richard a écrit : 01 avr. 2022, 12:34
Lacan a écrit :La psychanalyse […] n’est pas une science. Elle n’a pas son statut de science et elle ne peut que l’attendre, l’espérer. Mais c’est un délire dont on attend qu’il porte science. C’est un délire dont on attend qu’il devienne scientifique. […] On peut attendre longtemps […] simplement parce qu’il n’y a pas de progrès et ce qu’on attend n’est pas forcément ce que l’on recueille.
Ce grand délirant ne pouvait pas produire autre chose...
Par comparaison, Philip K.Dick, autre grand truqueur de réalité, est devenu une référence.
Plus Lacan, qui a perdu son aura, depuis.
Le premier proposait des récits d'anticipation, de speculative fiction, dans ses œuvres littéraires.
Le deuxième a fini par produire de l'illisible et de l'incompréhensible. Il avait soif de prestige et de reconnaissance, et il a un peu trop tiré sur la corde.
K.Dick n'était pas très clair non plus, mais quel écrivain !
https://www.dortier.fr/jacques-lacan-sans-peine/
Lacan était un personnage baroque et flamboyant. Mondain, joueur, séducteur, avide de gloire et d’argent, il s’est imposé comme un maître à penser, qui a subjugué tout un aréopage d’intellectuels et une véritable cour d’adeptes. Le lacanisme a pu ressembler à une secte rassemblée autour d’un gourou. Lacan, sur la fin de sa vie, pratiquait auprès de certains patients des séances courtes (parfois trois minutes à peine).
À partir des années 1980, le lacanisme va se séparer en une multitude de chapelles et sous-groupes qui vont se disputer sur l’interprétation de la pensée du maître.
Ite missa est...
https://blogs.mediapart.fr/jacques-van- ... niversaire
Le premier de la liste est Lacan, un psychanalyste qui a développé, dans la seconde moitié du XXe siècle, une langue obscure — le lacanien — permettant de paraître « profond » en énonçant des banalités ou des absurdités [3]. Le célèbre linguiste Noam Chomsky disait de ce personnage qu’il était « un charlatan conscient de l’être, qui jouait avec le milieu intellectuel parisien pour voir jusqu'où il pouvait aller dans l’absurdité, tout en continuant d’être pris au sérieux » [4]. Lacan a vainement tenté de rendre la psychanalyse scientifique en se référant aux nombres imaginaires, à la théorie des nœuds, à la topologie, etc. Dans partie « mathématique » de son œuvre, mais aussi dans d’autres parties, on peut avoir l’impression de comprendre, « en passant d'un nom ou d’un mot familier à un autre, comme une grenouille qui traverse un étang boueux en sautant sur les nénuphars ». Philippe Sollers, ami et grand admirateur de Lacan, confirme d’une certaine façon la pertinence de la métaphore de l’étang boueux : « Là où Lacan a laissé tomber ne fût-ce que deux ou trois phrases subsiste un halo d'eau-forte » [5].
Un des obstacles à la compréhension de tout ce que Lacan dit ou écrit est qu’il utilise des mots en lacanien sans s’être donné la peine de fournir une définition précise de leur sens particulier dans cette langue. Je laisse Sokal et Bricmont résumer ce qu’il en est de ses mathématiques :
« Lacan possède une vague idée des mathématiques dont il parle (mais pas beaucoup plus). Ce n'est pas chez lui qu'un étudiant va apprendre ce qu'est un nombre naturel ou un ensemble compact, mais ses affirmations, quand elles sont compréhensibles, ne sont pas toujours fausses. Néanmoins, il se rattrape, si l'on peut dire, surtout sur le deuxième type d'abus mentionné dans notre introduction : ses analogies entre psychanalyse et mathématiques sont les plus arbitraires qu'on puisse imaginer, et il n'en donne (ni ici, ni ailleurs dans son œuvre) absolument aucune justification empirique ou conceptuelle. Finalement, pour ce qui est de faire étalage d'une érudition superficielle et de manipuler des phrases dénuées de sens, nous pensons que les textes ci-dessus sont suffisamment éloquents » (p.73).
« L'aspect le plus frappant de Lacan et de ses disciples est sans doute leur attitude envers la science, privilégiant, à un point difficile à imaginer, la “théorie” (c'est-à-dire en fait le formalisme et les jeux de langage) au détriment de l'observation et de l'expérience. Après tout, la psychanalyse, en supposant qu'elle ait une base scientifique, est une science relativement jeune. Avant de se lancer dans de grandes généralisations théoriques, il serait peut-être prudent de vérifier l'adéquation empirique d'au moins certaines de ses propositions. Or, dans les écrits de Lacan, on trouve principalement des citations et des analyses de textes et de concepts.
Face à ces critiques, les défenseurs de Lacan ont tendance à se replier sur une stratégie que nous qualifierons de ni/ni : ces écrits ne doivent être évalués ni comme discours scientifique, ni comme raisonnement philosophique, ni comme œuvre poétique, ni... On se trouve alors en face de ce qu'on pourrait appeler un « mysticisme laïc ». […] Par ailleurs, les écrits de Lacan deviennent, avec le temps, de plus en plus cryptiques — caractéristique commune à beaucoup de textes sacrés — en combinant les jeux de mots et la syntaxe fracturée ; et ils servent de base à l'exégèse révérencieuse de ses disciples. On peut alors légitimement se demander si l'on n'a pas quand même affaire à une nouvelle religion » (p.74).
Il est amusant de constater « l’effet habits de l’empereur » [6] chez des « élites » germanopratines. Par exemple Louis Althusser écrivait, sans rire : « Il suffit de reconnaître que Lacan confère enfin à la pensée de Freud, les concepts scientifiques qu’elle exige » [7]. Rappelons que ce philosophe, après 30 ans de psychanalyse lacanienne (menée par René Diatkine), a tué sa femme. La pratique lacanienne ne promeut guère la gestion de soi.
https://www.youtube.com/watch?v=9EU1WVxG77s
Ca me rappelle les riches heures vécues avec le Psychosophe.