ABC a écrit :Ces biais, ces égoïsmes catégoriels et ces manques d'information existent bien sûr, mais en faire une généralité est incorrect et susceptible de conduire à des conclusions, des prises de positions et des décisions qui le sont tout autant. La solution c'est le dialogue dans un esprit gagnant gagnant, d'écoute et de respect mutuel. Chacun d'entre nous connait une partie des problèmes et possède une partie des ingrédients de solution.
Malheureusement l'histoire de l'Humanité nous montre que cette solution raisonnable est restée marginale.
Ce qui fait bouger la société, ses mœurs, sa vie politique, sa morale, c'est l'évolution de rapports de force.
Le désir permanent de tout un chacun est de vivre mieux demain qu'aujourd'hui. Ce n'est ni bien, ni mal mais relève d'une pulsion vitale extrêmement profonde. Toute revendication en est l'expression. Il n'y a, àmha, aucune rationalité à en favoriser plutôt qu'une autre.
Il y a toujours un point de vue soit pour la légitimer, soit pour la considérer comme absurde.
-Pour un planteur de coton, l'abolition de l'esclavage n'avait aucun sens ... pour l'esclave, si.
-Les congés payés ? Cela allait tuer l'industrie ... et donner l'occasion d'un épanouissement personnel à une forte proportion de la population .
-Un plan de dix milliards pour améliorer la condition de certaines catégories sociale ? Vous n'y pensez pas, vous voulez la ruine de la France ! ...
Ce n'est donc pas la raison (qui en l’occurrence ne dit rien) qui peut amener à une décision sur une nouvelle répartition des richesses. C'est, en fait, le pouvoir de celui qui revendique qui en sera le seul déclencheur.
Donc, telle ou telle catégorie y accèdera plus que d'autres quand le rapport de force lui sera favorable. La main d’œuvre est rare ? Les revendications du monde du travail seront prises en compte et sa condition s'améliorera. Elle est abondante ? Son rapport de force diminuera et elle pourra se brosser.
Une autre constante est que celui qui a le rapport de force a le sentiment qu'il est précaire et a tendance à le renforcer et donc d'en abuser. Une machine donc à générer des oppresseurs et des opprimés.
En bref, un déséquilibre constant qui oscille d'une injustice à une autre.
Ce qui me frappe c'est la vitesse avec laquelle les opprimés d'aujourd'hui deviennent les oppresseurs de demain. C'est, me semble-t-il, une des grandes constantes de l'Histoire. Jamais, une catégorie opprimée n'est sortie "meilleure" de son oppression. La Terreur a suivi de peu la Prise de la Bastille, l'oppression des Palestiniens à la Shoah ...
je ne pense pas donc pas que la répartition des richesses (principal objet de la politique) puisse se faire sur une base rationnelle ou morale. Seul, un rapport de force pourra, en pratique, la faire évoluer.
Si elle aboutit à un déséquilibre insupportable où personne n'y gagne plus vraiment, elle provoquera l'apparition de nouveaux rapports de force qui relancerons le fléau dans l'autre sens.
Éternellement ...