Re: Le Wokenisme en devenir
Publié : 17 mars 2021, 03:50
Un texte intéressant : Un choc existentiel, écrit noir sur blanc
J'ai lu et ... rien ne m'étonne.
J’ai grandi dans les années 1990 dans une culture américaine qui estimait qu’à partir du moment où vous n’étiez pas blanc à 100 %, vous étiez noir. C’était un héritage de l’esclavage.
— Thomas Chatterton Williams
Le plus dramatique, en France, par rapport aux USA, est le mélange, un brouet infâme où des éléments de l'histoire américaine se retrouvent accolés à d'autres spécifiquement français et particuliers (colonisation et guerres d'indépendance sur différents continents)., cette pensée essentialiste et victimaire fait aujourd’hui un retour en force aux États-Unis, estime l’écrivain. « La pensée universaliste est en crise. Depuis Ta-Nehisi Coates [selon qui “l’Amérique blanche est un consortium destiné à protéger son pouvoir exclusif de dominer et de contrôler nos corps (noirs)”], on n’hésite plus à critiquer ouvertement Martin Luther King, qui a pourtant formulé un projet humaniste extraordinaire. On n’hésite plus à le qualifier de vendu parce qu’il acceptait l’assimilation. C’est une régression terrible. L’idéal républicain est quelque chose qui résonne en moi. C’est l’idéal du mouvement des droits civiques qui voulait que nous soyons tous des citoyens avec des droits universels accessibles à tous. Cet idéal est encore très vivant en France. L’idée d’être d’abord un citoyen avant d’appartenir à une catégorie ou à une communauté, c’est l’idéal de Martin Luther King. »
Malheureusement, les idées de ce dernier sont aujourd’hui battues en brèche. « En Amérique, si on les défend, on est accusé de trahir son identité raciale et de collaborer avec les Blancs. C’est une régression dramatique. On vous dit aujourd’hui qu’on n’a pas besoin de Noirs qui ne parlent pas comme des Noirs. Comme s’il n’y avait qu’une seule façon d’être noir. Si vous êtes en désaccord, vous êtes ostracisé. De la même façon, il n’y aurait qu’une seule façon d’être une femme ou d’être musulman. »
Dénoncer Martin Luther King, quand même...!
Annie Cordy accusée de racisme: «Aucun domaine n’est épargné par la cancel culture»
L'horreur !!!!!Lambert85 a écrit : 17 mars 2021, 16:00 https://www.lefigaro.fr/vox/societe/ann ... e-20210316Annie Cordy accusée de racisme: «Aucun domaine n’est épargné par la cancel culture»
Les derniers événements, qui culminent avec la chasse aux sorcières lancée à l’IEP de Grenoble contre deux enseignants, font apparaître clairement qu’il n’est plus temps de tergiverser. Les instances universitaires, plutôt que de se draper dans une dignité qu’elles sont hélas en train de perdre, doivent avoir le courage d’affronter la réalité, c’est-à-dire l’entreprise de noyautage d’une grande partie des sciences sociales françaises au profit des idéologies les plus rétrogrades, les plus obscurantistes, les plus violentes. L’offensive islamiste contre la République sous la bannière de l’islamophobie et le soutien d’une partie de plus en plus importante de la gauche en rupture avec tous ses idéaux et tous ses objectifs, constituent une politique du pire qui ouvre le chemin à l’extrême droite.
Pas de confusions idéologiques: je les ai cités uniquement pour leurs réactions qui pourraient (et auraient dû) être le fait d'autres.nikola a écrit : 20 mars 2021, 15:37 L’ennui, c’est que Blanquer ou Castaner font partie d’un gouvernement qui raconte craques sur craques, notamment quand il s’agit de justifier leur politique violente contre les pauvres. Alors forcément, quand ils s’aventurent ailleurs, les gens finissent par ne plus les croire (qu’ils aient raison ou tort).
Ce qu'en pense Pierre-André Taguieff, l'une de leurs bêtes noires...Une partie de la gauche blanche, ainsi que des féministes qui ne font aucune analyse anticoloniale, anti-islamophobe et antiraciste, sont également des complices de l’invisibilisation de l’oppression coloniale et du racisme, en fournissant des rationalisations idéologiques au racisme structurel porté également par l’État. Cela aussi montre l’incohérence du terme « islamo-gauchisme ».
Cette tribune, parfaite illustration de la pensée-slogan des milieux décoloniaux et résumé saisissant de leurs croyances dogmatiques, confirme donc la description que nous avons proposée du phénomène islamo-gauchiste et justifie les critiques que nous en avons faites. La bêtise idéologisée a rendu possible un tel aveu involontaire. Un précieux aveu, pour nous qui analysons cette vague idéologique transnationale. Pulvérisé, le déni à la française de la réalité islamo-gauchiste. Nous savons un peu mieux qu’hier ce que pensent les islamo-décoloniaux sans frontières. Nous sommes également mieux à même de comprendre qu’ils pensent dans une niche idéologique, enfermés dans un sociolecte militant saturé de formules creuses. Ils projettent sur une France qu’ils ne connaissent que par ouï-dire leurs grosses convictions militantes. Il faut les remercier de nous offrir cette nouvelle preuve de la justesse de nos analyses. Les études historiques et comparatives des nouveaux jargons de bois et des pensées closes émergentes ont de l’avenir.
L'auteur réfère à la loupe médiatique qui amplifie hors proportion les sujets d'actualité. Effectivement c'est un danger sournois qui nous conditionne à une fixation du débat social. N'empêche que nous pouvons élargir le débat de la une martelée comme le fait le Journal de Montréal dans ses sections opinions et chroniques avec le wokisme. Nous pourrions reprocher la même chose au journal web de gauche Le Ricochet qui n'en fait que son sujet unique.Stanley Cohen y voyait une « panique morale », processus de diabolisation d’une catégorie sociale présentée « comme une menace pour la société, ses valeurs et ses intérêts ». Les médias produisent ces paniques en exagérant l’importance de quelques événements et en abusant d’expressions sensationnalistes (« nouvelle inquisition »,« tyrannie des minorités », etc.).Cela provoque une spirale amplificatrice du sentiment de menace. En réaction, « des digues morales sont érigées par des éditorialistes, des évêques, des politiciens et autres bien-pensants, et des experts reconnus proposent leurs diagnostics et leur remède ». Pareille dynamique soulève de profondes inquiétudes chez la majorité bien-pensante. Elle s’en décharge sur un bouc émissaire, souvent des jeunes de la contre-culture que des autorités morales et politiques cherchent à remettre sur le droit chemin, dans une logique de régulation sociale.
DictionnairErroné a écrit : 21 mars 2021, 15:53
Est-ce le sujet d'actualité qui devrait dominer? Non, absolument pas, il y plus sérieux même si nous nous limitons à la frontière de notre pays, le Québec. Le sujet du wokisme n'est pas problématique en soi, ce qui est proposé est un changement fondamental de la culture et de la société. Les journaux devraient se limiter aux journalismes et retirer ces opinieux et chroniqueurs, le limiter à l'éditorial.
Louis Armstrong et Sydney Bechet étaient des noirs "blanchis"Le wokisme nous permet d'avoir des débats de fond, par exemple, "Tata Yoyo" est-elle une chanson raciste ou pas ?
DictionnairErroné a écrit : 21 mars 2021, 15:53 Un article intéressant "La panique morale et les «wokes»".
https://www.ledevoir.com/societe/le-dev ... i-wokes-bi
Stanley Cohen y voyait une « panique morale », processus de diabolisation d’une catégorie sociale présentée « comme une menace pour la société, ses valeurs et ses intérêts ». Les médias produisent ces paniques en exagérant l’importance de quelques événements et en abusant d’expressions sensationnalistes (« nouvelle inquisition »,« tyrannie des minorités », etc.).Cela provoque une spirale amplificatrice du sentiment de menace. En réaction, « des digues morales sont érigées par des éditorialistes, des évêques, des politiciens et autres bien-pensants, et des experts reconnus proposent leurs diagnostics et leur remède ». Pareille dynamique soulève de profondes inquiétudes chez la majorité bien-pensante. Elle s’en décharge sur un bouc émissaire, souvent des jeunes de la contre-culture que des autorités morales et politiques cherchent à remettre sur le droit chemin, dans une logique de régulation sociale.
Pour en finir avec le mythe de l’objectivité
La critique épistémologique féministe a largement fait la preuve que l’objectivité scientifique, traditionnellement posée comme un principe absolu de la démarche scientifique, est un leurre qui occulte les rapports de pouvoir. Le mythe de l’objectivité des scientifiques prend sa source dans une conception idéaliste de l’activité de recherche qui serait coupée du monde concret et pratiquée – dans une tour d’ivoire – par des expert·e·s désintéressé·e·s. Or, tel que Marie-Josèphe Dhavernas l’écrivait dès 1992 : « La science est tributaire, dans sa réalisation, des mécanismes institutionnels, des objectifs politiques et des représentations des sociétés où elle se pratique, lesquelles sont encore massivement dominées par les hommes. Dès lors la science est à l’image de la société qui la produit, elle est à investir et à transformer au même titre que les autres domaines de cette même société. »
Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique, UQAM
(...)
L’opposition insidieuse entre sciences « dures » et sciences « molles »
Dans toute leur diversité, les études féministes, sur le genre ou sur les femmes ont pour point de convergence, non seulement de remettre en cause le primat de l’objectivité – contribuant ainsi de manière significative à la conversation mondiale qui perdure sur cette question – mais encore de montrer l’arbitraire d’une distinction hiérarchique entre sciences « dures » et sciences « molles ». Les premières sont généralement considérées comme les seules vraies sciences, en raison, notamment, de l’importance accordée au canon de la reproductibilité et de l’illusion d’objectivité qu’elles entretiennent. Cette opposition entre les sciences n’est pas sans refléter une division entre objectivité et subjectivité, entre rationalité et émotivité, entre masculin et féminin.
Francis Dupuis-Déri, professeur de science politique, UQAM (il n'est pas le seul à signer, mais quand même ...)
Maintenant que vous le dites...Kraepelin a écrit : 21 mars 2021, 17:25 Un article signé Francis Dupuis-Déri!!! Je te rappelle de notre ami Francis (qui a récemment commis une conférence néoféministe sur la tribune des sceptiques du Québec) en plus d'être féministe de troisième vague, est un partisan enragé de la rectitude politique et du post-modernisme. Il ne croit pas dans l'objectivité et dénonce les prétentions des sciences qui sont selon lui une pure invention du "patriarcat".
Dès lors la science est à l’image de la société qui la produit, elle est à investir et à transformer au même titre que les autres domaines de cette même société. »
Mais l’on s’en fout de l’objectivité des gens, qu’ils soient scientifiques ou pas. Ce qui fait qu’un GPS et/ou un médoc fonctionnent, objectivement, c’est le « filtre » de la méthodologie scientifique, qui, de par le nombre d’instances et d’acteurs concerné, finit toujours, avec un peu de temps, par « filtrer » ce qui fonctionne ou pas, et donc par faire consensus scientifique.Kraepelin a écrit : 21 mars 2021, 17:25Un article signé Francis Dupuis-Déri!!! [...] Pour en finir avec le mythe de l’objectivité [...]L’opposition insidieuse entre sciences « dures » et sciences « molles » [...]
Des observations empiriques aux études scientifiques portant sur la construction de la personnalité psychique de l’individu, il apparaît clairement que nous sommes imbibés de stéréotypes et de préjugés. Tous. Sans exception. Peu importe nos origines ethniques.
Vis-à-vis des autres, nous classifions et faisons des associations découlant de processus conscients et inconscients qui nous sont propres. Il en est généralement de même avec notre groupe culturel d’appartenance. Dès lors, le regard derrière les «lunettes» que nous portons pour lire «les autres» et leurs agissements est forcément teinté par notre propre vie, notre façon d’être, de penser ou d’agir.
Rappelons que sous la houlette de Pierre Elliott Trudeau, le Canada s’est créé un système d’apartheid culturel communément appelé «le multiculturalisme». Cette idéologie a engendré un «communautarisme culturel», incubateur de stéréotypes, de préjugés, voire de racisme.
https://www.journaldemontreal.com/2021/ ... n-prejuges
C'est vrai que Kotto est un des rares à toujours garder la tête sur les épaules. Je félicitait son arrivé au "Journal" en juin dernier une conséquence positive des BLM...DictionnairErroné a écrit : 22 mars 2021, 10:26 Il est toujours rafraîchissant de lire Maka Kotto, c'est devenu tellement rare le bon sens dans les médias d'opinions. Pourtant il ose.
Excellent!Kraepelin a écrit : 22 mars 2021, 12:15 Rions un peu...
Un sketch particulièrement drôle sur le workisme en milieu de travail.
https://www.facebook.com/watch/?v=379821256395695
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Je suis un peu hors sujet, mais ... MMe Lucie rapporte:Dominique18 a écrit : 22 mars 2021, 16:13 Un exemple de la "vraie" vie, par l'une de ceux qui la connaissent mieux que les autres...
https://www.liberation.fr/france/2019/0 ... le_1731640
C'est pas la première fois que j'entend ça. J'ai une amies française d'origine qui partage mes randonnées sur la montagne à Montréal. Elle me raconte qu'à Paris elle se faisait continuellement abordée dans la rue ( plus ou moins gentiment) par des hommes ce qui était toujours irritant et parfois inquiétant. Ayant été agressé dans une train durant sa jeunesse, elle vivait littéralement dans la peur. Au Québec, la culture est différente. Les hommes n'interpellent pratiquement jamais des inconnues dans la rue (je n'ai vu ça qu'une fois en 60 ans). Sauf des cas clinique rares, ils ne suivent pas les femmes dans la rue. Ici, ce serait considéré comme très mal élevé et très "loser" même pour le hommes issus de milieux ouvriers. Lorsque des agressions de femmes inconnues surviennent à Montréal, cela se produit presque toujours dans les quartiers où habitent des "déracinés". Mon amie s'est sentie tellement soulagée de pouvoir déambuler en paix, qu'elle s'est installée au Canada...«Quand je rentre chez moi, il y a toujours des mecs qui m'abordent en me demandant d'où je viens, si je suis métisse ou arabe, qui me renvoient à ma couleur de peau», dénonce la jeune femme en colocation avec quatre autres membres de l'Unef, dans un quartier populaire de Paris en bordure de périphérique.