La chose principale que j'ai voulu signifier antérieurement dans la discussion, et que je maintiens en fournissant l'extrait, c'est qu'il faut cesser cette vision manichéenne "les wokes sont des méchants et mettent le bazar dans le monde des gentils".
A ce niveau, oui. Les enjeux sociétaux sont devenus d'une telle complexité qu'il apparaît plutôt difficile de raisonner suivant des schémas stéréotypés, binaires, très réductionnistes.
Le blog de Klaus Kinzler correspond à l'expression, au vécu et au ressenti de son auteur.
Cependant, la partie intéressante, c'est qu'il a indexé les documents produits au cours de cette affaire, ce qui permet de disposer d'un panorama large, une vue d'ensemble pour apprécier, au mieux, la situation, sans pour autant être à l'abri de biais.
Pour les "méchants étudiants", je n'entrerai pas dans cette polémique. Le constat est que des conduites exacerbées se sont produites et ont conduit à des débordements qui n'auraient pas dû se produire, qui auraient dû être régulées comme il se doit, fermement (c'est stipulé dans le rapport, en rappelant à chacun son rôle, ses devoirs,...) transformant une affaire d'importance locale à une empoignade sur le plan national.
Aparté...
Il est aussi question de devoir de réserve, notion que plusieurs acteurs sont bien en peine d'expliquer et de maîtriser et pour cause.
Le devoir de réserve actuel:
https://www.service-public.fr/particuli ... roits/F530
Le devoir de réserve ancienne formule, nettement plus encadré et coercitif, renvoyant à des sanctions conséquentes, a été abrogé par Anicet le Pors en juillet 1983.
La formule actuelle est plus "souple" sur le plan juridique et correspond plus à un exercice d'appréciation, qui ne dépend pas d'une grille stricte.
La parole au principal initiateur :
https://anicetlepors.blog/2013/03/10/ob ... e-reserve/
Fin de l'aparté.
Le noeud initial de l'affaire, nous sommes pourtant dans le cadre de Sciences Politiques, c'est que Kinzler a contesté l'association entre ces trois termes : racisme, antisémitisme et islamophobie.
Les deux premiers ont une existence juridique et sont encadrés par un corpus de lois en conséquence, qui permettent aux agents et institutions d'agir en conséquence.
Pas le troisième, ce qui introduit une nette différence conceptuelle, et entretient un flou à ce niveau.
Islamophobie, c'est une idée, une opinion, et de ce fait comportant, en l'état actuel des constats, une idéologie sous-jacente.
Ce qui ne signifie pas pour autant une minoration des problèmes existants, comme je l'ai déjà indiqué.
Il a été question d'islamo-gauchisme.
Encore un détournement de langage...
Son créateur, Pierre-Henri Taguieff s'en explique, en constatant que sa pensée initiale a été dépassée par sa créature...
https://www.liberation.fr/debats/2020/1 ... e_1803530/
Il est de bonne méthode de revenir au moment de la formation de l’expression «islamo-gauchisme» en langue française. Il se trouve que, sur la question, j’ai joué un rôle, ce qui me permet d’intervenir en tant que témoin direct. C’est à partir de mes enquêtes, au début des années 2000 alors que débutait la seconde Intifada, sur des manifestations dites propalestiniennes où des activistes du Hamas, du Jihad islamique et du Hezbollah côtoyaient des militants gauchistes, notamment ceux de la LCR (devenue en 2009 le NPA), que j’ai commencé à employer l’expression «islamo-gauchisme», forgée par mes soins. Au cours de ces mobilisations, les «Allahou akbar» qui fusaient ne gênaient nullement les militants gauchistes présents, pas plus que les appels à la destruction d’Israël sur l’air de «sionistes = nazis».
C'était en 2002. Quand on rappelle le contexte d'origine, dans le cadre d'une étude, et non d'une provocation polémiste, c'est légèrement différent de ce à quoi nous avons droit en 2023.
Raisonner en binaire, non, ce n'est pas possible.