PhD Smith a écrit : 04 janv. 2021, 04:09Je navigue plutôt dans l'astronomie ante-relativiste, là où le référentiel est partout le même dans l'univers, un peu à la Fred Hoyle (pas d'expansion, pas de décalage vers le rouge)

Il s'agit là de cosmologie.
Le point de vue de
Fred Hoyle en cosmologie (plus vraiment d'actualité depuis 70 ans) ne remet en cause ni l'invariance (locale) de Lorentz, ni vraiment la Relativité Générale.
Par ailleurs, les physiciens envisageant une possible
violation d'invariance de Lorentz sont peu nombreux. Il s'agit (majoritairement) du petit nombre de physiciens attribuant un caractère explicitement non local à l'effet EPR. On a notamment les physiciens attachés à une interprétation réaliste de la fonction d'onde comme, par exemple, les Goldstein,
Bricmont, Hemmick, Valentini, Scarani, Popper, Percival (dans la droite ligne des travaux de De Broglie, Bohm et Bell).
Par contre, parmi les physiciens réalistes (Aharonov et
Vaidman notamment, mais ils sont plus de 50 dans ce cas) on trouve un nombre non négligeable de physiciens interprétant le caractère (CP)T-symétrique des lois de la physique et un certain nombre d'effets manifestant de façon assez frappante ce caractère T-symétrique (1) comme des violations de la
causalité relativiste,
sans violation, pour autant, de l'
invariance de Lorentz. Cf., notamment,
Can a Future Choice Affect a Past Measurement's Outcome? Yakir Aharonov, Eliahu Cohen, Avshalom C. Elitzur.
Philosophiquement, le
point de vue réaliste (dans la droite ligne d'Einstein et de Schrödinger notamment, par opposition au
positivisme des Heisenberg, Bohr et Born), attribue aux objets et phénomènes observés des propriétés qui seraient
indépendantes d'une classe d'observateurs. Ce point de vue ne me parait pas tenable. Les propriétés que nous attribuons à notre univers et aux phénomènes observés sont (à mon sens) définitivement des propriétés de l'
interaction d'une classe d'observateurs avec l'univers et
non des propriétés de l'univers lui-même (2). Un exemple typique de grandeur physique illustrant ce caractère seulement
intersubjectif des grandeurs mesurées est celui de l'entropie (cf.
Incomplete descriptions and relevant entropies, R. Balian).
Pour autant, paradoxalement, cela ne me semble nullement discréditer les directions de recherche d'
inspiration réaliste, qu'il s'agisse :
- des travaux de feu Prigogine, de Petrosky, Résibois ou encore de Gadella, de De la Madrid, de A. Bohm, de Kaldass, de Patuleanu (3) concernant l'écoulement irréversible du temps.
- ou encore de la modélisation de la gravitation dans le cadre d'un éther, cf. Ether theory of gravitation: why and how?).
Je pense, aussi, à la possibilité d'une
interprétation explicitement non locale de l'effet EPR, à ce jour très majoritairement non envisagée, cf. le
no-communication theorem (4). Je pense même à la possibilité de trouver un moyen de se servir de l'effet EPR pour
transmettre de l'information à vitesse supraluminique, en violation de l'invariance de Lorentz et de la causalité relativiste. cf. le fil que j'ai ouvert à ce sujet
Durée d'une mesure quantique et transfert d'information à vitesse supraluminique.
(1) l'expérience du choix retardé, le paradoxe des 3 boîtes, le paradoxe de Hardy, les corrélations mesures fortes/mesures faibles, l'effet tunnel ainsi que l'effet EPR s'interprètent naturellement dans le formalisme du
Two Time State Vector formalism de Aharonov, cf. aussi à ce sujet
A time symmetric formulation of quantum mechanics, Yakir Aharonov, Sandu Popescu, and Jeff Tollaksen, Physics Today, 2010.
(2) A mon sens, un objet ou un phénomène n'ont pas de propriétés qui leur seraient propres. Les propriétés, les grandeurs physiques, sont
relationnelles.
(3)
The extension of classical dynamics for unstable Hamiltonian systems
Petrosky, Prigogine
Hilbert Space or Gelfand Triplet - Time Symmetric or Time Asymmetric Quantum Mechanics
A. Bohm, H. Kaldass, P. Patuleanu
A Pedestrian Introduction to Gamow Vectors
R. de la Madrid, M. Gadella
(4) Le No-communication theorem repose sur l'hypothèse selon laquelle toute l'information pouvant être extraite d'un mélange statistique est complètement modélisée par son
opérateur densité. C'est précisément cette hypothèse que je cherche à mettre en défaut par des mesures de durée de mesures quantiques.
L'espoir envisagé c'est celui (par exemple) que des mesures de polarisation sigma_z d'un mélange statistique 50/50 de Qubits tous en état de polarisation +/-sigma_x dureraient plus longtemps que ces même mesures de polarisation sigma_z quand elles sont au contraire réalisées sur un mélange statistique 50/50 de Qubits déjà tous en état de polarisation +/-sigma_z (pour des Qubit tous déjà en état +/- sigma_z, pas besoin de collapse, ils sont déjà "collapsés").