richard a écrit : 08 avr. 2022, 16:51
Merci Dominique pour ces explications, mais ce que je n’ai pas compris non plus c’est pourquoi la psychanalyse aurait des problèmes (ou des soucis) avec la réalité. Cela dit je ne crois pas que l’on pense « hors-sol » en psychanalyse. Et aussi quelle est la différence entre l’inconscient et l’inconscient psychanalytique?
Si la psychanalyse, actuelle, se confronte à d'autres disciplines, dont les neurosciences, si elle fait partie d'un "pool" de recherches et d'investigations, elle tiendra compte des bases neuro-bio-comportementales des individus, et ne sera pas hors-sol, il me semble.
Elle changera fondamentalement de substance au passage, en abandonnant des reliques poussiéreuses qui n'ont plus de raison d'être.
La différence entre l'inconscient freudien et l'inconscient sur lequel s'appuient les neuroscientifiques est d'ordre neuro-physiologique, et intègre des éléments que l'on peut étudier, par exemple le circuit de la récompense et celui de la punition qui sous-tendent les actions des individus sans qu'ils en soient conscients la plupart du temps, parce que dans le processus évolutif de chaque individu, des milliers d'informations sont stockées, engrammeés et aboutissent à des automatisations. Cet inconscient est d'ordre biologique.
L'inconscient freudien s'intéresse au fonctionnement du psychisme, ce qui était une avancée, incomplète, et pour cause, faute des connaissances adéquates nécessaires, indisponibles à l'époque de Freud.
C'est à partir du moment où on a pu commencer à mettre en évidence les niveaux d'organisation du vivant, grâce aux apports de la cybernétique, que des progrès ont pu être réalisés.
Idem avec la génétique.
Les psychanalystes se sont fourvoyé pour beaucoup (cf. l'épisode Bettelheim) dans la prise en charge de l'autisme, des addictions... en établissant des "diagnostics" erronés par manque de connaissances et de non prises en compte des avancées scientifiques et médicales. Trop se considéraient comme les gardiens, auto-proclamés du psychisme humain, et de la vie psychique.
Pour en apprendre plus, il faut aller prospecter, pour plus de clarification, chez Bruno Dubuc.
Je t'avais mis en liens plusieurs pdf correspondant à un ensemble de conférences.
https://lecerveau.mcgill.ca/avance.php
Mode d'emploi
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/pop/p ... yage_a.php
Les niveaux d'organisation: la présentation est très claire
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/pop/p ... n_org.html
J'ai eu beau chercher, sur ce site devenu une référence, en vingt ans d'existence, Bruno Dubuc n'aborde pas la psychanalyse.
Pourtant, son site aborde constamment la notion de réalité. Le "cerveau" ne peut se comprendre, sur le plan fonctionnement, qu'en tenant compte des interactions continuelles, jamais ininterrompues, sauf par la mort, entre l'environnement/la réalité/l'extérieur de l'individu pour schématiser grossièrement et la machinerie cérébrale interne, qui ne consiste pas en un organe perché au sommet d'un tout. C'est beaucoup plus subtil.