Question d'épistémologie trop difficile pour moi. En général, les maths (hors de la physique) fournissent des modèles de la réalité, et la le choix des critères pour avoir un bon modèle est toute une question. Je ne dis donc pas que c'est facile, je dis juste qu'il faut être prudent.Cartaphilus a écrit :Comment faut-il appliquer les probabilités au monde physique ?
Le paranormal existe
Re: Le paranormal existe
Il y a une infinité de nombres finis
Salut OneForm,
Tu dis :
Peux-tu m'en donner un, s'il te plaît ?si je te donne un nombre entier au hasard, la probabilité qu'il soit entre 0 et 5 est nulle, pourtant ça n'a rien d'impossible.
Tu auras bien du mal. La distribution uniforme sur les entiers naturels n'existe pas.
Ça vient du fait qu'il y a une infinité de nombres finis.
Moi, je peux aisément te donner un exemple d'un nombre entier au hasard (uniforme) entre 0 et 1000. Tiens : 638.
À ton tour de donner suite à ton "si" et de me donner un exemple d'un entier naturel choisi au hasard uniforme.

Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
Re: Il y a une infinité de nombres finis
Je pensais à la définition classique de probabilité, c.-à-d. le rapport entre le nombre de cas favorables sur le nombre de cas possibles. Mais c'est vrai que si on modernise un peu la chose, il faudrait plutôt parler en termes de loi uniforme. Cela dit : une variable uniforme discrète, par définition, est à valeurs dans un ensemble fini, c.-à-d. qu'elle n'est pas définie pour un ensemble infini tel que les entiers. C'est différent de dire explicitement qu'il n'existe pas de loi uniforme sur les entiers, ce qui serait à justifier et m'intéresseraitDenis a écrit :Tu auras bien du mal. La distribution uniforme sur les entiers naturels n'existe pas.

En fait, on peut définir une loi uniforme sur les entiers (mais en ajoutant une hypothèse modulo qui règle le problème de l'infinité des entiers).
F(x) tendrait vers 0 plutôt que vers 1
Salut OneForm,
Tu dis :
J'avais dit : « La distribution uniforme sur les entiers naturels n'existe pas ».c'est vrai que si on modernise un peu la chose, il faudrait plutôt parler en termes de loi uniforme. Cela dit : une variable uniforme discrète, par définition, est à valeurs dans un ensemble fini, c.-à-d. qu'elle n'est pas définie pour un ensemble infini tel que les entiers. C'est différent de dire explicitement qu'il n'existe pas de loi uniforme sur les entiers, ce qui serait à justifier et m'intéresserait![]()
Je vais essayer d'être clair dans ma "preuve de non-existence".
La distribution d'une variable aléatoire (à valeurs dans R) est entièrement caractérisée par la donnée de sa fonction de répartition F(x) = P(X ≤ x), définie pour tout x ∈ R.
Cette fonction F(x) doit satisfaire les 3 conditions suivantes :
1) F(x) est non-décroissante.
2) lim (quand x → -∞) F(x) = 0 et lim (quand x → +∞) F(x) = 1.
3) À tout x ∈ R, F(x) est continue à droite.
En guise d'exemple, considérons une v.a. X de loi uniforme discrète entre 0 et n (où n est un entier ≥ 0). C'est la loi UD(0,n), cas particulier de la loi UD(n1,n2).
La fonction de répartition de cette v.a. est une fonction "en escalier" qui dépend de n :
Fn(x) =
- 0 si x < 0,
(k+1)/(n+1) si k ≤ x < k+1, pour k = 0, 1, ... , n-1,
1 si x ≥ n.
Or, pour tout x ∈ R, F(x) = lim (quand n → ∞) Fn(x) = 0.
Donc lim (quand x → ∞) F(x) = 0 (plutôt que 1).
Ça viole la seconde partie de la propriété # 2 (déjà citée) que doit nécessairement posséder toute fonction de répartition.
Puisqu'elle n'admet pas de fonction de répartition, la loi UD(0,∞) n'existe pas et parler d'un entier naturel uniformément choisi au hasard n'a pas de sens.
Je vais faire comme toi et te répondre : « ce qui serait à justifier et m'intéresseraitOneForm a écrit :En fait, on peut définir une loi uniforme sur les entiers (mais en ajoutant une hypothèse modulo qui règle le problème de l'infinité des entiers).


Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
Re: F(x) tendrait vers 0 plutôt que vers 1
Chouette discussion (après tout, je suis matheux). Je n'ai rien à ajouter, je suis aussi d'accord sur ton point le plus faible. Je pense qu'on peut le formuler de la façon suivante :Denis a écrit :Si la loi UD(0,∞) existait, sa fonction de répartition devrait être la limite (quand n → ∞) de Fn(x). J'admets que c'est là le point le plus faible de ma démonstration. Si nécessaire, on pourra essayer d'y promener nos loupes mentales.
- La limite des Fn existe-t-elle ?
- Si oui, est-elle une fonction de répartition ?
- Si oui, définissons la fonction de répartition de UD(0,∞) comme étant cette limite. (Yeeha !)
Si non : - Supposons qu'il existe G, fonction de répartition de UD(0,∞). G est-elle nécessairement la limite des Fn ?
- Si oui, alors (par l'absurde) on a montré qu'il n'existe pas de tel G, car à ce stade-ci, on sait que la limite des Fn n'est pas une fct de répartition.
Si non, alors on peut juste dire que G ne peut pas être la limite des Fn, mais on ignore si G peut exister ou pas.
Edit : Après avoir dormi (j'étais KO hier soir en écrivant), 4 n'a pas de sens puisqu'on ne peut même pas écrire, explicitement, l'hypothèse que G est la fonction de réparition de UD(0,∞), puisque UD(0,∞) n'est pas défini. En 3, on aurait pu définir UD(0,∞) (ça aurait été correct), mais à partir de 4, ça n'a plus de sens.
L'argument n'est donc pas valable à mon avis.
Je ne connais pas ce sujet, mis à part qu'il existe. En fait, je me souviens que la question de la probabilité nulle de tirer un nombre entier dans un intervalle a été posée à un de mes cours, la réponse était que la loi uniforme sur lN était définie en considérant non pas les naturels eux-mêmes, mais les naturels modulo un entier p. La v.a. est à valeurs dans lN, mais on définit la loi uniforme en prenant ces valeurs mod p. C'est donc "comme si" la v.a. était à valeurs dans un ensemble fini. Mais je n'en sais pas plus, c'était une curiosité.Denis a écrit :Je vais faire comme toi et te répondre : « ce qui serait à justifier et m'intéresserait».
En cherchant sur le web, j'ai trouvé ceci :
http://archive.numdam.org/ARCHIVE/CM/CM ... _158_0.pdf
- Cartaphilus
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Re: Je ne suis pas "poly-maths"
Je ne sais pas si je fais bien de ré-intervenir après ces deux échanges mathématiques ; je me risque néanmoins (au moins pour une question).
(Oui, Denis tu as raison, Google a encore frappé.
)
Est-ce à dire que la notion de probabilité n'est justifié qu'en référence à un ensemble fini, et non à un ensemble infini même dénombrable ?Denis a écrit :La distribution uniforme sur les entiers naturels n'existe pas.
(Oui, Denis tu as raison, Google a encore frappé.

Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.
C'est l'uniformité qui cause problème
Salut Cartaphilus,
Tu dis :
Non.Est-ce à dire que la notion de probabilité n'est justifié qu'en référence à un ensemble fini, et non à un ensemble infini même dénombrable ?Denis a écrit :La distribution uniforme sur les entiers naturels n'existe pas.
C'est l'uniformité qui cause problème, quand le domaine est dénombrable.
Si les résultats possibles ne sont pas équiprobables, tout va bien.
Par exemple, si tu lances un sou jusqu'à ce que tu obtiennes "face", le nombre X de fois que tu devras le lancer peut être 1, 2, 3, 4, ... , à l'infini.
Mais ces résultats ne sont pas équiprobables. p(1) = 1/2, p(2) = 1/4, p(3) = 1/8, etc.
Aussi, il n'y a pas de grosses difficultés à traiter la distribution uniforme dans le cas non dénombrable (continu). Par exemple, un point réel choisi au hasard, uniformément, dans un intervalle (ou dans un rectangle). Mais alors il faut remplacer les raisonnements en "sommes de probabilités" par des raisonnements en "intégrales de densité".
Tu dis aussi :
Tu as bien fait.Je ne sais pas si je fais bien de ré-intervenir après ces deux échanges mathématiques ; je me risque néanmoins
Je vais essayer de te rendre la politesse, éventuellement, sur un sujet non-mathématique.

Les meilleures sorties de route sont celles qui font le moins de tonneaux.
Le log de zéro.
Salut OneForm,
Tu dis :
Content que tu sois content. On a probablement plus de chances de s'entendre (penser pareil) sur ces thèmes que sur les autres. Ça nous fournira peut-être une brêche, ou une tête-de-pont, qui nous permettra de mieux nous entendre sur les divers autres thèmes où ça va moins bien.Chouette discussion (après tout, je suis matheux).
Oui. C'est la fonction F(x) = 0, pour tout x.1. La limite des Fn existe-t-elle ?
Non. Quand x → ∞, F(x) = 0 converge vers 0 plutôt que vers 1.2. Si oui, est-elle une fonction de répartition ?
La réponse pour (2) ayant été "non", je saute automatiquement à la ligne suivante.3. Si oui, définissons la fonction de répartition de UD(0,∞) comme étant cette limite. (Yeeha !)
Oui et non. Plutôt oui, mais en soulignant en rouge ton "supposons que".Si non :
4. Supposons qu'il existe G, fonction de répartition de UD(0,∞). G est-elle nécessairement la limite des Fn ?
On peut approcher la "pseudo-loi" UD(0,∞) autrement que comme cas limite d'une loi UD(0,n).
Par exemple, la loi géométrique (où on compte le nombre X d'échecs avant le premier succès), en prenant une probabilité de succès tendant vers 0. À la limite, on obtient p(x) = 0 pour x = 0, 1, 2, 3, ... et F(x) = 0 partout.
Bref, la limite d'une suite de distributions n'est pas nécessairement une distribution.
Ça se tient. Une preuve par l'absurde vaut bien une preuve directe. Elle permet de barrer ton "supposons que" plutôt que simplement le souligner en rouge.5. Si oui, alors (par l'absurde) on a montré qu'il n'existe pas de tel G, car à ce stade-ci, on sait que la limite des Fn n'est pas une fct de répartition.
Ton "Édit" est une surprise. J'ai écrit tout ce qui précède avant de l'avoir lu. J'espère que je n'ai rien écrit d'inutile.Edit : Après avoir dormi (j'étais KO hier soir en écrivant), 4 n'a pas de sens puisqu'on ne peut même pas écrire, explicitement, l'hypothèse que G est la fonction de réparition de UD(0,∞), puisque UD(0,∞) n'est pas défini. En 3, on aurait pu définir UD(0,∞) (ça aurait été correct), mais à partir de 4, ça n'a plus de sens.
Merci. J'ai imprimé l'article pour le lire à tête reposée mais je ne l'ai pas encore fait. Je n'ai pas d'objections à ce qu'on étudie les propriétés d'une pseudo-distribution et qu'on y trouve des éléments permettant d'en sortir.j'ai trouvé ceci :
http://archive.numdam.org/ARCHIVE/CM/CM ... _158_0.pdf
Nempêche que la loi UD(0,∞), naturellement conçue comme limite le la loi UD(0,zillion), n'existe pas plus que le log de zéro.

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Re: Le log de zéro.
Ça dépend si on est intuitionniste ou pas ! Ok je sors...Denis a écrit :Ça se tient. Une preuve par l'absurde vaut bien une preuve directe. Elle permet de barrer ton "supposons que" plutôt que simplement le souligner en rouge.
La preuve par l'absurde serait applicable si 4 est vrai. Mais pour ça, il faut que le "supposons que" ait un sens, or ce n'est pas le cas (cf. mon Edit). Je ne vois donc pas de preuve de l'inexistence de la loi uniforme sur lN.
L'article commence avec la définition d'une distribution uniforme sur une séquence d'entiers (dont lN en est un exemple). Y a un corollaire amusant à la fin de la page 159.Denis a écrit :Merci. J'ai imprimé l'article pour le lire à tête reposée mais je ne l'ai pas encore fait.
Grosse différence de contexte
Salut OneForm,
J'ai enfin pris quelques minutes pour lire ton court article.
Je l'ai trouvé très intéressant, mais je ne pense pas qu'il soit pertinent dans notre débat sur l'existence (ou pas) de la loi de probabilité UD(0,∞). Le contexte est plus "théorie des nombres" que "théorie des probabilités".
Bien sûr, il y a une terminologie commune (distribution, uniforme, etc.), mais le contexte est radicalement différent.
Quitte à métaphoriser outrageusement, je dirais que c'est un peu comme fournir un article traitant des étoiles dans un débat portant sur les étoiles de mer. Ou l'inverse.
Grosso modo.

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