Sylvain a écrit :L'or est un moyen de faire traverser le pouvoir d'achat de ses économies à travers le temps en particulier en périodes d'agitation.
Je sais, et c'est pour ça que je dis que c'est improductif.
Ca détourne de l'épargne de l'investissement et de la consommation et hormis les "riches" qui ont des gestionnaires pour leur fortune et qui sauront acheter et vendre à temps, la majorité achète de l'or quand ça commence à monter, donc trop tard et le revendront trop tard aussi, risquant même de provoquer un équivalent de panique boursière s'ils achètent de l'or papier et y perdront au final.
Ils préserveront certes une part de leur capital, mais auront contribué à l'assèchement des liquidités en période de crise.
Cela dit, mieux vaut quand même que ça se fasse sur l'or plutôt que sur l'achat de matière première utile dont l'augmentation à cause de cet achat, provoquera bien pire.
Je pense au contraire qu'il y a pléthore de liquidités et que chaque planche à billets crée une baisse du pouvoir d'achat des monnaies : pour moi ce n'est pas l'or qui monte, mais le papier qui baisse.
Ce qui revient strictement au même, dans tout les cas, il y a de l'épargne qu'on retire du circuit.
Ensuite, évidement que c'est la monnaie fiduciaire qui "baisse", puisque l'achat d'or vise à sécuriser un magot quand on n'a plus confiance dans la capacité de la monnaie à le faire.
L'année où les banques ont été recapitalisées est aussi l'année où elles ont le moins prêté à l'économie
Normal, étant donné les pertes, il leur fallait du temps pour revenir à un niveau de crédit acceptable. Elles l'ont fait par la suite en recommençant à se prêter entre elle.
En plus, la recapitalisation des banques visait plus à enrayer l'arrêt du prêt interbancaire (les facilités des banques centrales aussi), très dommageable à l'économie que l'arrêt du prêt tout cours. Le but était de refaire des banques des emprunteurs crédibles auprès du système financier et des autres banques, pour qu'elles puissent continuer à fonctionner et éviter les faillites qui aurait fatalement réduit d'un seul coup les capacités à fournir du crédit, en plus de volatiliser l'épargne des déposants (quand l'Etat n'en est pas garant)
Il est temps de les laisser les peuples payer ce qu'ils doivent et non pas des taux d'intérêts usuraires.
Arrêtez de croire au grand soir des opprimés.
Le peuple a profité aussi de la facilité de crédit faite aux Etats qui a certes, à cause de mauvaise gestion des gouvernants, créer un endettement insupportable, mais a aussi contribué au maintien et même à l'extension pendant 30 ans d'un Etat providence que les Etats n'avaient plus les moyens de payer depuis longtemps.
C'est aussi le peuple qui est responsable de cette situation en réclament toujours plus d'aide de l'Etat, des salaires toujours plus haut et pas de hausse des impôts, c'est trop facile de s'en dédouaner en balançant contre les banques.
Qu'elles aient eu un comportement irresponsable et que le milieux de la finance soit criminel et même parfois parasite, c'est clair, mais il ne faudrait pas oublier le consommateur ou le citoyen dans l'équation, qui a tout autant profité du système en obtenant des crédits pas cher pour lui, en tant que particulier et beaucoup plus de capacité d'endettement pour son Etat que si l'argent était venu de la seule banque centrale, dont il réclamait beaucoup de service.
Il y en a qui sont plus coupable que d'autre, mais l'économie est un système qui touche tout le monde et si le système s'enraye aussi sévèrement, c'est le comportement de tout le monde qui est à remettre en cause, pas uniquement celui des plus coupables. C'est trop facile de s'en tenir à une punition des pires fautifs pour se dédouaner d'avoir été un peu fautifs soi même.
Je préfère quelques traders aux chômage à l'austérité généralisée.
C'est illusoire d'imaginer qu'après 30 ans d'endettement pour maintenir un Etat providence à crédit (ou dans d'autre cas, une puissance géopolitique à crédit) il n'y ait pas à payer la facture.
Dans tous les cas, il y aura austérité, qu'elle prenne la forme d'une austérité légale ou non. Et ce n'est pas les vendeurs de rêves politiques qui y changeront quelques choses en balançant des boucs-émissaires dont la contribution seraient soit-disant la réponse à tous les problèmes, ou qui entendent faire de leur pays un château fort cerné de muraille pour faire semblant que le monde n'existe pas autour et que les problèmes disparaîtront si on s'enterre suffisamment la tête dans le sable.
D'une certaine manière, la faillite bancaire et son effet désastreux sur l'économie c'est une forme d'austérité, vu que ça augmente le chômage, réduit la capacité d'investissement, réduit la consommation... le pire c'est qu'au final, ça transfert quand même une part de la charge sur l'Etat s'il s'occupe des chômeurs et voit ses recettes réduites.
Et si l'Etat fait faillite à cause d'un endettement insupportable, c'est encore pire.
L'austérité légale à au moins l'avantage d'être ordonnée et pensée d'avance, si bien qu'elle peut, si le gouvernement en a la volonté, être équitable et juste (même si malheureusement, avec le gouvernement actuel, ça n'en prend pas le chemin.) et ça peut même permettre à l'Etat de mieux fonctionner à l'avenir, parce que c'est le moment ou jamais de faire accepter enfin, à la population, des réformes nécessaires.
(par exemple, la réforme du mille-feuille administratif en France et de l'hypertrophie du fonctionnariat territorial qui en résulte, qui se heurtent à des lobbying d'élus locaux que la pression populaire peut faire plier en cas de tentative de désendettement.)
Après, je ne dis pas que c'est super, mais à choisir entre le chaos financier dont les effets sont inconnus mais qui, en tant que consommateur, m’amènera forcement à payer la facture, que ça soit à cause d'une hausse des prix, d'un chômage ou d'une perte de l'argent sur mon compte, et la réduction ordonnée des dépenses de l'Etat où je sais d'avance ce que je vais payer et pour quoi, je pense que la seconde solution est la meilleure.
Ce qui gène surtout dans l'austérité actuelle, c'est qu'elle est injustement répartie et manque d'efficacité parce que les politiciens sont frileux. Du coup, ils ne prennent que des demis-mesures au lieu de profiter du moment pour lancer de grandes réformes (qui pourrait en plus se coupler d'un plan d'investissement en redirigeant une partie des sommes économisée en supprimant des dépenses inutiles, non plus vers le désendettement, mais aussi vers la relance.).
Le pire c'est que c'était précisément le moment où jamais de faire preuve de volontarisme politique en lançant des grands projets politiques, parce que la situation rend tellement morose qu'une grande idée politique rendrait un peu confiance (or, la confiance et l'enthousiasme sont plus payant économiquement que la morosité, la crainte du risque et l'absence de confiance.)
D'autant plus que des forces politiques moins sympathiques peuvent profiter de cette morosité pour faire leur trou (c'est déjà en partie le cas, suffit de voir le succès des idées irréalistes ou ridicules d'extrême-droites ou d'extrême-gauche).
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)