Raphaël a écrit : 19 nov. 2017, 01:41
Ce que j'ai compris à date de la "théorie" à richard c'est qu'elle invaliderait une théorie déjà validée (la RR) uniquement à l'aide de la raison mais qu'elle-même ne peut être validée mathématiquement ni être utilisée pour faire des prédictions vérifiables.
Eu égard aux erreurs grossières de physique et de mathématique que richard aligne à longueur de posts, il ne peut pas avoir invalidé la Relativité Restreinte, qui de toute façon ne pas pas l'être (du moins dans l'état actuel de nos connaissances) puisque tous les résultats d'expérience confirment ses prédictions.
Par ailleurs, dans les prédictions de la RR, les transformations de Lorentz jouent un rôle essentiel. Elles ne peuvent pas être évitées. Or à plusieurs reprises, richard a prétendu que les bonnes transformations étaient les transformations de Galilée. Cela revient à dire, dans ce cas, que "sa" théorie, serait la Relativité galiléenne,
Relativité vis à vis desquelles les équations de Maxwell ne sont pas invariantes.
Il est d'ailleurs est très facile d'établir en quelques lignes de calcul d'un niveau très simple (je l'ai fait dans la fil sur la RR. Il s'agit de calculs de longueur de l’hypoténuse d'un triangle rectangle et du temps de parcours de la lumière en fonction de sa vitesse c et des distances parcourues) que dans un espace-temps dont la mécanique respecterait d'invariance vis à vis des transformations de Galilée, il serait possible de mesurer notre vitesse absolue grâce à un Morley Michelson (hypothèse que la vérification expérimentale a invalidée).
En particulier, la démo d'invariance de l'équation de propagation des ondes lumineuses vis à vis des transformations de Lorentz, et le non respect de cette invariance" vis à vis des transformations de Galilée, s'établit en quelques lignes de calcul assez simples que j'ai déjà données dans le fil sur la RR que (oh surprise !) richard a daigné lire et dont il a admis l'exactitude.
Il existe effectivement la possibilité d'une
présentation de la RR plus conforme à l'intuition classique, l'interprétation dite lorentzienne de la Relativité Restreinte. On peut même construire les transformations de Lorentz dans le cadre d'un espace-temps dit d'Aristote possédant un feuilletage privilégié en feuillets 3D de simultanéité et un référentiel inertiel immobile (formé des droites (pseudo)perpendiculaires à ces feuillets). Toutefois, cette construction ne conduit à rien d'autre, que se soit mathématiquement ou physiquement, qu'à la Relativité Restreinte (1).
Cette construction, basée sur ce qui est tout à fait équivalent à un référentiel inertiel privilégié (un cadre d'espace-temps absolu qui, une fois établies les transformations de Lorentz, "disparaît" en quelque sorte de la physique qui en découle, caché par l'invariance de Lorentz), m'a toutefois intéressé à une époque où j'étais intimement convaincu que la fonction d'onde était la représentation intersubjective (ce qui se rapproche le plus de l'objectivité) d'un objet physique. Dans cette interprétation réaliste de l'état quantique, l'effet EPR est un effet instantané à distance, une manifestation
cachée donc, d'une simultanéité absolue (cachée puisque cet effet
ne permet pas (dans l'état actuel de nos connaissances) de transmettre de l'information d'Alice vers Bob).
Dans cette interprétation, le référentiel quantique privilégié, porteur de la simultanéité "vraie" (si chère à richard sans qu'il le sache) c'est celui dans lequel l'effet (le collapse) instantanément provoqué sur le photon de Bob est simultané avec la mesure réalisée par Alice sur son photon au sens de la simultanéité ayant cours dans ce référentiel là (en fait, il faut 3 Alices et 3 Bob dans 3 directions différentes pour fixer ce référentiel).
Il est à noter qu'il s'agit là d'une hypothèse dite métaphysique, l'hypothèse selon laquelle existerait une réalité extérieure possédant des propriétés indépendantes de l'observateur (la paire de photons serait intriquée ou pas mais quand elle l'est
cet état serait valide pour les deux observateurs non intriquée pour Bob et collapsée pour Alice par exemple), ce que bien sur aucune observation ne peut prouver en raison, précisément, de l'impossibilité de communication instantanée par effet EPR.
Dans l'interprétation épistémique, quand Alice fait une mesure, elle obtient
une prédiction sur ce que doit trouver Bob, mais, en fait, sa mesure ne produit rien d'autre que de l'information valide localement. Dans cette interprétation, quand Alice fait une mesure de polarisation sur son photon,
du côté de Bob il ne se passe rien. Bref, dans l'interprétation épistémique (positiviste si on préfère), il n'y a pas de simultanéité absolue associée à cet effet...
...et donc disparition du besoin d'un référentiel inertiel privilégié avec sa simultanéité privilégiée, ses mesures de distance "vraies" et ses mesures de durée "vraies". Le temps, les longueurs et la simultanéité restent relationnelles comme l'interprétation de la RR la plus dépouillée de toute tentative de ramener sa présentation à un cadre classique.
Ces questions rejoignent en fait (via le phénomène de mesure quantique et le rôle qu'y joue l'observateur, la notion d'nformation et l'irréversibilité d'une mesure quantique), la question de la notion de phénomène irréversible et la question de l'écoulement irréversible du temps. La position épistémique n'est (à mon avis) pas encore définitivement victorieuse. Il y a encore débat, par exemple, sur la question de la conservation (ou pas) de l'information. Si, effectivement, il existe une fuite objective d'information hors de portée de tout observateur (comme tendait à le penser Prigogine sans avoir toutefois étudié cette question un cadre suffisamment général pour en avoir apporté la preuve) alors, il existe un écoulement irréversible du temps indépendant de notre limitation d'accès à l'information (notre "myopie" d'observateur macroscopique).
Toutefois, on est là très très très loin des questions de richard. Il s'agit de vraies questions, posées par de vrais chercheurs professionnels et non de l'accumulation d'erreurs grossières dont richard nous dit qu'elles sous-tendent sa "théorie" alors que les questions de richard ont déjà obtenu des réponses vérifiées, revérifiées, peaufinées donnant lieu à de nombreux développements eux aussi confirmés depuis plus d'un siècle.
Une petite citation extraite de
Relational Quantum Mechanics, de Rovelli, me semble utile pour mieux préciser cette discussion sur le besoin, ou pas, d'une simultanéité absolue (plus intéressante, à mon sens, que de savoir ce qu'on doit penser de richard et ses posts truffés d'erreurs).
Rovelli a écrit :The notion rejected here is the notion of absolute, or observer-independent, state of a system; equivalently, the notion of observer-independent values of physical quantities.
I shall argue that the notion of observer-independent state of a system is inadequate to describe the physical world beyond the h → 0 limit, in the same way in which the notion of observer-independent time is inadequate to describe the physical world beyond the c → ∞ limit. I then consider the possibility of replacing the notion of absolute state with a notion that refers to the relation between physical systems.
En fait, il s'avère que l'abandon de l'interprétation réaliste de l'état quantique, versus l'abandon de l'hypothèse d'une simultanéité absolue, ça va encore plus loin qu'une simple analogie. L'abandon du réalisme de l'état quantique est nécessaire, si on veut conserver l'hypothèse de localité.
La conservation de l'interprétation réaliste de l'état quantique se traduit, au contraire, par une interprétation explicitement non locale de l'effet EPR (une action instantanée à distance, cf
Special Relativity and possible Lorentz violations consistently coexist in Aristotle space-time) ET par voie de conséquence, demande le retour à une simultanéité absolue (cachée, toutefois, en raison du no-communication theorem interdisant de se servir de l'effet EPR pour réaliser une communication instantanée à distance).
Dans le cadre de l'interprétation réaliste de l'état quantique, cette simultanéité absolue est alors portée par un référentiel quantique privilégié hypothétique (référentiel privilégié associé à un feuilletage privilégié 1D de type temps en observateurs immobiles et en feuillets 3D de simultanéité absolue, (pseudo)orthogonaux à ces observateurs dans le cadre de l'espace-temps d'Aristote).
J'ai longtemps cru à l'interprétation réaliste de l'état quantique. Je commence (tout doucement) à envisager que les Rovelli, Biltbol, Peres, Fuchs et compagnie puissent finalement avoir raison dans leur défense de l'abandon d'une interprétation réaliste de l'état quantique, abandon permettant de conserver l'hypothèse de localité et éliminant le besoin d'un retour à un espace-temps absolu un peu caché.
(1) Les choses sont différentes, par contre, quand on veut modéliser la gravitation. Une modélisation de la gravitation dans le cadre d'un éther conduit à des prédictions distinctes de celles de la Relativité Générale comme l'établissent les travaux de recherche de Mayeul Arminjon (un scientifique professionnel, lui).