jean7, à Miraye, a écrit :Je n'ai aucunement suggéré que la peau était une frontière étanche délimitant un espace non déterministe.
Non, tu ne l'as pas suggéré...ça y ressemblait très fort seulement. Et c'était surtout pour ajouter une couche de n'importe quoi dans le but de flouter encore plus tout ce que tu racontes…
jean7, à Miraye, a écrit :Ce n'est pas parce que nier le courant est une erreur que nier l'existence d'un petit gouvernail n'en serait pas une autre.
Un poisson dans la rivière est un ensemble déterministe autonome vis-à-vis de la rivière.
Le poisson
(noyé) est autonome par rapport au courant, mais il est déterminé par sa nature de poisson : il doit bouffer, se reproduire et remonter à la surface pour respirer
(heu, non...). Et son corps fait partie d'une chaîne causale. Il n'est justement libre de rien du tout…
Et tu dis toi-même
(toujours pour flouter) qu'il constitue un ensemble déterministe. Tu reconnais que le système courant/poisson est déterministe et que le poisson lui même est également un système déterministe... mais il serait quand même libre, parce qu'il a un petit gouvernail ?
C'est complètement abscons : les mouvements du petit gouvernail sont également déterminés. Il n'y a aucune place pour de la "liberté"
(autre que dialectique) là dedans.
jean7, à Miraye, a écrit :Miraye a écrit :Et nous on a rationalisé ça à l'extrême. On cherche à prendre la bonne décision en toute occasion, et on agit tous avec cette motivation et étant persuadé de l'avoir prise cette bonne décision, jusqu'à ce qu'on se prenne le retour de manivelle ou qu'on se rende compte qu'on ressemble plutôt à des petits bateaux sur l'eau qui se sont laissé porté par les courants (au mieux).
Dany te dirais que c'est très tiré par les émotions comme point de vue.
Oui bien sûr. Et j'espère que tu as remarqué que Miraye exprime là le point de vue du libre arbitrisme courant qui n'est pas nécessairement le sien, un libre arbitrisme courant dont elle essaye au moins de se "libérer"

.
Et là, j'espère que tu as également remarqué que pour m'exprimer, je suis obligé d'employer la syntaxe et le vocabulaire que m'impose le libre arbitrisme ?
En fait, c'est là que se situe aussi ton problème
(lié bien sûr à ton émotivité) : tu es impressionné par les mots, tu ne peux pas te départir de leur signification courante... qui porte évidemment l'empreinte du libre arbitre à tous les coups.
Les mots eux-mêmes t'enferment dans l'incompréhension de tout ce que peut te dire un déterministe. Free your mind !
jean7, à Miraye, a écrit :Mais qu'est-ce que l'idée d'absence de liberté apporte ?
Pour ce qui est de ce que "l'absence de liberté" apporte, on en revient à l'intérêt pragmatique du déterminisme dans un monde où le libre arbitre domine
(et c'est la question de base du PsychoSophe). Et pour ça, tu peux relire ma réponse à Igor...
Ca apporte le moment présent, le silence intérieur, la paix avant l'action, la paix pendant l'action et la paix après l'action. Sans remords ni regrets et, évidemment, sans exultation aussi…
Bref, ça apporte la seule forme de liberté envisageable, la seule qui existerait
(tout cela étant évidemment déterminé du début à la fin, n'en profite pas pour sauter sur l'occasion
).
Et c'est là, bien sûr, que tu t'aperçois qu'il y a un abîme, une incommensurabilité, entre nos deux notions de liberté… et c'est tout à fait normal que tu n'adhères pas si tu n'as pas déjà fait au préalable un sérieux travail d'introspection par rapport à tous ces genres de sujets et par rapport à ta programmation judéo-chrétienne.
En fait, le déterminisme c'est un peu chiant, tu vois ?
Ca ennuie les gens parce que ça lisse les émotions : on ne fait plus
tchaaa !! avec le poing levé en uppercut avant de faire un saut périlleux quand on marque un but devant des millions de personnes… d'ailleurs on n'a plus trop envie de marquer des buts dans des contextes pareils, ni de s'identifier à ça.
On n'a plus trop envie de mériter d'être "au sommet" et de se rapprocher des dieux : marquer des buts est secondaire quand on
joue réellement, c'est à dire quand on s'amuse simplement, dans l'instant présent, avec des copains, sans penser à être célèbre et gagner à cause de ça des sommes immondes…
(c'est un simple exemple, tu en trouveras des milliers d'autres toi même).