Re: la liberté de presse dn France
Publié : 24 sept. 2013, 10:59
Pourquoi aujourd'hui ? Ca a toujours été le cas, cela dit c'est un raccourci de parler de loi du plus fort. En réalité, c'est un peu plus complexe que ça, les relations internationales sont plutôt un immense marchandage où puissance réelle, prestige et influence politique sont des atouts de négociation.Yquemener a écrit :Aujourd'hui, dans les relations internationales, ce qui prévaut, c'est la loi du plus fort.
La question est moins d'être le plus fort que d'avoir la capacité à formuler des offres que personne ne pourra refuser sans risquer de fâcher les autres.
Il y a un certain nombre de règles tacites qui font que le plus fort n'a pas forcement gain de cause s'il est trop agressif ou s'il formule une requête qui ne convient pas.
Par exemple, les USA attaque l'Irak en 2003 et les autres laissent faire parce qu'ils sont les plus fort, mais aussi parce qu'à l'époque, ça n'avait pas une importance si grande.
Ca n'était pas la première fois que l'Irak était attaqué, l'hypothèse d'un changement de régime ne paraissait pas aussi déstabilisatrice pour la doctrine de l'époque (en sachant que les doctrines du pentagone ont longtemps été influencées par l'idée d'un conflit des civilisations et ont mit du temps à s'adapter au contexte post-guerre froide...s'ils avaient su...) et le pétrole n'était pas aussi cher.
Donc au final, ça posait bien plus un problème politique qu'autre chose, parce que c'était une action unilatéral et qu'accepter ça, c'était reconnaître que les USA ont le droit de faire ce qu'ils veulent, chose qui n'était pas acceptable pour un certain nombre de pays, qui ne pouvait pas s'y opposer pour un tas de raison (la première étant que ça ne valait pas la peine de déclencher ou de menacer de déclencher une guerre pour empêcher les USA d'agir contre un pays de seconde zone).
Ils relancerait un coup comme ça aujourd'hui, ça passerait sans doute encore moins bien, car ils sont moins fort et parce qu'aujourd'hui, on sait à quel point ça peut être une catastrophe de les laisser faire (même si pour l'Irak, c'était un peu la peste et le choléra, sachant qu'on a échanger un dictateur sanguinaire contre un chaos ensanglanté et qu'honnêtement, si j'avais à choisir, je ne saurais pas lequel est le pire. Sans doute le dictateur sur le long terme, car le chaos, on peut toujours le résorber avec le temps alors que le dictateur, il laisse l'incertitude d'avoir quand même le chaos à sa mort ou de voir continuer la dictature en pire.).
L'augmentation du nombre de démocratie a plus à voir avec la puissance de la propagande américaine et avec l'augmentation de la population et notamment de la population urbaine qu'avec l'existence de l'ONU ou les guerres.Alors oui, je suis bien conscient qu'on en est loin, mais je trouve qu'avec le seuil de 50% de la population mondiale vivant en démocratie, on a franchi un seuil important qui nous permet de considérer cet objectif à long terme.
Malheureusement, actuellement la valeur de l'idéal américain est en train de diminuer dans le monde au profit d'autres idéaux notamment portée par les émergents. L'apathie des nations fassent à la crise syrienne n'est pas totalement étranger à ce fait. Il se crée doucement un climat porté par les pays comme la Chine ou la Russie où le cynisme et le chacun chez soi remplace doucement l'humanisme teinté d'un peu de racisme qui prévalait encore jusqu'au début des années 2000.
On a peu à peu remplacer l'idée qu'il fallait apporter la civilisation au bon sauvage et le débarrasser de ses démons parce que les sauvages en question ont finit par prendre du poids dans le monde et répande l'idée que ça suffit de venir leur dicter leur conduite.
L'augmentation de la population et les nouveaux problèmes qu'engendrent la concentration de celle-ci dans des endroits restreint augmente la capacité de la population a crée des foules et donc je pense qu'on continuera à voir des revendications démocratiques et une augmentation des régimes pas forcément démocratique, mais obligé de composer avec les revendications du peuple, parce que l'apparence de démocratie est finalement un des meilleurs moyens de contrôler la population en évitant que la foule ne deviennent dangereuse pour le pouvoir.
Mais au delà de ça, je pense que le temps de l'humanisme feint ou réel qui menait certain pays à exporter leur modèle est plus ou moins révolu. Il y aura évidement toujours de la solidarité et des transferts d'argents, mais finalement l'exaltation de la démocratie est un enfant de la guerre-froide et de la seconde guerre mondiale qui avait placé les USA en gendarme absolu du monde.
Le monde actuel n'a plus de bouc-émissaire totalitaire aussi facile, car aucune dictature actuelle n'essaie de réellement exporter autre chose que son commerce. Seule la Chine fait assez peur, mais plus sur un plan économique que militaire. A l'inverse, les USA ne sont plus universel et ont réussit à se faire détester dans beaucoup de pays, devenant un contre-modèle parfois.
Les pays occidentaux continueront sans doute à promouvoir la démocratie, mais je doute que ça continue comme avant et avec le même impact.