La crise de la dette

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epommate
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Re: La crise de la dette

#51

Message par epommate » 08 janv. 2013, 14:56

@Milou

Je vous ai indiqué que l'inflation est une sorte d'impôt. Certain, pense que cela permet de rincer les rentier, d'autres, pensent que c'est plutôt les gens loin de la source d'inflation (le plus souvent les pauvres) qui en sont victimes. Je pense pour moi même que c'est la loterie : vous ne pouvez absolument pas savoir si cela vous enrichira ou non.

Ce qui est sûr, c'est que l'État sera plus riche (la monnaie est crée par l'État, les hommes de l'État vont pouvoir acheter des biens et des services qui sont encore aux anciens prix). Après, cela sera peut-être les fournisseurs de premier niveau de l'État, peut-être les fonctionnaires, peut-être les allocataires, ... la situation est tellement complexe que dire que l'inflation avantage tel ou tel groupe de personnes relève de la voyance. Quoiqu'il en soit, la question, est : est-ce que c'est juste ?
la croissance doit-elle être une fin ou simplement un moyen ?
La croissance est un agrégat de macro-économie, qui comme tout les agrégats a des limites. Ce n'est donc pas un moyen et encore moins une fin.

La croissance est infinie car elle repose sur l'idée de richesse. L'idée de richesse appartient à chaque être humain : c'est l'ensemble des individus qui détermine ce qu'est la richesse, ce n'est pas une valeur qui préexiste dans les objets ou les services (au XVIIIème siècle, le pétrole était une calamité pour qui en avait dans son champs).
Par exemple être niveau 60 à WoW a un prix, il s'agit donc d'une richesse. Il est possible de créer autant de niveau 60 à WoW pourvu qu'on y mette le temps. Il y a plein d'autre chose virtuel comme celle-ci qui ont un prix et qui représente une richesse pour quelqu'un. Donc, en partant du principe qu'une richesse peut aussi être virtuelle, la croissance des richesses est infinie.

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Quid
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Re: La crise de la dette

#52

Message par Quid » 08 janv. 2013, 15:55

epommate a écrit : Ce qui est sûr, c'est que l'État sera plus riche (la monnaie est crée par l'État, les hommes de l'État vont pouvoir acheter des biens et des services qui sont encore aux anciens prix). Après, cela sera peut-être les fournisseurs de premier niveau de l'État, peut-être les fonctionnaires, peut-être les allocataires, ... la situation est tellement complexe que dire que l'inflation avantage tel ou tel groupe de personnes relève de la voyance. Quoiqu'il en soit, la question, est : est-ce que c'est juste ?
En France, la monnaie n'est plus crée par l'ETAT.

A vous de vous posez la question suivante ;
Quels sont les pays qui contrôlent encore leur création monétaire ?

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
"Savoir qu'on sait quand on sait, et savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas, c'est là la vraie connaissance." (Confucius)
"Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche." (Albert Jacquard)
"Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence." (Arthur Schopenhauer)

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Ptoufle
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Re: La crise de la dette

#53

Message par Ptoufle » 08 janv. 2013, 16:16

Merci Epommate pour cet exposé !
Merci aussi à Beetljuice .
Comme tu l'indiques, mutualiser la dette risque de conduire aux mêmes errements que la nationalisation de la dette : les états cédant à la démagogie facile vont abuser de la situation en se reposant sur les autres. Donc, cela suppose comme c'est le cas actuellement, de définir des règles communes de rigueur budgétaire. Mais alors se pose la question de l'indépendance des pays... Tout le débat sous-jacent de ces dernières années.
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epommate
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Re: La crise de la dette

#54

Message par epommate » 08 janv. 2013, 16:40

Quid a écrit :Quels sont les pays qui contrôlent encore leur création monétaire ?
La monnaie fiduciaire est partiellement créée par l'État. Dans un système à banque centrale, elle est créée chaque fois que quelqu'un souscrit un crédit (que ce soit l'État ou un autre agent).
La contrepartie de la monnaie, c'est un crédit de l'autre côté.

Donc, pour tous les systèmes à banques centrales, la monnaie n'est pas créé par l'état.

Et même dans les systèmes a réserve fractionnaire en or, la valeur des billets est assise sur un certaine quantité d'or, les premières expériences où on faisait marcher la planche à billet à fond ont tourné à la catastrophe (système de Law, assignats, ...) : l'État ne peux pas créer de la monnaie à volonté.

En fait, on dirait que vous imaginer que la monnaie descend du ciel et que quelqu'un doit la créer ex-nihilo. Mais ça n'est pas comme ça que ça marche.

Dans un camps de prisonnier, la cigarette devient spontanément une monnaie : c'est parce que, même si tout le monde ne fument pas, je sais que je pourrais échangé mes cigarettes contre d'autres trucs. De même, je peux garder des pièces d'or ou des diamants : je sais qu'il y aura toujours quelqu'un pour me les échanger.

Je peux garder mon billet de 10€, car je sais que le système bancaire me garantit que quelqu'un quelque part possède quelque chose qu'on estime généralement à 10€, ou dans le cas d'un emprunt de l'État, je sais que l'État pourra lever 10€ d'impôt pour me rembourser. Par contre, si l'État tire trop sur la corde, je sais qu'ils ne pourra pas me rembourser et je vais perdre confiance dans la monnaie.

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Re: La crise de la dette

#55

Message par Gabriel C » 08 janv. 2013, 16:53

Salut epommate
epommate a écrit :L'idée de richesse appartient à chaque être humain : c'est l'ensemble des individus qui détermine ce qu'est la richesse, ce n'est pas une valeur qui préexiste dans les objets ou les services
C’est vrai d’une certaine manière (si on considère le marché comme l’économie) mais ce jugement a tout de même des limites formelles. Je dirais que c’est un jugement subjectif de l’économie; c’est la base de toute la pensée monétariste contemporaine.

L’idée que la seule chose que l'on puisse mesurer en science économique soit les quantités de monnaie représentent les jugements de valeur individuelle (prix de marché reflètent les choix « responsables » des propriétaires libres d'en disposer qui les échangent) est très lié à la philosophie du constructivisme social.

Moi je la nomme la richesse subjective. Mais il existe aussi la richesse réelle objective dont il faut toujours tenir compte. C'est-à-dire l’ensemble de l’économie réelle qui est utile au maintien de la vie humaine et de sa dignité.

Par exemple la pyramide de Maslow démontre assez bien les échelles de la richesse réelle objective. L’eau potable, le logement, la nourriture, l’énergie, l’éducation, la santé et les infrastructures publics utiles (pont-route) ne sont pas des richesses subjectives. C’est la base du développement pour répondre à la nécessité humaine depuis que l’homme est homme.
epommate a écrit :Par exemple être niveau 60 à WoW a un prix, il s'agit donc d'une richesse. Il est possible de créer autant de niveau 60 à WoW pourvu qu'on y mette le temps.
La richesse d’internet et des jeux vidéo sont plutôt des richesses subjective. Je les places sans hésiter au top de la pyramide de Maslow. Vous conviendrez que tout humain le moindrement équilibré cherchera à manger et à ce loger avant d’avoir un bonhomme puissant à WoW.

À mon sens, l’économie est loin d’être simplement subjectif ou "virtualisable" . L’humain est condamné à vivre dans la réalité et à ce titre, nous partageons tous les mêmes nécessités physiologiques, de sécurité, d’appartenance, et de dignité. C’est la santé de l’économie réelle utile, qui remplie les base de la pyramide de Maslow qui garantit l’harmonie sociale.
epommate a écrit :Donc, en partant du principe qu'une richesse peut aussi être virtuelle, la croissance des richesses est infinie.


La croissance de la richesse subjective est potentiellement infinie, mais la croissance infinie de la richesse réelle c’est beaucoup plus complexe et problématique. Elle nécessite le progrès scientifique, technologique et ultimement l’expansion.

Cordialement

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Quid
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Re: La crise de la dette

#56

Message par Quid » 08 janv. 2013, 17:05

epommate a écrit : Donc, pour tous les systèmes à banques centrales, la monnaie n'est pas créé par l'état.
D'où la création de la dette auprès des banques centrales, les intérets de la dette qui s"accumulent et la crise de la dette au final qui ne fait que s'empirer car on ne pourra jamais avaoir un budget suffisamment excédentaire pour pouvoir payer :
* payer les intérets de la dette
* rembourser la dette elle-même.

Le budget d'un pays étant généralement déficitaire ou rarement équilibré, du fait aussi des intérêts de la dette à rembourser à prendre en compte.

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
"Savoir qu'on sait quand on sait, et savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas, c'est là la vraie connaissance." (Confucius)
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Re: La crise de la dette

#57

Message par Ptoufle » 08 janv. 2013, 17:37

Quid a écrit :
epommate a écrit : Donc, pour tous les systèmes à banques centrales, la monnaie n'est pas créé par l'état.
D'où la création de la dette auprès des banques centrales, les intérets de la dette qui s"accumulent et la crise de la dette au final qui ne fait que s'empirer car on ne pourra jamais avaoir un budget suffisamment excédentaire pour pouvoir payer :
* payer les intérets de la dette
* rembourser la dette elle-même.

Le budget d'un pays étant généralement déficitaire ou rarement équilibré, du fait aussi des intérêts de la dette à rembourser à prendre en compte.
Quid, vas-tu comprendre que le seul moyen de rembourser une dette d'état, c'est par le peuple ?

Si on rembourse par la création de monnaie, comme avant 1973 en France, alors cela entraîne de l'inflation, ce qui veut dire que les prix augmentent pour toute la population : comme si tout les ans on montait le taux de TVA : si tous les prix augmentent de 7%, c'est comme si les prix restaient fixes mais que le salaire a diminué de 7%...

Toute solution qui amène à affaiblir la monnaie par décrédibilisation auprès de ceux qui peuvent en acheter (effacement d'une partie de la dette, émission inconsidérée de monnaie, etc) conduit à faire perdre de la valeur à la monnaie. Comme les pays européens en général dépendent des matières premières du reste du monde, si elles deviennent plus chères, alors tous les prix monteront.
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Re: La crise de la dette

#58

Message par Quid » 08 janv. 2013, 17:48

Ptoufle a écrit :
Quid a écrit :
epommate a écrit : Donc, pour tous les systèmes à banques centrales, la monnaie n'est pas créé par l'état.
D'où la création de la dette auprès des banques centrales, les intérets de la dette qui s"accumulent et la crise de la dette au final qui ne fait que s'empirer car on ne pourra jamais avaoir un budget suffisamment excédentaire pour pouvoir payer :
* payer les intérets de la dette
* rembourser la dette elle-même.

Le budget d'un pays étant généralement déficitaire ou rarement équilibré, du fait aussi des intérêts de la dette à rembourser à prendre en compte.
Quid, vas-tu comprendre que le seul moyen de rembourser une dette d'état, c'est par le peuple ?
Seule solution ?

J'en vois une autre : effacer la dette, donc ne pas la rembourser et repartir sur de nouvelles bases en retrouvant le contrôle de notre monnaie.

Quels avantages ? Quels inconvénients ?

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
"Savoir qu'on sait quand on sait, et savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas, c'est là la vraie connaissance." (Confucius)
"Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche." (Albert Jacquard)
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Re: La crise de la dette

#59

Message par glevesque » 08 janv. 2013, 17:54

Salut
Quid, vas-tu comprendre que le seul moyen de rembourser une dette d'état, c'est par le peuple ?
Le problème ici c'est que le peuple n'a plus les moyens de la remboursée (trop d'austorité n'est pas la solution, car la cause est de nos jours le renfloument des banques), et que cette dettes est au départ une arnaque !

Donc il faut réformer le système, nationnalisé la production de la monais, et mettre hors bilan la santé, l'éducation, les programmes sociaux, la retraite, et autre. Abolir les abris fiscaux, nationnalisé les profits faramineux (pour mieux encadrer les comportement de cupidité abusifs) et surtout abolir la spéculation boursière !

Vive le peuple pour et par le peuple !

Gilles

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Re: La crise de la dette

#60

Message par Eve_en_Gilles » 08 janv. 2013, 18:14

Gabriel C a écrit : Vous conviendrez que tout humain le moindrement équilibré cherchera à manger et à ce loger avant d’avoir un bonhomme puissant à WoW.
Je connais au moins un humain qui n'est même pas moindrement équilibré.
Et, pour être parti au Japon pour les fêtes, j'ai vu des étages entiers de gens même pas moindrement équilibrés dans Akihabara.

Mais , cette petite blague mise à part, je suis assez d'accord avec ton post.
Srevne'l à eril zevas suov euq tse'c, esarhp ettec zennerpmoc suov is.
Ovarb !!! Spmet ertov udrep riova'd noisserpmi'l sap zeva'n suov ?

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Re: La crise de la dette

#61

Message par Milou » 08 janv. 2013, 18:24

epommate a écrit :@Milou
Je vous ai indiqué que l'inflation est une sorte d'impôt.
eh bien, les intérêts de la dette en sont une autre... mais un impôt au profit d'intérêts privés (c'est-à-dire des banques privées, qui créent effectivement de l'argent ex-nihilo)
En fait, on dirait que vous imaginer que la monnaie descend du ciel et que quelqu'un doit la créer ex-nihilo. Mais ça n'est pas comme ça que ça marche.
eh bien si !!
l'argent est bien créé ex nihilo ! quand vous obtenez un crédit, il y a création monétaire, et cet argent est détruit au fur et à mesure du remboursement du crédit. Ce qui n'est pas détruit, ce sont les intérêts que vous remboursez en plus... lesquels profitent à la banque ; et on peut aussi considérer cela comme une forme d'inflation, même si elle est indirecte. J'ai donné l'exemple de l'inflation du prix de l'immobilier, facilité notamment par l'octroi de crédit (trop) facile ces dernières années... (lequel crédit vient "compenser" le bas niveau des salaires, mais c'est une autre histoire... et un jour vient où il faut bien finir par payer... ou annuler la dette... )

Mais ce qui me sidère, c'est que ça ne dérange personne que les intérêts soient au final une forme d'impôt au profit d'intérêts privés ???... :shock:

Si les banques étaient nationalisées, l'intérêt remboursé par les emprunteurs lambda servirait au moins à financer le budget de l'Etat, ce qui servirait à tous (services publics) au lieu d'engraisser quelques ultra-riches et de s'amasser dans les paradis fiscaux (pendant que, sous prétexte d'austérité, de dette à rembourser, on démantèle les services publics...)

Pourquoi ne pas regarder du côté du concept de la monnaie franche ou monnaie fondante ?
http://fr.ekopedia.org/Monnaie_fondante
(non thésaurisable, car elle se déprécie quand elle est immobilisée -tout le contraire de l'épargne actuelle- elle ferait vraiment marcher l'économie, car on serait obligé de la faire circuler)
"L'esprit, c'est comme un parachute : s'il reste fermé, on s'écrase". Frank Zappa
Il ne faut pas parler aux cons... ça ne les instruit même pas.
"Si tu as besoin qu'on t'explique pour que tu comprennes, ça veut dire qu'aucune explication ne pourra jamais te faire comprendre." Haruki Murakami
"Il y a deux façons de se tromper. L’une consiste à croire ce qui n’est pas vrai. L’autre consiste à refuser de croire ce qui est vrai." Søren Kierkegaard

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Re: La crise de la dette

#62

Message par Eve_en_Gilles » 08 janv. 2013, 18:30

Quid a écrit :
Oui même une fillette de 12 ans est capable de comprendre.

Puisque tu n'as pas l'air d'y croire et que tu te permets de critiquer...

Quelles sont les erreurs éventuelles de sa part ?
J'attends de toi un argumentaire détaillé avec références à l'appui.


Oui, cet "exercice" va être compliqué, mais puisque tu es si prétentieux c'est que tu dois "savoir" toi.

ps : à condition que tu saches de quoi elle parle au moins et d'avoir au moins regardé les vidéos explicatives et/ou lu les textes explicatifs en question.
J'ai regardé la vidéo. Les arguments contre ont déjà été donnés par epommate et Beetlejuice, inutile de faire le perroquet, d'autant que j'ai toujours été assez mauvais en économie (j'ai tout de même retenu les notions de bases, qui ne sont même pas correctes dans la vidéos. Si moi je peux le remarquer, c'est grave, d'où ma remarque sur les fillettes de 12 ans).
Mais je le vis bien d'être une bille en éco : je suis ingénieur en bâtiment, donc je ne m'occupe pas de finance. Mon domaine de connaissance, c'est la mécanique en général, et la RdM en particulier. Et ça je maitrise bien. Pour le reste, je navigue entre amateur éclairé et complet néophyte.
Contrairement à toi, qui en plus d'avoir plein de diplôme et de formation en tout d'après ce que tu disais sur le fil THRIVE (aïe à l'école), t'es érigé spécialiste universel diplômé de la high school of Youtube.
Ca doit être fatigant de tout savoir sur tout, faut prendre des pauses des fois.
Srevne'l à eril zevas suov euq tse'c, esarhp ettec zennerpmoc suov is.
Ovarb !!! Spmet ertov udrep riova'd noisserpmi'l sap zeva'n suov ?

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Re: La crise de la dette

#63

Message par Ptoufle » 08 janv. 2013, 18:37

Gilles,
Avant de faire 2 posts insipides sur ma première phrase, il aurait fallu me lire en entier. Mais bon, je comprend, c'est difficile, il y a plus de 2 phrases sans image ni vidéo...
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Re: La crise de la dette

#64

Message par Quid » 08 janv. 2013, 18:48

Eve_en_Gilles a écrit :
Quid a écrit :
Oui même une fillette de 12 ans est capable de comprendre.

Puisque tu n'as pas l'air d'y croire et que tu te permets de critiquer...

Quelles sont les erreurs éventuelles de sa part ?
J'attends de toi un argumentaire détaillé avec références à l'appui.


Oui, cet "exercice" va être compliqué, mais puisque tu es si prétentieux c'est que tu dois "savoir" toi.

ps : à condition que tu saches de quoi elle parle au moins et d'avoir au moins regardé les vidéos explicatives et/ou lu les textes explicatifs en question.
J'ai regardé la vidéo. Les arguments contre ont déjà été donnés par epommate et Beetlejuice, inutile de faire le perroquet, d'autant que j'ai toujours été assez mauvais en économie (j'ai tout de même retenu les notions de bases, qui ne sont même pas correctes dans la vidéos. Si moi je peux le remarquer, c'est grave, d'où ma remarque sur les fillettes de 12 ans).
Mais je le vis bien d'être une bille en éco : je suis ingénieur en bâtiment, donc je ne m'occupe pas de finance. Mon domaine de connaissance, c'est la mécanique en général, et la RdM en particulier. Et ça je maitrise bien. Pour le reste, je navigue entre amateur éclairé et complet néophyte.
Contrairement à toi, qui en plus d'avoir plein de diplôme et de formation en tout d'après ce que tu disais sur le fil THRIVE (aïe à l'école), t'es érigé spécialiste universel diplômé de la high school of Youtube.
Ca doit être fatigant de tout savoir sur tout, faut prendre des pauses des fois.
On est donc ingénieur tous les 2 alors.

Il se trouve que j'ai aussi fait une année supplémentaire en administration des entreprises. Ca aide drôlement à avoir une bonne vue d'ensemble des problématiques de l'emprise, chose qu'on n'a pas du tout en sortant d'école d'ingénieur.
Oui, j'ai fait de la compta, de la finance etc... sans être un spécialiste de quoi que ce soit. J'ai des bases.

Mais on ne m'avait rien appris sur cette histoire de dette dans mes cours. C'est en me renseignant que je me suis rendu compte de l'arnaque. L'information circule de mieux en mieux.

Et là, je me suis dit : "mais ils nous prennent vraiment tous pour des crétins et des pigeons ?"

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
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"Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche." (Albert Jacquard)
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Re: La crise de la dette

#65

Message par BeetleJuice » 08 janv. 2013, 20:15

Quid a écrit :
Quels paramètres interviennent donc à ton avis ?
Dans la crise de la dette ?

Pleins et ça serait un peu long de tout énuméré en détail, mais pour faire simple, la crise de la dette est en grande partie dû au fait qu'on a hypothéqué le futur pour maintenir un niveau de vie qu'on n'avait plus les moyens de financer et quand on n'a plus eu non plus les moyens de payer l'hypothèque, on a fait faillite.
Mais pas du tout.

Ah oui, il vous manque peut-être des graphiques pour comprendre ?

Image

Au fait, elle était de combien la dette publique de la France avant 1973 ?
Ce que je trouve fantastique, c'est que vous me sortez un graphique qui montre précisément ce que j'ai dit, à savoir qu'on a hypothéqué le futur.
A partir du moment où le déficit dépasse le PIB (c'est à dire que la dette augmente plus vite que l'augmentation du revenu) il s'agit bien d'hypothèque sur le futur à l'échelle d'un Etat, puis que l'on fait augmenter la dette plus que l'on augmente la richesse et donc on parit sur le futur qu'on pourra rembourser avec une plus forte création de richesse.
Donc merci de ce graphisme qui vient appuyer ce que je dis.

C'est du Keynésianisme élémentaire, à savoir un endettement en prévision d'une croissance future qui le remboursera.

Le problème, c'est que dans le cas présent, on n'a pas fait cet endettement que pour sortir d'une crise ponctuelle, on en a fait un mode de gestion permanent de l'économie en permettant l'endettement tout azimut de tout et partout (parce que la dette des Etats n'est qu'une facette de la dette, la dette privée est énorme aussi, sans compter tout ce qui est hors du bilan effectif des Etats mais pas tout à fait privé).


On le voit sur votre graphique: on a laissé filer l'endettement plus vite que la croissance pour maintenir artificiellement celle-ci. On en arrive d'ailleurs à un point où les rendements sont négatifs (un investissement rapporte moins d'argent que ce qu'on a emprunté pour produire cette richesse. C'est ce qui se passe aux USA actuellement, où la Fed et le trésor continue de jouer le jeu d'une liquidité et d'emprunt non maîtrisés pour produire de la croissance à crédit.)
Milou a écrit :Si les banques étaient nationalisées, l'intérêt remboursé par les emprunteurs lambda servirait au moins à financer le budget de l'Etat, ce qui servirait à tous (services publics) au lieu d'engraisser quelques ultra-riches
Accessoirement, les intérêts servent aussi à payer les employés et les infrastructures des banques...mais je peux me tromper...
Ce qui n'est pas détruit, ce sont les intérêts que vous remboursez en plus... lesquels profitent à la banque ; et on peut aussi considérer cela comme une forme d'inflation, même si elle est indirecte.
Oui et non. En fait l'intérêt correspond à la création de valeur réalisé avec l'investissement, c'est l'équivalent d'un dividende pour une banque, dans la mesure où elle "investie" dans un projet.
Dans le cas d'un projet qui ne rapporte aucune plus-value, c'est une privation de revenu pour celui qui emprunte (puisqu'il se prive d'une part de revenu pour rembourser), donc il n'y a pas de manière effective création de valeur, vu que l'argent que l'emprunteur utilise pour rembourser n'est pas utiliser par lui pour autre chose et ça n'est donc qu'un transfert de ressource.
Mais ce qui me sidère, c'est que ça ne dérange personne que les intérêts soient au final une forme d'impôt au profit d'intérêts privés ???...
Pas réellement, c'est d'avantage un retour sur investissement (dans le sens où l'impôt se fait en amont d'un service fourni alors que l'intérêt est en aval de celui-ci) et d'une certaine manière, ça parait normal dans la mesure où c'est le prix du risque.
Après, on peut engager le débat millénaire sur l'usure et sortir Aristote ou la Bible, mais on n'a jamais réussit à trancher le débat, je doute qu'on y arrive aujourd'hui.
A mon avis il n'existe pas assez d'être humain aisé ou riche, et suffisamment altruiste pour prêter sans condition et intérêt dans le monde pour financer le besoin d'investissement nécessaire à l'élévation du niveau de vie des autres humains, donc l'intérêt est peut-être la forme la moins hypocrites et la plus clairs de permettre le financement.
D'autant que si c'est vertueux, c'est normalement gagnant-gagnant, sachant que le préteur y gagne et l'emprunteur aussi.

Le soucis actuel c'est qu'on a été au delà de la mesure. Normalement, un prêt se consens avec une prime de risque (l'intérêt) et une prévision de retour sur investissement (sous forme d'une part du salaire de l'emprunteur ou d'une part de la plus-value réalisée). Dernièrement, on a prêté sans prendre en compte se retour sur investissement, en supposant que la croissance globale des activités financières suffiraient à rembourser le manque en cas d'absence de retour. On a transformé un pari sérieux sur un revenu futur en pari de casino sous couvert de montage financier compliqué (je caricature et je troll un peu, mais bon, c'est pas complètement faux...) pour les banques, ou en abusant de la valeur d'une signature dans le cas des Etats.

De fait, on a monté une énorme arnaque type ponzi où la confiance était finalement la seule valeur de l'édifice et comme la crise a fait volé en éclat la confiance, on a découvert que le roi est nu et que l'édifice ne tenait plus depuis longtemps, faute de croissance réelle pour le soutenir et de perspective de développement pour tenir l'hypothèque.

Le vrai scandale il n'est pas dans l'intérêt, il est dans le fait qu'on a laissé des inconscients et des professeurs Nimbus faire des paris.

Et il ne faut pas se le cacher, ça arrangeait tous le monde. Le trader fou qui arrive à perdre et gagner des sommes folles n'existerait pas si les fonds de pensions ou les banques n'avaient pas des clients qui réclament des rendements exorbitants que l'on ne peut pas honnêtement gagner. De la même manière, le banquier irresponsable n'existerait pas non plus sans l'emprunteur qui estime qu'il est en droit d'avoir le dernier I-Phone+une grande maison+une belle voiture et le tout en ayant un crédit à taux bas sous menace d'aller voir ailleurs.

Et on peut faire le même constat partout, on a déconnecté la valeur de beaucoup de gain de se qu'il faut produire pour le réaliser, au point de faire croire que certains gains à fort taux de rendement ne sont pas des conséquence des prix du marché ou de l'argent investit, mais des acquis intemporel et normaux. Si bien qu'on a laissé le court terme s'installer partout.
-Les entreprises ont été assailli d'actionnaire qui restent moins d'un an et imposent de forts dividendes en faisan marcher la concurrence entre société dans la recherche d'investisseur.
-Les banques ont eu des clients qui ont fait de même en cherchant les emprunts à des taux bas et à des montants attractifs, tout en ayant des rentiers imposants des rendements haut et de la sécurité.
-Les Etats ont eu des citoyens qui n'ont plus conscience du prix de leurs avantages sociaux et estime avoir à la fois le droit de conserver des acquis tout en n'étant pas écraser d'impôt, sans prendre en compte la conjecture mondiale et la richesse crée par le pays dans sa globalité et qui finance ces avantages.
....

Bien sur, dans tous les cas, les acteurs responsables ont le tord d'avoir laissé faire et parfois même d'avoir profiter de la situation pour faire des actions malhonêtes et c'est surprenant qu'on n'ai encore jugé ou pendu en place publique aucun banquier ou politicien, mais on est tous collectivement responsable malgré tout.

(je dérive beaucoup à partir de l'emprunt, mais on a trop souvent tendance à prendre la crise actuelle ou l'économe part petit bout et considérer que les problématiques économiques, financières ou monétaires sont détachables de leur contenants que sont les sociétés, mais il ne faut pas oublier que ce sont les sociétés humaines qui font l'économie et qu'on ne peut pas analyser un problème économique de manière simpliste sans un minimum le contextualiser.)
Pourquoi ne pas regarder du côté du concept de la monnaie franche ou monnaie fondante ?
http://fr.ekopedia.org/Monnaie_fondante
(non thésaurisable, car elle se déprécie quand elle est immobilisée -tout le contraire de l'épargne actuelle- elle ferait vraiment marcher l'économie, car on serait obligé de la faire circuler)
Le problème, c'est comment on investi si on n'a aucune fortune. Une telle monnaie, outre le fait qu'elle n'incite pas vraiment à la confiance, met l'économie entre les mains de ceux qui peuvent créer de la monnaie. Sans parler du fait qu'on aura tôt fait de monétiser une valeur non fluctuante pour thésauriser quand même (on le voit en cas de défiance dans la monnaie, les gens se rabatte sur l'or, les matières premières...)
Encore une fois, c'est regarder l'économie par le petit bout de la lorgnette de considérer qu'il y a d'un coté les rentier et de l'autre ceux qui font circuler l'argent. La thésaurisation n'est pas forcement une mauvaise chose si elle a pour but un investissement qui produira au moins l'égale de la richesse accumulée et investie .

Le concept est surement sympa sur le papier, mais psychologiquement, avoir un pécule qui se déprécie avec le temps, ça me semble difficilement admissible pour un être humain moyen.
Ptouffle a écrit :Merci aussi à Beetljuice .
Comme tu l'indiques, mutualiser la dette risque de conduire aux mêmes errements que la nationalisation de la dette : les états cédant à la démagogie facile vont abuser de la situation en se reposant sur les autres.
Ca n'est pas exactement ce qui m'incite à être prudent sur le sujet, dans la mesure où tous finiront de toute façon par restructurer la dette d'une manière ou d'une autre et que je ne pense pas qu'un Etat, même les soi-disant Etat vertueux du nord de l'Europe, soit capable de parfaitement bien gérer ses finances publiques.
Ma prudence va surtout sur le timing des moyens employés pour ne pas payer la dette.
S'ils sont à long terme et plutôt européen, une mutualisation reviendrait non seulement à risquer le laxisme, mais au final à aussi déprécier la possible signature européenne dont on aura fatalement besoin si on veut pouvoir investir pour éviter une partie du déclin du continent. Si les Etats font défaut avant et mutualise après, pour peut qu'effectivement, il y ait des règles de gouvernance, ça peut être vu comme une sorte de nouveau départ et inciter les préteurs à revenir.
S'ils sont à court terme (brutaux j'entends) et plutôt américain, une mutualisation ferra office de valeur refuge pour les investisseurs et sera donc plutôt bénéfique, puisqu'il réduira d'autant la dette globale en réduisant le taux globale de la zone mutualisée. Même dans le cas d'une restructuration par la suite ou d'une inflation, ça pourra se faire plus en douceur parce qu'on paiera l'endettement moins cher et que les investisseurs n'auront de toute façon pas tellement d'autre choix.

Après, il y a d'autres scénarios possible, mais globalement, je fais plus tenir ma réflexion sur le timing de la mutualisation de la dette en fonction de qui récupèrera la patate chaude de la dette que se refile les USA et l'UE avec la participation des BRICS qui joue aussi par le biais de leurs taux de croissances, que sur la vertue ou la non-vertue des Etats qui pourraient mutualiser et qui finiront de toute façon par ne pas payer une partie plus ou moins importante de la dette (selon le scénario et pas divers moyens.)
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

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Re: La crise de la dette

#66

Message par MadLuke » 08 janv. 2013, 22:23

Le concept est surement sympa sur le papier, mais psychologiquement, avoir un pécule qui se déprécie avec le temps, ça me semble difficilement admissible pour un être humain moyen.
c'est ça que nous avons présentement avec l'inflation un peu, tu es pas mal obligé de placer ton argent si tu es loin de la retraite tous de même pour le protéger. (donc le but de la monnaie fondante est déjà pas mal atteint), rare sont ceux qui garde leur argent cache quelque part en vue d'achat dans 10, 20 ou 30 ans.

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Re: La crise de la dette

#67

Message par BeetleJuice » 08 janv. 2013, 23:06

MadLuke a écrit :c'est ça que nous avons présentement avec l'inflation un peu
Oui, mais l'impact psychologique n'est pas le même qu'avec une monnaie qui serait spécifiquement faite pour se déprécier et de manière administrée. D'une manière générale, l'inflation apparait comme un mal extérieur et inéluctable alors qu'une monnaie dont le cours se déprécie par décret, même automatique, sera perçu comme une contrainte pour toute personne souhaitant mettre de l'argent de coté, avec ce que ça comporte d'effet sur la confiance dans l'Etat, la monnaie...
Sans parler du fait qu'au final, c'est à mon avis le meilleur moyen de gonfler des bulles spéculatives, dans la mesure où le moindre argent gagné sera très vite réinvesti en valeur sûre pour ceux qui en possèdent plus qu'ils n'ont envie de consommer et ça ne produira au final qu'un dérèglement des cours de ce type de valeur au détriment de ceux qui n'auront plus les moyens de se les offrir.

Après, évidement, ça dépend du dosage, mais je ne suis pas particulièrement convaincu par l'article de Milou qui est non seulement résolument partisan, mais parfois inexact (j'ai bien ri sur la citation d'économiste qui parle de l'Egypte antique comme période de monnaie fondante alors que les Egyptiens...n'utilisait pas la monnaie jusqu'à la basse-époque :mrgreen: ) et n'aborde pas vraiment les aspects investissements/capital/rémunération...

Comme dit, sur le papier ça n'est pas forcement idiot, mais dans les faits, je ne suis pas certain que ça soit si facile.
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Re: La crise de la dette

#68

Message par MadLuke » 08 janv. 2013, 23:15

J'avoue l'impact serait assez intense tu as raisons, mais personnes ou presque ce met des sommes d'argent de côté, tous le monde le met déjà dans des produits financiers à la banque pour avoir des intérêts (minime ses temps-si j'en convient).

Oui encore moins de gens garderait de l,argent chez soit ou dans un compte chèque en grande quantité, mais ce n'est-il pas déjà le cas présentement ?

Bref la mission de la monnaie fondante, me semble déjà rempli en partie par les menaces d'inflations, sans avoir l'impact psychologique un peu affreux dont tu parles, en se sens je voix mal l'intérêt de cette monnaie fondante.

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Re: La crise de la dette

#69

Message par Pardalis » 09 janv. 2013, 05:33

Eve_en_Gilles a écrit :Ca doit être fatigant de tout savoir sur tout, faut prendre des pauses des fois.
C'est pas le cas pour Lévesque et Quid, ils passent de la physique quantique, à la génétique à l'économie mondiale en un clin d'oeil, ils croient maîtriser tous ces sujets et y voir un «lien».

J'imagine que leur grande théorie est du genre: Les Rothchilds utilisent les OGM et la dette mondiale pour asservir la population mondiale, et que seul le pouvoir du Chi peut nous sauver... Ou quelque chose du genre.

C'est un peu inutile d'essayer de discuter sur le fond avec eux, car c'est inévitablement à ce genre d'idées qu'ils veulent en venir avec toutes ces enfilades successives.
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Re: La crise de la dette

#70

Message par epommate » 09 janv. 2013, 09:19

@Quid : Ah, j'ai eu peur que tu n'aborde jamais la critique de seconde espèce du système bancaire : la fuite des intérêts.

Cette idée est vieille et c'est peut-être Louis Even qui l'a explicité dans le conte de l'île des naufragés (http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm)

C'est ce conte qui m'a fait m’intéresser à la monnaie : je me suis dit
- soit la fable est vrai, mais dans ce cas, il y a un complot mondial des banquiers et des politiques et personne de voit rien à part eux et Louis Even et sa clique
- soit la fable est inexact

Présenté simplement, la fable (et ton argument) revient à dire : le système bancaire me prête 100 et je dois lui rendre 110. Or, le système n'a crée que 100, donc, je ne pourrai jamais rembourser les intérêts (il manque 10 dans le système).

Cela est inexacte, car, la banque doit dépensé de l'argent (payé ses employés, ses actionnaires). Dans la fable, le banquier n'a jamais rien à dépenser : c'est là l'entourloupe, s'il devait acheter avec se propre monnaie des objets, alors il n'y aurait pas de problème. C'est exactement la même chose dans la vraie vie : l’intérêt représente ce que la banque peut dépenser pour son compte avec sa propre monnaie.
effacer la dette, donc ne pas la rembourser et repartir sur de nouvelles bases en retrouvant le contrôle de notre monnaie.
Quels avantages ? Quels inconvénients ?
Inconvénients :
- toutes les assurances-vies des personnes prudentes vont se retrouver avec une perte en capital frôlant 100%
- la plupart des banques ne survivront pas à une tel ânerie, car elle place leur bon du trésor à la BCE pour assurer leur ratio prudentiel
- les autres État/banques ne nous prêterons plus jamais rien pendant très très longtemps (les emprunts russes ~ 100 ans)

Avantage :
J'ai bien du mal à en voir un...

Milou a écrit :l'argent est bien créé ex nihilo ! quand vous obtenez un crédit, il y a création monétaire,
L'argent n'est jamais crée sans contrepartie. Un prêt est un échange entre une promesse de remboursement et une promesse de pouvoir obtenir des billets de la BCE ou un achat du même montant. La banque (la BNP par exemple) vous verse des euro-BNP qui sont une promesse que vous pourrez obtenir des vrais billets BCE. Il n'y a pas eu création ex-nihilo, mais échange de promesse. La banque ne peut pas se dire : tiens, aujourd'hui je vais me créer 100€ pour aller les jouer au casino. (c'est du moins, ce que j'entendais par ex-nihilo)
Milou a écrit : ça ne dérange personne que les intérêts soient au final une forme d'impôt au profit d'intérêts privés
La taxe complémentaire RSA est un impôt qui finance les allocataires du RSA (donc, des intérêts privées). La plupart des impôts, taxe, etc. finance des intérêts privées. Ce qui vous gêne c'est que cela finance des banques (ce qui est exagéré vu qu'une bonne partie de la dette n'est pas détenu en propre par les banques, mais par les agents non financier).
Pardalis a écrit :Pourquoi ne pas regarder du côté du concept de la monnaie franche ou monnaie fondante ?
Parce que ça ne marche pas et que tout le monde se tournerait vers une monnaie réelle qu'ils utiliseraient au marché noir. Vous seriez obligé d'utiliser la force pour contraindre les gens d'utiliser votre monnaie (tiens tiens, ça me rappelle quelque choses).
C'est un peu inutile d'essayer de discuter sur le fond avec eux,
Je me rends compte que ça me permet d'ordonner mes idées, c'est donc utile au moins pour moi ;-)

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Re: La crise de la dette

#71

Message par Milou » 09 janv. 2013, 09:49

(objections sur la monnaie fondante)
Bien sûr, la monnaie fondante ne pourrait en aucun cas être la seule et unique en circulation, car en effet elle ne permettrait pas d'investissements très coûteux.
Mais elle serait surtout d'usage local et complémentaire à une monnaie nationale. (autre nom : monnaie complémentaire)

@Beetlejuice
Peut-être y a-t-il une erreur historique sur les Egyptiens antiques, je vous fais confiance là-dessus.... mais c'est un détail (qui ne devrait pas servir à invalider le concept), l'important c'est ce qu'on peut en faire aujourd'hui : le savez-vous ? divers systèmes de monnaie fondante existent déjà dans un certain nombre d'endroits où cela répond à des besoins locaux, dans un contexte de manque de liquidités par exemple. (ex : Ithaca, Toronto Dollar...)

Selon l'économiste Bernard Lietaer, "Bien conçue, elle crée la quantité de monnaie exactement nécessaire pour mener à bien une transaction qui, autrement, n’aurait pas lieu. Il n’y a donc pas de risque d’inflation."
"L'esprit, c'est comme un parachute : s'il reste fermé, on s'écrase". Frank Zappa
Il ne faut pas parler aux cons... ça ne les instruit même pas.
"Si tu as besoin qu'on t'explique pour que tu comprennes, ça veut dire qu'aucune explication ne pourra jamais te faire comprendre." Haruki Murakami
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Re: La crise de la dette

#72

Message par Quid » 09 janv. 2013, 10:09

BeetleJuice a écrit : Ce que je trouve fantastique, c'est que vous me sortez un graphique qui montre précisément ce que j'ai dit, à savoir qu'on a hypothéqué le futur.
On a hypothéqué le futur en effet par le fait qu'on a renoncé à être indépendant de notre création monétaire.
Faire marcher la "planche à billet" même si cela cause de l'inflation, c'est quand même sans doute moins dommageable que de s'endetter auprès d'un tiers en se mettant des boulets aux pieds de plus en plus lourds.

Non, nous n'avons pas vécu beaucoup plus au-dessus de nos moyens. Ca c'est le discours officiel qui essaye de nous culpailiser et de nous faire croire que nous sommes responsable de cela.

Ce graphique montre que la dette n'existait pas avant 1973 (je te laisse trouver un autre graphique dont les valeurs commencent à cette date).
Et pourtant avant, le budget de la France était aussi déficitaire.

Le concept de "crise" est facile. Il n'y a pas que la prise, on a juste le poids de la dette qui est de plus en plus important.

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
"Savoir qu'on sait quand on sait, et savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas, c'est là la vraie connaissance." (Confucius)
"Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche." (Albert Jacquard)
"Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence." (Arthur Schopenhauer)

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Re: La crise de la dette

#73

Message par Quid » 09 janv. 2013, 10:27

epommate a écrit : Cette idée est vieille et c'est peut-être Louis Even qui l'a explicité dans le conte de l'île des naufragés (http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm)

C'est ce conte qui m'a fait m’intéresser à la monnaie : je me suis dit
- soit la fable est vrai, mais dans ce cas, il y a un complot mondial des banquiers et des politiques et personne de voit rien à part eux et Louis Even et sa clique
- soit la fable est inexact

Présenté simplement, la fable (et ton argument) revient à dire : le système bancaire me prête 100 et je dois lui rendre 110. Or, le système n'a crée que 100, donc, je ne pourrai jamais rembourser les intérêts (il manque 10 dans le système).

Cela est inexacte, car, la banque doit dépensé de l'argent (payé ses employés, ses actionnaires). Dans la fable, le banquier n'a jamais rien à dépenser : c'est là l'entourloupe, s'il devait acheter avec se propre monnaie des objets, alors il n'y aurait pas de problème. C'est exactement la même chose dans la vraie vie : l’intérêt représente ce que la banque peut dépenser pour son compte avec sa propre monnaie.
Donc la banque a droit créer 100 et de me prêter 100 à partir de rien à condition qu'elle ait 10 (règle imposé sur les fonds propres).
Mais elle exige que je lui rendre 110.
Je vois que tu ne sais pas très bien comment confonctionnent les taux d'intérets actuellement. On doit des intérêts sur les 100 chaque année, qu'on commence à rembourser d'ailleurs avant le remboursement du "capital".
Au final, selon le taux d'intérêt et la durée dê remboursement du prêt on paye beaucoup plus : 150, 200... au final.

Bien sûr que si qu'on peut rembourser 110 ou plus. Il faut juste "se serrer la ceinture" et tailler dans certaines dépenses pour avoir un budget toujours excedentaire.

Tu le vois mieux le complot comme tu dis ?
Si, heureusement qu'il y a des gens qui comprennent. Mais que faire tout seul quand le système est bien installé ?
effacer la dette, donc ne pas la rembourser et repartir sur de nouvelles bases en retrouvant le contrôle de notre monnaie.
Quels avantages ? Quels inconvénients ?
Inconvénients :
- toutes les assurances-vies des personnes prudentes vont se retrouver avec une perte en capital frôlant 100%
- la plupart des banques ne survivront pas à une tel ânerie, car elle place leur bon du trésor à la BCE pour assurer leur ratio prudentiel
- les autres État/banques ne nous prêterons plus jamais rien pendant très très longtemps (les emprunts russes ~ 100 ans)

Avantage :
J'ai bien du mal à en voir un...
Le fait d'attendre et de ne rien faire ne peut que faire empirer les choses.
Non, la "crise" n'est pas prête de finir en continuant ce système.

C'est tout le problème, la plupart des gens ne comprennent rien à l'économie globale. Ils écoutent les infos à la tété. Et on ne parle pas de ça.

Tout changement provoque nécessairement des remous. Certains perdront, oui !

L'avantage de sortir de ce système est qu'on arrêterait déjà de l'auto-entretenir. Mais ça "les grands de ce monde" et les banquiers ne veulent pas en entendre parler.
Quand on comprend comment ça marche, on peut le comprendre.
Celui qui profite de ce système n'a en effet aucune envie de vouloir en changer.

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
"Savoir qu'on sait quand on sait, et savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas, c'est là la vraie connaissance." (Confucius)
"Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche." (Albert Jacquard)
"Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence." (Arthur Schopenhauer)

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Re: La crise de la dette

#74

Message par BeetleJuice » 09 janv. 2013, 11:44

Milou a écrit :Peut-être y a-t-il une erreur historique sur les Egyptiens antiques, je vous fais confiance là-dessus.... mais c'est un détail (qui ne devrait pas servir à invalider le concept),
J'invalide pas le concept avec ça, d'ailleurs je ne l'invalide pas du tout, ça m'a juste fait rire parce que c'est un contresens total de parler d'une monnaie fondante pour un peuple qui n'utilisait majoritairement pas la monnaie au cours de son histoire.

Après, j'émets juste des réserves sur la mise en pratique. Comme dit, à mon avis, la seule manière que ça marche est de contraindre les gens à utiliser cette monnaie uniquement pour éviter de gonfler des bulles ou de voir les gens utiliser une autre monnaie. Or, non seulement la contrainte suppose un espace restreint pour être applicable, mais aussi un contrôle des capitaux et des changes, bref au final une économie administrée.

A mon avis, les inconvénients et les risques ne valent pas le gain hypothétique, surtout que les exemples donnés dans l'article sont soit inexacts, soit très partiellement expliqués, si bien qu'il est impossible de savoir si l'avantage économique était réellement dû à la monnaie en question.
Le seule exemple un tout petit peu précis (mais encore une fois pas explicité), c'est celui donné sur l'Allemagne des années 20-30, mais c'est dans un cadre temporel très court et un cadre spatial restreint, dans une situation de très grave crise. Il faudrait pouvoir voir les effets en situation économique plus normale et surtout bien voir tout les aspects de la question.

Je ne dis pas que ça n'a pas d'intérêt du tout ou que l'idée est résolument fausse, mais l'article cité ne m'a absolument pas convaincu et son caractère partisan et peu précis m'amène à m'en méfier d'autant plus.
Quid a écrit :On a hypothéqué le futur en effet par le fait qu'on a renoncé à être indépendant de notre création monétaire.
Non, parce que tous les pays développé ont fait la même chose et se retrouve dans le même sac, ça n'est donc pas lié spécifiquement à l'indépendance ou non de la création monétaire. Les USA ou le Japon ne sont pas mieux en terme de dette et de court-termisme que les pays européens et ils possèdent ont des banques centrales à la politique plus dérégulé que la BCE.

La seule différence, c'est que les USA, grâce à la prééminence du dollar, arrive à maintenir un taux de croissance artificiellement haut en faisant agir de concert sa banque centrale et son trésor et en usant abusivement de la valeur surestimé de sa signature souveraine, mais s'ils n'avaient pas ça, il y a fort à parier qu'il serait dans une situation globalement similaire à la zone euro, création monétaire ou pas.

D'ailleurs on a bien vu que la création monétaire ne résolvait rien au niveau de la dette. La Fed a été l'une des plus laxiste en matière de création de fausse monnaie et ça n'empêche pas les USA de continuer à avoir un déficit hors de contrôle et une dette insoutenable. Ils font même pire que les Européens dont la dette se stabilisent doucement (mais reste à mon avis insoutenable).
Seulement ils achètent de la croissance avec leur dette, alors on a l'impression qu'ils sont en meilleure posture alors que c'est pas mal faux (ils ont l'avantage d'avoir un marché plus simple et de grande taille, mais globalement, ils restent surendetté et en sous-investissement.)

Si le seul problème était le taux de change et que la solution était de faire de la fausse monnaie, non seulement les pays avec une banque centrale plus laxiste l'aurait déjà fait (en fait, ils l'ont déjà en grande partie fait et ça n'a rien donné sauf des effets ponctuels et l'assurance de nouvelles bulles dans le futur), mais en plus on n'assisterait pas à une crise de la dette ailleurs que dans la zone euro.

Comment expliquez vous qu'il y ait une crise de la dette britannique ou US si le seul problème est la création monétaire, sachant que, au moins pour la Fed, il y a rachat de dette de sa part auprès du trésor, donc financement par la banque centrale, même s'il est un peu indirect.
Ce graphique montre que la dette n'existait pas avant 1973 (je te laisse trouver un autre graphique dont les valeurs commencent à cette date).
Et pourtant avant, le budget de la France était aussi déficitaire.
Ce type de graphique, je les connais, mais c'est trop facile de prendre un graphique quand on ne sait pas le lire et le remettre en contexte. Après on lui fait dire n'importe quoi.
Si on compare l'évolution de la dette depuis le début du XXème siècle pour les pays développés (ce que je vous encourage à faire, mois j'ai personnellement fait ça pour les USA, l'UK, la France et l'Allemagne, mais vous pouvez en choisir d'autre), on constate globalement que l'évolution de la dette est bien moins le fait de l'indépendance ou non des banques centrales que le fait de la conjecture.
Par exemple, la dette UK a globalement stagné au cours de la seconde moitié du XXème siècle alors que la dette française a connu une hausse continue à partir des années 80, pourtant les britanniques n'ont pas emprunter auprès de leur banque centrale pour autant, c'est donc bien un problème de gestion plus que de qualité d'emprunt.
On constate le même problème pour la France et les USA d'ailleurs, à savoir une augmentation progressive de la dette publique à partir des années 80.
Le cas de l'Allemagne est un peu particulier du fait de la réunification et de l'occupation, mais globalement, il y a aussi eu augmentation de la dette.

Il faudrait comparer avec les données démographiques et économique et faire le catalogue des réformes politiques pour faire une analyse plus fine de ce que vous montrer. Attribuer l'explication de l'augmentation de la pente à la seule mesure de 73 c'est ridicule.
Surtout que ça n'explique pas l'augmentation exponentielle de celle-ci, vu que même en considérant que l'arrivée d'intérêt sur la dette publique augmente son remboursement, la pente est beaucoup trop forte à partir des années 70-80 pour que ça soit dû à seulement l'arrivée d'intérêt.

Pour qu'il y ait une telle augmentation si rapidement, il faut forcement que la dette augmente fortement, soit parce que les recettes ont baissé, soit parce que les dépenses ont augmenté. La loi de 73 n'est responsable que de la systématisation du recours aux privées (qui existaient déjà avant), donc la systématisation d'intérêt sur la dette. Mais même en supposant des intérêts importants sur le début de la période d'augmentation de la pente, les effets sont bien trop immédiat pour que ça soit dû à ça.

Clairement c'est une lecture fallacieuse de la courbe de dire que la loi de 73 aurait ruiné la France. Au contraire, j'y lirais plutôt le fait que la loi à facilité l'emprunt plutôt que le renchérir, ce qui expliquerait la hausse importante de la dette, et que la gestion n'a pas suivit. Ca serait donc bien plus un problème de gestion plutôt que de créancier.

(c'est d'ailleurs paradoxal, puisqu'en instituant un marché de la dette, le but était à la fois de facilité l'emprunt d'Etat, mais aussi d'avoir la sanction des marchés, sanction qui visiblement n'est jamais venu, facilitant encore plus l'endettement.)

Le problème réel n'est donc pas que l'arrêt de l'encours auprès de la banque de France aurait rendu plus cher et difficile le crédit, mais que le marché n'a jamais joué son rôle de régulation de la dette alors que celle-ci augmentait plus vite que le PIB sans jamais qu'ils deviennent plus difficile d'emprunter (sauf cas particulier).

On peut aussi citer l'existence d'emprunt d'Etat auprès de la population et l'arrêt de la croissance après 73 comme explication complémentaire.

Je vous encourage à mettre en contexte la coube plutôt que de bêtement la lancer sur le sujet comme si elle prouvait quelque chose par elle même. Ca vous aura au moins appris ça: les chiffres, les courbes, les graphiques et d'une manière générale, tous les schémas modélisant des données ne prouvent et n'expliquent rien par eux même, il faut en faire une critique et une remise en contexte pour les exploiter.

Vous ne le faites pas, vous vous contentez de lire la courbe selon votre idée décidé d'avance de tout reproché à la loi de 73, sans remise en contexte ou critique des chiffres. Vous vous êtes même laissé abuser par la hausse de la pente que vous avez probablement du trouver suffisamment spectaculaire pour jeter de la poudre aux yeux de vos interlocuteurs sans même chercher à la comprendre et à voir si elle correspond réellement aux conséquence de cette loi

(et clairement non, sinon elle ne serait pas aussi pentue. Elle correspond d'avantage à ce que je disais moi, à savoir l'arrêt de la croissance à partir du choc pétrolier et l'utilisation massive du crédit pour pallier à ce manque, avec un cercle vicieux de la dette qui finit par s'enclencher à mesure qu'il faut toujours plus de dette pour financer une croissance à crédit.
La comparaison avec la courbe du PIB est d'ailleurs éclairante. Le fait qu'elles se suivent peut laisser penser que l'une a bien financer au moins en partie l'autre...même s'il faudrait vérifier plus finement la lecture.)
Le concept de "crise" est facile
Il cache surtout une réalité plus profonde. Actuellement c'est moins une crise qu'un brutal changement de monde qu'on subit et ça va durer un moment, avec des hauts et des bas.
On n'est pas dans une dépression classique mais dans un problème de déséquilibre structurel mondial et sur tout les plans (politique, économique, sociaux...). La crise actuelle, celle de la finance, a servit de déclencheur et a cristallisé des problèmes qui existaient depuis au moins 30 ans, voir bien plus. On paie actuellement la dérive du système installé depuis la fin de la seconde guerre mondiale et qu'on n' a pas réformé après le choc pétrolier quand on a vu que l'ordre monétaire et la croissance disparaissait.
On a acheté à crédit 35 ans de perpétuation du système (en même temps, on était en pleine guerre froide et donc faire une réforme n'était donc pas simple.) et ils arrivent aujourd'hui en bout de course. Les déséquilibres sont désormais mis à nus et se résolvent brutalement.

A noter que quand je parle du système, je ne dis pas qu'il s'effondre, que c'est le grand soir ou que le capitalisme va périr dans les flammes, mais la façon dont on n'a organisé la production et les échanges dans le monde ne sont plus soutenable actuellement parce que trop déséquilibré et l'organisation politique qui découlait de ça est également impuissante à réformer, parce que tenue par des pays ayant intérêt à ne pas réformer et à maintenir le système en place, notamment les USA qui ont tout à perdre à une refonte de l'organisation monétaire qui réduirait fatalement la place du dollar dont l'hégémonie n'est plus justifiée.

De fait, faute de réforme, la réalité s'impose d'elle même sans demander l'avis de personne et c'est douloureux et potentiellement conflictuel. Pour prendre l'exemple du dollar, on a actuellement un développement des échanges dans d'autres grandes monnaies et il y a fort à parier qu'au final, les échanges de matières premières ne se feront plus uniquement dans cette monnaie. Par exemple, il me semble que l'Iran, à cause des sanctions, commence à vendre son pétrole contre d'autres monnaies que le dollar à la Chine et à l'Inde (à vérifier, j'ai vu l'info passer sur un fil d'actu, mais c'était il y a plusieurs mois, donc bon...)
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.

(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)

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Quid
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Re: La crise de la dette

#75

Message par Quid » 09 janv. 2013, 12:06

Quid a écrit :On a hypothéqué le futur en effet par le fait qu'on a renoncé à être indépendant de notre création monétaire.
Non, parce que tous les pays développé ont fait la même chose et se retrouve dans le même sac, ça n'est donc pas lié spécifiquement à l'indépendance ou non de la création monétaire. Les USA ou le Japon ne sont pas mieux en terme de dette et de court-termisme que les pays européens et ils possèdent ont des banques centrales à la politique plus dérégulé que la BCE.
[/quote]

Oui, tous les pays ont fait la même chose et c'est pour ça qu'ils se retrouvent dans la merde justement. Et que cette merde va se propager de plus en plus si l'on ne fait rien pour que ça change !

Pose toi la question :
Est-ce que les banques centrales des pays ont le droit de créer la monnaie à partir de rien ?

Si oui, pourquoi ne l'a t-on pas fait pour renflouer la Grèce avec la BCE ?

"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." (Emmanuel Kant)
"Savoir qu'on sait quand on sait, et savoir qu'on ne sait pas quand on ne sait pas, c'est là la vraie connaissance." (Confucius)
"Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche." (Albert Jacquard)
"Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence." (Arthur Schopenhauer)

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