homoparentalité

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Kraepelin
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Re: homoparentalité

#2676

Message par Kraepelin » 16 nov. 2015, 06:17

unptitgab a écrit :Si je comprends bien le sens des études, c'est de savoir si l'homoparentalité est nuisible ou non,..


Ouin! Je dirais plutôt de savoir "si elle a des effets mesurables et lesquels".
unptitgab a écrit :... si le fait d'être d'une minorité visible peut entraîner des états de stress, le fait de l'être parasite donc l'étude il est alors logique de l'exclure.
Lorsque ce n'est pas l'objet de l'étude, oui! Mais ce n'est pas toujours possible. Parfois deux variables sont si intimement liées, que c'est difficile.
unptitgab a écrit : Si les études montrent que sans stigmatisations sociales des enfants d'homos vivent aussi bien que les autres, au bout d'un moment la stigmatisation cessera (...)
Le mot "Si" est très approprié dans votre phrase. Par ailleurs, la stigmatisation n'est pas une chose simple à comprendre et à neutraliser. Elle est parfois le résultat d'un dynamisme social qui ne s'efface pas tout seul.
unptitgab a écrit : Mais faire une étude sur des populations larges et diverses où ce rejet existe encore ne serait peut être pas très honnête non plus, comment prendre en compte la part du rejet sociétale et la part de l'homoparentalité s'il y a mal être des enfants?
Votre expression «pas très honnête» est un peu exagérée, mais , en effet, la variable stigmatisation n'est pas facile à contrôler. Il est possible de le faire en ajoutant un "questionnaire de stigmatisation" que tu passes à tes sujets. Tu mesures ensuite la part de la variance attribuable à la stigmatisation.
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#2677

Message par Kraepelin » 05 déc. 2015, 20:03

SHERKAT SE FAIT SERMONNER (SUITE)

6 ITEM PAR ITEM (pertinence des questions)
Regnerus is said to have confounded family structure, family stability, and sexual orientation/identification in a way that does not permit reliable comparisons. In his study, 91 % of the adult children in the “lesbian” sample had lived with their mother while she was in the same-sex relationship; 23 % had lived for 3 years or longer with their mother and her romantic partner. Forty-two percent of the adult children in the “gay” sample had lived with their father while he was in a same-sex relationship, and although only 2 % had done so for at least 3 years while he lived with his partner, this figure matches national data (Regnerus 2012a, citing Tasker 2005). Thus, most had lived with their parent at the time he/she was having a same-sex relationship and many did so while the parent was living with their same-sex partner, thus permitting inferences about relationships between children’s exposure to “the lesbigay lifestyle” and the kinds of outcomes in adulthood that Regnerus assessed. When a parent models for their child being involved in a same-sex relationship, does this influence the child’s sexual orientation, making him or her more likely to explore possible feelings of same-sex attraction? Are parents with same-sex attraction more likely to sexually abuse their children? If lesbigay and bisexual populations have higher rates of substance abuse, sexual promiscuity, or mental health problems (as some empirical studies show, see Redding 2008 for a review), does this adversely affect the mental health of their children or provide a suboptimal home environment? Whatever their merit and however distasteful, these are the questions that have consistently been raised in court cases and policy debates (Patterson and Redding 1996), and they are the issues of concern to the public (see Cultural Cognition Project at Yale Law School 2009).
On dit de Regnerus qu'il a confondu la structure de la famille, la stabilité de la famille, et l'orientation sexuelle / identité d'une manière qui ne permet pas de comparaisons fiables. Dans son étude, 91% des enfants d'âge adulte dans l'échantillon «lesbienne» avait vécu avec leur mère alors qu'elle était dans une relation de même sexe; 23% avaient vécu pendant 3 ans ou plus avec leur mère et sa partenaire amoureuse. Quarante-deux pour cent des enfants adultes de l'échantillon "gay" avait vécu avec leur père alors qu'il était dans une relation de même sexe, et même si seulement 2% l'ont fait pendant au moins 3 ans alors qu'il vivait avec son partenaire, ce chiffre correspond à des données nationales (Regnerus de 2012a, citant Tasker 2005). Ainsi, la plupart avaient vécu avec leur mère au moment où il / elle avait une relation de même sexe et beaucoup l'ont fait pendant que le parent vivait avec leur partenaire de même sexe, ce qui permet des inférences sur les relations entre l'exposition des enfants à «la vie lesbigay » et les types de résultats à l'âge adulte que Regnerus a évalués. Quand les parents, qui sont des modèles pour leurs enfants, sont impliqués dans une relation de même sexe, cela influence-t-il de l'orientation sexuelle de l'enfant, l'amène-t-il à être plus enclin à explorer de possibles sentiments d'attraction de même sexe? Les parents avec une attirance homosexuelle sont-ils plus susceptibles d'abuser sexuellement de leurs enfants? Si les populations de lesbigais et bisexuels ont des taux plus élevés de toxicomanie, de promiscuité sexuelle, ou des problèmes de santé mentale (comme certaines études empiriques le montrent, voir Redding 2008 pour un examen), cela affecte-t-il négativement la santé mentale de leurs enfants ou leur capacité de fournir un environnement d'accueil optimal? Quelle que soit leur mérite et si déplaisant qu'elles puissent-êtres, ce sont les questions qui ont constamment été soulevées dans les affaires judiciaires et les débats politiques (Patterson et Redding 1996), et ils sont des sujets de préoccupation pour le public (voir le projet cognition culturelle à la Yale Law School 2009)
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#2678

Message par Kraepelin » 05 déc. 2015, 20:06

SHERKAT SE FAIT SERMONNER (SUITE)

7 ITEM PAR ITEM (des sujets adultes)
Consider the outcomes measured in previous studies. Most studied emotional or gender identity/sexual orientation development only in childhood or adolescence (Marks 2012; Redding 2008). Regnerus studied emotional and sexual orientation development, but with respect to longer-term outcomes in adulthood, as well as “the societal concerns of intergenerational poverty, collegiate education and/or labor force contribution, serious criminality, incarceration, early childrearing, drug/alcohol abuse, or suicide that are frequently the foci of national studies on children, adolescents, and young adults” (Marks 2012, p. 743).
Considérez les résultats mesurés dans les études antérieures. La plupart étudient le développement émotionnel, l'identité ou l'orientation sexuelle de genre seulement durant l'enfance ou l'adolescence (Marques 2012; Redding 2008). Regnerus a étudié le développement émotionnel et l'orientation sexuelle, mais en ce qui concerne les résultats à long terme, à l'âge adulte, ainsi que "des marqueurs sociaux comme la pauvreté intergénérationnelle, l'éducation collégiale et/ou de la contribution à la population active, la grande criminalité, l'incarcération, l'abus précoce de drogue ou d'alcool, ou le suicide qui sont souvent des cibles d'études nationales sur les enfants, les adolescents et les jeunes adultes »(Marques 2012, p. 743).
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#2679

Message par Cogite Stibon » 09 déc. 2015, 17:44

Kraepelin a écrit :Résumé
La publication de l'étude, How Different are the Adult Children of Parents Who Have Same-Sex Relationships?, les résultats de l'étude New Family Structures Study (Regnerus, 2012), a provoqué une tempête dans la communauté scientifique. Contrairement aux études antérieures, cette étude rapporte des différences entre les enfants élevés par des parents qui ont vécu une relation de même sexe comparativement à ceux élevés par des parents hétérosexuels. La plupart des gens reconnaissent que la science sociale lorsqu'elle a des implications politiques est rarement libre de jugement de valeur et fréquemment politisée, mais la controverse Regnerus montre à quel point ces valeurs dépendent d'une politisation profondément ancrée chez les scientifiques.. Quel genre de science qui est pratiqué, comment les résultats sont interprétés et reçus, et la sévérité avec laquelle elle est soumise à un examen critique dépendent de vues sociopolitiques des scientifiques. Faire tous les efforts pour appliquer les mêmes normes lors de l'examen des études, que celle-ci produise des résultats politiquement acceptables ou non, et promouvoir plutôt que décourager la diversité idéologique entre les chercheurs et leurs bailleurs de fonds sont le meilleur moyen d'assurer le pluralisme des valeurs et de l'intégrité de la science dans le domaine souvent politisé de la science sociale.
Ce résumé affirme sans le montrer aucunement que les très fortes réactions négatives des scientifiques à l'étude de Regnerus sont dues aux orientations idéologiques de ceux-ci, et non aux défauts inhérents de l'étude. Il passe sous silence les faits suivants :
- l'étude de Regnerus comporte des erreurs méthodologiques extrêmement grossières.
- l'étude de Regnerus a été très largement présentée dans les médias grand public, dès sa parution, comme la preuve que l'homoparentalité est néfaste au développement de l'enfant.
- l'étude de Regnerus a, des sa parution, été exploité très largement pour s'opposer aux droits des LGBT, y compris dans des domaines n'ayant rien à voir avec l'adoption par des couples homosexuelles.
- plusieurs autres études présentant des résultats similaires ont été publiés, sans faire l'objet d'une telle exposition médiatique et politique. Les réactions de scientifiques ont été proportionné à cette exposition.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2680

Message par Cogite Stibon » 09 déc. 2015, 17:49

Kraepelin a écrit :LE DOUBLE STANDARD (mon bout préféré)
:lol:
Kraepelin a écrit :Faites l'exercice intellectuel suivant (voir Reich et al., 2007)`: Supposez que Regnerus ait mené une étude identique (ayant les mêmes défauts méthodologiques), mais qui ait produit des résultats convergeant avec les études précédentes, en ne trouvant pas de différences entre les enfants de parents hétérosexuels et lesbigay. Cette étude (une parmi les plus de 60 études sur le rôle parental lesbigay) aurait elle reçu la même critique, ou aurait elle-même été critiquée par la communauté universitaire? 201 chercheurs auraient-ils envoyé une lettre à la rédaction de Social Science Research pour s'opposer à la publication de l'étude dans la revue (Gates et al. 2012)? Le professeur Sherkat (2012) aurait-il publié une critique si dure à propos du processus d'examen de l'étude par le journal? Est-ce que l'ancienne chef du département de l'auteur aurait publié un OpEd disant qu'elle était «furieuse» à propos de la «pseudoscience» de son jeune collègue (Umberson 2012)? Est-ce que des universitaires auraient fait des allégations sur des blogues et autres forums à propos de l'intégrité de l'auteur, de l'éditeur de la revue, et du processus de révision éditoriale? Est-ce que l'Université du Texas aurait fait subir à Regnerus une enquête intrusive pour inconduite scientifique présumée, déclenchée non par une preuve de fraude scientifique avérée, mais parce que les critiques ont questionné la conception de l'étude et l'analyse des résultats, pourtant tous décrits dans l'article? (L'enquête n'a trouvé aucune preuve de fraude ou de manquement à l'éthique scientifique, l'Université du Texas, 2012).

Y aurait-il eu la même indignation, la même «méchanceté et vitupérations», comme l'éditeur de la revue la décrit (Wright 2012, p. 1 339)? Nous connaissons tous les réponses à ces questions. Il y a eu de nombreuses études médiatisées et souvent citées sur la parentalité lesbigay, comme nous le verrons ci-dessous, qui présentent des imperfections et des limites méthodologiques importantes. Aucun n'a été aussi largement attaqué par d'autres scientifiques.
Même remarque que précédemment : d'autres études arrivant à des conclusions similaires de celles de Regnerus, mais n'ayant pas fait l'objet d'une telle exploitation politico-médiatique, n'ont pas fait l'objets de telles attaques. A ma connaissance, aucune étude sur le sujet de l'homoparentalité n'a été aussi médiatisée que celle de Regnerus.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2681

Message par Cogite Stibon » 09 déc. 2015, 18:15

Kraepelin a écrit : Qu'est-ce que la controverse Regnerus montre sur l'impact de la politique en science? La plupart des gens reconnaissent que les sciences, particulièrement les sciences sociales aux implications politiques, sont rarement libres de jugement de valeur. Mais la controverse Regnerus illustre que, souvent, elles sont totalement dépendantes des valeurs. Le type de science qui est conduite sur les questions aux implications politiques, la façon dont les résultats sont interprétés et reçus, et le degré d'examen critique que ces études reçoivent dépendent fréquemment de vue sociopolitique des scientifiques.

Groupthink scientifique
(...)
Le cas Regnerus illustre une pensée sociopolitique de groupe opérant dans la communauté scientifique sociale. Bien que le professeur Sherkat (2012, p. 1 347) affirme que «les spécialistes de la famille ont tendance à être conservateur», les enquêtes sur le corps professoral ont montré constamment que cette communauté (y compris ceux dans les disciplines les plus proches des études de la famille comme la sociologie et la psychologie) était très assimétriquement libérale (Klein et Stern 2009a), et rares sont ceux qui soutiennent que les conservateurs dominent ce champ (Glenn 2001). Le déséquilibre politique est particulièrement aigu en sciences sociales, avec des ratios conservatrice-libérale entre 8: 1 et 30: 1 dans la plupart des disciplines (Klein et Stern, 2009a), et en particulier en ce qui concerne les questions sociales (Inbar et Lammers 2012) comme le mariage gay.

Une telle homogénéité de vues sociopolitiques entre les chercheurs en sciences sociales conduit presque invariablement au «groupthink», un phénomène qui se produit lorsque les membres du groupe ont des antécédents ou des vues idéologiques relativement homogènes (Janis, 1982). Avec ce groupthink viennent les stéréotypes négatifs et la dévalorisation des points de vue conservateurs, l'échec à considérer les cadres de questions favorisées par les conservateurs (par rapport à ceux favorisés par les libéraux), la sélection des mesures des résultats et d'interprétation de données, ainsi que l'auto-censure et la pression sur les dissidents (Klein et Stern, 2009b). Une enquête nationale portant sur les professeurs de psychologie (publié dans Perspectives on Psychological Science, revues savantes de premier plan publié par l'Association for Psychological Science), a constaté qu'un professeur sur quatre indiquait qu'il serait moins susceptibles de donner une recommandation positive à un manuscrit de journal ou une demande de subvention ayant un point de vue conservateur, et que un sur six serait moins susceptible d'inviter des collègues conservateurs à participer à un colloque (Inbar et Lammers 2012). En sociologie, Smith (2012) note que:

La tentation . . . de faire avancer un agenda politique est trop souvent donné en sociologie, en particulier par le corps professoral militant dans certains domaines, comme le mariage, la famille, le sexe, et le genre . . . Les programmes de recherche qui font progresser les agendas étroitement compatibles avec une idéologies particulières sont privilégiés. . . l'influence de l'orthodoxie progressiste en sociologie est évidente dans les décisions prises par des étudiants diplômés, des professeurs débutants, et même des professeurs chevronnés à propos de quoi, pourquoi, et comment faire des recherches, de publier et d'enseigner. . . Le résultat est prévisible: Jouer sûr politiquement, éviter les questions controversées, publier les bonnes conclusions ( Smith 2012, p 3)
Ce point est principalement un vaste procès d'intention. Et même s'il contient très certainement une part de vrai, il ignore la totale dissymétrie entre les points de vue conservateurs et libéraux sur la question de l'homoparentalité. Les points de vues conservateurs, qui vont de "les homosexuels méritent la mort" à "les homosexuels ne devraient pas avoir le droit de se marier, ni d'avoir des droits équivalents à ceux des couples mariés", sont tous incompatibles avec l'idée que les enfants puissent être élevés dans familles homoparentales.

Les points de vues libéraux présentent, sur ce sujet, un éventail d'opinion bien plus vaste, incluant le très répandu "je suis pour que les homosexuels aient les mêmes droits que les hétérosexuels, sauf en ce qui concerne l'adoption, car c'est mauvais pour les enfants de ne pas être élevés par un père et une mère"
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2682

Message par Cogite Stibon » 09 déc. 2015, 18:40

Kraepelin a écrit : Le Groupthink mène à un double standard dans les examens scientifiques.

«Si, lorsqu'une étude donne une conclusion impopulaire elle est soumise à un examen plus approfondi et que plus d'efforts sont déployés pour la réfuter, alors un biais évident de « trouver ce à quoi la communauté est favorable» aura été introduit "(Loury, 1994, p. 142) (soulignement ajouté).

Le Professeur Sherkat (2012, p. 1348 à 1349) affirmait avec autorité et emphase dans les pages de Social Science Research, que «personne ne devrait s'attendre à voir publier un article dans une revue du niveau de Social Science Research sur des questions cruciales à l'aide de données collectées de cette manière.» Mais une comparaison méthodologique point par point de l'étude Regnerus parallèlement à des études antérieures sur l'homoparentalité révèle un double standard exercé par les critiques de l'étude Regnerus.

Considérez les tailles des échantillons dans les études précédentes: la plupart des études comparant les parents lesbigais avec les parents hétérosexuels comportent de 15 à 55 participants gai ou lesbienne, ce qui ne fournir suffisamment de puissance statistique que pour détecter des différences de modérées à grandes et comportent un risque important de ne pas détecter des différences pertinentes (Lerner et Nagai 2001; Marks 2012; Redding 2008; Schumm2005). L'étude Regnerus inclus un échantillon de 236 adultes enfants de parents (175 mères, 73 pères) qui avaient une relation de même sexe et un échantillon total dans tous les groupes de comparaison de 2988. L'étude de Regnerus était «mieux située que presque toutes les études précédentes pour détecter des différences [de faibles à modérées]», ce qui est justement ce qu'il a trouvé (Amato 2012, p. 772). Une grande partie des recherches sur la famille, la parentalité, et le développement de l'enfant trouve des différences relativement modestes ou des "effets de taille" statistiques (Amato 2012) mais ces effets sont souvent d'une importance déterminante pour le développement (Lerner et Nagai 2001).
Là, on tombe dans le grand n'importe quoi statistique :
- La somme des tailles des groupes cibles (le "263"), comme la somme des tailles des groupes de comparaison (le "2988") n'ont aucune incidence sur la puissance statistique. C'est la taille de chaque groupe qui compte.
- Plus précisément, et en première approximation, la "taille" des différences détectées est inversement proportionnelle à la racine carrée de l'effectif du groupe le plus petit. Ainsi, et toutes choses égales par ailleurs, si une étude d'un groupe cible de 55 personnes permettait de détecter un effet de l'ordre de 13% ou plus, le groupe de 73 permettrait de détecter une différence de l'ordre de 12% ou plus, et celui de 175 une différence de l'ordre de 8% ou plus . Dans le premier cas, la différence de puissance statistique est négligeable. Dans le second cas, elle est faible.
- Il est dit que "la plupart des études comparant les parents lesbigais avec les parents hétérosexuels comportent de 15 à 55 participants gai ou lesbienne,". Cela occulte le fait que des études ont été faites avec des échantillons bien plus grands.

Enfin, la phrase "Une grande partie des recherches sur la famille, la parentalité, et le développement de l'enfant trouve des différences relativement modestes ou des "effets de taille" statistiques (Amato 2012) mais ces effets sont souvent d'une importance déterminante pour le développement (Lerner et Nagai 2001)." laisse penser que les effets modestes apparaissant dans l'étude de Regnerus pourraient avoir une influence plus grande sur le développement de l'enfant. Ce qui est bien sûr faux, étant donné que ces effets ont été mesurés sur des personnes adultes.

Enfin, je n'arrive pas à voir où est le double standard dans l'affaire :
les études favorables à l'homoparentalité ayant un échantillon trop faible ont été critiquées pour cela, les études favorables à l'homoparentalité ayant un échantillon assez grand n'ont pas été critiquées pour cela, et l'étude de Regnerus n'a pas été critiquée pour cela.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2683

Message par Cogite Stibon » 09 déc. 2015, 18:50

Kraepelin a écrit :Considérez la sélection de l'échantillon dans les études précédentes: la plupart sont des échantillons de sujet autosélectionnés des volontaires recrutés par des organisations homoparentales, des annonces dans des publications homoparentales, et / ou par d'autres participants à l'étude (échantillonnage par la méthode "boule de neige"). Seules quelques études ont utilisé des techniques d'échantillonnage aléatoire ou nationales. Beaucoup avaient des taux de réponse faibles, et dans la plupart, les participants n'étaient pas "aveugle" parce qu'ils savaient dans quel but l'étude avait été conçue.. Regnerus a utilisé un échantillon aléatoire national de données recueillies par une firme de recherche nationale qui a fourni des données pour de nombreuses études (Regnerus 2012b; Schumm 2012b), dont plusieurs publiées par un chercheur LGBT de premier plan (Herek 2009; Herek et al., 2010).
Encore une fois, "la plupart" des études ont une méthode de recrutement de l'échantillon potentiellement biaisée. Et elles ont été critiquées pour cela, à raison. Mais ce n'est pas le cas pour toutes. L'étude de Regnerus n'a pas été critiquée sur ce point, à raison également. Où est le double standard ?

Regnerus a eu "la chance" de bénéficier d'un budget considérable qui aurait pu lui permettre de recueillir des données précieuses sur la question de l'homoparentalité. La conception même de son questionnaire a fait qu'elles sont inexploitables.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2684

Message par Kraepelin » 11 déc. 2015, 05:03

SHERKAT SE FAIT SERMONNER (suite)

8 ITEM PAR ITEM (en résumé)
On most methodological issues, from sample size and participant selection to the outcomes measured, the Regnerus study is arguably superior to many studies of lesbigay parenting though it is far from ideal. While Regnerus’ definitions of the “lesbian” and “gay” samples and comparison groups used are certainly debatable, it can be persuasively argued that these features of the Regnerus study make it a unique contribution to the extant literature. Because of the difficulty in identifying and recruiting sufficiently-sized representative samples of children raised in lesbigay households, no sample is ideal. The samples and comparison groups used in previous studies, to be sure, are limited in ways different than the Regnerus sample. Yet flawed studies, when taken together, may provide convergent validation (precisely because they employ varying study designs and are flawed in different ways) for shared results or elucidate shared shortcomings in study designs.
Même si elle est loin d'être idéale, l'étude de Regnerus, sur la plupart des questions méthodologiques, de la taille de l'échantillon et la sélection des participants aux résultats mesurés, est sans doute supérieure à de nombreuses études sur l'homoparentalité. Bien que les définitions de Regnerus de l'échantillon «lesbienne» et «gay» et des groupes de comparaison utilisés sont certes contestables, il peut être soutenu de façon convaincante que ces caractéristiques de l'étude Regnerus en font une contribution unique à la littérature existante. En raison de la difficulté d'identifier et de recruter un échantillon représentatif de taille suffisamment d'enfants élevés dans des familles homoparentales, aucun échantillon n'est idéal. Les échantillons et les groupes de comparaison utilisés dans les études précédentes, pour être sûr, sont limités dans façons différentes que l'échantillon Regnerus. Pourtant, des études imparfaites, lorsqu'elles sont prises ensemble, peuvent fournir une validation convergente (précisément parce qu'elles emploient divers plans d'étude et sont imparfaites de différentes manières) pour des résultats communs ou partagés surmonter des lacunes dans la conception de l'étude.
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Re: homoparentalité

#2685

Message par Kraepelin » 11 déc. 2015, 05:16

SHERKAT SE FAIT SERMONNER (suite)

9 ITEM PAR ITEM (les réviseurs, encore un double standard de Sherkat)
According to recent Gallup Polls, 41 % of the population is politically conservative (Gallup 2011) and 45 % oppose gay marriage (Newport 2011). Sherkat (2012) finds it inappropriate, however, that half of the peer reviewers on the Regnerus paper were “bona fide conservatives . . . on public record of opposing marriage rights for LGBT persons” (p. 1347). Most sociologists and lesbigay parenting researchers are political liberals who support gay marriage. No doubt so were most of the reviewers on previously published studies, yet this ideological imbalance does not bother Sherkat. He believes that Regnerus “made a decision to push a conservative political agenda in his academic work” (Bartlett 2012), but does not complain that most lesbigay parenting researchers are liberal and that some are gay or lesbian. Perhaps, Sherkat (2012, p. 1349) observes, the fundamental problem is that the editorial board of Social Science Research is “too old, straight, white and male.” But then were the reviewers for previous lesbigay parenting studies—that produced politically correct results—too gay and too female?
Selon de récents sondages Gallup, 41% de la population est politiquement conservatrice (Gallup 2011) et 45% s'opposent au mariage gay (Newport 2011). Sherkat (2012) estime qu'il est inapproprié, cependant, que la moitié des examinateurs de l'article de Regnerus soient «bona fide conservateurs. . . sur le registre public d'opposant au droit au mariage pour les personnes LGBT » (p. 1347). La plupart des sociologues et des chercheurs parentales lesbigais sont politiquement libéraux et soutiennent le mariage gay. Sans doute étaient-ils les examinateurs des études déjà publiées, mais ce déséquilibre idéologique ne dérange pas Sherkat. Il croit que Regnerus «a pris la décision de pousser un agenda politique conservateur dans son travail académique» (Bartlett 2012), mais ne se plaint pas que la plupart des chercheurs parentales lesbigais sont libéraux et que certains sont gais ou lesbiennes. Peut-être, Sherkat (2012, p. 1349) observe, que le problème fondamental est que le comité de rédaction de recherche en sciences sociales est «trop vieux, rigide, blanc et masculin». Mais alors étaient-ce les examinateurs des études précédentes sur l'homoparentalité -- qui produisaient des résultats politiquement corrects – qui étaient trop gay et trop de sexe féminin?
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Re: homoparentalité

#2686

Message par Kraepelin » 24 déc. 2015, 15:59

SHERKAT SE FAIT SERMONNER (suite)

10 ITEM PAR ITEM (financé par des conservateur)
Some also find it questionable that Regnerus was funded by conservative foundations (Massey 2012; Sherkat 2012), though they do not complain about studies funded by liberal organizations (see Schumm 2012b). There is nothing wrong with are searcher receiving funding from politically-tilted organizations, provided they do not allow the funding source to corrupt their science. I doubt that the Bradley Foundation and Witherspoon Institute funded Regnerus’ study because they knew him to be a corrupt researcher who conducts results driven research. Rather, it is likely that conservative foundations funded the study because they felt that Regnerus’ approach of using a large, random sample might well produce results differing from those of previous studies using relatively small, non representative samples that affirm the null hypothesis of “no differences” (see Schumm 2012a). That is what occurred


But, contrary to the critics’ concerns about the political conservatism of Regnerus and his funders, the Regnerus study illustrates the value of ideological diversity among both researchers and funders. The allegedly conservative researcher Regnerus, funded by advocacy organizations opposing gay marriage, conducted a study producing findings useful to gay marriage opponents. Many previous studies were funded and/or conducted by those favoring gay-marriage, and they produced findings useful to the gay-marriage cause.
Certains trouvent aussi discutable que Regnerus ait été financée par des fondations conservatrices (Massey 2012; Sherkat 2012), mais ils ne se plaignent pas des études financées par des organisations libérales (voir Schumm 2012b). Il n'y a rien de mal à ce que des chercheurs reçoivent un financement d'organisations politiquement inclinées, à condition qu'ils ne permettent pas à la source de financement de corrompre leur science. Je doute que la Fondation Bradley et Witherspoon Institut aient financé l'étude de Regnerus parce qu'ils le connaissaient comme un chercheur corrompu qui mène une recherche axée sur les résultats. Il est plus probable que les fondations conservatrices ont financé l'étude parce qu'elles estimaient que l'approche Regnerus de l'utilisation d'un grand échantillon aléatoire avait des chances de produire des résultats différents de ceux obtenus par les études antérieures qui utilisaient des échantillons relativement petits, non représentatifs et qui aboutissent à l'hypothèse nulle de «non différences "(voir Schumm 2012a). Voilà ce qui est arrivé.

Mais, contrairement aux préoccupations des critiques sur le conservatisme politique de Regnerus et ses bailleurs de fonds, l'étude Regnerus illustre la valeur de la diversité idéologique entre les chercheurs et les bailleurs de fonds. Regnerus, un chercheur supposément conservateur et financé par des organisations de défense des droits opposés au mariage homosexuel, a mené une étude qui produit des résultats utiles pour les opposants au mariage gay. De nombreuses études précédentes ont été financées et / ou menées par ceux qui favorisent le mariage gay, et ils ont produit des résultats utiles à la cause gay-mariage.
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#2687

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 11:45

Kraepelin a écrit :Considérez combien de parents «gay» ou «lesbienne» ont été identifiés dans les études antérieures. La plupart des études incluaient des participants qui avaient été dans une relation lesbigay ouverte (Lerner et Nagai 2001; Redding 2008; Schumm2005), définie par rapport à une seule période dans la vie de l'enfant (par exemple, à 17 ans, ou pour une période de cinq ans) ( Mark 2012; Schumm 2012b). De nombreuses études ont confondu la structure familiale et l'orientation sexuelle des parents. Comme le note un commentateur, «l'homoparentalité visible est un phénomène tellement récent que la plupart des études portent nécessairement sur des enfants d'une génération de transition de lesbiennes et d'hommes gais qui se sont identifiés et qui deviennent parents dans le cadre de relations hétérosexuelles dissoutes avant ou après qu'ils aient assumé leur identité gay. . . [rendant] impossible de distinguer pleinement l'impact de l'orientation sexuelle d'un parent sur un enfant de l'impact de facteurs tels que le divorce, le reaccouplement, le secret de la chambre à coucher, le processus de coming-out, ou les conséquences sociales de la stigmatisation " (Stacey et Biblarz 2001). Regnerus utilise comme critères de sélection pour son échantillon «gay» et «lesbienne» des enfants qui ont indiqué que leurs parents avaient eu une relation de même sexe. Cette façon unique de définir l'orientation sexuelle capture une sous-population importante des parents lesbigais non répertoriée dans les études précédentes et qui peuvent mieux représenter la réalité de la vie de famille lesbigay en Amérique (Johnson et al 2012;. Schumm 2010). L'échantillon probabiliste national de Regnerus suggère que les familles homoparentales planifiées et stables sont "relativement rares" (Regnerus 2012a, p. 766).
Magnifique, là, on nage dans le grand n'importe quoi. S'il est vrai qu'il est difficile de séparer l'impact de l'homoparentalité de l'impact d'autres facteurs tel que le divorce, l'étude de Regnerus ne fait rien pour résoudre ce problème, au contraire, la méthodologie employée fait tout pour l'amplifier. Rappelons que cette étude :
- inclus dans les deux groupes cibles toute personne dont le père ou la mère biologique a eu une liaison avec quelqu'un du même sexe, que l'enfant ait ou non vécu avec le parent en question lors de cette liaison.
- exclus du groupe cible les enfants adoptés, placés en foyer, ou dont les parents ont divorcés avant ou après la majorité de l'enfant.

En bref, comparer des enfant dont le père a quitté le foyer, puis a eu une liaison avec un autre homme sans que les enfants ait les moindres contact avec lui, avec des enfants ayant été élévés toute leur enfance par deux parents biologiques qui s'entendaient bien, ne permet pas de comprendre quoi que ce soit sur des effets spécificiques de l'homoparentalité.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2688

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 12:02

Kraepelin a écrit :Considérez la représentativité des échantillons dans les études précédentes: la plupart étaient des parents exclusivement ou majoritairement blancs, de la classe moyenne ou moyenne supérieure vivant dans les zones urbaines politiquement libérales (par exemple, souvent dans la région de la baie de San Francisco), avec des niveaux d'éducation et de revenus sensiblement plus élevés que ceux dans la population lesbigay ou d'un groupe de comparaison hétérosexuelle (Lerner et Nagai 2001; Redding 2008; Schumm 2005). Les participants à l'étude Regnerus, ayant été tirés à partir d'un grand échantillon aléatoire national pondéré représentent un large éventail de statut socio-économique, de races, de niveau de scolarité, et d'emplacement géographique. L'échantillon était surreprésenté par des minorités (seulement 45% étaient de race blanche) et des femmes (67%), mais les données démographiques de son échantillon sont plus proches que ceux d'autres études sur la population homoparentale. Les données nationales indiquent qu’environ 40% des enfants vivant avec une mère lesbienne sont afro-américains ou hispaniques (Regnerus 2012a)
Encore du grand n'importe quoi méthodologique. La population lesbigay ayant des enfants (et en particulier celle ayant adopté) n'a aucune raison d'être représentative de la population lesbigay en général, ou de la population générale. Kraepelin a déjà reconnu deux ou trois fois dans ce fil que c'était une erreur de raisonement de supposer cela, mais apparemment, ça ne suffit pas.

Ce qui compte, c'est que le groupe témoin et le groupe cible soient comparables. Et comme on ne peut pas créer les groupes en début d'expérience, il faut contrôler les résultats selon les variables de revenu, niveau de scolarité, etc. Mais
Regnerus ne que donne les résultats non contrôlés. Il indique bien quand il existe une différence significative une fois le contrôle fait, mais ne donne aucune indication sur l'ampleur (ou même le signe) de cette différence.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2689

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 12:18

Kraepelin a écrit :Considérez les groupes de comparaison utilisés dans les études précédentes: plusieurs ne possédaient pas de groupes témoins appariés, la plupart de ceux qui en possédaient étaient des groupes lesbigay et échantillons hétérosexuels non représentatifs, et les quelques études existantes portant sur des pères gais avaient échantillons de tailler particulièrement petites (Lerner et Nagai 2001 ; Marks 2012; Redding 2008; Schumm 2005). L'étude de Regnerus a comparé 8 différents types de famille qui comprenait 75 enfants de pères qui avaient vécu une relation homosexuelle. Parce que la stabilité de la famille peut être un facteur clé dans le développement des enfants et parce que les couples lesbigais peuvent connaître des niveaux élevés d'instabilité de la relation (Regnerus 2012a, b; Schumm 2005), le choix d'utiliser comme point de comparaison (ou «contrôle») un groupe familles intactes , qui sont le plus stable, n’était pas déraisonnable (Regnerus 2012b).
Rappelons une fois encore que l'étude de Regnerus exclu du groupe témoin toutes sortes de cas d'instabilité sans rapport avec l'homosexualité (divorce, adoption, placement en foyer, séparation des parents une fois l'enfant devenu adulte, etc.) mais qu'elle ne les exclut pas du groupe cible.

Le raisonnement ici est extraordinaire. Il consiste à dire que puisque les enfants dont_un_des_parents_biologique_a_eu_liaison_avec_une_personne_du_même_sexe pourrait subir des instabilités spécifiques à cette situation, en plus des instabilités génériques à tous les couples, alors il est raisonnable de ne les comparer qu'à des enfants n'ayant subi aucune instabilité générique ! :ouch:
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2690

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 12:28

Kraepelin a écrit :
unptitgab a écrit : Mais faire une étude sur des populations larges et diverses où ce rejet existe encore ne serait peut être pas très honnête non plus, comment prendre en compte la part du rejet sociétale et la part de l'homoparentalité s'il y a mal être des enfants?
Votre expression «pas très honnête» est un peu exagérée, mais , en effet, la variable stigmatisation n'est pas facile à contrôler. Il est possible de le faire en ajoutant un "questionnaire de stigmatisation" que tu passes à tes sujets. Tu mesures ensuite la part de la variance attribuable à la stigmatisation.
Il est intéressant de se souvenir que Regnerus a mesuré une variable de stigmatisation de ce type : "Avoir été harcelé en raison de son orientation sexuelle ou de celle de ses parents", mais n'en a rien fait. Il ne l'a pas utilisé comme variable de contrôle, et n'a pas publié non plus les valeurs mesurées dans chacun des groupes. Pourquoi donc ?

Regnerus a aussi utilisé comme variable de contrôle un indice correspondant à la législation sur l'homosexualité de l'état où vivait la personne interviewée l'année de ses 18 ans. (ie 1 = relation homosexuelle interdite - 5 = mariage gay autorisé) C'est une mesure très grossière de la stigmatisation qu'a pu subir l'enfant, mais ça serait déjà quelque chose, si la méthodologie employée par Regnerus n'annulait pas en pratique l'effet de cette variable de contrôle.

En effet, le groupe témoin et les groupes "exclus" de l’étude ont une taille disproportionnée par rapport aux groupes cibles, qui que représentent que 10% de l'échantillon global. Et la stigmatisation de l'homosexualité n'impacte, dans ces groupes témoins et "exclus", que les homosexuels, soit environ 5% de l'effectif. Résultat, l'effet de la stigmatisation est "dilué" à plus de 80%, et l'impact de la variable de contrôle devient donc négligeable. Même problème avec la variable "age".
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2691

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 17:28

Kraepelin a écrit :On dit de Regnerus qu'il a confondu la structure de la famille, la stabilité de la famille, et l'orientation sexuelle / identité d'une manière qui ne permet pas de comparaisons fiables. Dans son étude, 91% des enfants d'âge adulte dans l'échantillon «lesbienne» avait vécu avec leur mère alors qu'elle était dans une relation de même sexe; 23% avaient vécu pendant 3 ans ou plus avec leur mère et sa partenaire amoureuse. Quarante-deux pour cent des enfants adultes de l'échantillon "gay" avait vécu avec leur père alors qu'il était dans une relation de même sexe, et même si seulement 2% l'ont fait pendant au moins 3 ans alors qu'il vivait avec son partenaire, ce chiffre correspond à des données nationales (Regnerus de 2012a, citant Tasker 2005). Ainsi, la plupart avaient vécu avec leur mère au moment où il / elle avait une relation de même sexe et beaucoup l'ont fait pendant que le parent vivait avec leur partenaire de même sexe, ce qui permet des inférences sur les relations entre l'exposition des enfants à «la vie lesbigay » et les types de résultats à l'âge adulte que Regnerus a évalués. Quand les parents, qui sont des modèles pour leurs enfants, sont impliqués dans une relation de même sexe, cela influence-t-il de l'orientation sexuelle de l'enfant, l'amène-t-il à être plus enclin à explorer de possibles sentiments d'attraction de même sexe? Les parents avec une attirance homosexuelle sont-ils plus susceptibles d'abuser sexuellement de leurs enfants? Si les populations de lesbigais et bisexuels ont des taux plus élevés de toxicomanie, de promiscuité sexuelle, ou des problèmes de santé mentale (comme certaines études empiriques le montrent, voir Redding 2008 pour un examen), cela affecte-t-il négativement la santé mentale de leurs enfants ou leur capacité de fournir un environnement d'accueil optimal? Quelle que soit leur mérite et si déplaisant qu'elles puissent-êtres, ce sont les questions qui ont constamment été soulevées dans les affaires judiciaires et les débats politiques (Patterson et Redding 1996), et ils sont des sujets de préoccupation pour le public (voir le projet cognition culturelle à la Yale Law School 2009)
Que dire...
les chiffres cités ici parlent d'eux même : les groupes cibles contiennent une majorité d'individus n'ayant jamais été élevé par un couple homosexuel, et, parmi ceux qui l'ont été, la majorité d'entre eux l'ont été pendant une durée extrêmement courte. Bref, les groupe cibles sont sans rapport avec le sujet étudié.

On retrouve également la confusion entre taux de toxicomanie, proximité sexuelle, etc. au sein de la population homosexuelle en générale, et le taux au sein de la population désirant adopter.

Enfin, je ne peux que savourer la question " Les parents avec une attirance homosexuelle sont-ils plus susceptibles d'abuser sexuellement de leurs enfants?", quand on voit comment Regnerus l'a traité :
Regnerus mesure la variable "Avoir été touché sexuellement par un parent ou un autre adulte responsable". Il trouve une différence significative avec le groupe témoin (enfant élevé par ses deux parent biologiques qui n'ont jamais divorcés)
pour les groupes suivants :
- Lesbian Mother (enfant dont la mère biologique a eu une liaison avec une femme)
- Divorced later (enfant élevé par ces 2 parent biologiques, qui ont divorcés après les 18ans de l'enfant)
- StepParent (enfant ayant vécu à un moment de son enfance avec un beau parent)
- Single Parent (enfant ayant vécu à un moment de son enfance avec un seul de ses parents)
- All others (tous les autres cas, incluant les placements en foyer)

Il n'en trouve pas pour les groupes suivants
- Gay Father (enfant dont le père biologique a eu une liaison avec un homme)
- Adopted (enfants adoptés)

Sachant par ailleurs que c'est très majoritairement les hommes qui abusent sexuellement leurs enfants, et que les mères, en général, n'apprécient pas, on voit clairement se dessiner une explication générale : Généralement quand une mère découvre que son mari abuse ou a abusé d'un de ces enfants, le plus souvent, elle divorce, et éventuellement se remarie, ou refait sa vie avec une autre homme, voire une autre femme. Et bien entendu, si elle le découvre une fois l'enfant adulte, elle a de forte chance de divorcer à ce moment là. Bref, la variable mesurée est très certainement une cause et non une conséquence (avec tous les biais que cela implique sur les autres variables)

Regnerus dispose de données suggérant fortement qu'au moins 48% des enfants_dont_la_mère_biologique_a_eu_une_liaison_avec_une_femme ayant été abusés par un parent ou un autre adulte responsable l'ont été par leur père ou leur beau père, mais, bizarrement, il ne s'en sert pour exclure cette explication.

Encore une fois, la conception du questionnaire rends impossible d'isoler des effets spécifiques. Il aurait pourtant suffit de demander qui était l'auteur de l'aggression.
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#2692

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 17:45

Kraepelin a écrit :Considérez les résultats mesurés dans les études antérieures. La plupart étudient le développement émotionnel, l'identité ou l'orientation sexuelle de genre seulement durant l'enfance ou l'adolescence (Marques 2012; Redding 2008). Regnerus a étudié le développement émotionnel et l'orientation sexuelle, mais en ce qui concerne les résultats à long terme, à l'âge adulte, ainsi que "des marqueurs sociaux comme la pauvreté intergénérationnelle, l'éducation collégiale et/ou de la contribution à la population active, la grande criminalité, l'incarcération, l'abus précoce de drogue ou d'alcool, ou le suicide qui sont souvent des cibles d'études nationales sur les enfants, les adolescents et les jeunes adultes »(Marques 2012, p. 743).
Je n'ai pas vu de liste comparative exhaustive des variables étudiées dans les différentes études, mais il est clair que Regnerus en étudie beaucoup. En fait, il a posé dans son questionnaire plus de question que ce qu'il publie, ce qui, méthodologiquement, est un gros problème. Plus on mesure de variables indépendantes, plus on risque de voir apparaître de différence faussement significatives. C'est un biais statistique bien connu. Alors, quand en plus on ne publie pas tout...

Mesurer sur des adultes est à double tranchant, quand on connait la décroissance de la stigmatisation de l'homosexualité au cours des 40 années précédent l'étude, et le fait que la méthodologie de Regnerus ne permet pas de contrôler par rapport à cette stigmatisation.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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#2693

Message par unptitgab » 29 déc. 2015, 17:58

Je ne sais pas s'il y a des raisons génétiques aux préférences sexuelles, mais je connais de nombreuses fratries où il y a plusieurs homosexuels, le fait, en soit pas bien grave, que les enfants naturels de parents ayant des attirances homosexuelles le soit eux même plus souvent n'a rien de particulièrement étonnant ni de rédhibitoire.
Pareillement, mis à part pour ceux ayant une morale à la con rigide sur ce point, que les enfants d'homos, surement dû à une éducation plus libérale, aient une sexualité plus active avec plus de partenaires n'a rien de gênant.
"Quand elle devient « pure » de toute expérience sensorielle, la raison déraisonne. Elle prétend prouver l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Cette folie s’appelle métaphysique. Le métaphysicien est un savant fou. Il veut tout prouver, il ne montre que son insanité." Jean-Baptiste Botul

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#2694

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 18:49

Kraepelin a écrit :Même si elle est loin d'être idéale, l'étude de Regnerus, sur la plupart des questions méthodologiques, de la taille de l'échantillon et la sélection des participants aux résultats mesurés, est sans doute supérieure à de nombreuses études sur l'homoparentalité. Bien que les définitions de Regnerus de l'échantillon «lesbienne» et «gay» et des groupes de comparaison utilisés sont certes contestables, il peut être soutenu de façon convaincante que ces caractéristiques de l'étude Regnerus en font une contribution unique à la littérature existante. En raison de la difficulté d'identifier et de recruter un échantillon représentatif de taille suffisamment d'enfants élevés dans des familles homoparentales, aucun échantillon n'est idéal. Les échantillons et les groupes de comparaison utilisés dans les études précédentes, pour être sûr, sont limités dans façons différentes que l'échantillon Regnerus. Pourtant, des études imparfaites, lorsqu'elles sont prises ensemble, peuvent fournir une validation convergente (précisément parce qu'elles emploient divers plans d'étude et sont imparfaites de différentes manières) pour des résultats communs ou partagés surmonter des lacunes dans la conception de l'étude.
Reprenons les différents point méthodologique :
- définition du groupe cible : la majorité des sujets cibles de l'étude n'ont jamais été élevés par des couples de personnes de même sexe. C'est entièrement un choix de l'auteur, il aurait pu tout aussi bien demander "avez-vous été élevé par un couple de hommes / un couple de femmes". Ce choix à lui seul rends les résultats de l'étude inexploitables dans le cadre d’études sur l'homoparentalité.
- définition du groupe témoin : Regnerus exclus les 2 tiers des sujets du groupe cible, sur la bases de diverses instabilités de leur structure familiales, instabilités qu'il conserve dans le groupe témoin, et qui ne sont, bien sûr, pas spécifiques à celui-ci. La encore, c'est entièrement un choix de l'auteur. Ce choix, à lui seul, empêche de dire si les différences trouvées sont spécifiques au groupe cible ou non, et rends donc l'ensemble de l'étude inexploitable.
- taille de l'échantillon : la taille du groupe cible des "Gay father" ne permet pas de détecter de différence plus fines que les autres études citées dans l'étude. la taille du groupe cible des "Lesbian mother" permet de détecter des différences plus fines d'un tiers. La taille disproportionnée du groupe cible, et celle encore plus énorme des sujets exclus du groupe cible, dilue les effets de la stigmatisation des homosexuels et empêche de contrôler par rapport à ces variables. L'avantage de cet échantillon est donc très relatif.
- résultats étudiés : il est vrai que Regnerus tire tout azimut pour trouver des écarts significatifs. Même si c'est le signe de l'absence d'un background théorique appuyant l'étude, c'est plutôt bien. Dommage que Regnerus ne publie pas l'ensemble des variables mesurées (harcèlement homophobe, religion, masturbation notamment) , et n'utilise pas les dépendances entre toutes les variables pour déterminer la significativité des écarts. Du coup, il est probable que certaines des différences présentées comme significatives ne soient que des artefacts statistiques. Quant à savoir si c'est un choix délibéré de Regnerus ou non, je vais m'en remettre au rasoir d'Hanlon
- Méthode de sélection : sur ce point là, et c'est le seul, la méthode de Regnerus (sondage anonyme par téléphpne sur un échantillon aléatoire 15 000 personnes) est clairement la meilleure. L'avantage de disposer d'un financement considérable.
- Analyse des résultats : Regnerus ne présente une sélection partielle des variables étudiées. Il donne des résultats chiffré non contrôlés selon l'age, les revenus des parents, leur niveau d'éducation, etc. ce qui ne permet de rien conclure. Quand il contrôle selon ces variables, il se contente d'indiquer s'il trouve une différence significative ou non, sans donner de chiffres. En toute rigueur, on ne peut même pas en déduire si la différence est positive ou négative. La encore, je vais m'en remettre au rasoir d'Hanlon

En résumé, le seul avantage méthodologique de l'étude de Regnerus, c'est d'avoir eu un gros budget. Par contre, elle comporte deux biais méthodologiques énormes et volontaires qui, chacun à lui seul, mette à bas l'ensemble des conclusions.

Pour dire ça autrement :
- Annie a été élevée par ses deux parents biologiques, et leur mariage dure toujours.
- Le père de Zoé a abandonné le foyer quand elle était petite. La mère de Zoé a eu plusieurs amants successifs, puis c'est remariée, avant de mourir dans un accident de voiture. Zoé a ensuite passé de foyer en familles d'accueils. Devenu adulte, Zoé a cherchée à retrouver son père, et a découvert qu'il avait refait sa vie avec un homme.
- L'étude de Regnerus constate que Zoé a moins bien réussi ses études qu'Annie, et attribue la différence à l'homoparentalité. :ouch:
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2695

Message par Kraepelin » 29 déc. 2015, 21:00

unptitgab a écrit :Je ne sais pas s'il y a des raisons génétiques aux préférences sexuelles, mais je connais de nombreuses fratries où il y a plusieurs homosexuels, ...
Il faut plutôt chercher du côté du développement embryonnaire. L'hypothèse veut que la testostérone, déjà connue pour jouer un rôle dans la sexualisation anatomique des fétus males, joue également un rôle dans la formation de leur cerveau et dans leur inclination sexuelle. Comme certaines mères développent une défense immunitaire contre la testostérone de leurs fétus males, on trouverait là l'explication de phénomènes comme celui que vous décrivez.
unptitgab a écrit : ... le fait, en soit pas bien grave, que les enfants naturels de parents ayant des attirances homosexuelles le soit eux même plus souvent n'a rien de particulièrement étonnant ni de rédhibitoire.
Le fait que les enfants naturels de parents ayant un TOC le soit eux mêmes plus souvent n'a, non plus, rien de particulièrement étonnant ni de rédhibitoire, mais je ne sais pas ce que ça ajoute au débat.
unptitgab a écrit : Pareillement, mis à part pour ceux ayant une morale à la con rigide sur ce point, que les enfants d'homos, surement dû à une éducation plus libérale, aient une sexualité plus active avec plus de partenaires n'a rien de gênant.

Si c'était la seule conséquences, ce ne serait, en effet, pas très inquiétant.
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Re: homoparentalité

#2696

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 21:28

Kraepelin a écrit :Selon de récents sondages Gallup, 41% de la population est politiquement conservatrice (Gallup 2011) et 45% s'opposent au mariage gay (Newport 2011). Sherkat (2012) estime qu'il est inapproprié, cependant, que la moitié des examinateurs de l'article de Regnerus soient «bona fide conservateurs. . . sur le registre public d'opposant au droit au mariage pour les personnes LGBT » (p. 1347). La plupart des sociologues et des chercheurs parentales lesbigais sont politiquement libéraux et soutiennent le mariage gay. Sans doute étaient-ils les examinateurs des études déjà publiées, mais ce déséquilibre idéologique ne dérange pas Sherkat. Il croit que Regnerus «a pris la décision de pousser un agenda politique conservateur dans son travail académique» (Bartlett 2012), mais ne se plaint pas que la plupart des chercheurs parentales lesbigais sont libéraux et que certains sont gais ou lesbiennes. Peut-être, Sherkat (2012, p. 1349) observe, que le problème fondamental est que le comité de rédaction de recherche en sciences sociales est «trop vieux, rigide, blanc et masculin». Mais alors étaient-ce les examinateurs des études précédentes sur l'homoparentalité -- qui produisaient des résultats politiquement corrects – qui étaient trop gay et trop de sexe féminin?
Tiens donc, on fait de la science par sondage maintenant ?
Rappelons simplement que la situation n'est absolument pas symétrique. Être un conservateur opposé un mariage gay implique systématiquement de croire que l'homoparentalité est néfaste aux enfants. Être un libéral favorable au mariage gay n'implique pas de croire que l'homoparentalité ne leur ai pas néfaste, il y a de nombreux libéraux qui sont partagés sur la question (moi, par exemple).

Ceci dit, contrairement à Kraepelin, je ne pense pas que la qualité d'une étude s'évalue à l'aune des opinions de ses auteurs ou de ses relecteurs. Si l'étude de Regnerus n'était pas aussi grossièrement biaisée, il n'y aurait pas de problème. Les opinions des relecteurs sont une des causes probables du problème "avoir laissé publier une étude aussi grossièrement biaisée", pas le problème lui-même.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2697

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 21:32

Kraepelin a écrit :Certains trouvent aussi discutable que Regnerus ait été financée par des fondations conservatrices (Massey 2012; Sherkat 2012), mais ils ne se plaignent pas des études financées par des organisations libérales (voir Schumm 2012b). Il n'y a rien de mal à ce que des chercheurs reçoivent un financement d'organisations politiquement inclinées, à condition qu'ils ne permettent pas à la source de financement de corrompre leur science. Je doute que la Fondation Bradley et Witherspoon Institut aient financé l'étude de Regnerus parce qu'ils le connaissaient comme un chercheur corrompu qui mène une recherche axée sur les résultats. Il est plus probable que les fondations conservatrices ont financé l'étude parce qu'elles estimaient que l'approche Regnerus de l'utilisation d'un grand échantillon aléatoire avait des chances de produire des résultats différents de ceux obtenus par les études antérieures qui utilisaient des échantillons relativement petits, non représentatifs et qui aboutissent à l'hypothèse nulle de «non différences "(voir Schumm 2012a). Voilà ce qui est arrivé.

Mais, contrairement aux préoccupations des critiques sur le conservatisme politique de Regnerus et ses bailleurs de fonds, l'étude Regnerus illustre la valeur de la diversité idéologique entre les chercheurs et les bailleurs de fonds. Regnerus, un chercheur supposément conservateur et financé par des organisations de défense des droits opposés au mariage homosexuel, a mené une étude qui produit des résultats utiles pour les opposants au mariage gay. De nombreuses études précédentes ont été financées et / ou menées par ceux qui favorisent le mariage gay, et ils ont produit des résultats utiles à la cause gay-mariage.
Mêmes remarques que précédemment sur la non symétrie fondamentale des deux positions, et sur le fait que ce n'est qu'une cause du problème, pas le problème lui-même. De plus, je ne sache pas qu'aucune étude favorable à l'homosexualité ait été directement financée par une organisation politique cherchant activement à obtenir le droit à l'adoption pour les gay et lesbiennes. Mais je peux me tromper.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2698

Message par Cogite Stibon » 29 déc. 2015, 21:43

Kraepelin a écrit :
unptitgab a écrit :Je ne sais pas s'il y a des raisons génétiques aux préférences sexuelles, mais je connais de nombreuses fratries où il y a plusieurs homosexuels, ...
Il faut plutôt chercher du côté du développement embryonnaire. L'hypothèse veut que la testostérone, déjà connue pour jouer un rôle dans la sexualisation anatomique des fétus males, joue également un rôle dans la formation de leur cerveau et dans leur inclination sexuelle. Comme certaines mères développent une défense immunitaire contre la testostérone de leurs fétus males, on trouverait là l'explication de phénomènes comme celui que vous décrivez.
L'hypothèse est loin de faire consensus. Et il reste à prouver que le "phénomène" n'est pas un simple artefact statistique.
Kraepelin a écrit :
unptitgab a écrit : ... le fait, en soit pas bien grave, que les enfants naturels de parents ayant des attirances homosexuelles le soit eux même plus souvent n'a rien de particulièrement étonnant ni de rédhibitoire.
Le fait que les enfants naturels de parents ayant un TOC le soit eux mêmes plus souvent n'a, non plus, rien de particulièrement étonnant ni de rédhibitoire, mais je ne sais pas ce que ça ajoute au débat.
Non, ça vous permet juste de glisser une nouvelle insinuation sur un de vos thème favoris "homosexualité = maladie", thème sur lequel vous refusez régulièrement d'argumenter.
Kraepelin a écrit :
unptitgab a écrit : Pareillement, mis à part pour ceux ayant une morale à la con rigide sur ce point, que les enfants d'homos, surement dû à une éducation plus libérale, aient une sexualité plus active avec plus de partenaires n'a rien de gênant.

Si c'était la seule conséquences, ce ne serait, en effet, pas très inquiétant.
Étonnante formulation. Elle laisse à penser qu'il y en aurait d'autres. Hors, à ce jour, on n'a aucune preuve qu'il en existe, ni même aucune raison scientifique de penser qu'il en existe.

Et si, au lieu de vous acharner à tenter de justifier l'indéfendable "étude" de Regnerus, vous nous donniez enfin les références de ces fameuses études non biaisées montrant des différences, dont vous prétendez qu'elles existent ?

Et si vous nous donniez enfin des références de modèles scientifiques du développement de l'enfant, qui prédisent des écarts néfastes dans le développement ?

Ca fait des années que je vous les demande sur ce fil, et que vous bottez en touche.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: homoparentalité

#2699

Message par Kraepelin » 30 déc. 2015, 06:14

SHERKAT SE FAIT SERMONNER (suite)

11 ITEM PAR ITEM (financé par des conservateur, suite)
It is not surprising, nor is it indicative of nefarious scientific misconduct, that researchers of different ideological persuasions would produce findings consistent with their own ideology (Shermer 2005). It is human nature to frame research questions and interpret findings in ways that confirm one’s political beliefs. Such biases are the norm, even among scientists (see Kunda 1990; Lewandowsky et al. 2012; MacCoun 1998, 2004; Redding 1999). This is particularly true when it comes to research on social issues (see MacCoun 1998; Suedfeld and Tetlock 1992) because social scientists, many of whom were attracted to social science because of its progressivist ideology, often have values invested in the issues they research. Thus, we see that most of the research on lesbigay parenting has been conducted by scientists who are supportive of LGBT rights and/or gay or lesbian, while most of those critical of the research are opposed to lesbigay marriage or adoption rights. One can find such ideological tilt throughout social science research. For instance, how researchers interpret data on the relative contributions of hereditary versus environment to intelligence, or on biological factors in personality styles, seems to be partly a function of their political views (Hull 1988; Pastore 1949; Redding 1998).
Il n'est pas surprenant, ni indicateur d'inconduites scientifiques néfastes, que les chercheurs de différentes obédiences idéologiques produiraient des résultats cohérents avec leur propre idéologie (Shermer 2005). Il est dans la nature humaine d'élaborer des questions de recherche et d'interpréter les résultats d'une manière qui confirment les convictions politiques de celui qui les produit. Ces préjugés sont la norme, même parmi les scientifiques (voir Kunda 1990; Lewandowsky et al 2012;. MacCoun 1998, 2004; Redding 1999). Ceci est particulièrement vrai quand cela survient dans des recherches sur des questions sociales (voir MacCoun 1998; Suedfeld et Tetlock 1992) parce que les chercheurs en sciences sociales, dont beaucoup ont été attirés par les sciences sociales à cause de son idéologie progressiste, ont souvent des valeurs investies dans leurs objet de recherche. Ainsi, nous voyons que la plupart des recherches sur le rôle parental lesbigay ont été menée par des scientifiques qui appuient les droits des LGBT et /ou gai ou lesbienne, alors que la plupart de ceux qui critiquent ces recherches sont opposés à l'adoption homoparentale ou au mariage de personnes de même sexe. On peut trouver une telle inclinaison idéologique tout au long de la recherche en sciences sociales. Par exemple, comment les chercheurs à interpréter les données sur les contributions relatives de l'hérédité contre environnement dans le développement de l'intelligence, ou sur des facteurs biologiques dans les styles de personnalité, semble être en partie fonction de leurs opinions politiques (Hull 1988; Pastore 1949; Redding 1998).
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Re: homoparentalité

#2700

Message par Cogite Stibon » 30 déc. 2015, 09:35

Kraepelin a écrit :Il n'est pas surprenant, ni indicateur d'inconduites scientifiques néfastes, que les chercheurs de différentes obédiences idéologiques produiraient des résultats cohérents avec leur propre idéologie (Shermer 2005). Il est dans la nature humaine d'élaborer des questions de recherche et d'interpréter les résultats d'une manière qui confirment les convictions politiques de celui qui les produit. Ces préjugés sont la norme, même parmi les scientifiques (voir Kunda 1990; Lewandowsky et al 2012;. MacCoun 1998, 2004; Redding 1999). Ceci est particulièrement vrai quand cela survient dans des recherches sur des questions sociales (voir MacCoun 1998; Suedfeld et Tetlock 1992) parce que les chercheurs en sciences sociales, dont beaucoup ont été attirés par les sciences sociales à cause de son idéologie progressiste, ont souvent des valeurs investies dans leurs objet de recherche. Ainsi, nous voyons que la plupart des recherches sur le rôle parental lesbigay ont été menée par des scientifiques qui appuient les droits des LGBT et /ou gai ou lesbienne, alors que la plupart de ceux qui critiquent ces recherches sont opposés à l'adoption homoparentale ou au mariage de personnes de même sexe. On peut trouver une telle inclinaison idéologique tout au long de la recherche en sciences sociales. Par exemple, comment les chercheurs à interpréter les données sur les contributions relatives de l'hérédité contre environnement dans le développement de l'intelligence, ou sur des facteurs biologiques dans les styles de personnalité, semble être en partie fonction de leurs opinions politiques (Hull 1988; Pastore 1949; Redding 1998).
Toujours la même chose - fausse symétrie et relativisme. La qualité d'une étude ne s'évalue pas selon les opinions des auteurs, mais selon la qualité de sa méthodologie. Celle de Regnerus comporte deux biais majeurs et délibérés, qui rendent impossible d'en déduire quoi que ce soit sur les impacts de l'homoparentalité. C'est cela qui la rends caduque, pas autre chose.

Rappelons ces deux biais rédhibitoires :
- Plus de la moitié du groupe cible est consitué d'enfants n'ayant jamais été élevés par un couple homosexuel.
- Les deux tiers des participants à l'études ont été exclus du groupe témoins sur la base de critère d'instabilité familiales, mais les personnes du groupe cible répondants aux même critères ont été conservés dans celui-ci.

Kraepelin, pourriez-vous, s'il vous plais :
- nous donner enfin les références de ces fameuses études non biaisés qui montrent un impact de l'homoparentalité sur le développement de l'enfant, dont vous avez affirmé l'existence.
- nous indiquer quels sont les modèles scientifiques reconnus qui prédisent un tel impact ?

Vos refus répétés vont finir par me convaincre qu'ils n'existent que dans votre imagination.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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