Ne rien faire ou décider hors des règles ça reste un choix. Si quelqu'un veut prendre le risque de déroger aux règles il peut toujours le faire.jean7 a écrit :Je pense qu'en formalisant des règles pour toute situation et en éducant dès le plus jeune age à ne rien faire ou décider hors de ces règles, on pourrait en quelques générations venir à bout du libre arbitre chez homo sapiens.
Déterminisme et libre arbitre
Re: Déterminisme et libre arbitre
Re: Déterminisme et libre arbitre
Si quelqu'un préfère l'opinion d'un autre c'est son choix et ce choix est possible grâce à son libre arbitre.neuneutrinos a écrit :Pour utiliser une notion personnelle de mon ressenti du libre arbitre, c'est d'avoir ses propres opinions en dépendant le moins possibles des autres.
Si quelqu'un s'en remet à Dieu ou à une religion c'est son choix et ce choix est possible grâce à son libre arbitre.Donc pour ma part je pense qu'on peut abandonner son libre arbitre en devenant une grenouille de bénitier.
On ne peut pas définir correctement le libre arbitre avec une définition qui se contredit elle-même.
Dernière modification par Raphaël le 18 août 2017, 17:17, modifié 1 fois.
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Re: Déterminisme et libre arbitre
Je me suis trompé sur la grenouille.
En regardant la définition ce n'est pas ce que j'avais en tête.
plus proche de celui qui suit sans réfléchir.
En regardant la définition ce n'est pas ce que j'avais en tête.
plus proche de celui qui suit sans réfléchir.
Re: Déterminisme et libre arbitre
Plus on est con (ou gelé) => moins on réfléchit intelligemment. Est-ce que ça implique aussi qu'on possède moins de libre arbitre ? Je ne suis pas certain qu'on puisse dire cela. La qualité du libre arbitre est liée aux facultés mentales, mais n'importe quel type qui suit sans réfléchir agit selon son propre libre arbitre (sauf si ses facultés mentales sont altérées au point où il est incapable de se reconnaître dans un miroirneuneutrinos a écrit :Je me suis trompé sur la grenouille.
En regardant la définition ce n'est pas ce que j'avais en tête.
plus proche de celui qui suit sans réfléchir.

- LoutredeMer
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Re: Déterminisme et libre arbitre
Pourtant j'aurais tendance à penser qu'un sceptique par exemple a davantage de libre-arbitre qu'un croyant religieux. On peut alors considérer qu'examiner un maximum de données et de paramètres est une composante du libre-arbitre, contrairement à une personne qui se contente de suivre une ligne de conduite dictée par des préceptes acquis dans son éducation notamment.
Je dirais aussi que meme celui qui embrasse une religion par choix à l'age adulte a davantage de libre-arbitre que celui qui est né dans un environnement religieux et y reste toute sa vie.
Je dirais aussi que meme celui qui embrasse une religion par choix à l'age adulte a davantage de libre-arbitre que celui qui est né dans un environnement religieux et y reste toute sa vie.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
Re: Déterminisme et libre arbitre
Et pourquoi pas le contraire ? Ce qu'on fait de son libre arbitre ça ne regarde que soi-même. Si quelqu'un abandonne une partie de sa liberté à Dieu ou à sa religion c'est peut-être parce que son libre arbitre était suffisamment fort pour lui permettre de faire ce sacrifice.LoutredeMer a écrit :Pourtant j'aurais tendance à penser qu'un sceptique par exemple a davantage de libre-arbitre qu'un croyant religieux.
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Re: Déterminisme et libre arbitre
Oui car on est dans le cas que je cite du religieux par choix. Mais pour revenir à celui qui ne prend pas la peine ou ne peut pas examiner et étudier ce déterminant très fort qu'est l'éducation religieuse, il n'y a ici qu'une "prédestination" établie par l'éducation que le sujet se contente de suivre sans se poser de questions. Or le libre-arbitre ne commencerait-il pas par se poser des questions sur un déterminant ou une détermination?Raphaël a écrit :Et pourquoi pas le contraire ? Ce qu'on fait de son libre arbitre ça ne regarde que soi-même. Si quelqu'un abandonne une partie de sa liberté à Dieu ou à sa religion c'est peut-être parce que son libre arbitre était suffisamment fort pour lui permettre de faire ce sacrifice.LoutredeMer a écrit :Pourtant j'aurais tendance à penser qu'un sceptique par exemple a davantage de libre-arbitre qu'un croyant religieux.
(je dis peut etre des betises, j'écris comme ca vient, bon, ca me semble tenir debout pour l'instant

"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
Re: Déterminisme et libre arbitre
Certains croyants religieux ne se questionnent pas beaucoup c'est vrai mais c'est aussi le cas pour certains sceptiques.LoutredeMer a écrit :Mais pour revenir à celui qui ne prend pas la peine ou ne peut pas examiner et étudier ce déterminant très fort qu'est l'éducation religieuse, il n'y a ici qu'une "prédestination" établie par l'éducation que le sujet se contente de suivre sans se poser de questions. Or le libre-arbitre ne commencerait-il pas par se poser des questions sur un déterminant ou une détermination?
L'inverse est vrai aussi: certains croyants religieux et certains sceptiques se questionnent beaucoup. C'est juste que leurs conclusions diffèrent.
Re: Déterminisme et libre arbitre
curieux a écrit :Que des "physiciens" puissent penser qu'une connaissance exacte de la fonction d'onde de l'univers permettrait d'en retracer tout l'historique me semble un peu farfelu. P'tet bein qu'ils en fument de la bonne.
C'est même indispensable, pour deux raisons (une seule suffit. Il en faut donc de la très bonne)
1/ d'une part la "quantité de connaissance" (la quantité d'information) que l'on peut stocker dans un système isolé (en l'occurrence l'univers) est toujours très très inférieure à la quantité d'information requise pour caractériser son état (selon nos connaissances actuelles, mais sur ce point ça ne risque pas de changer). La connaissance exacte de l'état de l'univers "à un instant donné" (je passe sur les "détails", i.e. le choix d'un modèle cosmologique, qui plus est compatible avec la physique quantique, que soulève cette notion d'instant) n'est donc pas physiquement accessible à ses observateurs. L'implication est donc juste d'un point de vue logique puisque sa prémisse est fausse, mais bon, elle est d'un pouvoir prédictif nul puisqu'indépendante de la validité de sa conclusion.
2/ d'autre part, il faut (en plus) interpréter la fonction d'onde comme la propriété d'un système individuel et non comme un outil d'inférence statistique s'appliquant à un ensemble d'états puisque, par définition même de la notion d'univers, il n'y a qu'un seul univers donc dans un seul état (l'appeler multivers ne le rend par pour autant multiple). Cette hypothèse interprétative reste un acte de foi, respectable certes, mais un acte de foi quand même. L'hypothèse selon laquelle une notion objective de fonction d'onde de l'univers et la notion de déterminisme appliqué à l'ensemble de l'univers (via cette hypothétique fonction d'onde objective de l'univers) auraient une signification (je ne parle même pas de leur validité. Il faut avant ça faire l'hypothèse que ces notions ont un sens) ne repose (à mon sens) sur rien de très solide.
Dernière modification par ABC le 19 août 2017, 02:04, modifié 1 fois.
Re: Déterminisme et libre arbitre
Peut-être.Raphaël a écrit :Ne rien faire ou décider hors des règles ça reste un choix. Si quelqu'un veut prendre le risque de déroger aux règles il peut toujours le faire.
Je crois aussi possible qu'il ne le puisse pas.
J'imagine que le libre-arbitre est un acquis.
Si tu n'apprend pas à parler turc, tu n'as pas le choix de ne pas le parler.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique
Re: Déterminisme et libre arbitre
Je me garderais de ce genre de raccourcis.LoutredeMer a écrit :Oui car on est dans le cas que je cite du religieux par choix. Mais pour revenir à celui qui ne prend pas la peine ou ne peut pas examiner et étudier ce déterminant très fort qu'est l'éducation religieuse, il n'y a ici qu'une "prédestination" établie par l'éducation que le sujet se contente de suivre sans se poser de questions. Or le libre-arbitre ne commencerait-il pas par se poser des questions sur un déterminant ou une détermination?
Disons que si on parle du croyant d'une religion dominante qui a répandu ses normes de comportement dans la société, je vois ce que tu veux dire.
Sinon, quelqu'un peut avoir totalement censuré tout recours au libre arbitre pour ce qui concerne sa foi et l'exercer néanmoins dans d'autres domaine.
Ce qui est difficile, c'est de savoir si l'intéressé refuse par exemple de remettre en question les éléments de sa religion ou bien s'il est incapable de le faire.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique
Re: Déterminisme et libre arbitre
Bien répondu.jean7 à LoutredeMer a écrit :Disons que si on parle du croyant d'une religion dominante qui a répandu ses normes de comportement dans la société, je vois ce que tu veux dire.
Sinon, quelqu'un peut avoir totalement censuré tout recours au libre arbitre pour ce qui concerne sa foi et l'exercer néanmoins dans d'autres domaine.
Ça dépend de ce que tu veux dire par "incapable": incapacité fonctionnelle ou morale ? À moins d'avoir les facultés mentales altérées n'importe qui a la capacité de se remettre en question. Par contre plusieurs croyants vont refuser de le faire par conviction personnelle ou par crainte de déplaire à leur Dieu ou leur groupe religieux. Dans ce cas ils utilisent leur libre arbitre (au sens large) pour mettre en veilleuse leur libre arbitre religieux.Ce qui est difficile, c'est de savoir si l'intéressé refuse par exemple de remettre en question les éléments de sa religion ou bien s'il est incapable de le faire.
Re: Déterminisme et libre arbitre
neuneutrinos a écrit :Avec un schémas simple, on peut créer un automate déterministe dont il existe plus d'un passé pour un seul état futur. voir le jeu de la vie. Mais on peut déterminer son futur.
Autrement dit un comportement déterministe (en première approche) mais irréversible, c'est à dire une évolution pour laquelle une partie de l'information sur l'état initial n'est plus accessible à l'observateur de l'état final (comme une mare dans laquelle on a jeté une pierre une fois que l'on ne voit plus les ondes provoquées, ou encore comme un verre dans lequel on a fait tomber une goutte d'encre à un endroit une fois que l'eau est devenue uniformément grise...)
Face à l'irréversibilité de l'écoulement du temps il y a (entre autres) deux écoles :
- ceux (majoritaires) qui, comme Einstein, Rovelli, Martinetti, Cones, Balian... pensent que cette fuite d'information hors de portée de l'observateur est une manifestation de la myopie de l'observateur macroscopique. Pour eux, la symétrie CPT est objective. La violation de cette symétrie par l'écoulement irréversible du temps est une conséquence des limitations d'accès à l'information d'une classe d'observateurs.
. - ceux au contraire qui, comme Petrosky et feu Prigogine notamment estiment (et peut-être bien prouvent) que cette fuite d'information est "objective", c'est à dire valide à toutes les échelles d'observation indépendamment des limitations d'accès à l'information propre à une classe d'observateurs.
- une similarité : il s'agit, là encore, de considérations d'informations accessibles à l'observateur. Cette fois, Il s'agit d'informations permettant de distinguer des états passés (d'un "même" système à un même "instant") quand les états présents associés sont distincts (autrement dit, si des effets distincts sont observés, ils ne peuvent être provoqués par un même ensemble complet de causes exactement identiques. Dit encore autrement, les mêmes causes produisent les mêmes effets.)
. - une deuxième importante similarité : le déterminisme des évolutions quantiques (et aussi leur réversibilité) est violé par la mesure quantique. Pourquoi cette violation du déterminisme ? Tout simplement parce que l'observateur n'a pas d'information sur l'état futur qui sera choisi par le système observé quand il n'est pas dans un état propre de l'observable mesurée.
. - une deuxième importante différence : aucun système n'est réellement isolé sauf l'univers dans son ensemble (par définition même de cette notion d'univers puisque ce concept englobe tout ce qui existe et est observable (4)). C'est donc sur "l'information" relative à l'état exact de l'univers dans son ensemble que l'on est contraint de raisonner. Mais c'est quoi l'information sur l'état exact de l'univers ? C'est un concept métaphysique. Cette information complète, exhaustive, sur état exact de l'ensemble de l'univers n'est accessible à aucun observateur. Donc, selon les critères positivistes requis par la méthode scientifique, cette information exacte et complète n'a pas d'existence scientifique puisqu'elle n'est pas accessible à l'observation.
(2) En raison du caractère T-symétrique de la métrique de Minkowski il faut, arbitrairement, décider que l'un des deux cônes de causalité est cône de futur et son copain cône de passé. Normal, l'électromagnétisme auquel la relativité permet d'étendre le principe de relativité, est T-symétrique.
(3) Il s'agit tout particulièrement les observateurs dits macroscopiques, des observateurs pour lesquels des états (d'un même système) associés aux mêmes grandeurs macroscopiques ne sont pas distinguables.
(4) Ce qui "existe" mais n'est pas (ou pas encore) observable est une notion métaphysique donc inaccessible à la science. Déjà que ce qui s'observe de façon non reproductible et/ou non vérifiable par des observateurs indépendants sort du domaine des effets étudiables par la science...
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Re: Déterminisme et libre arbitre
Non, pas uniquement une religion dominante. Une communauté minoritaire suffit : les amish, les TJ, les djihadistes etcjean7 a écrit : Disons que si on parle du croyant d'une religion dominante qui a répandu ses normes de comportement dans la société, je vois ce que tu veux dire.
Non, parce que ses actes dans tous les domaines sont forcément déterminés par sa religion. Ex : le non-recours à la médecine scientifique pour les TJ.Sinon, quelqu'un peut avoir totalement censuré tout recours au libre arbitre pour ce qui concerne sa foi et l'exercer néanmoins dans d'autres domaine.
C'est toute la question... Dans la mesure où nous sommes équipés d'un cerveau pensant et réfléchissant, il est toujours possible de refuser ou d'accepter quelque chose. Cela dit, notre point de vue est biaisé sans que nous nous en rendions compte... Il faut donc prendre du recul, adopter une autre vision et il faut obligatoirement un déclencheur. Et on va me dire que ce déclencheur est un déterminant... A moins que l'on cherche soi meme à prendre ce recul en provoquant un déclencheur. Dans lequel cas c'est le libre-arbitre qui a agi cette fois.Ce qui est difficile, c'est de savoir si l'intéressé refuse par exemple de remettre en question les éléments de sa religion ou bien s'il est incapable de le faire.
Les dissidents amish, ca existe. Cette familleutilise l'electricité, le téléphone et étudie la bible elle-meme. Mais ils ont décidés de rester dans la communauté bien que rejetés, pour se faire entendre et faire progresser les moeurs.Raphaël a écrit :Par contre plusieurs croyants vont refuser de le faire par conviction personnelle ou par crainte de déplaire à leur Dieu ou leur groupe religieux. Dans ce cas ils utilisent leur libre arbitre (au sens large) pour mettre en veilleuse leur libre arbitre religieux.
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Re: Déterminisme et libre arbitre
Ça me surprendrais tout de même dans le cas des TJ étant donnée leur situation minoritaire qu'ils aient pu tenir l’étanchéité d'un isolat éducatif suffisamment longtemps pour qu'ils soient carrément privés de la capacité de choix. Je pense plutôt qu'ils font des choix en accordant une priorité plus importante que d'autres à leur foi.LoutredeMer a écrit :Non, parce que ses actes dans tous les domaines sont forcément déterminés par sa religion. Ex : le non-recours à la médecine scientifique pour les TJ.
Je ne sais pas en fait. Il faudrait que je me fasse TJ quelques temps pour vérifier.
Pour les "fous de Dieu", le problème est peut-être différent. Je ne sais pas non plus, mais on peut imaginer que des contrées entières éduquent dans le respect de règles excluant tut recours au choix personnel. Dans ce cas, il suffit d'ajouter quelques règles pour obtenir d'eux ce qu'on veut quand on veut (si on est référencé dans ces règles comme source de règles).
Par contre, je ne crois pas qu'un trans-culturel puisse désapprendre le libre-arbitre acquis en entrant dans tel ou tel groupe où il n'y existerait pas. Le cerveau ne sait pas désapprendre. Je ne crois donc pas qu'un djihadiste soit nécessairement dépourvu de libre arbitre.
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Re: Déterminisme et libre arbitre
Certaines choses qu'on peut lire ici sont passablement illogiques, par exemple qu'on perdrait notre libre arbitre en adhérant à une religion. Dans la vie on est tous contraints (ou incités) d'obéir à quelqu'un/quelque chose, par exemple à nos parents (quand on est jeune), à notre patron, à notre conjoint(e), à la loi, à la morale, à nos obligations familiales, etc. Est-ce qu'on perd notre libre arbitre en obéissant à une de ces autorités/règlements ? Pourquoi un croyant religieux dans ce cas perdrait-il son libre arbitre en choisissant d'obéir à Dieu/sa religion ? (d'autant plus qu'il n'est généralement pas contraint mais le fait par choix)
Ce qui m'amène à poser une question très claire: à quoi devrait-on obéir pour que ça soit du vrai libre arbitre ? À nos pulsions profondes ? Nos instincts ? Notre morale ? Notre logique ? Nos besoins biologiques ? Notre coeur ? Notre amour de prochain ? Notre amour de nous-même ? Nos besoins à long terme ? Nos besoins à court terme ? Notre compte en banque ? Notre estomac (au détriment de notre santé) ? Notre santé (au détriment de nos envies) ? Nos croyances personnelles ? Nos croyances empruntées à d'autres ? Est-ce que les idées/croyances empruntées à d'autres impliquent une perte de libre arbitre parce que ces idées/croyances ne viennent pas de nous au départ ?
Pour moi essayer de définir le libre arbitre par rapport à nos besoins/croyances c'est l'équivalent d'essayer de faire la quadrature du cercle. C'est pourquoi j'en revient à ma définition initiale: le libre arbitre c'est la liberté (ou le droit) qu'on s'accorde d'obéir ou de désobéir (peu importe à qui ou à quoi !).
Ce qui m'amène à poser une question très claire: à quoi devrait-on obéir pour que ça soit du vrai libre arbitre ? À nos pulsions profondes ? Nos instincts ? Notre morale ? Notre logique ? Nos besoins biologiques ? Notre coeur ? Notre amour de prochain ? Notre amour de nous-même ? Nos besoins à long terme ? Nos besoins à court terme ? Notre compte en banque ? Notre estomac (au détriment de notre santé) ? Notre santé (au détriment de nos envies) ? Nos croyances personnelles ? Nos croyances empruntées à d'autres ? Est-ce que les idées/croyances empruntées à d'autres impliquent une perte de libre arbitre parce que ces idées/croyances ne viennent pas de nous au départ ?
Pour moi essayer de définir le libre arbitre par rapport à nos besoins/croyances c'est l'équivalent d'essayer de faire la quadrature du cercle. C'est pourquoi j'en revient à ma définition initiale: le libre arbitre c'est la liberté (ou le droit) qu'on s'accorde d'obéir ou de désobéir (peu importe à qui ou à quoi !).
Re: Déterminisme et libre arbitre
On peut aussi exercer le libre-arbitre en dehors de toute injonction. Je ne ferais donc pas entrer la notion d'obéissance.Raphaël a écrit : C'est pourquoi j'en revient à ma définition initiale: le libre arbitre c'est la liberté (ou le droit) qu'on s'accorde d'obéir ou de désobéir (peu importe à qui ou à quoi !).
C'est la liberté qu'on a dans nos actes et nos pensées (peu importe vis-à-vis de qui ou de quoi).
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique
Re: Déterminisme et libre arbitre
Je ne vois pas le problème. On peut obéir à des suggestions tout comme à des injonctions.jean7 a écrit :On peut aussi exercer le libre-arbitre en dehors de toute injonction. Je ne ferais donc pas entrer la notion d'obéissance.Raphaël a écrit : C'est pourquoi j'en revient à ma définition initiale: le libre arbitre c'est la liberté (ou le droit) qu'on s'accorde d'obéir ou de désobéir (peu importe à qui ou à quoi !).
C'est faux. Comme j'ai déjà dit un prisonnier dans sa cellule conserve son libre arbitre, idem pour un paraplégique.C'est la liberté qu'on a dans nos actes
Ce qui signifie qu'on pourrait garder notre libre arbitre dans nos pensées et le perdre dans nos actes ? Comment interpréter cette contradiction ?et nos pensées (peu importe vis-à-vis de qui ou de quoi).
Re: Déterminisme et libre arbitre
Je pensais à un ermite par exemple. Il n'a pas à obéir ni à désobéir.Raphaël a écrit :Je ne vois pas le problème. On peut obéir à des suggestions tout comme à des injonctions.
Il n'y a pas de contradiction, il semble seulement qu'on ait pas la même conception des choses. On peut perdre le libre arbitre comme on peut perdre la vue, la parole ou n'importe quoi d'autre et comme pour toutes ces choses, on peut le perdre partiellement.Ce qui signifie qu'on pourrait garder notre libre arbitre dans nos pensées et le perdre dans nos actes ? Comment interpréter cette contradiction ?
Je ne vois vraiment pas où est le problème.
On peut perdre le libre arbitre pour certaines de nos pensées, certains types d'actes.
Ça me semble banal... il faut dire que je ne me foule pas trop puis que je me contente de décrire ce qui se passe.
Note aussi qu'on peut être obéissant pour certaines choses et désobéissant pour d'autres.
On peut être incapable de désobéir à une personne donnée. Vis-à-vis de celle-là, on a plus de libre arbitre.
On peut être incapable d'obéir à un certain type d'ordre. Vis-à-vis de ce type d'ordre, si on a plus le choix, on a plus de libre arbitre.
C'est complètement logique, puisqu'en ce monde il n'est de liberté que relative.
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Re: Déterminisme et libre arbitre
obéir ne demande pas de libre-arbitre.
voir expérience de Millgram.
On pourrait dire que le libre arbitre est notre capacité à désobéir.
voir expérience de Millgram.
On pourrait dire que le libre arbitre est notre capacité à désobéir.
Re: Déterminisme et libre arbitre
jean7 a écrit : On peut perdre le libre arbitre pour certaines de nos pensées, certains types d'actes.
Pour ma part, dans le cadre d'une action (matérielle ou de communication) donnée (ou de sa préparation) je serais tenté de classer le degré de libre arbitre sous une forme croissante telle que celle-ci par exemple
Niveau 0/ Je réalise, sans contrôle conscient, une action telle que respirer ou transpirer.
Niveau 1/ Je choisis parmi différentes actions pour atteindre un objectif donné (le comment) et je m'engage dans l'action en question. Je ne me pose aucune question vis à vis de cet objectif lui-même (je ne suis pas conscient de chercher à l'atteindre) et ne suis même pas conscient de faire des choix parmi les différents moyens envisageables pour atteindre cet objectif. Je choisis un moyen sans même avoir conscience que je pourrais en choisir un autre. On est au niveau de libre arbitre d'une lionne devant choisir une stratégie de chasse pour attraper une antilope afin d'en faire son repas.
Niveau 2/ Je choisis, consciemment, parmi différentes solutions pour atteindre un objectif donné (le comment conscient). Je réfléchis donc aux différents moyens d'atteindre l'objectif visé et je fais consciemment le choix du moyen qui me semble le plus approprié. Je suis conscient de faire un choix parmi les différents moyens d'atteindre cet objectif. Je ne me pose, par contre, aucune question quant à la possibilité de viser ou prioriser un autre objectif. On est à un niveau de libre arbitre supérieur à celui du niveau1.
Niveau 3/ Je choisis parmi différentes solutions pour atteindre un objectif donné que j'ai choisi parmi différents objectifs (le quoi). Je réfléchis aux différentes raisons légitimant, à mes yeux, l'objectif visé (le quoi conscient). Je fais le choix conscient de l'objectif qu'il me semble le plus légitime de viser et/ou prioriser vis à vis de critères subjectifs. Je suis conscient de faire un choix parmi différents objectifs et/ou priorités. Je ne me pose, par contre, aucune question vis à vis du système de valeurs et des principes légitimant le choix de cet objectif.
Niveau 4/ Je choisis parmi différentes solutions pour atteindre un objectif donné, objectif que j'ai choisi parmi différents objectifs (le quoi) en ayant consciemment sélectionné et hiérarchisé différentes raisons et/ou principes (le pourquoi conscient) légitimant le choix de cet objectif. Je réfléchis aux choix et à la hiérarchisation des raisons, du systèmes de valeur et/ou principes légitimant, à mes yeux, l'objectif visé. Je fais le choix des raisons, des principes et du système de valeurs qu'il me semble le plus légitime d'adopter en tenant compte de l'ensemble de mon expérience vécue, de ce que je crois savoir, de mes convictions profondes et de l'ensemble des réactions de mon environnement (en termes humains, matériels, contraintes diverses...). Je suis conscient de faire un choix parmi différents systèmes de valeurs et principes. Je m'efforce d'évaluer les conséquences de ces choix de principe et de ce système de valeurs sur ma vie et sur celle de mon environnement (humain proche entre autres par exemple, mais de nombreux autres interacteurs peuvent être pris en compte à des degrés divers, et ce, sur une base forcément subjective, au moins en partie, puisqu'il existe au moins 7 milliards de systèmes de valeur humains)
Re: Déterminisme et libre arbitre
Un ermite peut ou doit obéir à une multitude de choses (comme tout le monde d'ailleurs). Par exemple: à sa conscience, à ses besoins physiques et physiologiques, aux lois physiques, à son dieu, etc.jean7 a écrit :Je pensais à un ermite par exemple. Il n'a pas à obéir ni à désobéir.
C'est ce que je dis: c'est une liberté permise par le libre arbitre.Note aussi qu'on peut être obéissant pour certaines choses et désobéissant pour d'autres.
Si on est incapable de désobéir c'est parce qu'on a décidé qu'il fallait mieux obéir. Ça reste un choix même si parfois nos choix sont limités.On peut être incapable de désobéir à une personne donnée. Vis-à-vis de celle-là, on a plus de libre arbitre.
Tu confonds le contenu avec le contenant. Le contenu ce sont les choix qu'on a ou pas. Le contenant c'est le libre arbitre. Le contenant n'est pas affecté par ce qu'on met à l'intérieur.On peut être incapable d'obéir à un certain type d'ordre. Vis-à-vis de ce type d'ordre, si on a plus le choix, on a plus de libre arbitre.
Dernière modification par Raphaël le 22 août 2017, 01:36, modifié 1 fois.
Re: Déterminisme et libre arbitre
mais la liberté d'obéir en requiert.neuneutrinos a écrit :obéir ne demande pas de libre-arbitre.
Re: Déterminisme et libre arbitre
C'est notre point de divergence. Pour moi, une personne, c'est tout ce que contient son corps. La conscience en fait partie. Obéir à soi-même n'a pas de sens.Raphaël a écrit :Un ermite peut ou doit obéir à une multitude de choses (comme tout le monde d'ailleurs). Par exemple: à sa conscience,jean7 a écrit :Je pensais à un ermite par exemple. Il n'a pas à obéir ni à désobéir.
En toute logique, je devrais dire la même chose pour les besoins physiques. On obéi pas à son corps.
Il me semble qu'en fixant les choses de cette façon le libre-arbitre reprend sa place de phénomène observé de façon certaine.
Par la logique précédemment évoquée, on obéit pas non plus à ses propres besoins physiques. Ils nous appartiennent. (mais ça me semble peu naturel de le dire).Raphaël a écrit :à ses besoins physiques et physiologiques,
elles sont muettes. Et nous sommes sans aucun pouvoir ni sans aucune liberté vis-à-vis d'elles.Raphaël a écrit :aux lois physiques,
C'est peu objectivable. Mais c'est une référence importante puisque certains croient que c'est la religion qui a inventé le libre arbitre. Alors que l'objet de la controverse religieuse était que de statuer sur la question de la liberté de l'homme vis-à-vis de Dieu.Raphaël a écrit :à son dieu,
Oui, je considère effectivement le libre arbitre comme une liberté.Raphaël a écrit :Tu confonds libre arbitre avec liberté.
Une liberté intériorisée en quelque sorte.
Voir mon objection à Raphaël sur ce point. Il me semble que faire usage de libre arbitre sans être dans une situation d'obéissance/désobéissance est possible. Autre exemple, en situation de créativité.neuneutrinos a écrit :On pourrait dire que le libre arbitre est notre capacité à désobéir.
Le libre-arbitre est ce qui nous donne la capacité de désobéir, mais à mon avis, il ne se restreint pas à la capacité de désobéir (qui est strictement la même que la capacité d'obéir d'ailleurs).

Dernière modification par jean7 le 22 août 2017, 02:01, modifié 1 fois.
Le libre arbitre est à la causalité ce que le corps est à la physique
Re: Déterminisme et libre arbitre
Je suis tout à fait d'accord qu'il existe une corrélation entre le niveau de conscience et celui du libre arbitre... à condition de ne pas confondre les deux.ABC a écrit :Niveau 0/ Je réalise, sans contrôle conscient, une action telle que respirer ou transpirer.
Niveau 1/ Je choisis parmi différentes actions pour atteindre un objectif donné (le comment) et je m'engage dans l'action en question. Je ne me pose aucune question vis à vis de cet objectif lui-même (je ne suis pas conscient de chercher à l'atteindre) et ne suis même pas conscient de faire des choix parmi les différents moyens envisageables pour atteindre cet objectif. Je choisis un moyen sans même avoir conscience que je pourrais en choisir un autre...
Etc.
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