jroche a écrit :Y compris par exemple la non-différenciation constante, en Islam et uniquement en Islam*, depuis le début, entre religieux et politique. Y compris le fait de se référer à un texte sacré dicté à la lettre près et pas seulement inspiré, etc.
* "Laïque", dans le monde chrétien, qualifiait à l'origine ce qui n'appartient pas au clergé régulier ou séculier. Ce n'était pas encore le sens actuel, mais c'en était une amorce.
(c'est moi qui ai souligné ce qui me semble faux)
A l'époque de Charlemagne, le pape était le vicaire spirituel du Christ et l'empereur son vicaire temporel.
Il ne faisait de doute pour personne que la religion (chrétienne) devait gérer TOUS les aspect de la vie, aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan politique.
Jusqu'à la Révolution Française, le roi de France ne prenait son titre qu'au moment où il était sacré par l'évêque de Reims.
La loi du 9 décembre 1905, dite "de séparation des Églises et de l'État" porte bien son nom. Le but n'était pas d'octroyer la liberté religieuse qui était déjà tout-à-fait acquise et garantie par la déclaration des droits de l'homme, mais bien de détruire toute prétention des églises (et particulièrement de l'église catholique) à avoir une influence politique. Et l'église catholique était absolument contre cette loi.
Vous récrivez l'Histoire pour la faire correspondre à vos fantasmes.
Quand au fait que le Coran doive être lu à la lettre près, outre que c'est impossible vues les contradictions qu'il véhicule
*, c'est aussi entièrement faux. La plupart des musulmans, par exemple voient le Jihad comme une métaphore du combat spirituel qu'un croyant doit mener pour progresser vers une foi parfaite ; la plupart des musulmans considèrent la Charia de la même façon que les chrétiens le décalogue : comme des règles qui doivent être adaptées au monde moderne.
Quand on interroge des musulmans en France, ils ne souhaitent
pas l'instauration de la Charia.
En France on a un mal fou à mettre en place un Conseil Représentatif du Culte Musulman, parce que les interprétations de l'islam sont trop nombreuses.
Interrogez simplement un chiite extrémiste et un sunnite extrémiste : je suis sûr qu'individuellement ils seront d'accord avec le fait qu'il n'y a qu'une lecture possible du Coran.
De toute façon le texte du Coran est bien trop obscur pour permettre une lecture unique.
Vous simplifiez à l'extrême et vous inventez des règles (le fait que le Coran doive être lu à la lettre) pour faire correspondre les faits à vos fantasmes.
* Pour prendre un exemple, les prophètes juifs sont reconnus par l'islam (tu aimeras ton prochain comme toi-même), le Christ est considéré comme un prophète (tu aimeras ton ennemi, quand on te frappera sur la joue droite ...) et le prophète Mohamed (chef militaire autant que religieux) est considéré comme le plus grand.
Pour résoudre la contradiction, ceux que Manuel Valls qualifie d'islamo-fascistes considèrent que seuls les appels à la guerre du prophète Mohamed sont à prendre en compte, et les musulmans modérés que ses appels à la guerre valaient dans la situation politique de l'époque mais plus aujourd'hui.