curieux a écrit :Toutes les lois de la physique sont invariantes par changement de référentiel : premier constat à la base de la relativité.
La vitesse de la lumière est constante vue de n'importe quel référentiel : second constat à la base de la relativité restreinte.
Depuis un siècle, aucune expérience n'a permis d'invalider un seul de ces constats. Tu as toujours besoin de l'avis des autres pour tirer tes conclusions ?
A mon sens, Richard est victime du même type de rejet que les Grecs lorsqu'ils ont découvert l'irrationalité du nombre pi. C'était tellement en conflit avec leurs convictions profondes, à savoir l'idée que la perfection du monde devait se refléter dans la possibilité de représenter n'importe quel nombre par une fraction rationnelle, qu'ils ont même imposé pendant un temps l'interdiction de révéler ce terrible secret.
On retrouve d'ailleurs, à titre d'exemple, les difficultés que certains concepts ont eu à passer dans les noms successifs donnés aux différents ensembles de nombres.
- Les rationnels...
- Les réels...
- Les imaginaires...
Pour Richard, ce qui ne passe pas, c'est l'idée qu'il puisse y avoir deux (et en fait beaucoup plus) résultats de mesure de durée distincts séparant deux évènements pourtant bien identifiés z1 et z2. Voilà donc des résultats de mesure de durée qui au lieu d'être absolus (comme en relativité galiléenne, la Relativité qui prédisait la possibilité de mesurer une vitesse absolue grâce à un Morley Michelson, qu'il y ait ou non un éther) se mettent à dépendre du référentiel de l'observateur inertiel. Face à cette situation "absurde" (à ses yeux) Richard se veut donc entrepreneur de démolition de ce qu'il pense être des foutaises.
Il n'a pas compris :
- que LA durée la plus courte entre ces deux évènements z1 et z2 (la durée propre) est celle mesurée dans LE référentiel inertiel particulier R(z1,z2) où les évènements z1 et z2 se produisent au même endroit et,
- que dans UN référentiel inertiel se déplaçant à vitesse v par rapport à CE référentiel inertiel cette durée est plus longue selon le facteur 1/(1-v²/c²)1/2.
Je pense d'ailleurs que l'hypothèse d'une rétrocausalité de l'action d'une mesure forte sur une mesure faible pourtant antérieure (interprétation proposée par les tenants de la formulation time symmetric de la mesure quantique) donne lieu au même type de "choc philosophique".
- Faire perdre au second principe de la thermo et au principe de causalité qui lui est attaché le statut de phénomènes objectifs pour les ranger dans la catégorie des phénomènes émergents dépendant de l'échelle d'observation et de la "myopie" de l'observateur macroscopique,
- attribuer à l'entropie, sur laquelle repose la notion d'écoulement irréversible du temps (cf. L'hypothèse du temps thermique de C. Rovelli, P. Martinetti et A. Connes par exemple), le statut de relation entre le monde observé et une catégorie d'observateurs caractérisés par leur limitation d'accès à l'information (et non le statut de grandeur absolue).
- faire ainsi perdre à l'écoulement irréversible du temps son statut de phénomène objectif (Bon sang ! Ils sont quand même bien morts il y a 65 millions d'années les dinosaures !!)
c'est pire encore que de faire ressortir le caractère relatif de la simultanéité et des mesures de durée.
Cette réaction, à la base saine, de rejet des idées farfelues (c'est à dire en total conflit avec ce que nous admettons comme indubitablement et obligatoirement vrai parce que conforme à ce que notre vécu nous enseigne), y compris quand l'accumulation des faits d'observation réduit peu à peu l'espace disponible pour d'autres choix interprétatifs, permet de comprendre l'effet répulsif de cette nouvelle interprétation de la symétrie T en physique classique comme en physique quantique.
Pour en revenir à la Relativité, les personnes qui ne sont pas dans le domaine de la science (à la base un ingénieur
utilise les résultats de la science, il ne la construit pas) ont toujours un temps de retard très important par rapport à celles qui baignent dedans par métier. Un siècle de retard pour l'assimilation de la conception du temps en Relativité par des non scientifiques c'est, en fait, un retard assez raisonnable quand les idées sont vraiment nouvelles. Pour être acceptées, les idées nouvelles sur le temps... Elles demandent du temps
...Et je ne parle même pas de la vision du monde qui émerge de la physique quantique.