ABC a écrit : Dans l'unique référentiel inertiel où on repère l'accélération des deux fusées.
Psyricien a écrit :Euh ... pourquoi n'y aurait-il qu'1 ?
C'est, par hypothèse, l'unique référentiel inertiel où les deux fusées sont initialement au repos et accélèrent de la même façon en même temps. Il n'y a pas d'autre référentiel inertiel ayant ces mêmes propriétés vis à vis du mouvement des fusées tel que défini dans la devinette.
Psyricien a écrit :Sauf que selon la situation, le fil cassera ou ne cassera pas.
La devinette correspond au cas 1/ ci-dessous
Psyricien a écrit : 1) Si tu accélères les deux fusée en même "temps" dans le référentiel de la Terre ... ça va casser ! Par ce que du point de vu de l'ensemble (référentiel du centre de masse des deux fusée) les différentes parties commence à accélérer à différents moments. Du coup tu crée une tension sur le fil. En forçant la longueur impropre entre les fusée à être la même que la longueur propre au début de l'accélération, de fait la longueur propre entre les fusée augmente --> Le fil casse.
Oui.
Psyricien a écrit : 2) Si tu accélère les deux fusées dans un référentiel inertiel ou elles sont simultanément (au sens de ce référentiel) immobiles (attention du fait que les fusée accélère ce référentiel change continuellement), le fil il cassera pas !
Oui.
Dans le cas 1/ comme dans le cas 2/, à chaque instant, les deux fusées accélèrent de la même façon vis à vis du référentiel inertiel où elles sont immobiles. Par contre, dans le cas 1/ elles accélèrent en même temps dans le référentiel de départ, pas en même temps dans les référentiels inertiels successifs où elles sont immobiles (comme cela est au contraire supposé dans le cas 2/). Par suite :
- Dans le premier cas, on s'oppose à la contraction de Lorentz de la longueur impropre du câble dans le référentiel inertiel où les fusées sont initialement au repos et accélèrent de la même façon en même temps (donc la longueur propre du câble augmente).
.
- Dans le deuxième cas, on choisit de maintenir au contraire constante la longueur propre du câble (et non sa longueur impropre), donc on ne le met pas en traction.
Psyricien a écrit :De nos jours c'est relativement trivial.
Oui, bien sûr.
Un autre exemple, tout aussi simple, illustrant le caractère physique de la contraction de Lorentz, est celui d'un anneau que l'on fait tourner le long d'un cercle en le maintenant sur ce cercle (malgré la force centrifuge) par des forces centripètes uniformément réparties possédant la valeur appropriée au maintien du rayon de l'anneau. Dans la même hypothèse d'allongement à rupture de 30%, l'anneau casse lorsqu'il atteint 0.64 c.
Par contre, si les forces centripètes équilibrent très exactement la force centrifuge, alors l'anneau subit une contraction de son rayon en R' = R(1-v²/c²)
1/2. Les observateurs au repos sur cet anneau, comme les observateurs au repos dans le référentiel inertiel où tourne cet anneau, constateront cette réduction de rayon. Par contre, concernant les observateurs tournants, la mesure de proche ne proche de la circonférence de l'anneau leur donnera l'impression que la circonférence de l'anneau n'a pas changé. Dans ce deuxième cas, similaire cas 2/ ci-dessus, l'anneau ne cassera pas car il ne sera pas mis en traction.
Un problème plus amusant, car demandant un peu de calcul élastique, consiste à calculer la contraction de Lorentz d'un disque homogène, élastique, linéaire, isotrope, que l'on met en rotation et que l'on soumet à des forces centripètes annulant exactement la force centrifuge (si bien que l'on peut rester en RR).
Tous calculs faits, on trouve que le rayon du disque subit une contraction de Lorentz valant sensiblement 1/4 [1 - (1-v²/c²)
1/2] = v²/(8c²). Dans le cas de charge ainsi défini, le disque tournant est dans un état de traction circonférentielle, de compression radiale et d'énergie élastique de déformation minimale à vitesse angulaire de rotation imposée.
Cette énergie de déformation élastique du disque, due aux effets de contraction relativistes induits par mise en vitesse de rotation (déformations parfaitement négligeables, même à des vitesses périphériques de plusieurs centaines de mètres par seconde), ne peut pas être annulée sans arrêter la rotation (sauf par recuit si le disque est métallique par exemple).