Loupa a écrit :J'aimerais l'avis des Français sur le forum. Vous êtes limités dans les avortements il me semble
Pas spécialement plus qu'au Québec, il me semble, sauf peut-être pour la durée légale sans raison médicale, qui est de 14 semaine au maximum. Mais sinon, l'avortement peut être pratiqué à la demande de toute femme majeure, comme mineure, sans consentement nécessaire d'une autre personne (c'est même un délit de faire entrave à la décision d'une femme désirant avorter) mais, dans le cas où la personne est mineure, elle doit se faire accompagner d'un majeur de son choix si elle n'a pas le consentement d'un tuteur légal (et je crois qu'il faut passer pas un psy pour les mineurs, mais seulement à titre consultatif, la décision appartient entièrement à la jeune fille).
Je crois qu'il faut l'intervention de deux intervenants pour avoir un avortement en France.
Non.
Par contre, il faut deux consultations médicales avant de pratiquer l'avortement, sans doute pour éviter que la décision soit trop vite prise, surtout dans le cas d'une mineure qui paniquerait en découvrant sa grossesse. Mais in fine, s'il n'y a aucune contre-indication, personne n'a le droit d'entraver la décision d'avorter d'une femme.
Après, entre la loi et la réalité, il y a peut-être un monde, mais dans ce cas, c'est plus la formation du personnel, la lenteur de l'administration et la présence éventuelle de désinformation de la part d'anti-avortement qui pose problème. Dailleurs, il y a eu un durcissement dernièrement de la législation contre la désinformation, ce qui a fait hurler les anti, qui se sont évidement plein d'être contraint dans leur liberté
de dire des mensongesd'expression.
Les femmes ne sont pas si irresponsables que le laissent présager les commentaires des pro-vie, compte tenu des chiffres sur les avortements.
Ca tombe sous le sens. Mais l'argument des femmes hystériques, influençable et irresponsables est toujours partout où il y a une avancée féministes. Les courants très conservateurs, souvent religieux, qui sont les plus actifs sur le sujet, véhicule toujours une image de la femme qui aurait plu aux philosophes grecs, à savoir une créature d'émotivité, d'excès, qui se doit d'être modéré par une figure masculine, dépositaire de la réflexion et de la modération.
Dès lors, confier à une femme un quelconque pouvoir, même seulement sur elle-même, c'est laisser la société à tous les excès et au chaos.
Évidement, aujourd'hui, c'est une vision moins explicite que par le passé, mais on retrouve toujours un peu cette peur du chaos féminin et de la dissolution de la famille dès qu'il y a un combat féministe et ça n'est pas pour rien que les féministes les plus virulentes sont régulièrement accusée d'hystérie et réveille le fantasme de la castration (métaphorique ou pas) des hommes (même s'il y a sans doute eu des minorités parmi les féministes qui ont réellement dû rêver d'un monde sans homme, parce qu'il y a des extrémistes dingo partout, malheureusement).
Je me demande aussi quand l'Église Catholique va changer d'idées sur l'avortement.
Ca les amènerait à se renier sur un point du dogme qui fait consensus depuis un moment (à savoir que l'âme est insufflé depuis la conception) et comme notre époque est plus au retour du conservatisme religieux qu'à son recul parmi les croyants, ils n'ont pas forcément de raison de changer. Et puis avant d'en arriver là, il faudrait déjà qu'il se débarrasse définitivement du réflexe sous-jacent consistant à voir la femme comme le simple réceptacle du sperme de l'homme.