Lulu Cypher a écrit :Oh mais je pense que tout le monde est conscient ici de l'efficacité de l'effet placebo (même si un certain nombre de réserves peuvent être émise sur le fait que cet effet dépasse le niveau du soin palliatif pour atteindre le niveau du soin curatif[1]).
Le débat va un peu plus loin car d'aucuns prétendent que l'effet placébo ne fonctionne que sur les troubles psychosomatiques, malgré certains arguments documentés.
Pour le fait que le placebo puisse être curatif, c'est un débat un peu sémantique peut-être. J'ai posté des liens à propos de l'effet placebo sur le système immunitaire, c'est un bon début il me semble. Si dans une affection particulière un système immunitaire "doppé" par effet placebo éradique un pathogène là où il n'aurait pas réussi sans l'effet placebo, peut-on considérer qu'on a guéri grâce au placebo ? Je suis d'avis que oui.
Par ailleurs, l'effet placebo est aussi souvent associé à l'amélioration de l'efficacité d'un traitement curatif. Il ne s'agit là évidemment plus de soin palliatif. Il n'est pas vraiment curatif car il n'agit pas seul, mais il améliore le traitement curatif.
Edit : Je n'avais pas vu la note de bas de page, mais alors au minimum il ne faut pas parler de simple soin palliatif du placebo, car l'effet facilitateur/synergique n'est pas un soin palliatif. Reste l'effet sur le système immunitaire, et pourquoi pas d'autres qui attendent que des études soient menées.
Alors si seul l'effet placebo est actif (et on le constate surtout au travers du discours qui accompagne la prise de l'inutile comprimé) peut-être pourrait-on arrêter de financer la production de "médicaments" homéopathique (pas plus qu'on ne finance la production de cierges) et investir certaines de ces sommes dans la formation de médecins afin qu'ils appliquent avec plus de psychologie qu'ils n'en ont actuellement les discours lénifiant susceptibles de favoriser la guérison de leurs patients ?
Assez d'accord avec ça, mais je nuancerais sur deux points.
Tout d'abord, il ne suffit pas de faire en sorte que les médecins "appliquent avec plus de psychologie qu'ils n'en ont actuellement les discours lénifiants". Il faut avant tout comprendre exactement ce qui marche, comment ça marche, et pourquoi ça marche. Un peu plus de science et un peu moins de dogmatisme, tout simplement ! C'est ma position depuis le début.
Ensuite comme il a déjà été dit, les sommes dépensées en homéopathie, qu'elles arrivent sur le compte en banque de Boiron ou qu'elles soient économisées par la sécurité sociale en non-remboursements, ne seront jamais utilisées pour former qui que ce soit pour la simple raison que ces organisme ne financent pas de recherche ni de formation.
Il faudrait investir dans de la recherche à ce sujet, mais ça ne pourra pas être avec de l'argent gagné sur l'homéopathie.
Bien sur tu vas me dire que, comme les comprimés ne contiennent pas vraiment de molécule active ce n'est pas dangereux ... sauf que c'est un peu ce genre de raisonnement qui distrait, dans certaines pathologies, le patient d'un réel traitement curatif. Et, à ce titre, je trouve que les ardents défenseurs de l'homéopathie sont coupables d'une dangereuse négligence.
En ce qui me concerne, j'ai toujours insisté sur la fait que l'avantage de l'homéopathie par rapport aux cierges c'est qu'elle était pratiquée par des médecins. Dans les pays où ce n'est pas le cas je suis d'accord que c'est dangereux (c.f. ma première intervention sur ce point en réponse à l'affirmation "l'homéopathie tue").
Il est vrai, cependant, qu'il est plus facile de faire croire au gogo qu'un grigri, deux ou trois explications magiques sont plus simple à comprendre que d'envisager la description d'une réalité plus complexe mais moins infantilisante.
On peut aussi donner de l'homéopathie sans explication magique il me semble. Est-il indispensable de prononcer le terme "placebo" ?
Si on explique que la prise de granules va activer le système opioïde endogène (dans le cas de l'effet analgésique), ce n'est pas une explication magique. C'est la stricte vérité. Est-il nécessaire de préciser que ce n'est pas une molécule dans la granule qui va activer cet effet mais le simple fait de prendre la granule ?