Emanuelle a écrit : 1/
BlackSun a écrit :
Si par exemple on tente d'expliquer l'OBE par l'âme (ou assimilé), et qu'on pense ou prétend cette explication scientifique, je demande quelle est la définition scientifique de l'âme.
Personnellement, je n'utilise pas le mot âme, premièrement parce que je n'en connais pas la définition et deuxièmement parce que ce mot a, qu'on le veuille ou non, une connotation religieuse.
....
2/
Or, les EMI, les expériences de mort imminente, sont comme leur nom l'indique des expériences, non des croyances, des évènements vécus (avec des sensations, des émotions, des pensées), non des idées mentales implantées dans la tête par la lecture d'un livre ou par l'éducation etc.
3/
Si un scientifique utilise le mot âme, il ne sort pas forcément de la science
à partir du moment où il donne une définition du concept, mais il prend le risque (stupide à mon avis) que ses pairs selon leur culture crient "au loup!" (ce qui est en soi risible, s'il a bien pris la peine de définir le concept).
Je peux utiliser le terme "hfnsthed" pour dire "boson de Higgs", qu'est-ce que cela changera ? Puisque comme vous le dites bien, un concept se définit par ses propriétés.
Il y a les mots et ce qu'il y a derrière les mots.
4/
Je reviens sur le passage cité plus haut. Les personnes ayant vécu une EMI rapportent des perceptions vérifiables et dans nombre de cas vérifiées par les personnes elles-mêmes, alors qu'elles étaient la plupart du temps apparemment inconscientes pour leur entourage.
Comment nommer cela ? Pour une étude scientifique, il faut bien nommer les choses puisque la science est par définition une somme de connaissances partageables et vérifiables. Donc la science passe forcément par le langage.
Mieux vaut parler en terme de conscience et définir a minima ce que l'on entend par là. La conscience fait aujourd'hui l'objet de nombre de recherches scientifiques.
Pour les EMI, l'on peut parler d'un état de conscience très particulier dont les propriétés sont à explorer. C'est ce que fait la recherche scientifique sur les EMI.
5/
Qu'est-ce qui perçoit lors d'une EMI ? Et bien le terme est à inventer. Et même est-ce quelque chose ? Lorsque je dis "je", qu'est-ce que "je" ?
Certains parlent plus précisément de "perception globale d'informations" pour commencer de nommer ce qui se passe lors de l'EMI.
Désolée, propos légèrement décousus et n'allant pas au fond des choses pour le moment. Peut-être les remarques éventuelles me permettront d'aller plus loin.
Jai numéroté les passages de la citation auxquels je vais tenter d'apporter une réponse
1/ J'ai utilisé les termes "âme (ou assimilé)" pour rendre compte d'un certain point de vue. J'utilise ensuite le terme "âme" directement par commodité (sans répéter à chaque fois "ou assimilé"). J'en reparlerai je pense plus bas, mais ce point de vue consiste à séparer la conscience de la matière. C'est un point de vue philosophique, religieux, etc, mais pas scientifique.
2/ Je ne conteste pas la sincérité des témoignages. Je fais cependant attention à différencier la réalité d'un ressenti, et la réalité de son objet.
J'ai déjà cité ailleurs l'exemple du mirage dans le désert : on peut voir une ville dans le désert (réalité du ressenti), et la ville peut, soit exister (réalité de l'objet), soit ne pas exister (non réalité de l'objet, ou plus exactement non concordance entre l'objet perçu et l'objet déclencheur de cette perception - d'ailleurs, en réalité, le cerveau interprète toujours les informations qu'il reçoit, il n'est pas "transparent")
3/ La science peut être définie notamment comme un ensemble de théories, concepts, etc.
Contrairement à une religion, qui postule son existence en dehors de l'esprit humain, la science est une construction humaine, et revendiquée comme telle par, entre autres, les scientifiques.
Elle n'existe pas en dehors de l'esprit humain.
Si je fais une étude dans mon coin, en utilisant des méthodes scientifiques rigoureuses, et que je découvre un concept nouveau que je garde pour moi, ce concept, peu importe sa validité, ne peut pas être déclaré comme faisant partie du corpus scientifique.
La communauté scientifique peut se tromper, refuser de considérer une théorie, etc, peu importe.
C'est le consensus au sein de cette communauté qui va déterminer la reconnaissance scientifique d'une théorie, d'un concept.
Auparavant, il s'agit juste de candidats à la reconnaissance scientifique, mais cela ne peut être déclaré comme reconnu par la science a priori.
Par ailleurs, et pour mémoire, ce n'est pas, par exemple, parce que j'utilise les mathématiques dans un développement, que cela donne un caractère scientifique ni même valide à ce développement et à son résultat. Si je pars d'un postulat erroné, et que j'ai un raisonnement rigoureux, cohérent, j'arriverais à un résultat erroné.
La science ne prétend pas dire le vrai, et ce qui est supposé vrai n'est pas automatiquement qualifiable de scientifique. La science n'est pas une religion, et n'existe pas en dehors de sa reconnaissance par les hommes, par ceux qui la définissent. Il n'existe pas d'entité science autonome, qui se suffirait à elle-même pour déterminer ce qui est science ou pas. Il y a par contre des académies des sciences, des outils de publication, etc.
4/ et 5/ Si on parle de conscience, alors on suppose qu'il n'y a pas de différence de nature entre la conscience dans les EMI et la conscience en état normal. Je suis a priori, et en l'absence de toute démonstration du contraire, en accord avec cela.
Lorsque l'on parle de conscience, Il faut faire attention de bien rester dans le domaine dans lequel on souhaite être.
Si on veut parler de conscience au niveau philosophique ou assimilé, on risque fort de sortir du domaine scientifique notamment.
La science a une approche matérialiste. Elle lie la matière à la conscience. Pour l'instant, et dans d'autres domaines, l'approche matérialiste fait la preuve de son efficacité.
Si on commence à avancer l'idée d'une conscience qui existerait en dehors de tout support matériel, on sort de la science.
Et on ne peut plus qualifier de telles démarches de scientifiques, et encore moins de science.
(Et on ne peut pas reprocher aux scientifiques de refuser de se pencher sur une proposition qui sort de leur domaine).
Il faut bien distinguer un fait de son interprétation, au sens courant du terme, la rigueur scientifique d'une observation et la rigueur scientifique des déductions ou hypothèses proposées ensuite pour expliquer l'observation. Cf aussi le point 2/.
(Note : dans les EMI, il y a un autre problème qui surgit : la définition de la mort).