LoutredeMer a écrit : 16 juil. 2025, 19:22... et elles ne résoudront donc rien puisque le public achètera, polluera, "mais il aura payé sa taxe". C'est cela qui infantile.
Si le dommage écologique créé par le bien ou service produit est estimé de valeur supérieure à la taxe écologique prélevée, cad grossomodo au coût de réparation à l'identique du dégât écologique (ou au coût d'un remplacement jugé équivalent, selon des normes établies, et validé par un organisme certifié) c'est que la taxe écologique ou climatique en question est insuffisante. Dans le cas inverse, cela signifie que cette taxe écologique est trop élevée.
Nota : une taxe ou une charge sur une production est payée,
à la fois
- par l'entreprise : la taxe impacte en effet son bénéfice, donc sa capacité à investir pour déveloper son activité et les emplois correspondants. En effet, les taxes et/ou charges réduisent ce que reçoit l'entreprise en vendant ses produits à un prix TTC donné. Si les taxes sont très élevées (en raison du dommage écologique élevé auquel leur valeur est censée correspondre) elles incitent ainsi l'entreprise à réorienter son activité pour qu'elle reste bénéficiaire si le niveau de la taxe rend l'activité déficitaire donc économiquement condamnée.
.
- par les investisseurs : les dividendes versés sont impactés par la valeur de vente des produits - la taxe prélevée. Cela réduit l'attractivité de l'investissement dans ce secteur, incitant ainsi les investisseurs à investir dans un secteur plus porteur.
.
- par les salariés : les salaires versables sont plafonnés par la valeur de vente des produits - la taxe prélevée par l'état. Ce plafonnement incite les salariés à viser un autre secteur d'activité plus rémunérateur.
.
- par le consommateur : toutes choses étant égales par ailleurs, taxes et charges augmentent le prix du produit. Si, à service rendu égal et à prix hors taxe égal, le produit devient jugé trop coûteux grâce à cette taxe, cela réoriente le consommateur vers des produits moins taxés parce que moins nuisibles écologiquement... ...si ces taxes sont bien choisies. Cela incite ainsi le consommateur à réorienter sa consommation vers des produits plus respectueux de l'écologie.
Ce n'est pas la recherche du profit le problème (qu'il s'agisse du profit recherché par l'entrepreneur, par les investisseurs, par les consommateurs ou par les salariés) c'est l'attribution d'une préférence incorrecte aux produits et biens en regard de leur aptitude à répondre à nos besoins réels...
...lesquels besoins réels doivent incorporer des bénéfices et des nuisances n'intervenant qu'à un niveau collectif (via des taxes, des quotas, des subventions et des règlements... modifiant les règles du seul marché).
En effet, quand le dommage ou le bénéfice d'un produit présente une part subie ou reçue par la collectivité sans que cela n'affecte l'intervenant, les intervenants individuels n'ont ni d'indication de prix ni indication de service rendu réorientant correctement leurs décisions du point de vue de notre intérêt collectif.
Bref, il faut répondre au besoin de gérer des bénéfices et nuisances
collectives n'impactant pas des intervenants individuels (des consommateurs, des salariés, des dirigeants, des investisseurs, des intermédiaires...). La prise en compte de cet interêt collectif demande une intervention de l'état en modifiant de façon appropriée les prix à l'origine de leurs décisions. Il s'agit là d'une modification des règles du marché adaptée à nos besoins actuels, ceux d'une planète aux ressources finies (1).
...
mais pas la règle selon laquelle la valeur des biens et services produits - la valeur des biens et services consommés ou détruits au cours du processus de production
(le profit) doit être maximisée. Cette règle là
est la bonne.
Ce n'est pas la recherche de profit le problème (il y a bien un de problème... ...et il est de taille, mais pas là). Il faut simplement
que les prix, les taxes... soient choisis de façon telle que le profit en question soit un profit réel. Cela implique que nous modifiions notre point de vue sur ce qui a de la valeur et ce qui en a moins
pour adapter notre hiérarchie de valeurs à nos besoins réels actuels (notamment celui de préserver notre avenir).
Si ce n'est pas pensé en vue d'un résultat concret précis associé à un effet bénéfique chiffré, il est contreproductif de dépenser du temps, de l'énergie et de la cohésion à stigmatiser telle ou telle catégorie de personnes (souvent pour répondre, sans en être conscient, à un besoin émotionnel d'appartenance au lieu de répondre à notre réel intérêt). Ce qu'il faut, c'est répondre à notre problématique
globale avec des solutions réalistes, en passant par des négociations nécessairement difficiles (ne pas écouter les faiseurs de miracles et vendeurs de multiplication des pains, ce sont des boni.très.menteurs de foire d'empoigne).
La distribution de l'impact des taxes et charges entre les différents intervenants (2) s'établit en fonction de différentes concurrences :
- entre goûts des consommateurs pour tel ou tel produit
- entre entreprises concurrentes fabriquant et vendant des produits rendant le même service
- entre investisseurs prêts, ou non, à faire confiance dans la capacité bénéficiaire de l'entreprise, malgré ces taxes, face à la concurrence, en prenant en considération les progrès de l'entreprise en termes de productivité, de qualité des produits réalisés et de capacité à faire évoluer ses produits dans un sens répondant mieux à l'évolution de l'attente des consommateurs et/ou à l'évolution des taxes etc, etc
(1) On est là dans l'esprit de la vidéo C.A.R.E avec laquelle je partage de nombreuses analyses et l'esprit de certains choix sans forcément coller parfaitement au niveau de certains détails... ...des détails dont il faut quand même se méfier car le diable s'y cache...
...et certains a priori culturels, sans impact (ou avec peu d'impact) sur les choix proposés, mais ayant un impact sur l'état d'esprit factuel, neutre, d'écoute, de bienveillance et de respect de l'altérité (à tous points de vue)... dans lequel il faut échanger pour réussir ces changements très difficiles à de nombreux points de vue, ainsi que les négociations très difficiles requises (pour aboutir à une large adhésion aux choix de solution à mettre en oeuvre).
(2) Tous les intervenants sont impactés dans ce processus de revalorisation des prix des produits par des taxes valorisant le coût écologique de réparation à l'identique (ou à l'équivalent en gain écologique), tous en un sens réduisant, toutes choses étant égales par ailleurs, l'attractivité tant de la production que de la consommation de produits fortement et correctement taxés si leur coût écologique ou climatique est élevé...
...si la taxe, le quota ou le règlement a été bien choisi (la difficulté est de parvenir à ne pas se tromper techniquement et de réussir la négociation àboutissant aux règles mises en place).
Ces taxes doivent valoriser (le plus correctement possible) le dommage écologique dont elles sont censées représenter le coût de réparation (à l'identique, ou par un gain écologique estimé équivalent selon des normes appropriées). Si l'impact écologique est jugé inacceptable (dégât irréversible mettant en grand danger l'habitabilité d'une zone par exemple ou mettant en risque la santé des habitants à un niveau normativement jugé inacceptable) la taxe doit être infinie, cad que le produit doit tout simplement être interdit tant à la production qu'à la vente.