uno a écrit : 15 avr. 2018, 22:40Les armes conventionnels également, deplus on parle ici d'une enclave qui était sur le point de tomber, les rebelles étaient condamner et n'aurait pas pu tenir bien longtemps.
Ils n'auraient pas pu tenir longtemps, mais à quel prix ? Assad a besoin de ses troupes qui ne sont pas si nombreuses pour reprendre des territoires encore très conséquents. À Douma, il restait environ 5000 rebelles aguerris dans une zone urbaine dense. Reprendre une tel territoire dans de telles conditions est militairement toujours très coûteux, nul besoin de se référer à Sun Tzu pour comprendre ça.
uno a écrit : 15 avr. 2018, 22:40 Mais bon il doit s'agir d'un art de la guerre dont la logique qui échappe à mon esprit.
C'est le même raisonnement que "je ne vois pas la courbure de la terre, donc elle est plate".
Pourtant, il suffit de se renseigner un peu sur le sujet pour trouver des avis plutôt convergents de la plupart des militaires et connaisseurs du sujet (hormis les russes , iraniens et syriens, bien évidemment). Quelques éléments sur les raisons des tactiques et stratégies d'Assad tout à fait en phase avec ce qui se passe sur le terrain : Un
article du journal de Montréal et un
communiqué du gouvernement français à ce propos :
La tactique utilisée par les forces pro-régime a consisté à séparer les différents groupes (Ahrar al-Cham, Faïlaq al-Rahmane et Jaïch al-Islam) afin de concentrer l’effort et d’obtenir des accords de reddition négociés. Les trois principaux groupes armés se sont ainsi engagés dans des tractations parallèles avec lerégime et la Russie. Les deux premiers groupes (AaC et FaR) ont effectivement conclu de tels accords obtenant l’évacuation de près de 15.000 combattants et de leur famille.
Dans cette première phase, la stratégie politique et militaire du régime syrien a consisté à alterner actions militaires offensives indiscriminées contre les populations locales, avec possible usage de chlore, et pause opérationnelle permettant des négociations.
Les négociations avec Jaïsh al-Islam,entamées enmars n’ont pas été pleinement concluantes. Le 4 avril, une partie seulement des JaI (estimée à un quart du groupe) aaccepté l’accord de reddition, transférant les combattants et leurs familles à destination d’Idlib (environ 4.000 personnes, avec les familles). Cependant, de 4.500à 5.500 combattants du JaI, localisés principalement à Douma, ont refusé les termes de la négociation. Dès lors, à compter du 6 avril, le régime syrien, appuyé par les forces russes, a repris ses bombardements intensifs sur la localité, mettant fin à une pause opérationnelle, tant terrestre qu’aérienne, constatée depuis le lancement des négociations mi-mars. C’est dans ce contexte que sont intervenues les frappes chimiques analysées ici.
L’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien fait sens dans ce contexte,d’un double point de vue militaire et stratégique :
1) Tactiquement, l’utilisation de telles munitions permet de déloger des combattants ennemis abrités dans des habitations afin d’engager le combat urbain dans les conditions les plus avantageuses pour le régime; cette utilisation constitue un accélérateur de conquête et un démultiplicateur d’effet visant à faire tomber au plus vite le dernier bastion des groupes armés
2) Stratégiquement, l’utilisation d’armes chimiques, notamment au chlore, documentée depuis le début 2018 dans la Ghouta orientale, a notamment pour objectif de punir les populations civiles présentes dans les zones tenues par des combattants opposés au régime, et de provoquer sur elles un effet de terreur et de panique incitant à la reddition; alors que la guerre n’est pas terminée pour le régime, il s’agit, par des frappes indiscriminées, de démontrer que toute résistance est inutile et de préparer la réduction des dernières poches.
3) Depuis 2012, les schémas tactiques des forces armées syriennes sont récurrents: les toxiques chimiques sont principalement utilisés dans le cadre d’offensives urbaines massives, comme cela a été le cas à la fin de l’année 2016 pour la reprise d’Alep, où des munitions au chlore étaient régulièrement associées à l’armement conventionnel; les zones visées, telle la Ghouta orientale,sont en outre toutes des objectifs militaires importants de Damas.
uno a écrit : 15 avr. 2018, 22:40Le problème est que rien ici ne permet de déterminer qui était les coupables dans la dernière attaque. En ajoutant que les rebelles ont occupent des pans important de la Syrie et ont tout à fait pu avoir accès à des stocks d'armes chimiques.
Ah, je croyais que c'était une mise en scène des casques blancs, mais peut-être on a pas regardé le même épisode sur RT.
uno a écrit : 15 avr. 2018, 22:40Ce qui va dans le sens du bluff car de fait cela revient simplement à montrer ses muscles
Pas dans le sens ou il s'agit de
faire illusion. Ici les muscles ont été réels : l'alliance a montré qu'ils pouvaient intervenir en profondeur avec succès et sans pertes dans un environnement hostile contrôlé par les syriens et les russes.
uno a écrit : 15 avr. 2018, 22:40mais si l'Occident ne cherches pas à renverser la vapeur en Syrie, cela sera une victoire de la Russie
Militairement, oui, mais dans quel bourbier ... Sans compter L’échec diplomatique qui semble se dessiner: Les russes et syriens ont été très peu soutenus à l'Onu, et ça ne semble pas s'améliorer. Leur seul atout est le droit de véto de la Russie.
uno a écrit : 15 avr. 2018, 22:40mais la note positive pourrait être une stabilisation de la région. Mais l'Occident devrait également faire attention de ne pas s'aliéner totalement le régime de Bachar Al-Assad et la Russie, car si la guerre se termine il y aura des négociations importantes à venir et derrière il y a également l'Iran toujours impliqué avec le Hezbollah, qui a toujours eu un pied en Syrie pour ses opérations en Israël. Alors certes marquer sa force pour de futures négociation cela peu parler, mais cela peut également générer une hostilité en lieu et place d'un nécessaire rapprochement.
Je trouve ça très bisounours.
D'abord, c'est quand même Assad qui s'est aliéné la plupart des nations.
Ensuite, la guerre une fois terminée, les haines sont telles suites aux massacres, les clans sont tellement divisés, les intérêts tellement divergents que ça va rester un bourbier pendant de nombreuses années. D'autre part, les forces ayant aidées Assad (russes et iranien) ne vont certainement pas partir rapidement sous peine de soulèvements et vont de plus réclamer leur paiement (ils n'ont certainement pas fait ça gratuitement). Et je ne parle même pas de la Turquie, des kurdes et d’Israël.
Les futures négociations ? lesquelles ? Si il gagne la guerre, c'est les russes et les iraniens qui feront la loi politiquement et géographiquement. Diplomatiquement, Assad est grillé pendant un bon bout de temps. Commercialement, la Syrie n' rien à offrir avant un sacré moment, à part un peu (très peu) de pétrole brut, denrée qui n'est pas vraiment rare et chère actuellement.
Rapprochement nécessaire ? Oui, ce serait idéalement bien pour le peuple syrien, si Assad part, sinon, très peu de nations voudront se rapprocher du boucher syrien.
Aujourd'hui, les seuls qui peuvent améliorer les choses sont les russes, en acceptant de museler un peu Assad et faire un peu mieux accepter au monde les horreurs syriennes. Mais pour le moment, ça n'en prend vraiment pas la direction.
Inso