La bête du Gévaudan

Revenez ici sur les vieux sujets de phénomènes étranges déjà expliqués.
Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#326

Message par Dominique18 » 28 nov. 2020, 14:02

Je me suis ré-intéressé au mystère de la bête du Gévaudan, au cours d'un séjour estival en Lozère.
J'y suis retourné plusieurs années consécutives et ai pu rencontrer une bonne partie des intervenants, dans le cadre d'animations, Les journées de la bête.
J'ai passé quelques longues heures de lecture, d'écoute, de visionnage, d'écriture (courriers postaux, mails...).
L'abbé Pourcher, le rapport Marin et bien d'autres ne sont pas des inconnus.
C'était une belle aventure et une belle histoire.
Je me suis arrêté à Pierre-Yves Guittaut, le débat est en cours. Comme il le reconnaît lui-même, il n'est pas spécialiste scientifique. Il propose et soumet au jugement de personnes plus qualifiées. Je l'ai rencontré également.
J'ai publié un post au sujet de son travail, documation à l'appui, et de l'environnement dans lequel il évoluait. Il est fort possible que cela lui nuise et qu'il ne doit pas vraiment accepté par le noyau de base lozèrien.
L'un des plus beaux ouvrages de ma collection est le livre publié par Eric Mazel, dédicacé!
Un aficionado doté d'une solide culture "bestiale".
A suivre.

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#327

Message par Dominique18 » 24 août 2021, 14:08

L'ouvrage de Jean-Marc Morceau, réactualisé par son auteur :

https://www.midilibre.fr/2021/08/19/loz ... 739083.php

https://livre.fnac.com/a15742256/Jean-M ... earchpos=2

La mouture précédente, déjà copieuse, datait de 2008.
Un "must" pour les passionnés. Une somme de travail incontournable, avec toute la rigueur et la précision scientifique attendues.

Cursus de Jean-Marc Morceau:

https://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/pagePerso/28673

Avatar de l’utilisateur
PhD Smith
Messages : 5022
Inscription : 04 août 2011, 23:23

Re: La bête du Gévaudan

#328

Message par PhD Smith » 24 août 2021, 16:43

Dommage j'aimais bien Jean-Claude Bourret :a3:
Imagepraedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregiusImage

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#329

Message par Dominique18 » 24 août 2021, 18:21

Jean-Marc Moriceau, c'est mieux avec un i.
Jean-Claude Bourret...un phénomène...
La bête du Gévaudan est un cas d'école pour les sceptiques : tout est documenté, les rapports historiques, les légendes, les croyances, les "je ne suis pas expert, mais...", les radicalisés, les avancées scientifiques...

Avatar de l’utilisateur
Le Lycaon
Messages : 634
Inscription : 03 mars 2010, 14:08

Re: La bête du Gévaudan

#330

Message par Le Lycaon » 12 févr. 2022, 23:25

http://betedugevaudantruehistory.over-b ... audan.html

Rien de vraiment nouveau sous le soleil, mais les correspondances et les événements qui s'acharnent sur la famille
Morangiès pourraient laisser entrevoir un mobile autour de cette affaire. :D

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#331

Message par Dominique18 » 13 févr. 2022, 06:55

Le propre d'un historien, c'est aussi de savoir se remettre en question.
Jean-Marc Morceau:

https://www.midilibre.fr/2021/08/19/loz ... 739083.php

Sa spécialité n'est pas là bête du Gévaudan mais l'histoire rurale, et il a commis plusieurs études passionnantes, ardues, en ce sens.
C'est parce qu'il s'est spécialisé dans ce domaine qu'il a pu décrypter cette histoire de bête.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Moriceau

Pour la bête du Gévaudan, son apport, sa recontextualisation de la problématique sont essentiels, désormais incontournables.
Avant de pouvoir débattre de quoi que ce soit, il faut commencer par lire ce qu'il a produit, ce qui est une somme rigoureuse.
Il a eu droit à des polémiques, et pas des moindres. Il manquait à ses contradicteurs les plus véhéments, les plus obstinés, la rigueur et la méthode.
Moriceau est resté, les autres ont disparu.
Il n'y en a pas beaucoup des contributeurs sérieux qui ont écrit et publié sur la bête du Gévaudan. Le propre de démarches historiques, c'est de se débarrasser du folklore, ce qui n'est py une mince affaire.

Quant à la famille Morangiès, c'est un autre volet.

Il apparaît presque certain que Moriceau a contribué à mettre fin à nombre de divagations au sujet de la bête. Il a tué le mythe.
Il existe deux axes : la réalité telle qu'on voudrait qu'elle soit, qui correspond à ses desiderata, et celle qui se passe des égarements du jugement humain.

Avatar de l’utilisateur
Le Lycaon
Messages : 634
Inscription : 03 mars 2010, 14:08

Re: La bête du Gévaudan

#332

Message par Le Lycaon » 18 févr. 2022, 00:08

https://www.magcentre.fr/134585-la-bete ... -gevaudan/

Je cite l'un des passages :
Je me suis trouvé en face de deux camps. Certains, militants animaliers, se basant sur leur connaissance de l’animal, défendaient l’innocence du loup. Les historiens, en s’appuyant sur le fonds d’archives, évoquaient des canidés sauvages. Il y avait de l’expertises dans les deux camps qui s’affrontaient depuis 30 ans mais pas de solutions satisfaisantes. Chasseur, je posais sur cette affaire un troisième regard d’autant plus que je fais beaucoup de tirs à poudre noire avec des armes anciennes.

Pour moi, la théorie d’un animal dressé à tuer, portant une cuirasse en peau de sanglier, ne tient pas la route. Je connais très bien les performances des armes anciennes et je me suis livré à des reconstitutions du tir de l’époque. Je me suis livré à une enquête de police judiciaire avec les données, les témoignages, les informations à recouper, des reconstitutions. Sans à priori, je n’avais aucune idée de ce qu’était un loup-cervier.
+1 pour les armes. Je ne pense pas qu'il y ait de technologie pare balle efficace à l'époque.
Les cuirasses peuvent stopper une balle d'un mousquet seulement au delà d'une centaine de mètres.

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#333

Message par Dominique18 » 18 févr. 2022, 08:23

J'ai rencontré Pierrick Guittaut lors de l'une de ses conférences.
Il a contribué à faire avancer le dossier.
Son livre est très instructif.
Il ne reconnaît lui-même, il n'est pas scientifique et ne dispose pas d'un certain nombre de connaissances spécifiques, techniques, malgré la somme de ses recherches.
De mémoire, il me semble qu'il avait cherché à contacter des paléontologues et autres spécialistes, je n'en sais pas plus.

J'ignore si Jean-Marc Morceau en parle dans son dernier opus.

Guittaut aborde aussi l'affaire de la bête des Vosges qui est venue sévir et qui a disparu mystérieusement (1977-1978).
L'identité de la bête reste à ce jour inconnue.
Replacée dans le contexte de l'époque, cet épisode a laissé place à des suppositions plus farfelues les unes que les autres, que de réelles investigations scientifiques entreprises sur le terrain qui auraient permis de se faire une idée plus exacte de la nature possible de l'animal en éliminant les dérives appartenant à un folklore suranné.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/B%C3%AAte_des_Vosges

Le mérite de Guittaut est de proposer des pistes de recherches éventuelles, originales, reposant sur du concret qui demandent à être explorées.
Il faut l'avis de spécialistes (généticiens, paléontologues...) pour trancher.

Avatar de l’utilisateur
MaisBienSur
Messages : 6117
Inscription : 13 sept. 2012, 16:43

Re: La bête du Gévaudan

#334

Message par MaisBienSur » 18 févr. 2022, 08:40

Dominique18 a écrit : 18 févr. 2022, 08:23 Guittaut aborde aussi l'affaire de la bête des Vosges qui est venue sévir et qui a disparu mystérieusement (1977-1978).
L'identité de la bête reste à ce jour inconnue.
Une grosse bête noire avec une petite queue ? ça ne peut-être que le curé ! (Claude Vanony, humoriste Vosgien que j'ai croisé...)
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#335

Message par Dominique18 » 18 févr. 2022, 08:54

Hello MBS

Mais oui, ça m'était sorti de la tête que tu sévissais dans les Vosges.
La "Bête" s'est donc modernisée depuis. Elle circule en monoroue motorisée. Ça lui évite de se fatiguer inutilement et de s'esquinter les papattes. :lol:
Tremblez bonnes gens!

Avatar de l’utilisateur
MaisBienSur
Messages : 6117
Inscription : 13 sept. 2012, 16:43

Re: La bête du Gévaudan

#336

Message par MaisBienSur » 18 févr. 2022, 09:06

Dominique18 a écrit : 18 févr. 2022, 08:54 Hello MBS

Mais oui, ça m'était sorti de la tête que tu sévissais dans les Vosges.
La "Bête" s'est modernisée depuis. Elle circule en monoroue motorisée. Ça lui évite de se fatiguer inutilement et de s'esquinter les papattes. :lol:
:a2:

Les Vosges sont derrières moi aujourd'hui :a4:


Image
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#337

Message par Dominique18 » 18 févr. 2022, 09:19

Image

3 km de plat.
Tentant, non?
Monsieur et Madame se promènent ?

Avatar de l’utilisateur
Lambert85
Messages : 8200
Inscription : 23 nov. 2007, 07:48

Re: La bête du Gévaudan

#338

Message par Lambert85 » 18 févr. 2022, 10:06

Si tu veux faire du plat, va aux Pays-Bas ! :mrgreen:
Leurs pistes cyclables sont les meilleures...
Русский военный корабль, иди нахуй ! 🇺🇦 :sniper:

Avatar de l’utilisateur
MaisBienSur
Messages : 6117
Inscription : 13 sept. 2012, 16:43

Re: La bête du Gévaudan

#339

Message par MaisBienSur » 18 févr. 2022, 11:38

Lambert85 a écrit : 18 févr. 2022, 10:06 Si tu veux faire du plat, va aux Pays-Bas ! :mrgreen:
Leurs pistes cyclables sont les meilleures...
Quand c'est plat, c'est long, et quand c'est long, c'est... long. :a2:

Je préfère quand c'est vallonné, avec des chemins forestiers, de l'urbain, et par ici, nous avons la chance d'avoir d'avoir plus de km de piste que mes batteries peuvent supporter (environ 80km hors période de froid) Et pratiquement toutes les villes ou villages sont équipées de pistes cyclables, ma seule contrainte est la frontière Suisse à proximité et son interdiction aux gyroroues :(
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

Avatar de l’utilisateur
richard
Messages : 10951
Inscription : 30 juil. 2008, 14:20

Re: La bête du Gévaudan

#340

Message par richard » 18 févr. 2022, 12:11

Dominique18 a écrit : 18 févr. 2022, 08:23 Le mérite de Guittaut est de proposer des pistes de recherches éventuelles, originales, reposant sur du concret qui demandent à être explorées.
Est-ce qu’il a-t-il exploré la piste des extra-terrestres car iils en ont mutilées dans certains coins?
:hello: A+

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#341

Message par Dominique18 » 18 févr. 2022, 12:50

richard a écrit : 18 févr. 2022, 12:11
Dominique18 a écrit : 18 févr. 2022, 08:23 Le mérite de Guittaut est de proposer des pistes de recherches éventuelles, originales, reposant sur du concret qui demandent à être explorées.
Est-ce qu’il a-t-il exploré la piste des extra-terrestres car iils en ont mutilées dans certains coins?
Pour info, j'ai redécouvert la bête du Gévaudan au cours d'un séjour au Malzieu, qui fut suivi de plusieurs autres parce que j'avais rencontré des personnes passionnantes comme Bernard Soulier, Phil Barnson, Jean-Marc Moriceau...
Ce qui, concrètement, m'a conduit à assister à des conférences, à lire une somme de livres et de documents, à pouvoir échanger avec différents acteurs...
Les personnes rencontrées sont toutes rationnelles avec les pieds bien ancrés au sol.
Les couillonnades, ils les laissent à d'autres.

Avatar de l’utilisateur
richard
Messages : 10951
Inscription : 30 juil. 2008, 14:20

Re: La bête du Gévaudan

#342

Message par richard » 18 févr. 2022, 15:21

C’était juste pour rigoler. Détends-toi !
:hello: A+

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#343

Message par Dominique18 » 18 févr. 2022, 15:41

richard a écrit : 18 févr. 2022, 15:21 C’était juste pour rigoler. Détends-toi !
C'est bien comme ça que je l'ai pris.
Peut-être qu'un jour, la lumière se fera.
Quoique...
Je viens d'apprendre que sapiens, contrairement à ce que les spécialistes pensaient, aurait bien débarqué en Europe plus tôt que prévu, soit autour de - 54000 ans au lieu de - 45000, suite à la découverte d'une... dent de lait dans un lei de fouilles.
Se pose également un problème de pointes de flèches d'une manufacture très particulière.
Ce qui ouvre la porte à des interrogations, notamment la rencontre? cohabitation? coopération? entre sapiens et néandertal.

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo- ... ens_161300
Ludovic Slimak est sûr de lui : les chances qu'une dent de lait ait atterri par hasard - ou plutôt par erreur - dans cette couche stratigraphique sont à son sens nulles. "Cette découverte constitue un tournant majeur, sans doute aussi bouleversante que la découverte de la grotte Chauvet en 1994 (la plus ancienne grotte peinte du monde, qui s'est avérée deux fois plus ancienne que l'art rupestre jusqu'alors considéré le plus ancien, NDLR). Le fait est qu'aujourd'hui, nous ne pouvons ni pour Chauvet ni pour Mandrin faire une proposition alternative qui tient la route. Nous avons été évidemment les premiers à remettre en question nos propres conclusions, mais nous n'avons pas trouvé d'explication plausible autre que celle formulée dans notre article." Ludovik Slimak rappelle enfin qu'il ne brandit pas qu'une dent, mais bien "tout un ensemble de données archéologiques solidement datées grâce aux technologies de pointe et à des experts du monde entier."

La grotte Chauvet se trouve justement à 25 kilomètres seulement de Mandrin. Un hasard ? Peut-être pas. "Le Rhône est l'un des fleuves les plus importants d'Europe et constitue la seule voie naturelle depuis la côte méditerranéenne vers l'Europe continentale. Nous tenons là le témoignage solide d'un processus historique majeur qui s'est produit dans l'une des zones géographiques les plus importantes d'Europe en termes de migrations naturelles." Aujourd'hui encore, au-dessus de la grotte Mandrin, plus de 100.000 véhicules empruntent chaque jour l'autoroute A7, faisant d'elle l'une des voies les plus fréquentées d'Europe.
Image

Pour la bête du Gévaudan, et peut-être celle des Vosges, rien ne semble impossible.
Ce n'est plus avec des mots qu'on peut espérer progresser.

Avatar de l’utilisateur
PhD Smith
Messages : 5022
Inscription : 04 août 2011, 23:23

Re: La bête du Gévaudan

#344

Message par PhD Smith » 19 févr. 2022, 16:19

Pour moi, JC Bourret reste le meilleur sur le cas :mrgreen:
Imagepraedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregiusImage

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#345

Message par Dominique18 » 19 févr. 2022, 19:26

PhD Smith a écrit : 19 févr. 2022, 16:19 Pour moi, JC Bourret reste le meilleur sur le cas :mrgreen:
Je l'ai croisé aussi, au Malzieu. Pas déplaisant, bon vivant. Pas eu le temps d'échanger avec lui, il était occupé. Il venait faire la promo de sa bd et était en pleine dédicace.

Avatar de l’utilisateur
PhD Smith
Messages : 5022
Inscription : 04 août 2011, 23:23

Re: La bête du Gévaudan

#346

Message par PhD Smith » 04 mai 2022, 17:30

Christian Page fait la bête du Gévaudan, j'espère que JC y est bien traité :mrgreen:
https://baladoquebec.ca/l-univers-paran ... u-gevaudan
En 1764, un animal mystérieux apparaît dans la province du Gévaudan (l’actuelle Lozère), en France. Les paysans parlent d’une bête semblable à un loup, « mais ce n’en est pas un », insistent-ils. Pendant trois ans, la bête va faire plus d’une centaine de victimes, principalement des femmes et des enfants. Parfois les victimes sont dévorées, parfois simplement décapitées. Ses actions sont si déconcertantes que les habitants du Gévaudan en viennent à croire que la bête jouit d’habiletés surnaturelles. Plusieurs suspectent même que la bête soit « le bras armé » d’un maître humain ; un animal dressé pour tuer. Plus de 250 ans après ces crimes qui ont secoué le Gévaudan, l’identité zoologique de la bête demeure toujours une énigme.
Imagepraedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregiusImage

Avatar de l’utilisateur
PhD Smith
Messages : 5022
Inscription : 04 août 2011, 23:23

Re: La bête du Gévaudan

#347

Message par PhD Smith » 18 déc. 2023, 17:46

Je remonte le fil. Julien Benoit a publié dans la revue du "Comité Para" un article sur la bête du Gévaudan:
https://revue.comitepara.be/2023/11/26/ ... des-loups/
La bête du Gévaudan est le plus célèbre cryptide de France. Son identification alimente beaucoup de débats : loup, chien, hyène, animal préhistorique ou même animal dressé par un assassin… Nombreuses sont les théories à son sujet. Mais entre témoignages contradictoires et absence de preuves matérielles, une approche sceptique de la cryptozoologie impose de commencer par poser la question la plus essentielle : Y-a-t’il eu « Une Bête » du Gévaudan ? En se basant sur les données chiffrées publiées par l’historien Jean-Marc Moriceau, cet article rappel de relativiser le caractère unique des évènements du Gévaudan. La bête semble n’avoir été qu’un évènement d’attaques de loups (et/ou autres canidés sauvages) parmi beaucoup d’autres, certains ayant même fait largement plus de victimes. Or, si la bête n’est pas un animal anormal, il n’y a aucune raison aujourd’hui d’invoquer un canidé extraordinaire, voire un bestiaire fantastique, pour expliquer les évènements dramatiques du Gévaudan. De simples loups gris classiques suffisent.
Imagepraedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregiusImage

Avatar de l’utilisateur
Dominique18
Messages : 10152
Inscription : 06 oct. 2020, 12:27

Re: La bête du Gévaudan

#348

Message par Dominique18 » 19 déc. 2023, 09:46

PhD Smith a écrit : 18 déc. 2023, 17:46 Je remonte le fil. Julien Benoit a publié dans la revue du "Comité Para" un article sur la bête du Gévaudan:
https://revue.comitepara.be/2023/11/26/ ... des-loups/
La bête du Gévaudan est le plus célèbre cryptide de France. ... En se basant sur les données chiffrées publiées par l’historien Jean-Marc Moriceau, cet article rappel de relativiser le caractère unique des évènements du Gévaudan...
La somme de recherches, actualisée, produite par Jean-Marc Moriceau:

Image

Une critique de ce livre qui constitue une bonne synthèse de son contenu:
Un livre complet, limpide et éclairant sur la « Bête qui mangeait le monde ». Un livre passionnant écrit par un historien spécialiste du monde paysan, et des rapports de l’homme et du loup sous l’ancien Régime. Amateurs de mystères et de théories du complot, passez votre chemin. Cet ouvrage révèle clairement toute l’histoire et contextualise cette affaire, somme toute pas extraordinaire à l’époque ,pas si lointaine et pourtant si mal connue et mal comprise aujourd’hui. La bête était plusieurs grands loups anthropophages ( 3?) et leurs louves . La bête du Gévaudan ( ou plutôt les bêtes !) n’est pas celle qui a fait le plus de victimes mais celle qui a fait couler le plus d’encre… Et le mystère dont certains écrivains l’ont paré en ont fait la plus célèbre. Évidemment, aujourd’hui, avec la dictature de la pensée que font régner les écolos-bobos, dénoncer le loup comme un prédateur anthropophage ( 3200 victimes répertoriées entre 1670 et 1900) n’est certainement pas au goût du jour. Encore bravo pour ce travail exceptionnel et pour avoir eu le courage d’écrire ce livre. Indispensable pour toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire de la bête du Gévaudan. Inutile pour ceux qui croient aux fables et au croquemitaine !
Sur la même page (Amazon), un écrit d'une somptueuse bêtise:
On m'a offert ce livre et il a bien fallu que je lise .... Une meute de loup ? Et pourquoi les gens qui ont survécu aux attaques n'ont ils vu chaque fois qu'un seul animal ? Les autres devaient sûrement se cacher en attendant d'être de permanence ? Mr Moriceau qui est historien du mode rural mais absolument pas un spécialiste du comportement animal a du trop entendre d'histoires du grand méchant loup et en est resté un peu traumatisé .... Ses autres livres sont du même acabit , des compilations de registres paroissiaux (quelle patience !) sur plusieurs siècles relatant les méfaits de loups dévoreurs de petits enfants . Lorsque que l'on sait que de nos jours , on doit faire appel à des spécialistes pour faire la différence entre une attaque de chiens errants et de loups , de quoi rire si au moins c'était drôle .
Je ne sais pas si son auteur a lu attentivement ce livre ou s'il s'est contenté de cherry picking stupide lui permettant de dresser des affirmations péremptoires d'une crétinerie époustouflante. Un troll sans importance comme il en sévit hélas partout...

Jean-Marc Moriceau est une sommité passionnante. J'ai pu assister à l'une de ses conférences sur le sujet et ai échangé quelques phrases à l'issue de celle-ci. Un puits de science, qui ne laisse rien au hasard ou à l'incertitude. On peut indiquer qu'au sujet des recherches sur la bête du Gévaudan, il y a eu un "avant Moriceau" et un après. Nul n'avait produit autant de connaissances auparavant, en élargissant le sujet.
Première édition de son livre en 2008: 284 pages.
Etude complétée en 2021: 480 pages!

Et plusieurs ouvrages ayant pour thématique les rapports entre les homme et les loups dans les campagnes:

- L'homme contre le loup : une guerre de deux mille ans, Paris, Fayard, 2011, 479 p.

- Réédition augmentée : L'homme contre le loup : une guerre de deux mille ans, Paris, Pluriel, coll. « Pluriel », 2013, 573 p.

- Sur les pas du loup. Tour de France et atlas historiques et culturels du loup, du Moyen Âge à nos jours, Paris, Montbel, 2013, 352 p.

- Le loup en questions : fantasme et réalité, Buchet Chastel, 2015, 218 p.

- Le loup en Normandie, Bayeux, OREP Editions, 2019, 200 p., (ISBN 978-2-8151-0506-4)
(Prix La Réinty 2021 de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen)

Complément pour les passionnés d'histoire: tous les numéros en format pdf de "La gazette de la Bête"...

http://www.danslombrede.info/sites/Odb/ ... es_01.html

où figurent les critiques des livres de Jean-Marc Moriceau:

Par exemple...

http://www.danslombrede.info/sites/Odb/ ... gaz_08.pdf (page2)

Avatar de l’utilisateur
PhD Smith
Messages : 5022
Inscription : 04 août 2011, 23:23

Re: La bête du Gévaudan

#349

Message par PhD Smith » 22 janv. 2024, 18:25

"Scepticisme scientifique" consacre son épisode n°555 "Gévaudan, des stats et des loups", à la bébête du Gévaudan: https://www.scepticisme-scientifique.co ... des-loups/
C'est un rappel de l'article du "Comité Para".
Imagepraedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregiusImage

Avatar de l’utilisateur
PhD Smith
Messages : 5022
Inscription : 04 août 2011, 23:23

Re: La bête du Gévaudan

#350

Message par PhD Smith » 26 févr. 2025, 17:19

La revue "Scepticisme scientifique" a publié en novembre dernier un article de F.-L Pelissier "Essai d’anatomie comparée de trois « Bêtes du Gévaudan »".
L’identité de la célèbre « bête du Gévaudan » est un sujet qui alimente depuis plusieurs années de nombreux débats. Aux côtés d’hypothèses prosaïques tel que le loup, le chien ou un croisement de ces animaux, on retrouve des hypothèses plus controversées : animal dressé et cuirassé, félin, hyène, thylacine ou encore espèce fossile. L’être humain est lui aussi envisagé comme suspect, soit en tant que dresseurs de « la bête », soit en tant qu’assassin direct. Pour éclaircir le sujet, trois animaux tués au moment de l’affaire sont étudiés via les données disponibles dans les archives. Les résultats indiquent que ces animaux étaient des canidés. L’animal tué en 1765 et présenté à la cour et celui tué en 1767 qui marque la fin des attaques étaient probablement des loups. L’animal de 1767 est celui dont l’identification en tant que loup est la plus robuste. Enfin, des hypothèses sur l’écologie historique du loup sont formulées.
L'émission qui en parle : https://www.scepticisme-scientifique.co ... -gevaudan/

Bonus : l'émission historique de France Culture diffusée en 2022 "Les mystères de l'histoire" "Loup, y es-tu ? Quels visages donner à la bête du Gévaudan ?" avec Jean-Marc Moriceau.
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... an-7932300
France Culture a écrit :Entre 1764 et 1767, une mystérieuse bête fait des ravages dans le Gévaudan. Les attaques se multiplient et font de nombreux blessés, et même des morts, sans que personne ne réussisse à mettre la main sur la créature qui en est responsable... Qui se cache vraiment derrière la bête du Gévaudan ?

Avec
Jean-Marc Moriceau Historien, spécialiste de l’histoire de la ruralité
Valérie Hannin Directrice de la rédaction du magazine L'Histoire
Dans l’ancienne région du Gévaudan, qui correspond à l’actuel département de la Lozère, une région d’élevage montagneuse et forestière, le 30 juin 1764, une bête insaisissable fait une première victime. La jeune Jeanne Boulet, quatorze ans, est tuée près de Langogne. Tout au long de l’été 1764, les attaques continuent, tandis que les paysans organisent des battues pour traquer la bête anthropophage. Certaines confrontations entre la bête et des bergers et des bergères locaux rentrent dans les annales, à la fois par la férocité dont fait preuve la bête, qui attaque parfois même à proximité des habitations, et le courage de certaines de ses victimes, qui parviennent à lui échapper et à sauver les leurs. Jacques Portefaix, Jeanne Jouve ou Marie-Jeanne Vallet, surnommée la Pucelle du Gévaudan, sont quelques-uns de ces héros. Il demeure néanmoins impossible de mettre la main sur la bête, qui semble résister aux coups et aux blessures et reparaître toujours aussi assoiffée de sang.

Une affaire médiatique et politique

L'écho de ce mystère sanglant est tel que la presse nationale et même internationale s’en emparent. Le Courrier d’Avignon ou La Gazette de France publient de nombreux articles et des gravures qui diffusent une image fantasmée de la bête. Fléau divin envoyé pour punir les pécheurs selon l’évêque de Mende, loup-garou, animal exotique, créature monstrueuse et surnaturelle… Les hypothèses, toutes plus farfelues les unes que les autres, agitent et déchirent les contemporains.

Le roi Louis XV lui-même ne tarde pas à intervenir, notamment en envoyant en Gévaudan son porte-arquebuse, François Antoine. Le 20 septembre 1765, celui-ci abat un loup de taille exceptionnelle, qui est reconnu par plusieurs victimes de la bête, dont Marie-Jeanne Vallet, comme l’animal auquel ils ont été confrontés. La dépouille est empaillée et apportée à Versailles où elle est exposée dans les jardins du roi. L'affaire semble close. La cour et la presse ne se préoccupent plus beaucoup de l’affaire.

Une bête réapparaissante...

En décembre 1765 pourtant, les attaques reprennent. La population continue à organiser des battues et des chasses, en vain. Jusqu’à ce jour de juin 1767, où Jean Chastel, un paysan du pays, tue un animal de grande taille, qui est identifié comme un loup ou comme un canidé ressemblant à un loup. Les attaques cessent alors, et la sanglante histoire de la bête du Gévaudan semble toucher à sa fin.

Ce n’est que le début du mythe de la bête du Gévaudan, qui a suscité jusqu’à aujourd'hui un engouement impressionnant, une vaste littérature scientifique et pseudo-scientifique, de multiples interprétations et fictionnalisations théâtrales, romanesques ou cinématographiques. La fiction popularise ainsi la thèse selon laquelle la bête du Gévaudan dissimulerait un sérial killer, un pervers sexuel, ou serait une bête dressée par un fou qui lui aurait appris à s’en prendre aux humains. Certains protagonistes réels de l’affaire, comme Antoine Chastel, le fils de Jean Chastel, ou le comte de Morangiès, sont accusés rétrospectivement d’avoir une responsabilité dans les crimes de la bête. Une veine romantique ou franchement fantastique se développe chez les chroniqueurs de l'affaire, ce qui contribue à la notoriété de la bête du Gévaudan. Le roman d’Abel Chevalley, La Bête du Gévaudan, paru en 1936, ou le film Le Pacte des loups de Christophe Gans, sorti en 2001, sont ainsi des interprétations fictionnelles de l’affaire qui ont durablement marqué les esprits, même si elles ne reposent sur aucune preuve historique.

Le "mystère" de la bête du Gévaudan

Les historiens savent aujourd’hui, en l’état actuel des connaissances, que la bête du Gévaudan était probablement un loup ou plusieurs loups qui seraient devenus anthropophages. Les curieux continuent néanmoins à alimenter des thèses alternatives. Le mystère, pourtant dissipé par la recherche historique, continue à passionner le public, et accède au rang de véritable mythe populaire.

L’affaire de la bête du Gévaudan dit aussi beaucoup du rapport conflictuel de l’homme et du loup à travers les siècles, du Moyen Âge au XIXe siècle. Le loup est en effet l’ennemi par excellence de l’homme, l’animal méchant et mauvais, qui constitue un danger et une menace. Dans cette perspective, il faut aussi replacer l’histoire de la bête du Gévaudan dans une histoire plus large, celle des “bêtes” dévorantes qui ont sévi ailleurs en France et en Europe, avant et après celle du Gévaudan. La "bête", terme employé par les contemporains et qui est parvenu jusqu'à nous, se définit ainsi comme un animal capable d’attaquer l’homme et de faire des dizaines de victimes, remettant ainsi en cause la suprématie humaine sur le règne animal. Jean-Marc Moriceau revient sur l'utilisation de ce terme : "Il y a des milliers d'attaques recensées depuis le début du XVe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle. On a ainsi plus de 10 000 cas d'attaques sur l'homme en France, avec de fortes variations selon les époques. La plupart des attaques de loups se concentrent sur le gibier et les animaux domestiques. On peut imaginer que dans la France du XVIIIe siècle, chaque année, de l'ordre de 8 à 10 000 chevaux, vaches, bœufs et veaux étaient prélevés, blessés ou tués par les loups. Il est vrai qu'il y avait entre 10 000 et 15 000 loups et peut-être 100 à 120 000 moutons. Occasionnellement, le loup attaquait l'homme et dans ces circonstances-là, les contemporains considéraient que ce n'était pas un comportement habituel du loup. Peut-être que c'était une très faible minorité, de l'ordre de 1% des loups qui pouvaient attaquer l'homme. On parait ces loups de caractéristiques, de qualificatifs tout à fait particuliers pour montrer qu'ils sortaient de l'ordinaire. Ce n'étaient en général pas les loups du pays, parce que les loups du pays, on les connaît, on y est habitué. Si un loup fait des attaques sur l'homme et remet en question la place de l'homme dans l'univers, c'est qu'il vient de l'extérieur, que c'est un méchant loup, un loup étranger, comme on le disait très souvent. On le parait de toute une série de qualificatifs : loup carnassier, loup redoutable. On parlait de 'bête', parce que quand le loup remet en question la place de l'homme dans l'univers, il sort de sa condition animale ordinaire. Dans les mentalités de l'époque et dans ces conditions, c'est un monstre. Le terme de monstre n'existe pas. On a un terme qui existe depuis la fin de l'Antiquité qui est la bestia, la bête. On qualifie le loup qui sort de cette condition ordinaire de bête, de bête féroce, de bête terrible. Et c'est la bête d'un pays quand il sévit pendant plusieurs mois ou plusieurs années. En l'occurrence, c'est la bête du Gévaudan."

Le traitement de l’affaire met également en évidence l’imaginaire associé à la nature et à la faune, qui convoque une représentation de la montagne et de la ruralité vues comme sauvages et archaïques, voire obscurantistes, à l’opposé de la ville et de la cour des Lumières, qui en plein XVIIIe siècle semblent tournées vers la rationalité, la modernité et le progrès.

L’affaire de la bête du Gévaudan, comme les autres affaires de bêtes dévorantes, notamment celle des Cévennes, qui sévit entre 1809 et 1817 non loin du Gévaudan, ont contribué à ternir l’image du loup, qui apparaît comme une créature sanguinaire, qui fait la terreur des éleveurs et des paysans. Par sa médiatisation particulièrement importante, et peut-être aussi par la prolifération des représentations contemporaines et ultérieures qui lui sont associées, il semble que le cas de la bête du Gévaudan, qui n’est pourtant pas isolé, ait particulièrement fait date et contribué à forger un imaginaire négatif attaché au loup. Dans les débats récents qui opposent les pourfendeurs et les défenseurs du loup, en particulier depuis la réapparition du loup en France en 1992, l’héritage de l’affaire de la bête du Gévaudan peut ainsi être réactivé et réinterprété dans un but polémique voire idéologique. Jean-Marc Morceau souligne le caractère protéiforme de l'affaire : "Comme elle a été médiatisée très fortement dès le début, elle a laissé une cicatrice dans notre histoire culturelle. Cette cicatrice rejoue selon les besoins des époques, selon les goûts et les modes. Ça a été le goût pour le romanesque au XIXe siècle ou au début du XXe siècle, c'est le goût pour le sauvage ou la biodiversité au milieu du XXe siècle. C'est le goût pour ou contre le loup depuis vingt ou trente ans également. Tous ces contextes rajoutent des épaisseurs, qui constituent des caisses de résonance à cette affaire qui se rejoue sans cesse, sans toujours distinguer ce qui est historique de ce qui est affabulé."
Jean-Marc Moriceau parle de quelques loups, mangeurs d'hommes, peut-être de croisement entre chien et loup. Emission pas mal du tout.
Imagepraedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregiusImage

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit