...La directrice d'école raconte qu'elle a bien du souci avec des femmes musulmanes :
l'année dernière, elle leur avait laissé raconter des histoires aux petits dans des ateliers hebdomadaire.
mais en fin d'année scolaire, elle a eu la visite des "brigades"* de la laïcité.
Elle a raconté que ça se passait plutôt bien, elles sont 5 ou 6 femmes à se relayer chaque semaine pour venir à deux ou trois pour tenir les ateliers.
Mais voilà, elles sont voilées.
Oula, on lui dit que c'est pas possible, laïcité t
Dans une école publique laïque, les enseignants sont des fonctionnaires assermentés qui sont assujettis à suivre un règlement, pas à l'interpréter, tel que défini dans les conditions de recrutement et de formation, initiale et continue.
Ce règlement, unique, comprend la loi de 2004 qui doit être appliquée. Son texte est suffisamment explicite.
Il s'applique à tous les établissements scolaires publics et laïcs français sans exception.
Ce n'est pas une position "laïcarde", obtuse et bornée, dogmatique. C'est la réalité légale.
Cette loi s'inscrit dans celle de 1905 qui est initialement une loi de sécurité publique et de prévention des troublés de l'ordre public. Ce qui surprend toujours, mais c'est la réalité, une réalité qui a toujours cours avec une Lou qui continue de s'appliquer.
C'est du droit et uniquement du droit qui définit et règle le fonctionnement des institutions, et de la société.
Les anecdotes personnelles locales aussi charmantes et particulières soit-elles ne restent que des anecdotes sans valeur universelle, dont il faut cependant tenir compte pour en tirer des enseignements et de la matière à réflexion.
Reste à savoir si les personnes œuvrent pour le bien commun, pour un service public d'enseignement, tel que défini et régi par la loi, si elles en ont bien conscience, ou si elles font passer leurs intérêts et leurs convictions personnelles avant la loi.
Le droit ne s'encombre pas de rhétorique et de considérations personnelles.
A cet égard, le texte de loi est suffisamment souple pour permettre un espace et des possibilités de rencontre et de dialogue.
Il n'existe pas de "brigades" de la laïcité, mais des autorités compétentes, reconnues en vertu du droit.
La loi de 2004 ne pose pas de problèmes: ce sont sa méconnaissance et son application non respectée qui sont sources de soucis.
On ne compte plus les détournements, compromis, adaptations,... il ne s'agit aucunement de se montrer rigoriste et légaliste mais de se situer dans le domaine du droit et de le faire respecter. La fragmentation est toujours source de conflits, et la porte ouverte aux revendications identitaires et communautaires.
Il faut relire le texte de la loi de 2004 à cet égard, qui est on ne plus clair.
Ce sont pour ces raisons que les conditions de recrutement des futurs enseignants et autres personnels de l'Éducation Nationale, la formation initiale et le formation continue devraient être redéfinies et comporter un rappel de ces notions incontournables: en principe et sous réserves, nul ne pourra prétendre "je ne suis pas au courant." ou "Je n'ai pas compris. " à l'avenir.
C'est le premier volet.
Le deuxième, c'est le nécessaire rappel, continu, auprès des familles et des élèves.
On peut toujours contester cette loi, il existe des dispositifs légaux à ce niveau qui sont prévus, toujours dans le cadre institutionnel et pas sur les blogs, sites et autres forums.
Beaucoup de notions on été perdues de vue. Il faut revoir l'oeuvre de Ferdinand Buisson et de Jean Zay, deux piliers de l'enseignement public et laïc.
En 2023, la société française en est toujours à régler les conséquences de la situation des trois collégiennes voilées de 1989. D'un problème mineur local qui aurait pu être réglé en peu de temps, certaines autorités ont laissé dégénérer cette situation, avec une absence de volonté, de courage et d'autorité en oubliant les fondements de la République, en matière d'éducation et d'enseignement.
La note est salée.
Il faudra du temps pour restaurer cette notion de bien commun, de service public d'enseignement républicain et laïc.
En ce qui concerne les intervenantes :
elles ne peuvent le faire, dans une enceinte scolaire, des bâtiments publics, que dans le cadre d'une convention. Tout dépend des horaires d'intervention, de la fréquence,.... Pendant le temps scolaire ? En dehors ? Dépendent-elles d'une association ? Sont-elles employées par la municipalité?... La définition du cadre est importante.
Le fonctionnement d'une école ne peut se comprendre qu'avec ces deux notions : pendant le temps scolaire, réglementaire, et hors temps scolaire. La municipalité est propriétaire des locaux, pas l'Éducation Nationale. Une école, ce sont des bâtiments publics. Les cas des collèges et des lycées appartiennent à un autre registre.
Il me semble que tout intervenant extérieur à l'école, régulier, pendant le temps scolaire, qui n'est pas un professionnel de l'Éducation Nationale, doit être déclaré, son rôle précisé. Il devra disposer d'un agrément délivré à cet effet par les autorités compétentes de l'Éducation Nationale.
Le constat est que la société se retrouve face à une exacerbation du fait religieux. A titre d'exemple, le cinéma est un bon révélateur. Des films comme "Rabbi Jacob" ou "L'union sacrée " ne pourraient plus être réalisés actuellement.