richard a écrit :Le noyau dur de la relativité galiléenne consiste en la transformation de Galilée
L'
invariance des lois de la
physique vis à vis des actions du
groupe de Galilée (pour associer un contenu physique à ce que tu viens d'exprimer via le modèle mathématique que tu évoques implicitement). Il s'agit d'une approximation (donc fausse) de la bonne invariance : l'invariance des lois de la physique vis à vis des actions du groupe de Poincaré.
Ces deux groupes à 10 paramètres ont, par contre, en commun un sous-groupe à 7 paramètres : le sous-groupe d'Aristote
L'invariance des lois de la physique vis à vis du groupe d'Aristote exprime :
- l'invariance des lois de la physique par translation spatiale. Autrement dit, j'obtiens le même résultat d'expérience si, toutes choses étant égales par ailleurs, je réalise la même expérience à deux endroits différents (c'est à dire, physiquement, la conservation de l'impulsion)
- l'invariance des lois de la physique par rotation spatiale : j'obtiens le même résultat d'expérience si... (c'est à dire, physiquement, la conservation du moment cinétique)
- l'invariance des lois de la physique par translation temporelle : j'obtiens le même résultat d'expérience si... (c'est à dire, physiquement, la conservation de l'énergie)
richard a écrit :la conservation de la simultanéité, le temps absolu.
Non, ce n'est pas le noyau dur de la relativité Galiléenne. C'est une
conséquence du noyau dur de la relativité galiléenne et ce n'est pas la seule façon d'arriver à cette conséquence. On peut obtenir cette même conséquence, sans rejeter l'invariance lorentzienne (elle n'est pas niable, c'est un fait d'observation) :
- en interprétant l'invariance lorentzienne comme une émergence statistique
- en bâtissant les transformations de Lorentz dans le noyau dur commun aux deux relativités : l'espace-temps d'Aristote (la géométrie associée au groupe d'Aristote). Cet espace-temps comprend en effet une simultanéité absolue, des longueurs absolues et des durées absolues.
- en indiquant qu'à ce jour, tous les phénomènes qu'on sait observer respectent l'invariance de Lorentz.
Comme on ne sait pas observer la fonction d'onde, elle n'est pas tenue (a priori) de respecter l'invariance de Lorentz. Si elle est un peu indisciplinée de ce point de vue, on lui offre l'espace-temps d'Aristote comme terrain de jeu (tenue correctement symétrique au sens d'Aristote quand même exigée). Sur ce terrain de jeu on peut bâtir la "villa de Minkowski" (port de la cravate et du smoking symétriques Lorentziens absolument obligatoires) dans laquelle elle n'a pas le droit de rentrer si elle refuse de se plier à la symétrie Lorentzienne.
Du fait de la non localité quantique,
si on croit que le fonction d'onde représente un
champ physique objectif et qu'
en plus on interprète la mesure quantique comme l'action physique objective d'un appareil de mesure
respectant le principe de causalité,
alors la réduction du paquet d'onde lors d'une mesure quantique ne peut pas respecter l'invariance de Lorentz...
... mais elle a parfaitement le droit de s'ébattre dans l'espace-temps d'Aristote (avec son présent universel, ses durées absolues et ses distances absolues : le paradis perdu des réalistes)
Toutefois, l'espace-temps d'Aristote est métaphysique (c'est le problème du réalisme). C'est d'ailleurs précisément ce qu'on lui reproche. Cet espace-temps n'entre pas en conflit avec la physique observable à ce jour, mais simplement il n'en fait pas (pas encore ?) partie. En effet, à ce jour, tous les phénomènes observables respectent l'invariance de Lorentz. Cette symétrie rend inobservable le feuilletage privilégié de l'espace-temps d'Aristote (son référentiel inertiel privilégié) en feuillets 3D de présent universel.
richard a écrit :L'avenir nous dira si cette proposition est porteuse de développement.
Non, non. Le passé suffit. L'invariance galiléenne est contredite par les faits, notamment par l'électromagnétisme.
Pour ce qui est de l'existence d'une simultanéité absolue, de longueurs absolues, de durées absolues, j'ai effectivement été fortement tenté par cette hypothèse, car elle est nécessaire à l'interprétation réaliste de la fonction d'onde ET la conservation du principe de causalité par cette réalité supposée (cf.
Special Relativity and Lorentz invariance consistently coexist in Aristotle space-time).
Depuis un an 1/2 environ, sans abandonner pour autant l'idée selon laquelle la fonction d'onde reflèterait bien une réalité intersubjective (ainsi que la deuxième fonction d'onde, celle qui remonte le temps dans la formulation de la physique quantique à deux vecteurs d'état de Aharonov, Vaidman et "quelques" autres physiciens, des gens dont c'est le métier et qui publient leurs travaux dans des revues à comité de lecture), j'ai fini par accepter l'hypothèse selon laquelle l'invariance de Lorentz serait plus fondamentale que le principe de causalité (bref, que c'est le principe de causalité ainsi que l'écoulement irréversible du temps qui sont des émergences de nature thermodynamique statistique et non l'invariance de Lorentz. C'est très précisément l'inverse de ce que je croyais auparavant).
Ce qui m'a forcé à l'accepter, c'est :
- le succès expérimental de la mesure faible (datant pourtant, déjà, de 1988),
- le fait que la formulation time-symmetric à deux vecteurs d'état de la physique quantique ne s'écarte pas d'un iota de la formulation quantique standard (elle fait seulement apparaître explicitement la symétrie T qui fait partie intégrante de la physique quantique)
- enfin, le fait que l'énergie cinétique des particules est négative au franchissement d'une barrière de potentiel par effet tunnel. Cette négativité traduit, mathématiquement, une évolution à rebrousse-temps violant, a minima au niveau interprétatif, la causalité (cf. Les travaux de Souriau sur la symétrie T dans "structure of dynamical systems", dans le paragraphe sur ce sujet que j'ai déjà cité à plusieurs reprises). Cette violation de causalité, bien qu'objet de fortes controverses au plan de l'interprétation est, à mon sens (mon interprétation de ce sujet est très minoritaire par contre, tant pis) confirmée par Tunneling Times and Superluminality: a Tutorial.
Toutefois,
cela ne passe absolument pas par la Relativité galiléenne. La Relativité galiléenne :
- est incompatible avec les équations de Maxwell comme cela se démontre en quelques lignes de calcul niveau terminale S + epsilon
- est incompatible, encore plus simplement, avec l'expérience de Morley Michelson comme cela se démontre en quelques lignes théoriquement accessibles à partir du niveau 4ème (il faut savoir calculer une distance parcourue en fonction du temps de parcours et de la vitesse de déplacement, connaître le théorème de Pythagore et ne pas avoir oublié la résolution des problèmes de trains qui se croisent apprise en CM2, cf. le rappel ci-dessous).
J'ai déjà constaté, à de nombreuses reprises, des phénomènes de déni de réalité (souvent dans le domaine des opinions politiques ou encore dans des projets mal engagés parce que mal pris en main mais que l'on se refusait à voir comme tels, ou encore vis à vis de phénomènes dont on nie la réalité pour se protéger d'un bouleversement de croyances), mais le niveau que tu atteins est absolument prodigieux. Je penses que tu frises le niveau SC.
D'après toi, un triangle rectangle :
- d’hypoténuse ayant une longueur ct,
- de côté opposé ayant une longueur vt,
- de côté adjacent ayant une longueur L0,
ça donne t = L0/c comme tu le penses (le pensait ?) ?
...où ça donne plutôt t = (L0/c)/(1-v²/c²)
1/2 ?
Quelle est ta réponse à cette question ?