Re: Le temps
Publié : 21 juin 2015, 23:14
J'ai lu ce document de Jean Bricmont qui m' a amené à la théorie de l'onde pilote de de Broglie puis à la théorie de de De Broglie-Bohm. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_d ... oglie-BohmABC a écrit :[
Le physicien Jean Bricmont se situe dans le camp (minoritaire) des défenseurs de l'interprétation réaliste de la physique quantique (donc explicitement non locale si on veut conserver le principe de causalité) : cf. "La mécanique quantique pour non-physiciens", Jean Bricmont http://www.mathematik.uni-muenchen.de/~ ... mq1new.pdf
Il défend très bien ce dont j'ai été quasiment convaincu pendant presque 15 ans (avant de prendre connaissance de la mesure faible et de son cadre naturel de modélisation : la formulation time symmetric de la physique quantique à deux vecteurs d'état proposée par Aharonov et Vaidman).
ABC a écrit :Le physicien Jean Bricmont se situe dans le camp (minoritaire) des défenseurs de l'interprétation réaliste de la physique quantique (donc explicitement non locale si on veut conserver le principe de causalité) : cf. "La mécanique quantique pour non-physiciens", Jean Bricmont http://www.mathematik.uni-muenchen.de/~ ... mq1new.pdf
Il défend très bien ce dont j'ai été quasiment convaincu pendant presque 15 ans (avant de prendre connaissance de la mesure faible et de son cadre naturel de modélisation : la formulation time symmetric de la physique quantique à deux vecteurs d'état proposée par Aharonov et Vaidman).
Il s'agit de la discussion philosophique visant à attribuer une préférence :Emanuelle a écrit :J'ai lu ce document de Jean Bricmont qui m' a amené à la théorie de l'onde pilote de de Broglie puis à la théorie de de De Broglie-Bohm. https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_d ... oglie-Bohm
J'avoue que j'ai presque eu l'impression de la comprendre et je l'ai trouvée très séduisante (ce qui n'est pas un super argument)
Je suis très étonnée de tant de divergences dans les interprétations de la MQ.
Je ne peux comprendre tout cela que d'une manière très superficielle mais je me demandais: que pensez-vous vous-même de cette interprétation ? Est-elle aujourd'hui contredite par de nouvelles expériences ? Bohm lui-même l'aurait-il rejetée ? Quelles différences avec ce vers quoi vous vous êtes orienté ?
Voilà ce que nous dit Bell quant à lui sur ce même sujet :We have to give up Einstein’s interpretation of special relativity and return to Lorentz’s interpretation and with it to . . . absolute space and time. . . . The reason for this assertion is that the mere existence of an infinite velocity entails [the existence] of an absolute simultaneity and thereby of an absolute space. Whether or not an infinite velocity can be attained in the transmission of signals is irrelevant for this argument: the one inertial system for which Einsteinian simultaneity coincides with absolute simultaneity . . . would be the system at absolute rest - whether or not this system of absolute rest can be experimentally identified.
Le choix de l'interprétation standard consiste au contraire à proposer un modèle de la physique quantique évitant tout recours à une hypothèse (telle que celle d'un référentiel quantique privilégié et de particules ponctuelles inobservables) qui ne serait pas strictement incontournable pour rendre compte de ce que l'on observe. Que nous dit Feynman à propos de l'expérience des fentes de Young (cf. De Broglie-Bohm pilot-wave theory and the foundations of quantum mechanics http://www.tcm.phy.cam.ac.uk/~mdt26/pilot_waves.html) ?The idea that there is an aether, and these Fitzgerald contractions and Larmor dilations occur, and that as a result the instruments do not detect motion through the aether - that is a perfectly coherent point of view. . . . The reason I want to go back to the idea of an aether here is because in these EPR experiments there is the suggestion that behind the scenes something is going faster than light.
Now if all Lorentz frames are equivalent, that also means that things can go backwards in time. . . .[this] introduces great problems, paradoxes of causality, and so on. And so it is precisely to avoid these that I want to say there is a real causal sequence which is defined in the aether.
A phenomenon which is impossible, absolutely impossible, to explain in any classical way, and which has in it the heart of quantum mechanics. In reality it contains the only mystery... and how does it really work? What machinery is actually producing this thing? Nobody knows any machinery. Nobody can give you a deeper explanation of this phenomenon than I have given; that is, a description of it.
Pour autant que je puisse en juger, je peux dire que je suis entièrement d'accord avec ce point de vue.ABC a écrit : Quand on analyse les choses plus finement, on s'aperçoit que ces notions que nous croyons absolues modélisent en fait, non les propriétés objectives des objets et phénomènes observés (un concept d'objectivité qui n'a probablement pas plus de validité que le mythe du bon sauvage) mais la relation que nous établissons avec ces objets et phénomènes.
Ce que nous croyons être des propriétés objectives sont en fait des propriétés intersubjectives. Les propriétés que nous observons sont de nature relationnelle (entre nous et l'univers observé). Elles ne dépendent pas que des objets observés.
Je dirais plutôt (simple hypothèse évidemment): si nous n'étions pas myopes et malentendants, nous percevrions "tout" et nous ne pourrions pas nous poser de questions, donc pas de possibilité d'apprentissage ni de compréhension.ABC a écrit : Si nous n'étions pas myopes et malentendants nous serions donc aveugles et sourds.
Non mais sérieusement les sceptiques, je veux bien croire qu'ABC est une sommité dans son domaine mais les contradictions de l'idéalisme quantique vous échappe à ce point. Ici ce que dit ABC ... c'est que l'univers ( le fait physique) serait conditionné par notre "champ d'expérience". Que la théorie fonde le fait physique alors que nous savons très bien qu'en mode classique ou réaliste une théorie tente de transcrire un fait objectif ( physique). Il y a la chose, le fait de nature, et le mot le fait de culture ( scientifique ou religieuse). Pour ABC, le mot crée la chose. La théorie rend le fait objectif. Ça va... Vous suivez la démonstration?ABC a écrit :Ce que nous croyons être des propriétés objectives sont en fait des propriétés intersubjectives. Les propriétés que nous observons sont de nature relationnelle (entre nous et l'univers observé). Elles ne dépendent pas que des objets observés
Et aussi :viddal26 a écrit :Le temps fuit, l'éternité s'avance.
Amen.Martin pécheur a écrit :Bon on verra si, ici, la science est en marche ou les sceptiques protégent leur petit confort idéologique. Ma parole passera ou ne passera pas?
Pourquoi ce sont toujours ceux qui ont le moins compris qui font le plus la leçon?Martin pécheur a écrit : Non mais sérieusement les sceptiques, je veux bien croire qu'ABC est une sommité dans son domaine mais les contradictions de l'idéalisme quantique vous échappe à ce point. Ici ce que dit ABC ... c'est que l'univers ( le fait physique) serait conditionné par notre "champ d'expérience". Que la théorie fonde le fait physique alors que nous savons très bien qu'en mode classique ou réaliste une théorie tente de transcrire un fait objectif ( physique). Il y a la chose, le fait de nature, et le mot le fait de culture ( scientifique ou religieuse). Pour ABC, le mot crée la chose. La théorie rend le fait objectif. Ça va... Vous suivez la démonstration?
Tu confond expérience et théorie.Martin pécheur a écrit :Non mais sérieusement les sceptiques, je veux bien croire qu'ABC est une sommité dans son domaine mais les contradictions de l'idéalisme quantique vous échappe à ce point. Ici ce que dit ABC ... c'est que l'univers ( le fait physique) serait conditionné par notre "champ d'expérience". Que la théorie fonde le fait physique alors que nous savons très bien qu'en mode classique ou réaliste une théorie tente de transcrire un fait objectif ( physique). Il y a la chose, le fait de nature, et le mot le fait de culture ( scientifique ou religieuse). Pour ABC, le mot crée la chose. La théorie rend le fait objectif. Ça va... Vous suivez la démonstration?ABC a écrit :Ce que nous croyons être des propriétés objectives sont en fait des propriétés intersubjectives. Les propriétés que nous observons sont de nature relationnelle (entre nous et l'univers observé). Elles ne dépendent pas que des objets observés
Fait de nature et fait de culture c'est un peu le même principe que le gène et le mème. Le fait et son interprétation. Ou la carte et le pays. Selon la MQ le mot créé la chose, la carte le pays, et l'univers se limite à notre champ d'experience.
Bon on verra si, ici, la science est en marche ou les sceptiques protégent leur petit confort idéologique. Ma parole passera ou ne passera pas?
Non. Je te parle d'objectivité ( champ expérience) et de subjectivité ( théorisation)Chanur a écrit :u confond expérience et théorie.
Alors il m'apparaît abusif de parler d'un univers indéterminé sous prétexte de notre myopie. Le déterminisme appartient au monde objectif alors que l'indétermination est plutôt "ontologique" et théorique. L'indétermination est reliée à notre compréhension et représentation des déterminismes au niveau micro et macro. Donc de mon point de vue l'univers est fait de déterminismes. Il ne reste qu'à comprendre "la logique" d'action, d'organisation et d'agencement des structures tout en tenant compte de la composante probabiliste de la MQ. Ne t'en fais je n'essaie pas de.réintroduire en douce un dessein intelligent. Je soulève au contraire le caractère anthropocentrique de la MQ voulant qu'un objet quantique n'a pas de propriétés et que seule la mesure peut lui en attribuer. Cette incongruité vient du fait qu'on mêle déterminismes ( structures atomiques) et indétermination ( théorisation.). La MQ en tant que science est née dans un contexte d'ébullition philosophique où le souci d'écarter la métaphysique des sciences surtout en physique était plus impératif que jamais. Ceci dit je doute que ce désir d'affranchissement ait passer le test.Chanur a écrit :Depuis le début de l'existence de la physique quantique, on sait qu'on ne peut pas tout expérimenter (mesurer). C'est le principe d'indétermination d'Eisenberg. Einstein, Podolsky et Rosen en avaient conclu que la théorie était incomplète et qu'on pouvait la compléter. L'expérience a prouvé qu'ils se trompaient. La théorie EST incomplète mais on ne peut pas la compléter : il y aura toujours des informations inaccessibles à l'expérience.
Ce que soutiens la MQ est que la mesure est nécessaire pour attribuer une valeur et des propriétés physiques à l'objet quantique pour qu'il soit physiquement fondé et identifié. Bref l'observation ( le monde des idées) devient déterminante pour que le fait physique soit ( la réalité sensible) C' est pas métaphysique ça? Je soulève des incongruités. Faut pas m'en vouloir et me jeter au bûcher des zozos.Chanur a écrit :C'est une interprétation, discutable en tant que telle, de la physique quantique,. Mais ça ne signifie absolument pas "que la théorie fonde le fait physique" comme tu l'écris.
Tu es le seul à imaginer qu'une théorie pourrait agir sur la physique. Aucun physicien n'écrirais ça.
Chanur a écrit : Ce que dit ABC, c'est que c'est justement le fait qu'une partie des informations nous soit inaccessible qui structure l'univers, à notre échelle, en lui donnant une flèche du temps. C'est une interprétation, discutable en tant que telle, de la physique quantique.
J'ai d'ailleurs l'intention de prendre le temps de répondre aussi bien que je le peux à la question d’Emanuelle, notamment concernant l'article de Pierre Martinetti Emergence of time in quantum gravity: is time necessarily flowing ?VI. RECOVERY OF TIME
The time of our experience is associated with a number of peculiar features that make it a very special physical variable. Intuitively (and imprecisely) speaking, time “flows”, we can never “go back in time”, we remember the past but not the future, and so on. Where do all these very peculiar features of the time variable come from? I think that these features are not mechanical. Rather they emerge at the thermodynamical level. More precisely, these are all features that emerge when we give an approximate statistical description of a system with a large number of degrees of freedom.
VI la récupération du temps (C. Rovelli commence par faire perdre au temps son statut de notion première. Voui, mais on observe son écoulement et on est même capable, avec les horloges atomiques, de mesures d'une précision d'une seconde sur 15 milliards d'années. Il faut donc bien le faire "réapparaître" quand même en tant que grandeur observable)
Le temps de notre expérience est associé à un grand nombre de propriétés très étranges qui donnent à cette grandeur physique son caractère spécifique. Intuitivement (et exprimé grossièrement) le temps s'écoule, nous ne pouvons jamais revenir en arrière dans le temps, nous nous rappelons le passé et pas le futur et ainsi de suite. D'où viennent toutes ces étranges propriétés du temps. Je pense que ces propriétés ne sont pas mécaniques. Elles émergent plutôt au niveau thermodynamique. Plus précisément, toutes ces propriétés émergent quand nous donnons une description statistique approximative d'un système possédant un grand nombre de degrés de liberté.
Au début, (il y a 3 ou 4 ans) j'ai commencé par rejeter le point de vue de Rovelli, Connes et Martinetti (un temps qui émerge d'un état d'équilibre ??? Allons bon !! Un truc qui s'écoule émergeant d'un truc qui stagne ???). Ce modèle de l'écoulement du temps me semblait profondément extravagant. Pour moi, les dinosaures sont morts il y a 65 millions d'années et je ne parviens pas à avaler que ce fait, que je tends à considérer (je m'en doute, à tort) comme objectif, doive quoi que ce soit à une fuite d'information relative à une classe d'observateurs. En première approche (et même en deuxième, et même en troisième) je ne peux considérer cette idée que comme complètement stupide... (croyance quand tu nous tiens...)C.ROVELLI et A.CONNES a écrit :We will argue that the notion of time flow extends naturally to general covariant theories, provided that:
i. We interpret the time flow as a 1- parameter group of automorphisms of the observable algebra (generalised Heisenberg picture);
ii.We ascribe the temporal properties of the flow to thermodynamical causes, and therefore we tie the definition of time to thermodynamics;
iii. We take seriously the idea that in a general covariant context the notion of time is not state independent, as in non-relativistic physics, but rather depends on the state in which the system is.
An equilibrium quantum thermal state contains all the information on the dynamics which is contained in the hamiltonian...Our problem is to understand the origin of the physical time flow, and our working hypothesis is that this origin is thermodynamical...The system
is always in an equilibrium state with respect to the thermal time flow...
Within the present scheme the temperature is interpreted as the ratio between thermal time and geometrical time...
In a quantum generally covariant context, the physical time is determined by the thermal state of the system, as its modular flow.
Emanuelle a écrit :Je vais relire plus tard ce que vous en dites dans le fil sur l'univers vibratoire et relire aussi les travaux de Zurek. Voilà qui me semble tout à fait passionnant.
Emanuelle a écrit :Je "chipote" un peu ou j'ai mal compris, mais cette théorie de l'émergence de l'irréversibilité du temps liée à l'entropie ne remet peut-être pas en cause le principe de causalité. D'ailleurs vous parlez de rétrocausalité
Emanuelle a écrit : Pourriez-vous expliciter un peu ce lien que vous avez donné: Pierre Martinetti (Mar 2012) Emergence of time in quantum gravity: is time necessarily flowing ? ?
Emanuelle a écrit :Ce qui m'échappe pour le moment complètement c'est cette histoire de référentiel quantique privilégié. Hum, je crains qu'il ne faille comprendre la relativité restreinte pour cela, n'est-ce pas ? Un référentiel quantique privilégié cela veut dire un éther ? Un éther immobile en plus ? Quels seraient les arguments pour et contre (en termes très simplifiés et si vous avez le temps) ?
Emanuelle a écrit :Pour vous contredire tout de même un peu et pas mal par espièglerie, je conteste votre hypothèse:Je dirais plutôt (simple hypothèse évidemment): si nous n'étions pas myopes et malentendants, nous percevrions "tout" et nous ne pourrions pas nous poser de questions, donc pas de possibilité d'apprentissage ni de compréhension.ABC a écrit : Si nous n'étions pas myopes et malentendants nous serions donc aveugles et sourds.
Merci... mais c'est en anglaisABC a écrit : Je préfère vous donner la référence suivante, toujours de Zurek mais plus courte (4 pages) que celle précédemment citée.
Objective Properties from Subjective Quantum States: Environment as a Witness
Harold Ollivier, David Poulin and Wojciech H. Zurek (2003)
http://epiq.physique.usherbrooke.ca/dat ... OPZ04a.pdf
ABC a écrit : Je préfère vous donner la référence suivante, toujours de Zurek mais plus courte (4 pages) que celle précédemment citée.
Objective Properties from Subjective Quantum States: Environment as a Witness,
Harold Ollivier, David Poulin and Wojciech H. Zurek (2003)
Le texte est tellement intéressant que je n'ai pas eu le courage de le résumer de façon trop draconienne. J'ai fait une traduction presque mot à mot d'au moins 20% du texte car je trouve qu'il se lit très facilement sans qu'il soit nécessaire d'ajouter des explications.Emanuelle a écrit :Merci... mais c'est en anglaisSi vous pouviez prendre le temps (!) de résumer, ce serait super.
Commentaire :Zurek a écrit :Propriétés objectives issues d’états quantiques subjectifs : L’environnement en tant que [observateur] témoin
Harold Ollivier, David Poulin and Wojciech H. Zurek (Nov 2004)
Nous étudions l’émergence de propriétés objectives dans des systèmes quantiques ouverts. Dans notre analyse, l’environnement est promu du rôle passif de réservoir détruisant sélectivement la cohérence quantique [c’est-à-dire les interférences caractéristiques d’états superposés vis-à-vis d’une base hilbertienne sélectionnée par interaction du système S considéré avec son environnement E] au rôle actif d’amplificateur répandant de façon redondante et sélective l’information sur le système observé.
Nous montrons que seuls les « états pointeurs » privilégiés du système [les états du système restant stables sous l’action de l’environnement] peuvent laisser une empreinte redondante et donc facilement détectable dans l’environnement.
Les observateurs qui (comme c’est presque systématiquement le cas) découvrent l’état du système indirectement (en sondant une fraction de son environnement) vont recueillir des informations uniquement sur l’observable « pointeur » correspondante. De nombreux observateurs peuvent ainsi agir indépendamment et sans perturber le système. Ils seront donc d’accord concernant l’état ainsi observé. Dans ce sens opérationnel, les états pointeurs privilégiés [sélectionnés par l’environnement] existent objectivement…
Le trait caractéristique distinguant le domaine classique de son substrat quantique est son existence objective…
Les états classiques peuvent être identifiés grâce à des mesures par un observateur ne détenant initialement aucune information sur le système, et ce, sans que ces états soient modifiés par le processus de mesure. Au contraire, une tentative de découvrir l’état quantique d’un système par une mesure directe conduit généralement à une réduction du paquet d’onde : après une mesure, l’état quantique sera ce que l’observateur a trouvé, mais pas, en général, ce qu’il était avant la mesure. Ainsi, il est difficile de prétendre que les états quantiques existent objectivement dans un sens identique à leur contrepartie classique…
Une propriété du système considéré est qualifiée d’objective quand, par définition, sont satisfaites les 3 propriétés suivantes :
(i) Elle est simultanément accessible à de nombreux observateurs
(ii) ces observateurs sont capables d’en prendre connaissance sans disposer d’information préalable
(iii) ces mêmes observateurs sont capables d’aboutir à un consensus sans accord préalable [relativement au processus de mesure]…
Commentaire :zurek a écrit :L’existence d’une propriété objective requière (condition nécessaire et suffisante) son impression complète et redondante dans l’environnement. Quand une propriété laisse une empreinte complète et redondante dans l’environnement, les trois critères d'objectivité sont satisfaits…
Par définition, l’information mutuelle I(sigma:e) [entre une observable sigma et une observable e] est la différence entre information initialement manquante H(sigma) sur sigma et manque résiduel d’information [sur sigma: H(sigma; e) - H(e)] une fois e parfaitement connue ;
I(sigma:e) = H(sigma) + H(e) – H(sigma; e) (2)
Par ailleurs, l'égalité
IN(sigma) = H(sigma) (4)
Exprime la complétude [de l’information relative à sigma] requise pour que cette observable puisse être considérée comme objective, toute (ou presque toute) l’information manquante relativement à sigma doit, en principe, pouvoir être extraite de l’environnement E dans sa totalité…
Pour prétendre qu’une propriété [observable sigma relative à S] est objective, il ne suffit pas de disposer d’une impression complète de cette propriété de S dans l’environnement. Il doit y en avoir de nombreuses copies accessibles indépendamment par de nombreux observateurs : bref, l’information doit être redondante…
La redondance et ses conséquences
La redondance Rd(sigma) est quantifiée par le nombre md(sigma) de parties disjointes de E contenant (à une fraction d près) toute l’information disponible sur sigma enregistrée dans la totalité de l’environnement E.
Rd(sigma) = N / md(sigma)
Où N désigne le nombre total de sous-systèmes e_n dont est formé l’environnement E…
Théorème :
L’ensemble O d’observables qui sont imprimées complètement, IN(sigma) = H(sigma) [l’information mutuelle IN(sigma) détenue sur sigma par l’ensemble des N sous-systèmes formant l’environnement E contient la totalité de l’information H(sigma) requise pour connaître parfaitement l’observable sigma] et de façon redondante dans l’environnement (nombre Rd(sigma) très élevé de copies et faible fraction d d’information manquante dans une copie quelconque) est caractérisé par une unique observable pi, baptisée par définition l’observable maximalement détaillée…
Ce théorème peut être compris comme une conséquence de l’aptitude des états pointeurs à survivre, sans être modifiés ou dégradés, quand ils sont immergés dans l’environnement…
En substance, notre théorème prouve l’unicité de l’information redondante et donc la sélectivité de sa prolifération [la prolifération s’applique sélectivement à l’information relative à la seule et unique observable pi maximalement détaillée et aux observables qui peuvent s’en déduire : les observables de l’ensemble O objet du théorème ci-dessus]…
Le darwinisme quantique est [une expression résumant] l’idée selon laquelle la réalité classique perçue est une conséquence de la prolifération sélective de l’information sur le système…
L’existence d’information redondante sur le système, induit par des interactions spécifiques avec l’environnement, définit complètement comment et quel type d’information peut-être extraite de E…
Les observateurs, sondant des parties de l’environnement, peuvent agir comme si le système S possédait un état qui lui soit propre [un des états propres de l’observable maximalement détaillée pi].
Au contraire, un tel consensus ne peut être atteint pour une superposition d’états pointeurs, i.e. des chats de Schrödinger, car l’information sur des superpositions [est] non locale[. Elle] peut être extraite uniquement en sondant la totalité de l’environnement, et ainsi cette information ne peut être obtenue indépendamment par plusieurs observateurs…
Commentaire :Zurek a écrit :L'objectivité [des propriétés du système S] émerge au prix de la mise en exergue d’une observable privilégiée de S enregistrée de façon redondante dans E.
Le clonage de quanta n’est pas possible [s’ils l’étaient, ils seraient mesurables et présenteraient un caractère objectif au sens défini dans cet article], mais l’amplification d’une observable privilégiée se produit presqu’aussi inévitablement que la décohérence [Phénomène détruisant les corrélations entre composantes d’un état quantique superposé vis-à-vis de la base hilbertienne privilégiée de S émergeant de l’interaction de S avec son environnement] et conduit à une réalité classique objective…
Illustration de l’émergence de l’objectivité
Quelle observable devient objective est largement décidé par la structure de l’Hamiltonien d’interaction (i.e. l’ensemble d’états pointeurs qui en sont les vecteurs propres), mais pas ses détails tels que l’intensité et la durée de l’interaction. Cela assure la stabilité de l’observable pointeur déduite de la redondance…
La robustesse de l’information
Ce résultat découle naturellement du darwinisme quantique et du fait que la forte redondance protège l’information contre un large éventail d’erreurs.
Indubitablement, pour qu’émergent des propriétés objectives, il est bien plus important de savoir que la redondance Rd(sigma) [le nombre de copies de l’information] est très grande plutôt que connaître sa valeur précise : l’idée générale de redondance est qu’elle permet d’être relativement lâche dans le décodage du message et pourtant de le décoder correctement…
La valeur précise du nombre Rd(sigma) de copies de l’information dépend de la décomposition de E en sous-systèmes, décomposition a priori arbitraire. En l’absence de sous-systèmes bien définis, la localité semble être un guide utile : notre accès au contenu informationnel de l’environnement est limité par les Hamiltoniens fondamentaux de la nature. Ces Hamiltoniens sont locaux. Une notion opérationnelle de redondance devrait refléter la diffusion de l’information dans l’espace…
Le Darwinisme Quantique [objet de cet article] s’appuie sur des idées [étroitement] reliées à la décohérence et l’Einselection [Environment Induced Superselection] mais va bien plus loin dans la compréhension de l’origine quantique de l’objectivité…
L’existence d’enregistrements dans l’environnement a été remarquée précédemment et le fait qu’il est plus facile d’obtenir de l’information sur l’observable pointeur a aussi été apprécié à sa juste valeur. Dans cet article, nous avons mis en évidence un tour encore plus dramatique des évènements : l’environnement est un média de diffusion des informations [sur le système S observé]…
Une notion opérationnelle d’objectivité émerge de la redondance de l’information car elle permet à de nombreux observateurs indépendants de trouver l’état du système sans le perturber. De plus, des observables objectives sont robustes (insensibles à des changements de stratégie d’interrogation de l’environnement, aussi bien qu’aux variations de la force et de la durée de l’interaction entre S et E...
Emanuelle a écrit :Emission de radio avec Alain Connes, Rovelli et E. Klein: http://www.franceculture.fr/emission-sc ... t-a-tous-2. Ce que j'en ai retenu, comme des toutes petites pièces d'un puzzle, c'est la non-commutativité en MQ, une variabilité plus fondamentale que la chronologie, l'indétermination (?) du passé.
Je ne pense pas que E. Klein pense qu'il y a une sorte d'irréversibilité absolue de l'écoulement du temps.ABC a écrit :Emanuelle a écrit :Klein distingue l’irréversibilité du temps et l’irréversibilité des phénomènes temporels.
Donc pour lui, il y a une sorte d'irréversibilité absolue de l'écoulement du temps qui serait indépendante de l'irréversibilité des phénomènes observés à notre échelle.
Pour ma part je commence plus ou moins à accepter d'abandonner (depuis un an environ) la vision :
- d'une sorte d'irréversibilité absolue de l'écoulement du temps, qui serait indépendante des phénomènes irréversibles sur lesquels reposent (selon moi) la signification physique de cet écoulement irréversible du temps,
Et je suis d'accord à 100% avec lui.Emanuelle a écrit :Klein distingue l’irréversibilité du temps et l’irréversibilité des phénomènes temporels.
C'est confus seulement au niveau du langage. Dans la réalité le cours du temps se traduit par le passage des 3 dimensions spatiales (instant pas instant) dans la dimension temporelle (la 4e). Le présent ne passe pas par rapport à nous puisqu'on progresse avec lui. Dans la dimension temporelle par contre le présent passe et devient le passé.Je garde cette impression que quelque chose est très confus au niveau du langage lorsque l’on dit que le temps s’écoule.
Au contraire, ce sont deux phénomènes complètement différents. Il s'agit seulement de comprendre que le passage du temps se fait dans la dimension temporelle.Il me semble bien que parler de l ‘écoulement du temps fait ensuite que nous parlons de l’irréversibilité du temps alors que peut-être nous ne devrions parler que de l’irréversibilité des phénomènes
Ramener le temps au niveau des phénomènes physiques revient à nier la dimension temporelle et ça ne débouche sur rien d'autre qu'un cul de sac.C’est cette irréversibilité des phénomènes qui fait que nous avons l’impression que le temps passe et ce dans un sens.
Non: ce n'est pas une fausse question. Il faut seulement arrêter de tout voir par rapport à nous. Le point de vue fait toute la différence.Mais si on commence à penser que le temps n’est pas « quelque chose » qui passe, alors cela devient une fausse question de se demander s’il passe dans un sens ou dans un autre
Cette affirmation revient à nier l'existence de la dimension temporelle, exactement comme le fait Richard. De là à nier la Relativité il n'y a qu'un pas ...la seule question qui reste c’est bien celle de l’irréversibilité des phénomènes temporels (c’est déjà pas mal semble-t-il). J’espère que je me fais comprendre.
Le seul moteur plausible à mon avis c'est l'expansion de l'univers. Le tissus espace-temps prend de l'expansion et par conséquent le temps progresse avec l'espace.Après il reste quand même le « moteur » du temps selon E. Klein mais là je ne me souviens pas de ce qu’il met derrière ces mots.
L'espace est une entité physique réelle. Il peut se courber et prendre de l'expansion.Si je fais une analogie avec l’espace ; est-ce que nous disons que l’espace se déplace ? Je ne pense pas. La matière se déplace. Mais pas l’espace.
Aussi bien dire que tout ce qui existe est une abstraction... Pour moi ce genre de raisonnement métaphysique ne mène nulle part.Est-ce que du coup je commence à comprendre que l’espace et le temps voire l’espace-temps sont peut-être seulement des « abstractions », dans le sens que ce sont le cadre, comme le dit Mioara Mugur Shächter, dans lequel nous pensons, concevons, les phénomènes (Ce ne sont pas vraiment ces termes ; elle dit beaucoup mieux).
Si quelqu'un sait décrire un peu ce qu'est l'hypothèse du temps thermique, cela m'intéresse.ABC a écrit : 2/ La relativité des durées et de la simultanéité
Vis à vis de la Relativité Restreinte, la simultanéité entre deux évènements et la durée séparant ces deux évènements dépend du mouvement de l'observateur. Pour pouvoir définir un écoulement du temps partout dans l'espace-temps, on a donc besoin d'un référentiel privilégié d'observation. Selon l'hypothèse dite du temps thermique, ce référentiel privilégié émerge de la "myopie" (un manque d'information) d'un observateur (ou d'une famille d'observateurs caractérisés par la même "myopie"). C'est le point de vue développé par P. Martinetti, C. Rovelli et A. Connes (médaillé Field et auteur d'un ouvrage de vulgarisation : le théâtre quantique). Il permet de réconcilier le manque d'un écoulement du temps privilégié propre à la Relativité avec le besoin d'un écoulement privilégié du temps en physique quantique (un référentiel si on préfère le dire comme ça).
On parle ici du temps psychologique, celui qui se déroule dans notre tête et qui n'a pas grand chose à voir avec le temps physique. Beaucoup de gens font cette confusion. L'impression qu'on a que le temps passe plus ou moins vite est une illusion de la conscience. En réalité le temps propre est un invariant du point de vue physique et ne possède pas de vitesse d'écoulement.Emanuelle a écrit :cela (l'exemple de la mouche) illustre, me semble-t-il, le lien entre informations et temps
Non il ne s'agit pas du "temps psychologique" de la mouche, dans ce sens qu'il ne s'agit pas d'une mouche qui trouverait "le temps long" par impatience ou quoi que ce soit.Raphaël a écrit :On parle ici du temps psychologique, celui qui se déroule dans notre tête et qui n'a pas grand chose à voir avec le temps physique. Beaucoup de gens font cette confusion. L'impression qu'on a que le temps passe plus ou moins vite est une illusion de la conscience.Emanuelle a écrit :cela (l'exemple de la mouche) illustre, me semble-t-il, le lien entre informations et temps
Les liens que vous avez donnés sont intéressants et je vais les relire plus tard.ABC a écrit : Exemple3 : la goutte d'encre noire que je laisse tomber dans un verre d'eau pure
On prend un verre d'eau très pure et on y laisse tomber une goutte d'encre noire. Peu à peu, l'encre va se diluer dans l'eau et, au bout d'un certain temps, je n'aurais plus une goutte d'encre concentrée en un point et de l'eau pure autour mais une eau uniformément grise. Là aussi l'écoulement irréversible du temps se manifeste via ce phénomène irréversible de diffusion de la goutte d'encre noire dans l'eau. Si je filme ce phénomène et que je passe le film à l'envers, tout le monde s'apercevra de la supercherie.
Pourtant, si je prend maintenant un microscope et que je regarde mes molécules d'encre, entre le début et la fin il ne s'est rien passé de très spécial. J'ai toujours des molécules d'encre qui se baladent au milieu de molécules d'eau. (...)
Ce que cet exemple met cependant en évidence, c'est que l'écoulement irréversible du temps est indissociablement lié à l'échelle d'observation, et, plus précisément, à la description incomplète de l'état d'équilibre (perçu comme) "final" du verre d'eau. A la "fin", lorsque l'encre a "fini" de se mélanger à l'eau, la situation semble figée. Pour moi, à l'échelle où je l'observe, je considère que j'ai atteint un état d'équilibre et l'évolution ne peut se faire spontanément que de l'état initial, "goutte d'encre concentrée", vers l'état final "goutte d'encre diluée".
En réalité, les molécules d'encre continuent à se mouvoir dans l'eau, mais je ne vois pas ce mouvement. A l'échelle microscopique, rien n'est arrêté, rien n'est terminé et le retour de l'état final vers l'état initial est possible en inversant toutes les vitesses de toutes les molécules. Je perçois le phénomène de dilution de la goutte d'encre dans l'eau comme irréversible en raison de ce manque d'information sur l'état final, manque d'information qu'on appelle l'entropie de cet état final (alors qu'il caractérise, en fait, bien mieux ma myopie que l'état du système observé).
Bon, on dirait qu'on ne s'est pas compris. Je n'ai jamais cru qu'une mouche pouvait trouver le temps long. Quand je parle du temps psychologique je parle du temps perçu dans notre tête. Je vais donc remplacer le "temps psychologique" par la "perception temporelle" si ça peut aider à me faire comprendre.Emanuelle a écrit :Non il ne s'agit pas du "temps psychologique" de la mouche, dans ce sens qu'il ne s'agit pas d'une mouche qui trouverait "le temps long" par impatience ou quoi que ce soit.
On ne parle pas de l'irréversibilité du temps ici mais de l’irréversibilité d'un phénomène temporel (voir la citation d'Étienne Klein que tu as toi-même fournie). Le film par contre est réversible mais même si on le fait passer à l'envers ça ne change rien au temps: c'est seulement un phénomène temporel qu'on a inversé.ABC a écrit :Exemple3 : la goutte d'encre noire que je laisse tomber dans un verre d'eau pure
On prend un verre d'eau très pure et on y laisse tomber une goutte d'encre noire. Peu à peu, l'encre va se diluer dans l'eau et, au bout d'un certain temps, je n'aurais plus une goutte d'encre concentrée en un point et de l'eau pure autour mais une eau uniformément grise. Là aussi l'écoulement irréversible du temps se manifeste via ce phénomène irréversible de diffusion de la goutte d'encre noire dans l'eau. Si je filme ce phénomène et que je passe le film à l'envers, tout le monde s'apercevra de la supercherie.
Comme Wiki le mentionne justement, la perception du temps inclue la perception de l'ordre temporel. On est capable de différencier au niveau macroscopique ce qui se déroule dans un sens normal ou pas. Au niveau microscopique par contre on est en terrain inconnu et on ne comprend pas forcément ce qui se passe.ABC a écrit :Pourtant, si je prend maintenant un microscope et que je regarde mes molécules d'encre, entre le début et la fin il ne s'est rien passé de très spécial. J'ai toujours des molécules d'encre qui se baladent au milieu de molécules d'eau. (...)
Holà ! Cette "évidence" de Mr. ABC me fait tiquer ... Ici on ne parle pas d'écoulement du temps mais bien d'un phénomène temporel. Ce qu'on observe au niveau macroscopique et microscopique ce n'est pas l'écoulement du temps, c'est seulement le phénomène auquel il est associé. Le vrai temps lui continue toujours d'avancer dans le même sens (à moins que ma montre me trompeABC a écrit :Ce que cet exemple met cependant en évidence, c'est que l'écoulement irréversible du temps...
Et ça démontre quoi finalement ?ABC a écrit :est indissociablement lié à l'échelle d'observation, et, plus précisément, à la description incomplète de l'état d'équilibre (perçu comme) "final" du verre d'eau. A la "fin", lorsque l'encre a "fini" de se mélanger à l'eau, la situation semble figée. Pour moi, à l'échelle où je l'observe, je considère que j'ai atteint un état d'équilibre et l'évolution ne peut se faire spontanément que de l'état initial, "goutte d'encre concentrée", vers l'état final "goutte d'encre diluée".
Je vois ou je ne vois pas, je perçois ou je ne perçois pas ...ABC a écrit :En réalité, les molécules d'encre continuent à se mouvoir dans l'eau, mais je ne vois pas ce mouvement. A l'échelle microscopique, rien n'est arrêté, rien n'est terminé et le retour de l'état final vers l'état initial est possible en inversant toutes les vitesses de toutes les molécules. Je perçois le phénomène de dilution de la goutte d'encre dans l'eau comme irréversible en raison de ce manque d'information sur l'état final, manque d'information qu'on appelle l'entropie de cet état final (alors qu'il caractérise, en fait, bien mieux ma myopie que l'état du système observé).
Étant une truffe en physique, excuse la naïveté de ma question ... qu'en est-il du moyen de confirmer l'irréversibilité de l'écoulement du temps à part par le constat de l'irréversibilité des phénomènes temporels observés ?Raphaël a écrit :Halte là ! Cette "évidence" de Mr. ABC me fait tiquer ... Ici on ne parle pas d'écoulement du temps mais bien d'un phénomène temporel. Ce qu'on observe au niveau macroscopique et microscopique ce n'est pas l'écoulement du temps, c'est seulement le phénomène auquel il est associé. Le vrai temps lui continue toujours d'avancer dans le même sens (à moins que ma montre me trompeABC a écrit :Ce que cet exemple met cependant en évidence, c'est que l'écoulement irréversible du temps...).
L'expansion de l'Univers.Lulu Cypher a écrit :Étant une truffe en physique, excuse la naïveté de ma question ... qu'en est-il du moyen de confirmer l'irréversibilité de l'écoulement du temps à part par le constat de l'irréversibilité des phénomènes temporels observés ?