 31 mars 2004, 10:38
Bon, je vais préciser ma pensée. Voici ma conception de la philosophie :
1°) Tout d'abord c'est une sorte de méta-science et plus généralement de méta-langage. Si on considère que les théories scientifiques sont comme une sorte de langage qui parle du monde, la philosophie est un méta-langage qui parle des théories scientifiques.
2°) Elle est ensuite le fondement de la méthode scientifique. Le bien fondé de la méthode scientifique ne se démontre pas scientifiquement. Il faut y réfléchir a priori. Ce qui ne veut pas dire "de manière dogmatique", à moins de considérer que par exemple les maths sont des disciplines dogmatiques puisque ne se basant pas sur des faits.
3) La philosophie est également une analyse conceptuelle. Elle recherche des critères, c'est-à-dire des définitions réelles des termes employés (en science par exemple), là où les symptômes, c'est-à-dire les définitions d'usage, ne suffisent plus. Ex. : Les sciences cognitives prétendent étudier la conscience. Ce n'est pas un concept qui va de soi, ce n'est pas une chose que l'on découvre dans une éprouvette ou sous un microscope comme une substance chimique, un virus, etc. Or, pour mener une étude rigoureuse et interdisciplinaire de la conscience, il est important que :
- on ait une définition rigoureuse de ce que c'est censé être ;
- on ait une définition consensuelle pour que tout le monde étudie bien la même chose.
4) Enfin, d'une manière générale, la philosophie réfléchi à ce qui échappe à l'investigation scientifique. Elle n'apporte pas de réponses factuelles mais aide à se poser les bonnes questions en délimitant le domaine du possible. Et comme l'a dit JF, le possible étant infini, il y a toujours de quoi faire pour la philosophie. J'irais même plus loin : les faits scientifiques étant philosophiquement conditionnés, le domaine de l'avéré et du plausible est relatif ! Bien sûr, la philosophie se doit d'être modeste. Elle doit se remettre elle-même en question, se redéfinir, s'auto-critiquer (critiquer la philosophie c'est déjà philosopher :P), etc.
Je pense qu'un bon philosophe des sciences se doit d'avoir une bonne formation scientifique, mais avoir une bonne formation scientifique ne suffit pas pour être un bon philosophe des sciences.
Je pense que philosophie et sciences sont inséparables :
- La science sans philosophie donne des techniciens sans imagination qui appliquent bêtement une méthode préétablie et non-contestée.
- La philosophie sans science donne des idéologues aux discours creux, parfaitement cohérents certes, mais ne portant sur rien.
Une science qui reconnaît ses limites, c'est déjà une science avec un peu de philosophie justement
A+
Miky
1°) Tout d'abord c'est une sorte de méta-science et plus généralement de méta-langage. Si on considère que les théories scientifiques sont comme une sorte de langage qui parle du monde, la philosophie est un méta-langage qui parle des théories scientifiques.
2°) Elle est ensuite le fondement de la méthode scientifique. Le bien fondé de la méthode scientifique ne se démontre pas scientifiquement. Il faut y réfléchir a priori. Ce qui ne veut pas dire "de manière dogmatique", à moins de considérer que par exemple les maths sont des disciplines dogmatiques puisque ne se basant pas sur des faits.
3) La philosophie est également une analyse conceptuelle. Elle recherche des critères, c'est-à-dire des définitions réelles des termes employés (en science par exemple), là où les symptômes, c'est-à-dire les définitions d'usage, ne suffisent plus. Ex. : Les sciences cognitives prétendent étudier la conscience. Ce n'est pas un concept qui va de soi, ce n'est pas une chose que l'on découvre dans une éprouvette ou sous un microscope comme une substance chimique, un virus, etc. Or, pour mener une étude rigoureuse et interdisciplinaire de la conscience, il est important que :
- on ait une définition rigoureuse de ce que c'est censé être ;
- on ait une définition consensuelle pour que tout le monde étudie bien la même chose.
4) Enfin, d'une manière générale, la philosophie réfléchi à ce qui échappe à l'investigation scientifique. Elle n'apporte pas de réponses factuelles mais aide à se poser les bonnes questions en délimitant le domaine du possible. Et comme l'a dit JF, le possible étant infini, il y a toujours de quoi faire pour la philosophie. J'irais même plus loin : les faits scientifiques étant philosophiquement conditionnés, le domaine de l'avéré et du plausible est relatif ! Bien sûr, la philosophie se doit d'être modeste. Elle doit se remettre elle-même en question, se redéfinir, s'auto-critiquer (critiquer la philosophie c'est déjà philosopher :P), etc.
Je pense qu'un bon philosophe des sciences se doit d'avoir une bonne formation scientifique, mais avoir une bonne formation scientifique ne suffit pas pour être un bon philosophe des sciences.
Je pense que philosophie et sciences sont inséparables :
- La science sans philosophie donne des techniciens sans imagination qui appliquent bêtement une méthode préétablie et non-contestée.
- La philosophie sans science donne des idéologues aux discours creux, parfaitement cohérents certes, mais ne portant sur rien.
Une science qui reconnaît ses limites, c'est déjà une science avec un peu de philosophie justement

A+
Miky