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Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 25 sept. 2015, 03:55
par kestaencordi
Dave a écrit :
Kestaencordi a écrit :La découverte de ces mécanismes aboutira probablement à une définition de conscience appuyée par une preuve irréfutable si cette conscience est la conséquence de ces mécanismes.
Je ne connais pas de preuve « irréfutable » en science. La science est relativement probabiliste dans sa valeur de vérité et n'est jamais achevée.
ca s'est un autre debat.
Il me semble que l'on connait déjà certains mécanismes (et certaines zones du cerveau) reliés à l'attention, à l'éveil. Le problème réside encore dans la tentative de définir la conscience à la fois de manière scientifique et à la fois de manière à ce qu'elle ne perde pas son sens intuitif, sa généralité. On pourrait dire que la conscience est aussi liée à notre façon d'apprendre, de comprendre, à l'ensemble des « qualia », à notre façon de ressentir les choses extérieures et intérieures, etc. Je pense que notre conscience est toujours la conscience de quelque chose. Dans un sens philosophique, c'est presque un synonyme d'existence.
ca a pas grand chose a voir avec les neurosciences. c'est presque de la poesie. ;) (moi et la poésie ...vous vous en doutez...)
Si l'on décide que la conscience est seulement l'état d'éveil attentif et relativement constant d'un être vivant, alors il devient plus facile de l'expliquer scientifiquement. Mais, elle me semble être plus vaste et fondamentalement une variable. Chaque personne est consciente à sa façon. C'est là qu'il devient difficile de trouver une définition qui tient compte de toutes les valeurs (une infinité?) possibles de cette variabilité. Il y a très rapidement une imprévisibilité qui s'installe. Par un effet de combinatoire, il y a surement plus d'états théoriques probables du cerveau qu'il y a d'atomes dans l'univers connu. La valeur de l'explication scientifique repose sur la capacité à valider les prédictions. Aussi, comment prédire des formes de conscience étrangères à notre capacité à pouvoir les envisager?
pour l'instant la définition la plus simple et juste que je connaisse (pour les humains) est : est conscient, ce qui peut être verbalisé.

peut-être sommes nous doté d'un périphérique supplémentaire? de toute façon ma définition est loin d’être poétique et cherche un appui matériel. elle ne fait aucune allusion a la morale ou au sentiment. je ne parle que d'informations et de ses traitements.

david:
''Aussi, comment prédire des formes de conscience étrangères à notre capacité à pouvoir les envisager?''
comment prédire des formes de stockage et de traitement d'informations étrangères a notre capacité de les envisager? effectivement comment? si on pouvait expliquer comment les cerveaux qu'on connait traite l'information ce serait déjà un début.

les premiers systèmes de traitements rudimentaires (comme les boulier) n'expliquait en rien les ordinateurs modernes. et ne permettaient pas d'envisager les puces électronique qui exploitent des effets quantiques, ajd utilisé.

pourtant on comprend très bien et depuis longtemps les boulier chinois.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 25 sept. 2015, 04:28
par kestaencordi
Dave a écrit :
L’éthique et la morale des individus sont peut-être moins abstraites que les philosophies le supposent, si elles sont les conséquences de « mécanismes » du cerveau. C'est prématuré, mais ça n'a rien d'une perte de temps de s'attarder à définir les « libre arbitre », « conscience », « moral et éthique », au contraire. Les philosophes (qui?) semblent avoir exclu cette possibilité, mais la philosophie a toujours le fardeau de la preuve de ce qu'elle avance, preuve dont elle se passe volontiers.
Une preuve philosophique est une preuve logique, de cohérence. Je pense que certains philosophes expriment leur doute sur certaines possibilités et essaient d'expliquer pourquoi ils ont ces doutes.
j'ai jamais vu (j'en ai vu très peu) de philosophe assoir leurs concepts moral sur la neurologie. alors que la moral émane peut-être des structures du cerveau. une capacité de ''calcule'' au service des objectifs (innées pour plusieurs, donc génétiques) programmés du vivant, de l'homme qui répond a ses besoins, de survie entre autre. et des lien sociaux qui répondent en partie a ce besoins de survie (qui lui est innées, génétique.)


en tres simpliste:

la sélections aurait favorisé les individus/espèces (comme la notre) capable de prévoir(calculer) les effets de ses comportements sur son environnement/les autres de son espèce. et d'adopter ceux qui le favorise. les comportement ''respectueux ''des autres favoriserait la survie de l'individu.
consciemment ou non.

une bonne puissance de calcul dédié a de ''bon'' objectifs = bonne moral.
(bon = efficaces)

pas très poétique. :( mais ca colle.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 25 sept. 2015, 05:12
par jean7
kestaencordi a écrit :j'ai jamais vu (j'en ai vu très peu) de philosophe assoir leurs concepts moral sur la neurologie. alors que la moral émane peut-être des structures du cerveau.
Ce sont des boucles d'itération !

Dire que la morale émane d'un état neuronal, c'est vrais.
Dire qu'un état neuronal émane de la morale, c'est vrais.
(enfin, il faudrait remplacer le verbe émaner par "est codée par" ou un équivalent qui fasse moins machine)

Il faut visualiser des milliers de boucles d'itérations... ou plutôt de spirales car on ne repasse jamais deux fois par le même point.
Et cesser de prendre l'étude d'un petit segment d'une de ces boucles pour l'explication du tout.
Et cesser aussi d'opposer ces segments.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 25 sept. 2015, 07:08
par kestaencordi
Dave a écrit : kesta:
Ce serait dommage, aussi dommage qu'ils croient que le « libre arbitre » est chose prouvée, comme le laissent entendre certains philosophes.
Tout à fait! Par contre, il restera toujours des questions à la fois pertinentes et non scientifiques. Si l'on accepte cet état de fait, alors il restera toujours quelque chose à comprendre de notre propre conscience.
pour être honnête, je comprend pas ce que ca veut dire. :(
pouvez vous reformulez sans le mot conscience?

La confusion persisterait surement et serait grandement due à l'enseignement des « philos-machin-chouette » qui ne vont pas lâcher le morceau.
En tout cas, tu ne lâches pas le morceau en ce qui concerne ton opinion sur les philosophes. :a5:

Il y a probablement beaucoup de pseudo-philosophes ou de mauvais philosophe, je te l'accorde. Mais, la mauvaise vulgarisation scientifique (qui se trouve même dans les manuels scolaires!) est aussi en partie responsable d'une incompréhension générale de la science.
:mrgreen: :mrgreen:

comment reconnait-on un philosophe d'un pseudo-philosophe? une bonne idéologie d'une mauvaise?

la science se vérifie par l’expérience, et sa vulgarisation est un outil de pédagogie. forcement pas a la hauteur d'un érudit en science.

je me souviens d'une époque de ma vie ou: 3-7= impossible.
(je m'en souviens très bien pcq l'année suivante, j’étais fâché d'apprendre qu'on m'avait menti.) :mrgreen:

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 25 sept. 2015, 08:22
par Dave
Bonjour Jean!



D'abord, merci à toi Lulu! Ce que tu mentionnes ressemble assez bien à ce que j'avais en tête. Je me souvenais d'avoir lu ceci entre autres.
Wikipédia a écrit :La corroboration, pour Popper, demeure donc une sorte de « vérité relative aux tests », et n'est jamais identifiable à une vérité absolue, ou un déterminisme absolu. [...] Le critère de réfutabilité de Popper peut être apparenté dans son principe à un test de réfutabilité bayésien, hormis le fait qu'il travaille uniquement en logique discrète (vrai/faux) tandis que les bayésiens font varier les valeurs de vérité sur une plage continue de l'intervalle ]0;1[.
Wikipédia a écrit :Popper croyait à la vérité absolue comprise comme une catégorie logique; il ne croyait pas que notre science puisse l'atteindre, ni même qu'elle puisse accéder à une probabilité du vrai; en fait, il alla jusqu'à douter qu'elle constitue une connaissance : « La science n'est pas un système d'énoncés certains ou bien établis, non plus qu'un système progressant régulièrement vers un état final. Notre science n'est pas une connaissance — épistêmê — : elle ne peut jamais prétendre avoir atteint la vérité ni même l'un de ses substituts, telle la probabilité. » Par là Popper s'oppose directement aux « pragmatistes » qui définissent la vérité scientifique en termes de « succès » d'une théorie.
Jean, je pense que tu as complètement raison d'utiliser l'adjectif « absolue » lorsqu'on dit que soit l'ensemble particulier d'observations corrobore la théorie qu'on se propose de vérifier, soit il la réfute. C'est plutôt la théorie en elle-même qui ne serait jamais à 100 % véridique, par définition même (l'observation est toujours incomplète, d’ailleurs) de théorie.

La manière dont je vois ça, c'est qu'il s'agirait d'essayer d'être dans ce qui est moins faux et pas forcément d'être dans ce qui est plus vrai. Évidemment, pour les sciences molles, la précision des conditions est plus délicate, variable et compliquée, mais, comme tu le soulignes justement, il est toujours important de préciser les conditions d'application de la théorie.

Même lorsqu'un ensemble d'observations réfute la théorie, ce n'est pas forcément une preuve définitive de la fausseté absolue de la théorie (on pourrait alors restreindre son champ d'application), car il y a toujours la possibilité d'être victime d'une illusion, d'une erreur ou d'un biais (non prévu) lors de l'activité scientifique.

J'avoue que mon affirmation en question manquait de clarté, mais ce n'était qu'une adjonction du principal sujet de mon propos. C'était juste ça, grosso modo.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 25 sept. 2015, 18:03
par Lulu Cypher
Salut Dave,

En fait je me rends compte que nous n'aurions sans doute pas cette discussion si tu n'avais pas indiqué dans l'un de tes premiers posts que tu considérais comme une faute de logique le fait que la science s’intéresse au libre arbitre .... comme quoi tout ça tient vraiment à pas grand chose ... si tu avais remplacé "faute logique" par "faute éthique" ou simplement erreur de bonne foi nous n'aurions pas échangé.
Mais même qualifier ce comportement de faute est à mon sens une erreur induite par une éventuelle polysémie de "libre arbitre" pour un scientifique ou pour un philosophe. Je reviendrai sur ce point dans d'autres posts .... mais je ne lâche pas ;)

Notre premier point dur consiste à définir l'irréfutabilité d'une proposition ce qui n'est pas si simple. Si je reprends ta liste :
  • Multivers : n'est pas plus irréfutable qu'une proposition philosophique non prouvée par l'observation, ... c'est une théorie dont la plausibilité est différente de 0.
  • Principe de la conscience absolue : je n'en comprends pas les termes ... parles-tu d'une conscience globale ... une sorte de principe divin
  • Le hasard pur sans cause : n'est pas irréfutable à mon avis mais relève de l'illogisme (une conséquence sans cause). Le hasard n'étant qu'un enchainement de causes que l'on ne peut recenser par manque soit d'information soit de capacité à en modéliser les conséquences.
  • L'immortalité d'une forme relative : une cellule cancéreuse est potentiellement immortelle.
  • L'existence d'un véritable libre arbitre : je ne sais ce que veut dire dans ce contexte (véritable) et quand à libre arbitre collectif j'ai un peu de mal à mettre quelque chose derrière sauf en faisant référence à ce que je comprends de ta conscience collective.
  • Principe de l'égoïsme : pas compris le rapport avec notre propos ... mais si tu à de l'info il y a un fil sur le désir égoïste.
  • Certaines interprétations de la relativité restreinte et de la théorie quantique (voir les propos de ABC) : je suis trop nul en physique pour en discuter.
  • Dualité implicite du couple « sujet/objet » : pas compris.
  • Intention fondamentale : si tu parles d'intentionnalité ce point est à relier au libre arbitre.
Dave a écrit :Par contre, si Zeus représente seulement la volonté d'un être transcendant [...] Zeus pourrait seulement être un terme pour représenter notre ignorance du phénomène de la foudre
N'est ce pas le cas de toute proposition a priori irréfutable ? C'est en tout cas ce que je comprends de ce que tu viens de dire mais que je comprends aussi du côté implicite de tes propos et pour le préciser je vais reprendre un point de mon précédent post :
Lulu Cypher a écrit : En fait j'ai un soupçon en te relisant (et en relisant d'autres posts) ... je pense que tu théorises l'irréfutabilité d'une proposition a posteriori et qu'en faisant ça tu apportes une réponse à ta propre question. Pour essayer d'être un peu plus clair .... je pense que tu tiens compte inconsciemment du fait qu'un fait scientifique, probant, réfutable puisse s'opposer (au moins partiellement) à une proposition irréfutable pour déclarer cette dernière comme pas si irréfutable que ça et qu'en conséquence nous disons peut-être la même chose depuis le début ;)
Il me parait difficile philosophiquement (par opposition à scientifiquement ... puisque leur champs "d'expertise" me parait subtilement différent ... même s'il peuvent se recouvrir partiellement) de déterminer une irréfutabilité absolu puisque comme tu le le dis toi-même il n'est pas impossible d'envisager qu'une proposition contradictoire ne vienne un jour réfuter l'irréfutable.
Ces 2 points me paraissent répondre à ta question initiale.
Dave a écrit : Ainsi, la question devient la suivante. Le fait de découvrir sans cesse des explications scientifiques à des phénomènes concrets, observables, donc sans la nécessité de l'hypothèse de l'existence d'une « intention inconnaissable », est-il la démonstration d'une baisse de la probabilité d'une telle existence? Par exemple, en physique quantique, l'impossibilité (actuelle) de démontrer scientifiquement que le hasard (qui survient lors de la mesure) n'est pas la conséquence de causes déterminées permet-elle de conclure que l'existence de telles causes est moins probable? Ne faudrait-il pas connaitre l'étendue de l'ensemble de tout ce qui existe et de ce qui nous est totalement inconnu pour conclure positivement aux deux questions précédentes? S'il est effectivement nécessaire de connaitre toute cette étendue pour conclure positivement, alors on ne peut pas, en réalité, conclure positivement aux deux questions, puisque cette connaissance est impossible par définition.
Je fais un subtil distinguo entre probabilité d'existence d'une proposition irréfutable qui pour moi est soit 0 soit 1 (en fonction de l'observateur) et la plausibilité de la proposition irréfutable qui varie de manière continue dans l'intervalle [0,1]. Je sais ça parait être de la tétracapillectomie ;)
Donc pour répondre à ta "nouvelle" question (que je modifie à mon tour un peu) ... "découvrir sans cesse des explications scientifiques à des phénomènes concrets [...] est-il la démonstration d'une baisse de la plausibilité de l'existence d'une intention supérieure ?" ... pour moi oui ... et lorsque(1) toutes les explications réfutables auront remplacés les propriété de cette proposition irréfutable ... oui la probabilité de l'existence de la proposition sera restreinte à 0 .... une sorte de réduction du paquet d'onde. (J'en profite pour rappeler que le Dieu des lacune est un vrai Dieu pour ceux qui y font appel et un appel à l'ignorance pour ceux qui en nient l'existence ..... donc c'est un vrai Dieu ... tu pourras en trouver une illustration si tu suis les conversations de Science-création sur le forum ;)

Pour ce qui concerne mes analogies à 2 balles je vais rester sur ma partie infinie de RISK qui est peut-être bancale mais qui représente assez fidèlement mon point (d'un autre côté si elle ne le représentais pas j'aurais été con de l'exprimer)

Je vais même ajouter une autre analogie à 2 balles ... une sorte d'extension du cygne noir :
  • Je considère être dans un univers ou le nombre d'objet est infini.
  • Tous les corbeaux sont noir (conjecture scientifique).
  • La secte de l'albocorvus pense que le prophète de son Dieu est le grand "Corbeau blanc(a)" qui appartient à la proposition : "il doit exister une infinité de corbeaux blancs(b)" non constaté jusqu'à présent (proposition (a) peu plausible par référence à la conjecture précédente et proposition (b) irréfutable) (2)
  • Certains théologiens passent leur temps à rechercher ce grand corbeau blanc en essayant de recenser tous les corbeaux.
  • La science elle (dans mon monde imaginaire) ne s'occupe pas de ce problème ... elle a pour seule vocation de classifier les objets du réel par sa couleur.
Et bien tu conviendras avec moi que, à chaque fois que la science classe tout objet blanc et constate que ce n'est pas un corbeau, la science diminue la plausibilité de l'existence du grand corbeau blanc.

Bon week-end


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(1) ne me demande pas quand ... c'est surement une direction asymptotique ... mais je suis sur qu'on peut trouver des petits Dieu de petites lacunes qui peuvent être déboulonnés de manière indirecte. D'un autre côté, si tu considères que, comme Popper, la science est avant tout probabiliste (si on admet que son mode de recherche est avant tout inductif) la notion du quand perd un peu de son sens.
(2) j'aurais peut-être du parler de corbeaux roses à rayures vertes et pois jaunes ... pour bien m'éloiugner de la conjecture initiale ;)

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 26 sept. 2015, 05:28
par Dave
Kestaencordi a écrit :
Dave a écrit :Il me semble que l'on connait déjà certains mécanismes (et certaines zones du cerveau) reliés à l'attention, à l'éveil. Le problème réside encore dans la tentative de définir la conscience à la fois de manière scientifique et à la fois de manière à ce qu'elle ne perde pas son sens intuitif, sa généralité. On pourrait dire que la conscience est aussi liée à notre façon d'apprendre, de comprendre, à l'ensemble des « qualia », à notre façon de ressentir les choses extérieures et intérieures, etc. Je pense que notre conscience est toujours la conscience de quelque chose. Dans un sens philosophique, c'est presque un synonyme d'existence.
Ça n'a pas grand-chose à voir avec les neurosciences, c'est presque de la poésie.
Je ne comprends pas. Qu'est-ce que ton « ça » remplace? Au contraire, je vois que toutes ces facettes de la conscience peuvent tout à fait être étudiées par les neurosciences et par d'autres spécialisations scientifiques (du vivant et même du non-vivant). Ce n'est pas parce que notre conscience restera toujours un peu mystérieuse qu'il faut s'empêcher d'étudier ce qu'on peut observer d'elle. Je ne vois rien de poétique dans mes écrits. J'ai tendance à traduire ton impression de poésie par l'indifférence, le refus ou l'aversion de connaitre les différents points de vue philosophiques de la conscience. (Remarque, tu as le droit.) La philosophie (celle qui est rigoureuse, soucieuse des connaissances scientifiques et riche d'idées) n'est pas de la poésie et va de pair avec la science. Peut-être pourrais-tu alors être intéressé par la philosophie de l'information?
Kesta a écrit :Pour l'instant, la définition la plus simple et la plus juste que je connaisse (pour les humains) est celle-ci : « est conscient ce qui peut être verbalisé ».
Peut-être sommes-nous dotés d'un périphérique supplémentaire? De toute façon, ma définition est loin d’être poétique et cherche un appui matériel. Elle ne fait aucune allusion à la morale ou aux sentiments. Je ne parle que d'informations et de ses traitements.
Effectivement, il n'est pas question ici de partir d'une philosophie éthique afin d'expliquer la conscience. Cependant, ta définition est simplement partielle et pragmatique. C'est correct, mais il faut bien avouer que la conscience est également fortement modelée par la sensibilité et liée aux sentiments de moralité (du moins, je l'espère). Toutes ses formes de subjectivité peuvent (et doivent) être étudiées scientifiquement, évidemment.
Si l'on pouvait expliquer comment les cerveaux que l'on connait traitent l'information, ce serait déjà un début.
Cette explication se réalise progressivement grâce à l'alliance de la science, des mathématiques, de la technologie et de certaines philosophies (qui ont, entre autres, élaboré des notions scientifiques utiles). Mais, celle-ci demeure très compliquée (pour moi, du moins), car la compréhension de la métacognition est remplie de pièges, de paradoxes. La théorisation (plus ou moins formelle) du traitement de l'information, bien que passionnant, est un domaine difficile à comprendre, autant pour le scientifique que pour le non-scientifique.
Je n’ai jamais vu (j'en ai vu très peu) de philosophe assoir leurs concepts moraux sur la neurologie.
La difficulté, c'est que le philosophe doit maintenant connaître fortement des spécialisations scientifiques (ou être scientifique lui-même) pour développer de tels concepts. Ça prend du temps et la neurologie est une science encore bien jeune. Je suis assez convaincu qu'il y aura de plus en plus de tels philosophes.
La sélection aurait favorisé les individus/espèces (comme la nôtre) capables de prévoir (calculer) les effets de ses comportements sur son environnement et sur les autres de son espèce. [...] Les comportements « respectueux » des autres favoriseraient la survie de l'individu, consciemment ou non.
Une bonne puissance de calcul dédiée à de « bons » objectifs = bonne morale.
(Bon = efficaces.)
D'accord pour l'idée (un peu circulaire), en gros. Mais, ça ne dit rien sur les modèles mathématiques qu'il faut établir. Ça ne tient pas en compte les (grosses!) approximations dues aux limites de mémoire et de vitesse de calcul des ordinateurs. Comme Jean le souligne (indirectement), c'est d'une extrême complexité...
Kesta a écrit :Ce serait dommage, aussi dommage qu'ils croient que le « libre arbitre » est chose prouvée, comme le laissent entendre certains philosophes.
Dave a écrit :Tout à fait! Par contre, il restera toujours des questions à la fois pertinentes et non scientifiques. Si l'on accepte cet état de fait, alors il restera toujours quelque chose à comprendre de notre propre conscience.
Pour être honnête, je ne comprends pas ce que ça veut dire. Pouvez-vous reformuler sans le mot conscience?
Tu as raison, c'est mal formulé. Je voulais dire à peu près ceci. Si l'on accepte le principe disant qu'il y aura toujours des questions pertinentes (scientifiques ou non) sans réponse (provisoirement) satisfaisante, alors il n'existera jamais une connaissance absolue (en particulier, de notre propre conscience). Cette incomplétude de la connaissance en général impliquerait l'incomplétude de la connaissance de la conscience, puisque cette dernière est toujours présente dans le processus de la connaissance. En effet, je ne pense pas que l'on puisse établir une connaissance scientifique en étant complètement inconscient.
Kesta a écrit :Comment reconnait-on un philosophe d'un pseudo-philosophe? Une bonne idéologie d'une mauvaise?
C'est seulement après un certain temps et beaucoup d'analyses (lexicales, comparées, de consistance, etc.) que l'on peut mieux juger la valeur d'une œuvre philosophique en général ou par rapport à une autre œuvre philosophique comparable. En particulier, le philosophe devrait être d'autant meilleur qu'il précise son discours et qu'il structure ses démonstrations. Mais, celui-ci n'est pas un scientifique et tu as raison de dire que l'évaluation du scientifique peut être rendue facilement beaucoup plus objective que celle du philosophe.

De toute façon, le rôle du philosophe est de créer des concepts (de toute sorte, de métalangage, peu importe, scientifique ou non, etc.), de relier des concepts pour en faire un paradigme, de proposer des orientations juridiques, scientifiques ou autres, etc. Bref, il s'agit, pour lui, de réfléchir logiquement, intelligemment et de façon imaginative, et ce, avec le plus d'éléments possible. S'il crée des visions scientifiques, la science gardera le « dernier mot », évidemment. Réfléchir sur la pertinence d'une idéologie est aussi un travail de philosophe. Aussi, avec le temps, il est plus facile de voir la grandeur (ou l'horreur) de l'héritage et de l'influence de chaque philosophe (comme dans la plupart des domaines d'ailleurs).
Je me souviens d'une époque de ma vie où « 3 - 7 = impossible ».
(Je m'en souviens très bien parce que, l'année suivante, j’étais fâché d'apprendre qu'on m'avait menti.)
Justement, je pense qu'une bonne vulgarisation aurait évité cette frustration tout à fait légitime. À mon avis, il faudrait arrêter cette infantilisation généralisée et le « marchandisage » de la connaissance. Bon, je m'éloigne du propos ci-présent, je sais. Par contre, pour y revenir, une « bonne » vulgarisation est très difficile à réaliser et c'est souvent un manque de ressource intellectuelle (ou la pollution de celle-ci) qui compromet cette réalisation.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 26 sept. 2015, 08:12
par jean7
Salut à vous, Lulu et Dave, permettez-moi de compliquer vos échanges. :a4:
Lulu Cypher a écrit :En fait je me rends compte que nous n'aurions sans doute pas cette discussion si tu n'avais pas indiqué dans l'un de tes premiers posts que tu considérais comme une faute de logique le fait que la science s’intéresse au libre arbitre .... comme quoi tout ça tient vraiment à pas grand chose ... si tu avais remplacé "faute logique" par "faute éthique" ou simplement erreur de bonne foi nous n'aurions pas échangé.
Mais même qualifier ce comportement de faute est à mon sens une erreur induite par une éventuelle polysémie de "libre arbitre" pour un scientifique ou pour un philosophe. Je reviendrai sur ce point dans d'autres posts .... mais je ne lâche pas ;)
Étant l'auteur du titre provoquant de ce fil, voici ce que je dirais à ce sujet.
Que les neurosciences s'intéressent au libre arbitre en tant que données d'entrées ou de sortie du système neuronal, soit.
Que l'état des pauvres expériences (au regard du problème abordé) permettent de formuler une hypothèse concernant le libre arbitre, pas OK du tout.
Que les sciences en général planchent sur la question du libre arbitre, Welcome ! Ne serait-ce que pour modéliser, représenter simuler...
Lulu Cypher a écrit : [*] Principe de la conscience absolue : je n'en comprends pas les termes ... parles-tu d'une conscience globale ... une sorte de principe divin
Incompréhensible pour moi aussi. Pour une conscience globale, il faudrait un être global. Je ne vois pas de sens concret à cette notion.
Lulu Cypher a écrit :[*] Le hasard pur sans cause : n'est pas irréfutable à mon avis mais relève de l'illogisme (une conséquence sans cause). Le hasard n'étant qu'un enchainement de causes que l'on ne peut recenser par manque soit d'information soit de capacité à en modéliser les conséquences.
Est-on certain de ça ? Une réponse irrégulière serait forcément l'effet de causes masquées, inconnues ? D'où vient cette affirmation ?
Lulu Cypher a écrit :Je fais un subtil distinguo entre probabilité d'existence d'une proposition irréfutable qui pour moi est soit 0 soit 1 (en fonction de l'observateur) et la plausibilité de la proposition irréfutable qui varie de manière continue dans l'intervalle [0,1]. Je sais ça parait être de la tétracapillectomie ;)
Moi aussi. Sans ce distingo, beaucoup de choses deviennent trop confuses. Je dirais plutôt crédibilité que plausibilité.


Lulu Cypher a écrit :Je vais même ajouter une autre analogie à 2 balles ... une sorte d'extension du cygne noir :
  • Je considère être dans un univers ou le nombre d'objet est infini.
  • Tous les corbeaux sont noir (conjecture scientifique).
  • La secte de l'albocorvus pense que le prophète de son Dieu est le grand "Corbeau blanc(a)" qui appartient à la proposition : "il doit exister une infinité de corbeaux blancs(b)" non constaté jusqu'à présent (proposition (a) peu plausible par référence à la conjecture précédente et proposition (b) irréfutable) (2)
  • Certains théologiens passent leur temps à rechercher ce grand corbeau blanc en essayant de recenser tous les corbeaux.
  • La science elle (dans mon monde imaginaire) ne s'occupe pas de ce problème ... elle a pour seule vocation de classifier les objets du réel par sa couleur.
Et bien tu conviendras avec moi que, à chaque fois que la science classe tout objet blanc et constate que ce n'est pas un corbeau, la science diminue la plausibilité de l'existence du grand corbeau blanc.
Oui, mais en théorie de manière tout à fait infime car le ratio objet recensés sur l'infini sera toujours proche de zéro.

Ce qui changera rapidement, c'est le nombre de personnes qui croient en la possibilité d'existence d'un corbeau blanc. Mais ça, on peut balader très facilement ce que les gens croient. Il suffit de les tenir informés en communiquant fréquemment uniquement sur ce qui est découvert et jamais sur l'ampleur de la tâche.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 26 sept. 2015, 23:31
par Dave
Lulu Cypher a écrit :Si tu avais remplacé « faute logique » par « faute éthique » ou simplement par « erreur de bonne foi », nous n'aurions pas échangé.
Possible. Je tiens à rappeler que j'avais précisé en quoi je voyais une « possible » faute logique de l'auteur. La « vraie » faute logique que je vois est la suivante.

Une connaissance scientifique influence significativement la probabilité de vraisemblance de quelque chose de complètement irréfutable (non scientifique).

J'ai demandé un exemple concret qui montrerait la véracité de cette affirmation qui me semble d'ailleurs évidemment toujours fausse. Par exemple, tout ce qui se rapporte à l'obligation d'une observation de quelque chose d'infini n'est pas, par définition, du domaine de la science actuellement, car on ne peut même pas concevoir ce genre d'observation. Il y a l'infiniment complexe (précis, petit), l'infiniment grand, l'infiniment long dans le temps (l'éternité). Ces expressions de l'infini empêchent toute connaissance absolue et rendent inévitable l'existence de choses inconnues. Aux dernières nouvelles, la science se déploie relativement à l'intérieur de limites spatiales et temporelles.

Les points que j'ai proposés ne sont pas tous complètement irréfutables parce qu'une notion inévitable d'infini s'en dégage ou parce qu'ils sont trop subjectifs. Il n'est pas inenvisageable de penser que certaines théories métaphysiques près de la « frontière » de la science (comme les multivers ou certaines interprétations de la physique quantique) puissent se modifier dans un avenir proche pour devenir scientifiques (testables). Évidemment, les modifications que nous appliquons à une théorie font en sorte que ce n'est plus la même théorie qu'au départ. Il ne faut pas la confondre avec un objet concret ou un être vivant.

Je vois que tu as commenté chacun des points (propositions irréfutables).
Le hasard pur sans cause : n'est pas irréfutable à mon avis, mais relève de l'illogisme (une conséquence sans cause). Le hasard n'étant qu'un enchainement de causes que l'on ne peut recenser par manque soit d'information soit de capacité à en modéliser les conséquences.
Pas nécessairement. L'univers pourrait bien être « fondamentalement » indéterministe. La physique quantique en reflète actuellement la possibilité concrète. Enfin, c'est un autre sujet.
L'immortalité d'une forme relative : une cellule cancéreuse est potentiellement immortelle.
Attention, si elle est potentiellement mortelle (ce qui est la plus sage supposition), elle n'est assurément pas immortelle. Les raisonnements applicables à la finitude ne sont plus, en général, applicables à l'infinitude.

Je ne commenterai pas les autres points, ça serait trop long.
Lulu Cypher a écrit :
Dave a écrit :Par contre, si Zeus représente seulement la volonté d'un être transcendant [...] Zeus pourrait seulement être un terme pour représenter notre ignorance du phénomène de la foudre.
N'est-ce pas le cas de toute proposition a priori irréfutable?
Non! Dire seulement « je ne sais pas » n'équivaut pas à élaborer une théorie irréfutable. Si tu penses que j'ai tort sur ce point, c'est que tu admets probablement, à mon avis, que toute métaphysique est inutile à la connaissance, même indirectement. Même Popper admettait l'utilité potentielle de théories métaphysiques et tout ça est sensé.
Lulu Cypher a écrit :Je pense que tu théorises l'irréfutabilité d'une proposition a posteriori.
Si j'ai fait cela (mais, je ne le pense pas), c'est une erreur. Je ne parle pas ici d'une irréfutabilité (probablement) provisoire due aux limites (que l'on peut théoriquement encore repousser) de l'instrument de mesure. C'est par une analyse et des arguments logiques que l'on doit savoir si une théorie est réfutable ou non avant même de la vérifier. C'est justement pour éviter une perte de temps dans l'observation que l'on doit, entre autres, d'abord déterminer la réfutabilité (ou non) d'une théorie.
Lulu a écrit :Il me parait difficile philosophiquement [...] de déterminer une irréfutabilité absolue.
Une théorie sera considérée comme étant complètement irréfutable si, en particulier, une forme d'infini se doit d'être observée. L'idée n'est pas de savoir si elle restera « éternellement » irréfutable, mais si elle est « complètement » irréfutable maintenant. Tant que l'on sera dans le temps, observer l'éternité ou l'infini sera impossible. « Tous les hommes sont mortels » est une proposition absolument irréfutable pour nous, les humains, qui sommes définis à l'intérieur d'un espace-temps. Pourquoi ne pas s'en tenir à cette proposition? Elle est simple, compréhensible et pourtant complètement irréfutable. D'ailleurs, la science est également définie comme étant limitée à un espace-temps, à l'intérieur du temps, comme toute chose observable.
Je fais un subtil distinguo entre la probabilité d'existence d'une proposition irréfutable qui pour moi est soit 0 soit 1 (en fonction de l'observateur) et la plausibilité de la proposition irréfutable qui varie de manière continue dans l'intervalle [0,1]. Je sais, ça parait être de la tétracapillectomie.
Cette distinction est-elle nécessaire? J'ai l'impression que, pour toi, le terme existence envoie directement à l'idée qu'une chose existe ou n'existe pas. Du moins, elle ne peut pas exister « à moitié ». Pour cela, je suis d'accord avec toi et je pense de la même façon. Si je dis « probabilité d'existence », c'est une probabilité complètement liée à notre degré d'ignorance pour cette existence et non à son « réel » degré probabiliste d'existence. Si tu voyais la proposition comme dans ce dernier sens, je comprends maintenant pourquoi tu disais « 0 ou 1 » (faux ou vrai). Pour ma part, je faisais toujours référence à la plausibilité de la proposition et non dans son sens « booléen ». Je parlais d'ailleurs de « vraisemblance ». Je n'avais pas pensé au terme « plausibilité » qui est peut-être, effectivement, un meilleur terme à utiliser ici. En tout cas, merci de l'avoir mentionné.
Tu pourras en trouver une illustration si tu suis les conversations de Science-création sur le forum.
J'ai suivi un peu ses écrits, mais j'ai dû arrêter en raison de mon inquiétude à sentir mes yeux éclater. Pour être plus sérieux, je trouve dommage qu'il ne comprenne pas ses erreurs basiques de logique. Si je comprends bien ses propos, je pourrais être le Dieu des fourmis. En tout cas, ce cas est tristement difficile à comprendre pour moi.
Lorsque toutes les explications réfutables auront remplacé les propriétés de cette proposition irréfutable, la probabilité de l'existence de la proposition sera restreinte à zéro.
Encore une fois, comment imaginer une telle possibilité? Comment imaginer qu'une théorie irréfutable possède des caractéristiques réfutables? Ce constat indique, en réalité, que la théorie n'est justement pas irréfutable. Par définition, une théorie irréfutable est effectivement irréfutable lorsque tous ses éléments sont irréfutables. Dès qu'elle possède une propriété (une caractéristique ou une proposition) réfutable, ça signifie qu'elle est, par définition, une théorie réfutable. Dès qu'une petite modification est réalisée ou qu'un petit ajout (non ad hoc, qui garde la cohérence) est relié à la théorie, ce n'est plus la même théorie.


Si je comprends bien ton analogie à deux balles (je l'aime bien pourtant), je supposerai (pour simplifier ou pour idéaliser le monde) plusieurs autres points. Les voici.

● Le grand corbeau blanc est « éternel », c'est-à-dire qu'il est vivant au moment des recherches (s'il existe effectivement).
● Tous les objets sont éternels, n'apparaitront pas (ou ne naitront pas) en cours de route.
● Chacun des objets possède un volume fini et plus grand qu'un certain seuil fixé (admettons « un » nanomètre cube).
● Cela implique que l'espace de recherche est infini, puisqu'il y a une infinité de tels objets à priori.
● La téléportation est possible (rêvons!), elle se fait aléatoirement dans tout l'espace et il y a toujours des objets là où la recherche se téléporte.
● La durée de la détermination (du classement) d'un objet n'est pas nulle et il y a eu un moment initial auquel les recherches ont commencé.
● Il y a un nombre limité d'objets différents (pour l'observation) et de couleurs (forcément).
● Ainsi, tout objet sera plus petit qu'une certaine grandeur maximale fixée. ***
● Les dimensions (grandeur) du grand Corbeau blanc seront comprises entre certains intervalles (hauteur, largeur, longueur) connus et fixés.

Selon ces conditions, la seule chose qui (je pense) diminue (en ce qui concerne les corbeaux) est la probabilité d'avoir une infinité de corbeaux blancs si nous n’en observons (pratiquement) jamais, et ce, après un temps ridiculement long. Cette diminution existerait au prix de suppositions totalement injustifiées. (Voir ***.) Aussi, si la base de recherche se situe à la coordonnée (0,0,0), (pratiquement) chaque téléportation ne peut pas indiquer la coordonnée de l'endroit où la recherche a lieu, puisque les trois nombres seront trop grands à écrire. Si une telle téléportation est réalisable, je pense qu'on ne pourra plus appeler cela de la science. Ce sera de l'« hyper-science », puisque nous serions « libres » de toute contrainte spatiale, ce qui est totalement inimaginable (ou actuellement totalement inenvisageable). En plus, nous saurions d'avance que l'univers est infini?
Lulu a écrit :Et bien, tu conviendras avec moi que, chaque fois que la science classe tout objet blanc et constate que ce n'est pas un corbeau, la science diminue la plausibilité de l'existence du grand corbeau blanc.
Malheureusement, non! Cette diminution « intuitive » n'est même pas perceptible, encore moins significative. Comme l'a remarqué Jean, le ratio tendra toujours vers « zéro » (c'est-à-dire vers un nombre qui sera toujours plus petit que n'importe quel nombre fixé à l'avance).


Cordialement.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 26 sept. 2015, 23:39
par Dave
Jean a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Principe de la conscience absolue : je n'en comprends pas les termes... parles-tu d'une conscience globale, une sorte de principe divin?
Incompréhensible pour moi aussi. Pour une conscience globale, il faudrait un être global. Je ne vois pas de sens concret à cette notion.
Je ne sais pas si l'on peut appeler cela un Être, mais j'ai déjà mentionné que cette conscience absolue était l'essence de l'existence en elle-même hors de toute dépendance relative (ou spatio-temporelle). Je ne veux pas vraiment m'étendre sur le sujet, je l'ai plusieurs fois abordé déjà dans le passé ici sur ce forum. Je n'ai pas trop envie de réexpliquer cela encore, d'autant plus que ce n'est nullement un sujet scientifique.
Jean a écrit :Ce qui changera rapidement, c'est le nombre de personnes qui croient en la possibilité d'existence d'un corbeau blanc. Mais ça, on peut balader très facilement ce que les gens croient. Il suffit de les tenir informés en communiquant fréquemment uniquement sur ce qui est découvert et jamais sur l'ampleur de la tâche.
Totalement! :up:


Merci de le souligner!

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 27 sept. 2015, 00:41
par Lulu Cypher
Salut Jean,

Non pas de trouble ... en fait ça ne complique pas bienvenue au club ;)
jean7 a écrit : Que les neurosciences s'intéressent au libre arbitre en tant que données d'entrées ou de sortie du système neuronal, soit.
Que l'état des pauvres expériences (au regard du problème abordé) permettent de formuler une hypothèse concernant le libre arbitre, pas OK du tout.
Tout d'abord je pense que la science ne s'interresse pas exactement à la question du libre arbitre et que l'expression "libre arbitre" devrait être réservée à la manipulation d'un concept philosophique.
jean7 a écrit : Que les sciences en général planchent sur la question du libre arbitre, Welcome ! Ne serait-ce que pour modéliser, représenter simuler...
La science elle se préoccupe de comprendre comment fonctionne la machine ... Y-a-t-il une "fantôme" aux commandes (une cause externe) ou est-ce que l'étude des phénomènes physico-chimiques internes suffisent ils à expliquer l'intentionnalité ... existe-t-il des boucles de rétroaction ? ce processus se comporte-t-il comme une sorte de machine à état ? Un mélange des 2 ?
Je pense que pour la science la réponse à la question du libre arbitre n'est qu'un épiphénomène.
jean7 a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Le hasard pur sans cause : n'est pas irréfutable à mon avis mais relève de l'illogisme (une conséquence sans cause). Le hasard n'étant qu'un enchainement de causes que l'on ne peut recenser par manque soit d'information soit de capacité à en modéliser les conséquences.

Est-on certain de ça ? Une réponse irrégulière serait forcément l'effet de causes masquées, inconnues ? D'où vient cette affirmation ?
Une petite recherche sur le "hasard" fait ressortir une définition plus complète mais assez semblable sur le fond.
Wiki a écrit : Le hasard exprime l'impossibilité de prévoir avec certitude un fait quelconque, c'est-à-dire prévoir ce qu'il va advenir. Ainsi, pour éclairer le sens du mot, il est souvent dit que hasard est synonyme d'« imprévisibilité », ou « imprédictibilité ».
Cette incapacité de prévoir peut naître de différentes causes, notamment la méconnaissance des paramètres nécessaires à la prévision, ou le manque de précision les concernant – c'est pourquoi il est aussi courant de dire que le hasard traduit notre ignorance. C'est l'une des raisons à l'origine de l'aspect fortuit de la plupart des phénomènes observés à échelle humaine, mais il existe plusieurs autres raisons.
"Une réponse irrégulière serait forcément notamment l'effet de causes masquées" ...oui ...mais une variation infime des conditions initiales dans un système chaotique peut faire varier énormément le résultat également.

jean7 a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Je fais un subtil distinguo entre probabilité d'existence d'une proposition irréfutable qui pour moi est soit 0 soit 1 (en fonction de l'observateur) et la plausibilité de la proposition irréfutable qui varie de manière continue dans l'intervalle [0,1]. Je sais ça parait être de la tétracapillectomie ;)
Moi aussi. Sans ce distingo, beaucoup de choses deviennent trop confuses. Je dirais plutôt crédibilité que plausibilité.
J'évite les dérivés de "croire" trop polysémique à mon goût ;)

jean7 a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Je vais même ajouter une autre analogie à 2 balles ... une sorte d'extension du cygne noir
Oui, mais en théorie de manière tout à fait infime car le ratio objet recensés sur l'infini sera toujours proche de zéro.
Oui mais non ... en fait tu as raison mais pas pour cette raison là ... je vais critiquer ma propre analogie ... la plausibilité ne changera pas parce qu'elle est déjà pratiquement nulle dès le départ puisqu'il est déjà peu plausible qu'un nombre de corbeau blanc soit à la fois infini et qu'aucun n'ait été vu au bout d'un temps assez long ... elle ne pourra donc pas diminuer ... chuis con ... je vais retourner à la table à dessin ;)
jean7 a écrit : Ce qui changera rapidement, c'est le nombre de personnes qui croient en la possibilité d'existence d'un corbeau blanc. Mais ça, on peut balader très facilement ce que les gens croient. Il suffit de les tenir informés en communiquant fréquemment uniquement sur ce qui est découvert et jamais sur l'ampleur de la tâche.
Je suis d'accord avec toi à 200% mais ça ne rentre pas dans les propositions de mon pseudo univers ;) ... donc je m'en fous un peu puisque de toute façon la véracité d'une proposition n'est pas évaluée à L'aune du nombre de ses croyants.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 27 sept. 2015, 14:17
par jean7
Mouais, sur ce coup, wiki explique bien que hasard n'est pas synonyme d'absence de cause.

Mais quid du hasard a-causal (par opposition au hasard multi-causal du chaos) ?

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 27 sept. 2015, 15:42
par Lulu Cypher
jean7 a écrit :Mouais, sur ce coup, wiki explique bien que hasard n'est pas synonyme d'absence de cause.

Mais quid du hasard a-causal (par opposition au hasard multi-causal du chaos) ?
Pourquoi dans ce cas parler de hasard .... parler d'acausalité suffit à mon avis ... et là imaginer un événement acausal entraine des conséquences déterministes remettant en cause les principes de la physique.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 28 sept. 2015, 15:43
par jean7
Ben pourquoi ?
Et même plus, comment on arrive à une telle conclusion ?

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 28 sept. 2015, 15:53
par Lulu Cypher

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 28 sept. 2015, 17:10
par jean7
Heu, je lis : "En physique, le principe de causalité affirme que si un phénomène (nommé cause) produit un autre phénomène (nommé effet), alors l'effet ne peut précéder la cause. " et aussi : "Le principe de causalité a longtemps été très étroitement associé à la question du déterminisme[réf. nécessaire] selon lequel dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets. "

Je ne lis pas qu'il n'existe pas de phénomène qui ne soit pas produit par un autre.

Tu me diras que s'il n'a pas été produit, il n'est pas... mais ça n'est pas écrit dans le principe de causalité.

Enfin je ne dis pas qu'un phénomène va émerger du néant.
Mais je ne vois pas dans l'écriture Wiki du principe de causalité ce qui interdit un phénomène sans cause (disons au moins un des caractères d'un phénomène, par exemple un lapin noir et blanc, je ne doute pas qu'il y ait des causes à ça, mais qu'il y ait pour chacun de ses poils une chaine causale... ce n'est pas que ce soit difficile à croire, mais je ne vois pas ce qui le prouve.

Avec ce principe, même le big bang aurait une cause ?

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 28 sept. 2015, 17:21
par Lulu Cypher
Salut Dave,

Je ne sais pas si je me détords mais j'aimerais apporter quelques éléments de ton discours sur l'irréfutabilité.
Dave a écrit : Les points que j'ai proposés ne sont pas tous complètement irréfutables parce qu'une notion inévitable d'infini s'en dégage ou parce qu'ils sont trop subjectifs. Il n'est pas inenvisageable de penser que certaines théories métaphysiques près de la « frontière » de la science (comme les multivers ou certaines interprétations de la physique quantique) puissent se modifier dans un avenir proche pour devenir scientifiques (testables). Évidemment, les modifications que nous appliquons à une théorie font en sorte que ce n'est plus la même théorie qu'au départ. Il ne faut pas la confondre avec un objet concret ou un être vivant.
Dave a écrit :
Lulu Cypher a écrit :Je pense que tu théorises l'irréfutabilité d'une proposition a posteriori.
Si j'ai fait cela (mais, je ne le pense pas), c'est une erreur.
Dave a écrit :
Lulu a écrit :Il me parait difficile philosophiquement [...] de déterminer une irréfutabilité absolue.
Une théorie sera considérée comme étant complètement irréfutable si, en particulier, une forme d'infini se doit d'être observée. L'idée n'est pas de savoir si elle restera « éternellement » irréfutable, mais si elle est « complètement » irréfutable maintenant.
Ma première réaction sur ces propos a été de me dire que la plupart des propositions irréfutables dont nous parlons ne sont majoritairement pas des propositions irréfutables. D'un autre côté, même quand tu postules de l'irréfutabilité d'une proposition ... tu introduit l'évolution de cette irréfutabilité dans le temps. Et je dois avouer que j'y vois une faille (et à la fois une réponse à ta question) car l'irréfutabilité d'une proposition ne peut évoluer qu'en y rajoutant de la réfutabilité .... je ne vois pas d'ailleurs ce qu'on pourrait y ajouter d'autre pour en modifier la propriété.
Je me suis dit Bingo .... sauf que ....en fait on se trouve en face de 2 propositions complémentaires :
  • Soit une proposition est irréfutable dans l'absolu et effectivement tu as raison je te le concède son état ne sera jamais modifié par tout ajout de réfutabilité
  • Soit une proposition est irréfutable à géométrie variable (ce qui me troublait) ... et j'en trouve des traces, ci-dessus en gras, dans nos propos ... et alors chacune de ces propositions peut voir son irréfutabilité remise en question par une proposition réfutable .... mais c'est, amha, une erreur ... en fait pour rester logique effectivement ces propositions ont toujours été réfutables (si tu ne veux pas me donner raison à 50% ;)).
Donc je vais reformuler ta question/réponse, si tu le veux bien, avec mes termes pour que je sois d'accord :
Une connaissance scientifique (réfutable) ne peut influencer la probabilité de vraisemblance d'une proposition irréfutable dans l'absolu (y compris temporellement).
Et la proposition corollaire :
Toute proposition dont l'irréfutabilité évolue par l'ajout de connaissances scientifiques (réfutable) n'est et n'était pas irréfutable.

À ce titre, le libre arbitre tel qu'abordé par la science (voir mon post a Jean) est une proposition soit réfutable soit dont l'irréfutabilité peut évoluer .... donc finalement tout sauf irréfutable.

Si on se met d'accord la dessus on clôt un peu le débat .... mais je en sais pas pourquoi .... j'ai le sentiment diffus que tu ne vas pas aimer le côté intemporel de la première proposition ;)
Dave a écrit :
Lulu Cypher a écrit :
Dave a écrit :Par contre, si Zeus représente seulement la volonté d'un être transcendant [...] Zeus pourrait seulement être un terme pour représenter notre ignorance du phénomène de la foudre.
N'est-ce pas le cas de toute proposition a priori irréfutable?
Non! Dire seulement « je ne sais pas » n'équivaut pas à élaborer une théorie irréfutable. Si tu penses que j'ai tort sur ce point, c'est que tu admets probablement, à mon avis, que toute métaphysique est inutile à la connaissance, même indirectement. Même Popper admettait l'utilité potentielle de théories métaphysiques et tout ça est sensé.
Bon, ça c'est juste un point de détail ... bien sur que la métaphysique est un apport potentiel à la connaissance ... mais je la vois comme un foisonnement théorique qui peut être fertile .... ou pas.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 28 sept. 2015, 17:33
par Lulu Cypher
jean7 a écrit : Je ne lis pas qu'il n'existe pas de phénomène qui ne soit pas produit par un autre.
Wiki a écrit :À ce jour, il n'a pas été mis en défaut par l’expérience
[...]
La physique classique est fondée, entre autres, sur le principe de causalité qui affirme qu'un effet est entièrement déterminé par des actions antérieures.
[...]
La théorie de l'électromagnétisme permet de mettre en lumière un certain nombre de situations où le principe de causalité joue un rôle crucial.
[...]
Les hypothèses physiques à la base de la relativité restreinte (ou générale) permettent d'élaborer un modèle mathématique de l'espace-temps sans gravitation (ou avec gravitation) [...] Il convient donc de ne pas confondre possibilité du modèle mathématique et possibilité physique, mais ce n'est pas toujours facile. Le principe de causalité est un des critères de réalité imposés à ces théories.
Je ne dis pas qu'il puisse ne puisse exister un effet sans cause au niveau quantique (de toute façon je ne suis pas équipé pour ça) je dis que la science macroscopique s'appuie sur la notion de causalité et que nier ce principe revient un peu à tout casser ... pour ce qui est de la physique quantique je ne suis pas le bon interlocuteur ... ABC notamment serait mieux placé ... ou quelqu'un qui du moins est meilleurs physicien que moi ... ce qui n'est pas très dur puisque je suis une truffe dans cette matière. :mrgreen:

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 29 sept. 2015, 00:09
par Chanur
Dave a écrit :Par exemple, tout ce qui se rapporte à l'obligation d'une observation de quelque chose d'infini n'est pas, par définition, du domaine de la science actuellement, car on ne peut même pas concevoir ce genre d'observation.
Non, pourquoi ?
On peut parfaitement concevoir des choses infinies. Par exemple, pour ne parler que de mécanique, si tu considères la pente d'une route. C'est une grandeur physique parfaitement définie, utile dans des calculs comme la quantité d'énergie nécessaire (ou récupérable) quand on parcourt une certaine distance, la force que doivent exercer les freins pour qu'on puisse rester à l'arrêt, etc.
N’empêche que la pente peut être infinie. C'est une falaise.
Dans ce cas là, si on veut décrire correctement les choses, il faut changer de modèle.

Autre exemple, plus subtil : en mécanique de Newton, le champ de gravitation d'un point matériel doté d'une masse tend vers l'infini quand la distance au point tend vers 0. Quelle est la valeur du champ pile-poil sur le point ?
Là on s'en sort en constatant qu'on observe pas de masses vraiment ponctuelles, les objets s'en rapprochant le plus étant décrit par la physique quantique qui s’assied sur la gravitation de Newton en considérant que de toute façon la force de gravitation est négligeable.

Ça veut sûrement dire que ce sont des théories imparfaites, mais pas qu'elles ne sont pas scientifiques, ni qu'elles sont irréfutables.

C'est un sujet très présent actuellement en physique, parce qu'une page de calculs de la théorie quantique des champs se termine normalement par une "division par l'infini". Ce qui n'est pas vraiment plus choquant que la dérivation qui consiste en une "division par zéro". Ça implique seulement d'être capable de dire si la théorie est renormalisable (si la division \(_{\infty / \infty}\) donne un résultat fini), ce qui n'est pas très différent du fait de dire si une fonction est dérivable ou non.

Evidemment, la Relativité Générale n'est pas renormalisable.
Ce serait trop facile, sinon ... :mrgreen:

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 29 sept. 2015, 04:04
par Dave
Salut Chanur!


Je te remercie pour ces précisions.

Évidemment, l'infini mathématisé (idéalisé) est tout à fait scientifique dans les modèles théoriques et donc tout à fait concevables. Il permet même de « voir » des frontières entre différentes théories (ce qui permet souvent une généralisation). Et je suis ravi que tu l'illustres aussi clairement dans ton message.

En fait, c'est dans l'observation directe et « mesurable » de l'infini (une falaise n'est pas physiquement « infinie » à priori) que j'y vois une impossibilité conceptuelle, physique ou matérielle. Toute mesure est limitée selon ce que permet l'instrument (ou l'être vivant) toujours délimité. À moins que, un jour, nous « trouvions » la source infinie (une énergie infinie, une vitesse infinie, une précision infinie, etc.). En tout cas, la « science » de ce futur hypothétique ne serait plus de la même nature que cette science d'aujourd'hui, par définition, limitée dans le temps.

Voici une référence qui est un tout petit exemple montrant que la façon de comprendre l'infini est souvent très différente (et non intuitive) de la façon de comprendre le fini.

Une somme infinie égale « moins un douzième » :a7:

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 29 sept. 2015, 13:24
par Raphaël
Notre compréhension intuitive de l'infini est effectivement très éloignée de la réalité.

Idem lorsqu'on parle du néant: on s'imagine un espace infiniment grand et vide. Pourtant dans sa vraie définition le néant c'est aussi l'absence de vide et par conséquent il occupe un espace nul. Dire que le néant n'existe pas est l'équivalent de dire qu'il existe une infinité de néants en chaque point de l'espace.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 29 sept. 2015, 13:53
par Raphaël
Le super-ordinateur se serait donc trompé: la réponse ultime à la grande question sur la vie, l'Univers et le reste serait -1/12 et non pas 42 ?

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 29 sept. 2015, 13:59
par jean7
Dave a écrit :En fait, c'est dans l'observation directe et « mesurable » de l'infini (une falaise n'est pas physiquement « infinie » à priori) que j'y vois une impossibilité conceptuelle, physique ou matérielle.
Salut Dave,
j'ai eu la même réaction, mais il parle bien de la pente, définie comme le rapport entre la distance parcourue horizontalement sur la distance parcourue verticalement. Et effectivement, une verticale est une pente infinie.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 30 sept. 2015, 03:29
par Dave
Lulu Cypher a écrit :Bien sûr que la métaphysique est un apport potentiel à la connaissance... mais je la vois comme un foisonnement théorique qui peut être fertile.... ou pas.
Effectivement. En même temps, je me dis ceci. L'idée de la science, c'est aussi d'entretenir une activité artistique, une activité de création d'idées, de concepts, d'analogies, d'images et de définitions mathématiques. Tout cela fait partie d'une volonté de comprendre et de rendre cohérent un discours, une réalité. Évidemment, une toute petite partie de cette création sera utile en tant que développement d'une théorie scientifique qui a fait (ou fera) ses preuves. Une autre partie sera considérée comme étant plutôt irréfutable et encore une autre sera considérée comme étant complètement irréfutable.

Je rappelle que ce n'est pas toujours évident de savoir si une théorie est irréfutable (ou non) et quelles en sont les raisons. Il y a une différence entre, d'une part, ajouter une proposition non ad hoc, gardant (de manière consensuelle) la théorie cohérente en elle-même, non déductible des autres propositions de la théorie (qui était avant irréfutable et qui devient maintenant réfutable), et, d'autre part, ajouter une telle proposition, cette fois-ci, par la déduction logique (ou directe) des autres propositions, ce qui n'est alors pas vraiment un ajout. Dans ce dernier cas, c'est plutôt le fait d'éclaircir un pion gris (ou un pion que l'on croyait, à tort ou à « raison », noir) en pion blanc. C'est ici le fait de réaliser que la théorie est réfutable finalement.

Un ajout des deux formes de proposition (c'est-à-dire déductible et non déductible de la théorie) est aussi possible pour modifier une même théorie, autant dans le sens irréfutable que dans le sens réfutable de celle-ci. Et, tout le reste qui ne fait pas partie maintenant de la science utile possède néanmoins un certain potentiel d'être utile plus tard d'une quelconque façon. Il ne faut donc pas rejeter systématiquement ce qui touche uniquement à la métaphysique actuellement. Je pense qu'il s'agit aussi d'avoir un bon jugement pour savoir si nous sommes devant un discours cohérent, précis, détaillé et reflétant une volonté de compréhension, ou si nous sommes plutôt devant un discours dogmatique, poétique, mythologique ou absolument irréfutable, reflétant la recherche d'une certaine sécurité psychologique.
Lulu a écrit :Ma première réaction sur ces propos a été de me dire que la plupart des propositions irréfutables dont nous parlons ne sont majoritairement pas des propositions irréfutables.
Selon moi, il faut cesser ce réflexe de ne considérer que la proposition en elle-même pour savoir si elle est réfutable ou non. Il faut d'abord poser les questions à celui qui déclare « Zeus envoie des éclairs » (par exemple) pour savoir à quelle théorie de « Zeus » (quel Zeus?) la proposition se rapporte. Sinon, on peut malheureusement tout à fait confondre la « forme » avec le « fond » et ainsi, comme je le mentionne depuis le début, confondre une chose irréfutable avec une chose réfutable. Ce n'est qu'une communication adéquate dont il est question ici. Et j'en parle d'une façon générale, bien sûr.
D'un autre côté, même quand tu postules de l'irréfutabilité d'une proposition... tu introduis l'évolution de cette irréfutabilité dans le temps. Et, je dois avouer que j'y vois une faille (et à la fois une réponse à ta question), car l'irréfutabilité d'une proposition ne peut évoluer qu'en y rajoutant de la réfutabilité.... je ne vois pas d'ailleurs ce qu'on pourrait y ajouter d'autre pour en modifier la propriété.
Je me suis dit Bingo.... sauf que.... en fait, on se trouve en face de 2 propositions complémentaires :
• Soit une proposition est irréfutable dans l'absolu et effectivement tu as raison je te le concède son état ne sera jamais modifié par tout ajout de réfutabilité.
• Soit une proposition est irréfutable à géométrie variable (ce qui me troublait)... et j'en trouve des traces, ci-dessus en gras, dans nos propos... et alors chacune de ces propositions peut voir son irréfutabilité remise en question par une proposition réfutable.... mais c'est, àmha, une erreur... en fait pour rester logique effectivement ces propositions ont toujours été réfutables (si tu ne veux pas me donner raison à 50 % ).
Je vois. Je pense que je comprends un peu mieux (enfin, je l'espère) tes remarques qui ne sont pas folles du tout. Ça me fait penser à une chose. Ce qui peut être effectivement très mêlant, c'est qu'une même proposition « à priori » irréfutable (pour l'époque, du moins) peut faire partie d'une théorie réfutable ou d'une théorie irréfutable. C'est bel et bien la théorie (et non la proposition en elle-même!) qu'il faut considérer comme un élément irréfutable (ou non) en lui-même. C'est peut-être même grâce à l'ajout de propositions réfutables à une théorie de Zeus (en plus de l'« argumentaire » philosophique du « chapeau invisible ») que les gens se sont, petit à petit, rendu compte du peu de plausibilité de l'existence d'un certain Zeus. De toute façon, adopter une théorie de Zeus ces temps-ci ne serait surement pas un exemple d'une volonté de compréhension, on s'entend.

Bref, on ne peut pas, en général, juger de l'irréfutabilité (ou non) d'une seule proposition, car, par exemple, le terme « Zeus » peut avoir plusieurs définitions possibles. D'où l'importance de précisions théoriques.
Une connaissance scientifique (réfutable) ne peut influencer la probabilité de vraisemblance d'une proposition irréfutable dans l'absolu (y compris temporellement).
Oui! C'est ce que je pense. Cependant, personnellement, je classe aussi le terme « conscience » (car il est trop vaste, trop changeant, trop subjectif) dans ce qui est absolument irréfutable. À ce moment-là, je ne sais pas vraiment si l'adverbe « temporellement » y est nécessaire. Enfin, c'est un détail assez peu important, selon moi.
Toute proposition dont l'irréfutabilité évolue par l'ajout de connaissances scientifiques (réfutable) n'est et n'était pas irréfutable.
Je ne suis pas certain. J'ai tendance à penser que non. Désolé. J'aurais plutôt dit ceci : toute théorie d'abord irréfutable qui se modifie par l'ajout cohérent de propositions réfutables (c'est-à-dire par l'ajout de connaissances scientifiques) devient réfutable.
À ce titre, le libre arbitre tel qu'abordé par la science (voir mon post a Jean) est une proposition soit réfutable soit dont l'irréfutabilité peut évoluer.... donc finalement tout sauf irréfutable.
C'est bien possible en effet que le terme « libre arbitre » devienne une notion scientifique, puisqu'on peut chercher à le définir scientifiquement lors de l'activité scientifique utilisant ce terme. Il sera probablement réfuté si on le définit dans une mise en relation avec une certaine causalité linéaire. Il pourrait être corroboré si nous lui donnons le sens de « plus grand degré de liberté ». Tout ça me semble rester un peu vague cependant.

Aussi, lors d'une vulgarisation, il faudrait, à mon avis, mentionner clairement que les différentes définitions prétendument scientifiques du libre arbitre sont distinctes et qu'elles ne font plus références à la plupart des manières philosophiques et habituelles de le comprendre.

Re: libre arbitre et neuroscience... Bulshit !?

Publié : 30 sept. 2015, 04:03
par Dave
Jean a écrit :J'ai eu la même réaction, mais il parle bien de la pente définie comme le rapport entre la distance parcourue horizontalement sur la distance parcourue verticalement. Et effectivement, une verticale est une pente infinie.
La pente est déjà une notion abstraite d'une droite théorique « parfaite » qui n'existe pas dans la nature observable. Plusieurs diront qu'il ne faut pas confondre la « carte » avec le « territoire ». L'égalité parfaite (la mesure parfaite) ne fait pas partie de l'instrument de mesure qui contient toujours une limite de précision, une zone de « bruit », si j'ose dire. Pour montrer qu'une falaise est complètement et parfaitement verticale, il faudrait un instrument infiniment précis.

D'ailleurs, même mathématiquement, la pente verticale, selon sa définition (que tu as mentionnée), n'est pas « infinie ». En fait, elle n'est pas définie du fait qu'une division par zéro ne donne pas l'infini, puisque la division par zéro n'existe pas (si j'en crois ma calculatrice). (Par analogie, je me souviens avoir lu que Hilbert ne reconnaissait pas la légitimité de l'existence de l'angle plat dans sa perspective axiomatisée d'une géométrie.) Un nombre qui tend vers l'infini n'est pas l'infini. Un nombre qui tend vers « zéro » n'est pas « zéro ».

En général, ce n'est pas vraiment bon signe lorsque des « infinis » demeurent en suspens dans un modèle scientifique.


Enfin, c'est juste un détail...