Jean-Francois a écrit : 28 févr. 2018, 22:40
Ajout: j'ai trouvé
ça. Un rapide survol me fait penser que c'est pas le summum de l'étude scientifique d'avant-garde. Mais je comprends que ça puisse générer un petit buzz médiatique.
Jean-François
En parcourant l'article et les références en biblio, je suis à nouveau tombé sur des études qui montrent l'intérêt des croyances sur l'équilibre mental de
certains.
Je rajoute une couche mais comme vous ne sembliez pas convaincu de l'intérêt des croyances dans certains cas... je ne peux m'empêcher d'argumenter. Car si les pratiques (comprendre état de transe de la simple prière à la communication médiumnique) ne sont pas incluses dans une représentation (croyances formant un tout cohérent), elle ne peuvent se tenir car chaque acte a son pendant au niveau d'un sens psychologique.
Cardena et al. 2011 a écrit :Au cours des dernières décennies, des données empiriques ont montré que la participation religieuse et les expériences spirituelles sont généralement liées à des résultats positifs pour la santé.55,56 Comme l'ont déclaré les partisans des problèmes spirituels ou religieux du DSM-IV, «la réponse du clinicien peut déterminer si l'expérience est intégrée et utilisée comme un stimulant pour la croissance personnelle, ou si elle est réprimée comme un événement bizarre qui peut être un signe d'instabilité mentale »(p.679) .9 Dans l'ensemble, les études interculturelles montrent que les personnes éprouvent des possessions spirituelles, glossolalie, et les pratiques similaires dans un contexte rituel n'ont pas de taux de pathologie plus élevés que les groupes de comparaison et, dans certains cas, ils semblent avoir de meilleurs résultats malgré des traumatismes ou une détresse majeure occasionnels, suggérant que ces pratiques peuvent servir à guérir26.
Source
Cela signifie également que pour Mr Fraisse et les expérienceurs, votre suggestion de leur dire que leur vécu est une simple hallucination complexe (qui m'a d'abord dérangé puis j'ai fini par me demander si c'était pas une bonne idée et à nouveau je ne dis que c'est pas une bonne idée) n'aurait pas un effet favorable sur ces personnes. Je n'arrivais pas à exprimer avec des arguments clairs pourquoi cela me dérangeait car il s'agissait surtout de théorie psychanalytique. Mais ces recherches sont beaucoup plus rattachées à la neuropsychologie donc je peux davantage m'en servir pour construire mon propos.
Cardena et al. 2011 a écrit :Les expériences (dont les résultats montrent qu'elles sont en réalité des expériences non pathologiques) peuvent émerger dans des environnements culturels qui ne les acceptent pas, provoquant une grande détresse chez les personnes impliquées.36 Lorsque l'on traite avec des personnes d'origines culturelles différentes, les cliniciens et chercheurs Apprendre quel est le sens «émique» (c.-à-d. culturellement intrinsèque) et la signification de toute expérience donnée, et ne pas être guidé uniquement par une perspective «universaliste» (c.-à-d. «éthique»).
Voilà pourquoi votre suggestion de ramener les expériences heure sur des croyances plus rationnelles serait une pensée universaliste... c'est-à-dire que nous devrions avoir en tête uniquement des croyances ou des pensées rationnelles et ancrées absolument dans la réalité scientifique. Je suis vraiment ouvert à cette idée, sinon je ne serais pas là, mais sur le plan plus psychologique elle ne semble pas permettre un équilibre mental pour chacun. Quand les auteurs parlent de sens émique, cela signifie qu'il faut s'attacher à la culture n'ont pas forcément d'une civilisation mais à la culture personnelle en quelque sorte, c'est-à-dire les croyances de base dans laquelle évolue psychologiquement la personne.
Pour cela, Dash a parlé de
Dash a écrit :« weltanschauung », une espèce de « paradigme perso » ...»
ce qu'on pourrait rapprocher ici par la culture de la personne. Cela fait également parti des raisons pour lesquelles les psychanalystes tapent sur les doigts des thérapeutes trop scientifiques à leur goût car selon eux nous oublions l'aspect individuel de chaque personne...
Cardena et al. 2011 a écrit :le risque de pathologiser les comportements sains
... si l'on suit ce raisonnement, le vécu de Monsieur FraIsse, Patricia
TDarré... sont sains. Cela est donc valable aussi pour Mr charbonier.
La question ici du normal et du pathologique me laisse penser que ce normal-là (ces expériences dites mystiques chez des personnes qui ne sont ni malades ni souffrantes) a peut-être une raison d'exister au sein de l'espèce humaine.
De la même façon que Monsieur
Jacques_Balthazart paraît-il est en train d'étudier le sens et l'utilité de l'homosexualité pour l'espèce humaine...
j'ai imaginé qu'il en était de même pour les personnes qui ont ces capacités psychologiques peu communes. Et si la nature avait doté ces personnes de fonction psychologique particulière afin de maintenir des croyances sur l'au-delà venant rassurer les autres par rapport à l'angoisse de la mort...
On est bien d'accord que ce soit l'article en question ou bien la petite théorie que j'ai bricolée juste au-dessus... sont toujours valables en tenant compte le fait qu'il n'y a rien de réel à l'extérieur des personnes. Il ne s'agit que de croyances mais des croyances qui ont un rôle pour l'équilibre psychique.