Maurice a écrit :À BeetleJuce, pour avoir toujours la meilleure économie possible il faut sans cesse profiter de nouvelles réussites de d'autres pays.
Je ne pense pas qu'il faille profiter des réussites des autres pays sans arrêt. S'en inspirer, certainement, mais pas faire de la copie.
Une innovation économique ne fonctionne que parce qu'elle est adapté au comportement de la population qui l'utilise. par exemple, le modèle chinois autoritariste où la frontière privée/public est flou, où l'économie est planifié et où une part importante de la richesse n'est pas redistribuée, mais investi dans des projets d'Etat ne fonctionnerait pas en Europe où la pensée est plus libérale et individualiste.
Pourtant c'est incontestablement un modèle de croissance qui fonctionne pour le moment.
C'est la même chose pour le Danemark. Une adaptation du modèle en l'état ne marcherait pas forcement, les deux sociétés étant pas mal différentes encore et nécessiterait des réformes profondes que les dirigeants n'ont pas le courage d'entreprendre.
On peut s'en inspiré et je suis particulièrement pour si ça peut rapprocher les sociétés et permettre un meilleur fonctionnement de l'ensemble qui les relie, à savoir l'UE, mais pas profiter de leur modèle sans un minimum d'adaptation à un contexte particulier.
Quant à la valeur des monnaies c'est une véritable farce macabre. Le dollar américain devrait très bas à cause de l.endettement des États-Unis presqu'u'au grand que celui de l'irlande. Le fait qu'il y a beaucoup de dollards amériains dans le monde les financiers le font baisser ou monter selon leur intérêt. Ces financiers invoquent n'importe quoi pour justifier leur action
"Les financiers" c'est comme "les banquiers" ou "les traders", c'est plus un bouc émissaire d'une crise globale et dont tout un système est responsable qu'une réalité homogène.
Bien sur, il y a clairement des professionnels de la finance qui sont coupable d'avoir profité du système et de n'avoir pas jouer leur rôle de professionnel en réformant le système malade, préférant le maintenir artificiellement en vie et donc le gangréné d'avantage pour s'enrichir au détriment de ceux que le système coulera par la suite.
Mais mettre tous les maux de la crise sur leur dos, c'est comme accusé les militaires qui violent une femme pendant un conflit d'être responsable du conflit.
Non, ils sont criminels pour avoir profiter du système au détriment des autres quand celui-ci tombait déjà, donc d'avoir été des escrocs pour mieux quitter le navire en perdition, mais ils ne sont pas seul responsable du système en lui même et de son inévitable emballement, ça tout le monde l'est.
Pour ce qui est du dollar, la force ou la faiblesse du dollar dépend du point de vue où l'on se place et il ne joue pas au yoyo en fonction d'intérêt financier (d'ailleurs ce serait idiot, la plupart des financiers perdrait ce qu'ils investissent en inflation quand il baisse), il joue au yoyo, prit entre la contradiction de la crédibilité de son statut de réserve, qui pousse les gens à en acheter et la faiblesse de l'économie qui soutient cette monnaie, qui pousse les gens à en vendre pour éviter la dévaluation et la banque centrale à jouer sur la planche à billet pour relancer la croissance.
A un moment donné, cette contradiction devra forcement se résoudre.
Soit bien, si l'économie des USA se relance (mais c'est un scénario encore lointain), réduisant le risque de dévaluation et de soutien de la Fed, auquel cas le dollar redeviendra plus stable, jusqu'à la prochaine fois que les USA voudront faire porter au monde le fardeau de leur problème économique.
Soit mal, si l'économie ne redémarre pas assez vite et si l'endettement se maintien, parce que ça provoquera fatalement une perte de confiance dans le dollar qui baissera soit du fait de la peur devenu trop forte d'une dévaluation, soit d'une réelle dévaluation transformant le dollar en "monnaie de singe".
Un tel scénario serait évidement catastrophique pour tout le monde, puisque tout ce qui est en dollar augmenterait, les bonds américains vaudrait beaucoup moins, pénalisant la Chine, le Japon, les pays d'Europe, qui perdrait des sommes folles et replongerait le monde dans une crise.
(c'est le même type de contradiction pour l'Euro, prit entre sa crédibilité face au dollar qui se dévalue et la BCE qui entend maintenir une faible inflation et la crédibilité de cette monnaie, et de l'autre la faiblesse de la zone Euro, encore en crise, bien que ça n'ait pas un rapport immédiat avec l'Euro, mais ça peut avoir des conséquences dessus.)
Sélénite" a écrit :
C'est complètement ça ! Car jusqu'à maintenant, je n'ai eu comme réponses que des généralités sans preuves et un tableau de statistiques des taux de chômage qui montre finalement qu'il n'y a pas beaucoup de différences avec le taux français. Aucune explication, aucun argument, on occulte complètement, comme tu l'as dit précédemment, les différences démographiques, géographiques, culturelles, les ressources de ces pays...
Ces différences ne font cependant pas tout, mais il est clair qu'il y en a des fondamentales qui feront qu'un modèle ne marchera jamais de la même manière dans des pays différents.
Ce qui est gênant, en soit, c'est moins de vouloir exporter le modèle, même si je suis partisans d'une inspiration plutôt que d'une adaptation pure et simple, c'est le fait de mentir à la population en vantant un modèle qui ne tiendra nécéssairement pas ses promesses dans un cadre différent.
Bien sur, ça peut améliorer les choses, mais c'est toujours un pari et c'est manquer d'honnêteté de ne pas le dire comme le font un certain nombre de politiques en vantant un système particulier sans son contexte (actuellement c'est plutôt le modèle allemand qui est mis sur un piédestal en France).
On en arrive à des gens comme Maurice qui croit qu'il faudrait exporter des modèles et que ça marcherait alors qu'on n'en sait rien, puisque la différence des sociétés fait que l'exemple du pays où ça fonctionne n'est pas un exemple factuelle permettant de déterminer le résultat pour une autre société.
Une petit parenthèse puisqu'on parle aussi du Canada : si dans mes messages précédents j'ai préféré comparer le Quebec à tel pays européen plutôt que le Canada entier, c'est tout simplement parce que je trouve plus pertinant de comparer le Canada à l'Europe et telle ou telle province canadienne à tel ou tel pays d'Europe. Il me semble malgré tout hardu de comparer 2 continents si différents dans leurs systèmes, mais l'échelle me semble plus correct, à savoir par rapport aux superficies, la population, ´le niveau "d'indépendance" de chaque province...
La différence étant quand même que les sociétés des provinces canadiennes sont plus proches les unes des autres que ne peuvent l'être les Etats Européen.
C'est d'ailleurs ce qui pose problème dans la construction de l'Union Européenne, car la distance entre les peuples est vu comme un problème majeur, soit insurmontable pour les opposants à l'UE qui veulent en rester à l'Etat nation, soit à combler pour les pro-UE, qui veulent parfois carrément fonder des Etat-Unis d'Europe.
Le problème et si tu connais la finlande, tu as du le vivre il y a peu, avec l'avancé du parti Perussuomalaiset, c'est qu'on entend finalement plus les extrêmistes des deux cotés que les modérés, si bien qu'on a l'impression qu'il n'y a que deux solutions:
-Un retour aux Etats Nations
-Des Etats-Unis d'Europe, donc le rêve d'un peuple Européen et donc d'une espèce d'Etat nation Européen.
Alors qu'en réalité, on peut parfaitement faire acte d'innovation en fondant quelque chose de nouveau. L'Europe a déjà été un terreau de création politique riche, je trouve affligeant le manque d'imagination actuelle dans la construction de l'Europe unifiée.