Salut Dash
Dash a écrit :En réalité, je trouve que votre métaphysique est une espèce de calque de la cybernétique.
C’est vrai qu’il y a beaucoup de liens. Le Dieu de Leibniz c’est un peu comme un super programmeur et la théorie monadique des substances peut facilement être comparée au concept cybernétique. Son Dieu est défini par le principe rationnel d'économie et consiste donc en une optimisation des moyens par rapport aux fins. Une telle idée de la perfection est non seulement concevable dans une théorie de l'information moderne, mais elle lui est même très liée. Si l'on conçoit le sens comme le but de la communication et son contenu quantitatif comme son moyen, on peut dès lors définir le degré de perfection d'une information par l'optimisation du sens par rapport au contenu utilisé, autrement dit par une maximisation du qualitatif, c'est-à-dire sa variété, et une minimisation du quantitatif.
Mais c’est en faite la cybernétique qui est de toute évidence un calque d’une partie de la métaphysique de Leibniz. N’oubliez pas qu’il est l’inventeur réel du langage binaire. Pascals et Leibniz sont sans aucun doute les véritables pères fondateurs de l’informatique. (toutes les machines à calculer avant l’avènement de l’électronique étaient basées sur leurs inventions)
Cependant, l’idée derrière les Principes Mathematiques de Russel et Whitehead était de créer une axiomatique mathématique finale universelle, et définitive. C’est sur ce principe que John von Neumann a décidé de rejoindre le grand Hilbert dans sont délire des grandeur pour créer un tel système d’axiome déduco-logique universel et absolue. Je ne crois pas que le système de Leibniz soit comparable à un tel réductionnisme logique puisque son idée du principe d’identité dit que tout les différents axiomes de base de toute théorie mathématique ne peuvent pas dépasser la cadre de la théorie qu’ils veulent décrire. En d’autre termes, toute vérité est déductible d’un axiome logique mais tout ensemble logique contient une contradiction ou ne peut expliquer une autre vérité.
La seule vérité universelle est qu’une vérité se rapporte toujours qu’à son sujet. Bref, la localité et tout ensemble fini, ne contenant pas de variété, sont des abstractions synthétiques. Je suis presque certain que c’est précisément cette réflexion de Leibniz qui a inspiré Godel à créer son théorème d’incomplétude.
À ce titre votre critique disant que la psyché est une représentation digitale (numérique) d'un univers analogique, est extrêmement pertinente. C’est une réflexion purement leibnizienne. Il y a comme un rapport différentielle entre l'axiomatisation des lois de la Nature et l’univers en soi. Le rapport de la concsience entretien avec l’univers est un rapport d’infinité d'analyse necéssaire. Comme si aucune vérité de notre raison n’était assez grande pour l’univers.
Dash a écrit :Je comprends donc pourquoi BJ dit que ce n'est qu'une pétition de principe, car c'est en effet une espèce de raisonnement circulaire ou une boucle de rétroaction sans fin.
Mais à mon avis, dans ce cas précis, il est inutile de s'attarder à mentionner que la prémisse est arbitraire, car avant tout, c'est la nature intrinsèque même de « La Logique » qui me parait être circulaire (ou autosuffisante). Tant qu'elle demeure théorique et statique, elle est « parfaite » en effet.
Je ne crois pas, le raisonnement de Leibniz est plutôt comparable à une longue spirale infinie. Touts système ou ensemble axiomatique logique, contient ça propre contradiction ou ne peut expliquer une vérité incontestable. En métaphysique on se retrouve donc presque toujours inévitablement devant un paradoxe. L'art de la métaphysique c'est de surpaser les paradoxes en recréant toute une nouvelle approche plus précise dans les détailles.
Voilà pourquoi Leibniz a créé tout son système monadique. C’est une orgie conceptuelle déduco logique et rationnelle qui amène toujours plus de questions; qui oblige à concevoir toujours plus de concepts; la pensé leibnizienne, mêne à la spirale infinie.
Aristote a aussi parlé indirectement du principe d’incomplétude (2000 ans avant tout le monde) et a eu la sagesse de dire: il faut bien arrêter un jour de se poser des questions physique et métaphysiques. Chez les anciens philosophes grecs, c’est ce qui dans le sens commun séparait le sage du philosophe. Le philosophe c’est lui qui a toujours des nouvelles questions, le sage est celui qui a toujours les mêmes réponses. Le sage a trouvé la vérité alors que le philosophe la cherche à jamais, car le sage ce contredit inévitablement dans sont système fini mais joue du charme pour le camoufler.
Dash a écrit : Non, La particularité de la métaphysique, c'est qu'elle utilise les fondamentaux mêmes de la logique comme proposition pour se vérifier, se valider et raisonner logiquement sur elle même. Son caractère « épistémologique » la rend particulière et la différencie (dans son but) d'autres pétitions de principe qui ne cherche qu'à justifier un présupposé arbitraire.
La méthode de réflexion leibnizienne permet de strictement limiter la métaphysique aux possibles logique, sans déborder sur la considération des existences et donc sur le champ d'études de la science. C’est une protection contre les aproches mystiques. Leibniz, à la différence de nombreux physiciens de son temps laissent les questions ontologiques à la métaphysique, c'est bien la physique, et l'empirisme qui seuls, peuvent assurer la bonne marche de la science dans une optique positiviste et matérialiste.
À l’époque de Leibniz, l’épistémologie en était à deux grandes écoles, le rationalisme avec à sa tête Descarte et l’empirisme avec à sa tête Locke. De nos jours, les écoles épistémologiques dépendent plutôt de leur discipline, mais dans les sciences dites dures, deux écoles se distinguent encore partiellement et elle découle de ces écoles; le positivisme et le réalisme.
De mon point de vue, le réalisme est une école épistémologie métaphysique car elle concerne la réalité indépendante du point de vue, la logique pure à objectivité forte, tandis que le positivisme traite des phénomènes de la Nature et porte sur la réalité empirique à objectivité faible. (crée des axiomes finis descriptifs d’expérience sensuelle)
Prenez par exemple l’idée de la
théorie vérificationniste de la signification du cercle de Vienne dite néo-empiriste, qui a passé proche de devenir dominante en physique. Elle est typique de la mentalité positiviste forte.
Cette théorie affirme que pour qu'un énoncé synthétique ait un sens, il faut qu'il porte sur un fait empirique observable. S'il n'est pas vérifiable à l'aide de l'expérience, alors c'est soit de la pseudoscience, soit de la métaphysique. (C’est un dogmatisme sur les vérités de fait)
Mais l’erreur évidente d’une telle approche c’est que l’on ne peut pas prouver les vérités nécessaires par l’expérience. Voila pourquoi la méthode scientifique réaliste a du conserver le principe d’identité de Leibniz et a du trouver une autre méthode pour séparer la science de la pseudo science.
C’est donc le critère de réfutabilité de Popper qui fut admis comme séparant la science de la pseudoscience. C’est l’affirmation du principe de non-contradiction comme vérité première et nécessaire à toute science.
Pour le reste de votre message concernant la logique et la MQ, j’ai du réfléchir longtemps à plusieurs des idées que vous amené.(et relire un peu sur la MQ).
Je vais donc tenter de vous résumer ma pensée sur la notion de hasard, de raison et de ce que Leibniz aurait probablement dit de la mécanique quantique.
Je vais tenter d’être prudent, car je ne suis pas un physicien, je ne connais pas trop la MQ en dehors du champ de vulgarisation.
Je dirais que premièrement, il est inadmissible d’avoir une métaphysique qui contient du non-sens-hasard. Les notions d'indéterminisme doivent être écartées ou diminuées de l’ontologie, car elles sont pour résumé, monoconceptuel et donc absolument stérile. La raison doit rendre raison à l’irrationnelle. Elle ne peut pas en faire une force causale, car cela constitue un Deus Ex machina ridicule et paresseux. Rien n’est sans raison, si on ne la vois pas c’est quel est caché.
Le hasard c’est simplement tout concept dont la raison suffisante est obscure au point de vue; c’est une notion subjective, elle ne s’inscrit que dans l’inaperçu fini, et doit être écarté de toute ontologie à prétention d’objectivité forte. On doit présumer que Dieu ne joue pas aux dés; c’est une nécessité logique, réaliste et rationnelle absolue.
Donc, devant cette idée d’indéterminisme je me place, en bon rationaliste classique, du coté marginal de ceux qui croix aux variables caches non-local.
J’ai parfois l’impression que le formalisme quantique (décrit dans les revues de vulgarisation) tente d'établir l'échec du principe de raison suffisante leibnizien.
Il parait même que l'apparition de quantités discrètes et du concept de quanta dans la microphysique a été considérée par une grande partie de la communauté des physiciens comme l'échec du principe de continuité tel qu'énoncé par Leibniz. En effet c'est lui qui a énoncé la célèbre phrase « la nature ne fait pas de saut » (base de la pensé dynamique moderne) et c’est Bohr qui l’a remis en cause avec sa notion de saut quantique.
Dash a écrit :! Si l'on arrive un jour à fabriquer des ordinateurs quantiques, ce sera en appliquant des propriétés quantiques bien réels et physiques (donc analogique) dans des petits bidules (qubits) qui fourniront les données~états quantiques qui seront ensuite récupéré et traitées par des algorithmes « sensés » (algorithme de Shor, etc.). Il faudra alors peut-être revoir la métaphysique et y inclure des notions qui, pour l'instant, sembleraient insensées ou contradictoires si vous les incluiez!
À mon sens tant que la MQ aura un comportement irrationnel à nos yeux, elle sera inutilisable en informatique classique et cela peut importe le niveau de gestion par la statistique.
Seule la découverte de variable cachée rétablissant le déterminisme de la physique classique permettrait de faire des microprocesseurs de taille quantique et de poursuivre le progres de l'informatique.
En vérité la MQ me dépasse complètement, j’ai surement dit un paquet d’absurdité, car à mes yeux la théorie quantique semble absurde... Quand je tente d’étudier un tant soit peu sérieusement cette discipline, je suis pratiquement choqué ou j’ai le mal de tête… mon intuition personnelle, est que la MQ (sous sa forme vulgarisée quasi mystique) semble prisonnière pour l’instant d’une sorte de cul-de-sac conceptuel. À moin évidement que ce soit juste mon cerveau qui soit incapable de comprendre... et qui préfère les questions physique et métaphysique du 17eme siècle.