...Quand on est sérieux et intègre dans sa prétention à discuter politique on se confronte sans tabou à ses adversaires idéologiques et politiques, sinon c'est qu'on est au mieux un pleutre au pire une larve totalitaire il n'y a pas de troisième option...
L'équipe de Quotidien a expliqué les raisons de ses choix, lors d'une commission d'enquête du Sénat. C'est une chaîne de télévision privée, pas publique, la nuance est d'importance, et elle respecte le cahier des charges imposé. La question de la respectabilité n'a rien à y voir, c'est un sophisme.
Il y a un distingo à opérer entre idéologie (on peut citer en ce cas Hanouna, qui bouffe à tous les râteliers, l'éthique passe à la trappe, pour le buzz produit et la satisfaction de son égo démesuré) et choix de valeurs. Le RN ne représente pas les valeurs de la République. Institutionnellement, pour pouvoir exister, à ce niveau de représentativité, il est obligé de s'y conformer. Ce qui introduit la nuance et la différence. C'est un parti qui a toujours été, le FN dont il est issu, avant lui, antiparlementaire. D'ailleurs, il y en a un autre qui provient du même creuset : Les patriotes, avec Florian Philippot.
Point commun? La famille Le Pen qui tire les ficelles et manipule son monde depuis longue date.
...Tu parles d'un gouvernement qui n'existe pas là où je te parle de différentes personnalités politiques ou autres, qui n'ont rien à voir avec des néonazis où je ne sais quoi. Tu crois que si demain Ferghane Azihari et Malika Sorel se retrouvaient à la tête du pays tu aurais la mise en place d'un régime nazi?
Tu invoques des néonazis car tu ne veux pas te confronter aux idées des personnes susmentionnés entre autres exemples. Et comme confronté les idées de ces personnes t'insupportent, vas-y que tu sort le label magique afin de pouvoir tisser un lien imaginaire avec des nazillons, ce ne serait pas aussi ridicule, si en plus d'être malhonnête, cela ne témoignait pas également d'une grande lâcheté intellectuelle de ta part.

Ça, ce sont d'autres sophismes.
Considérer que le RN, en France, n'a rien à voir avec des factions néo-nazies, antivax, intégristes, anti-IVG,... c'est faire preuve d'une mauvaise foi en béton armé, ou d'un manque de connaissances flagrant.
Le RN ne procède pas à du ménage, dans ses troupes, il évite de rendre trop visibles des éléments qui nuisent à son image médiatique, et sur lesquels il s'appuie. Il fait passer en arrière-plan ce qui dérange.
C'est un parti qui a un art consommé du recyclage.
Si ce n'était pas le cas, ce serait un parti démocratique comme les autres. Et ce n'est pas le cas.
Sinon, comment expliquer les liens toujours entretenus, depuis la création du FN, avec divers groupes, restons dans le contexte de l'Europe, tous plus "exotiques" les uns que les autres à ce niveau ? Certains ne se cachent pas pour exprimer et revendiquer les canons de la "race aryenne" (plusieurs pays de l'Est, comme la Hongrie, n'est-ce pas Jordan Bardella et Marine le Pen? N'oublions pas la nièce, Marion Maréchal.).
Quand on prend le temps d'examiner sa construction et son fonctionnement internes, on trouve les ressorts habituels qui caractérisent, stricto sensu, l'extrême-droite quand elle a atteint un taux suffisamment élevé de représentativité institutionnelle. En premier lieu, ses rapports à l'argent, à l'utilisation des fonds publics. C'est une caractéristique rédhibitoire (procès en cours à la clé, on retrouve l'omniprésente famille bien connue).
L'appétence du pouvoir, genre Malika Sorel, peut expliquer le rapprochement opéré.
Le fait que le RN soit devenu le premier parti de France en cote de popularité, d'après les sondages, ne le rend pas pour autant crédible dans ses propositions théoriques, et dans ses actions futures, s'il parvient à exercer le pouvoir.
C'est la traduction de la faillite d'autres instances politiques supposées représentatives des citoyens. Là encore, l'analyse fait la différence. Ras-le-bol, déceptions multiples durables, dégoût de la vie politique, méfiance généralisée envers les élites, désinformation, fake news, déstabilisation,... (machinerie poutinienne à l'œuvre, dont raffole l'extrême-droite ci-dessus évoquée...).
Gilles Kepel, comme d'autres, s'efforce de rester neutre, dans son exercice de décryptage. Il met à nu les rouages.
Il apporte de l'information, et propose un autre niveau de réflexion. On peut toujours s'amuser à prétendre que: "Gilles Kepel a dit que...", et tenter de détourner ses propos. Ça ne fonctionne pas ainsi. Kepel, mais aussi Clément Viktorovitch, sont autrement plus subtils pour ne pas se laisser enfermer et récupérer. C'est d'ailleurs la différence entre eux et une Malika Sorel. Le contenu et la forme...
L'extrême-droite en Europe, ainsi que dans le reste du monde, suit la même dynamique que les frères musulmans, il suffit d'étudier et d'analyser les tactiques et stratégies mises en place (cf. le rapprochement entre ces deux mouvances, au cours de la seconde guerre mondiale).
Le rapport au temporel pour les frères, est différent (l'individu ne compte pas, seule la cause, "l'Idée" doit rester prépondérante, ce qui explique leur patience, qui conduit à une efficacité, rarement prise en compte par les occidentaux), la subversion reste analogue, avec des résultats espérés divergents, mais où ressort toujours la haine des valeurs progressistes humanistes. Ces mouvements ne font pas confiance à l'humain, ne le supportent pas dans ses différences, et ne tendent que vers deux objectifs, uniques: l'obéissance et la soumission. 1984 au pouvoir, la boucle est bouclée. Bienvenue dans le meilleur des mondes...