Bonjour,
Cher Homère, voulez-vous bien cesser de me jeter des menhirs?
Menhir 1:
Homère a écrit :
Je ne pense pas que la vision des révolutionnaires Russes en 1917 incluait les millions de victimes des goulags. Pas plus que les initiateurs de la catastrophe économique et humaine en Corée du Nord, entre autres exemples.
Je ne pense pas non plus. Mais, ne s'agit-il pas d'un cas particulier? Pour deux raisons à mon sens:
- la révolution de 1917, n'était pas démocratique, mais violente (violence certes qui est une réplique à une autre violence). Une révolution violente engendre à l'intérieur (contre révolution) et à l'extérieur (en l'occurrence, le monde «libre»(:lol:)?) d'un pays des réactions violentes. Ce qui constitue un état de guerre et explique (sans justifier) les comportements les plus extrêmes.
- Il faut aussi prendre en compte le fait qu'une lutte interne entre les forces de gauches russes (qui comportaient diverses conceptions, convergents et divergentes, communisme, socialisme, anarchisme) s'est soldée par la victoire des bolchéviques (ou du léninisme), et a donc "réduit" la révolution à cette doctrine, qui ce me semble voulait, une révolution rapide, mondiale, et l'instauration d'un État fort (dictature du prolétariat), qui organise la transition vers le socialisme universelle (où tout le monde il est heureux)
Homère a écrit :
Au départ, les intentions sont presque louables et les idéaux communistes surfent sur de bons sentiments.
Ha ben vous voyez quand vous voulez
Menhir 2:
Homère a écrit :
Le capitalisme est aujourd’hui le système le mieux adapté à la nature humaine.
Vous semblez considérer ceci comme une vérité irréfutable. A défaut d'argument, ce me semble une croyance irrationnelle dogmatique (de type religieux)
Menhir 3:
Homère a écrit : (...)
Vous ne le changerez qu’en trouvant un système encore mieux adapté (le communisme ne l’est hélas pas)
Idem. Je vous demande pourquoi, on devrait exclure sans argument, qu'aucune sorte de communisme ne puisse être mieux adaptée que le capitalisme à la nature humaine.
Menhir 4:
Homère a écrit :
(...) et bien entendu viable (le communisme ne l’est hélas pas non plus).
Idem. Affirmation toute dogmatique («le communisme n'est pas viable»).
Mais je remarque avec plaisir que vous regrettez («hélas») qu'il ne le puisse être.
Homère a écrit :
Andjéty a écrit : Il vaut mieux je pense, si on veut causer, sortir de l'affrontement capitalisme-anti-capitalisme, qui a tendance à crisper (on pourra y revenir quand on aura fini de causer)
Oui, c’est pourquoi il suffit de ne pas s’élargir sur le thème, non? Ça a pété chez BP, pas la peine de remettre en cause l’ensemble de la machine économique mondiale.
Parfois, et même souvent, et peut-être même toujours (?), les causes les plus évidentes (les plus proches et visibles de l'effet) sont imbriquées dans un système complexe de causalité, plus large, moins évident, plus difficile à appréhender. En voulant expliquer l'effet par ses causes, il est plus facile de prendre la cause immédiate (et d'un certain point de vue, ce n'est pas faux) pour la cause réelle; mais en élargissant le point de vue, il arrive qu'on trouve des causes de la cause, qui s'avèrent beaucoup plus puissantes. Or, même en admettant l'existence de la liberté, on doit reconnaître que plus est grande la puissance de ces "causes larges" (causes systémiques), moins est probable le fait que la cause immédiate (ou cause évidente) n'ait pas lieu (donc moins grande la liberté).
Il y aurait moult exemples, je pense, où on se tromperait en se focalisant exclusivement sur la cause la plus immédiate et évidente, et en négligeant le contexte systémique.
Par exemple, les accidents au travail, augmentent si les conditions de travail se dégradent, car l'attention du travailleur baisse, ou car l'augmentation des cadences et le stress empêchent de respecter les mesures normales de sécurité. Mais si on observe un ouvrier trébucher sur un marteau, on aura plutôt tendance à penser, dans une première approximation, que la maladresse, ou la malchance, ou le marteau sont la cause de sa chute. (alors qu'en réalité, c'est l'augmentation de son temps de travail, l'embauche d'un manager acquis aux méthodes de «new-management», la baisse de son salaire, la baisse des effectifs pour un même effort à fournir, le stress, etc. qui l'ont mis dans un état de «disponibilité à l'accident».
Homère a écrit :
Encore une fois, il suffit de ne pas s’élargir sur le thème. Dans le cas de la catastrophe BP, je ne vois pas vraiment comment parler de bonheur et de profit.
A mon avis, le politique doit se proposer pour fin le «bien vivre», ou le bonheur de la cité (c'est ce que pensait déjà Aristote, qui était loin d'être un dangereux communiste révolutionnaire [ceci n'est pas un argument d'autorité]). A mon avis encore, le politique aujourd'hui, dans de nombreux pays, néglige cette fin, pour lui y substituer, le «être riche» et «être puissant». De plus, les dogmes néolibéraux contemporains, sont parvenu à convaincre qu'à cette fin, nous devions et pouvions dissocier l'économique et le politique (ceci paradoxalement, pour le plus grand bien soi-disant du politique), alors même qu'ils sont indissociables, et que libérer l'économique du politique c'est dissoudre ce dernier dans le premier.
Il faut donc, oui parler de notre rapport au profit, et au bonheur, dans ce cadre là.
L'organisation politique «à l'américaine» force à aller chercher le pétrole toujours plus loin, sans autres considérations (éthiques, politiques, environnementales, de sécurité etc.)
Homère a écrit :
Andjéty a écrit : Cet incident ne profite pas à BP.
Il ne lui profite pas, en effet. Nous sommes au moins d’accord sur ce point.
Je me réjouis de cet accord, mais note que son objet est de peu d'intérêt, en soi.
Je veux bien reconnaître que mon intervention s'est éloignée assez du titre de l'enfilade (comme disent je crois les québécois):
H1 : la catastrophe de BP un autre inside job.
Homère : 0,00%* | Erles21 : ??% | Andjéty : 0,1%** | Quivoudra : ??%
*A peu prêt.
** Je suis pas sûr de très bien comprendre «inside job», mais je suppose que ça veut dire que quelqu'un a provoqué cet incident de l'intérieur, pour son intérêt ou celui d'un groupe (par exemple des méchants)
Pour finir mon pavé, je voudrais vous proposer de vous proposer très vite (je fatigue là) de formuler en redico, notre différent à propos du capitalisme et du communisme.
Parce que je suis convaincu de pouvoir nous mettre d'accord, sur de nombreux points, et aussi pour m'initier au redico (je vais lire les règles et je reviens).