Peut-être devrait-on jeter ce nouveau produit de la novlangue - le "populisme" - à la poubelle, comme a l'air de le suggérer Beetlejuice également ?
Ce n'est pas ce que je suggère, ce que je dis, c'est que c'est trop facile de pointer le populisme comme un danger sans proposer d'alternative, en sous-entendant en creux que ceux qui votent pour eux votent mal.
D'une certaine façon, c'est aussi du populisme de faire ça, puisque ça revient à créer un monde binaire dans lequel les gentils seraient tous ceux qui ne seraient pas populistes et les autres seraient méchants, induisant l'idée que le vote populiste ne serait qu'une affaire de morale, de valeur et de manque d'intelligence.
Cela dit, pour clarifier, je pense effectivement que le terme populiste est galvaudé, mais les mots, en politique de nos jours (mais c'était sans doute déjà le cas avant), comptent moins que leur connotation. Par exemple, quand on parle de "technocratie bruxelloise", peu de monde à l'air de savoir exactement ce que ça veut dire, mais tout le monde sent la connotation négative du terme, qui a l'air de se suffirent à elle, même, puisque rare sont ceux qui explicite leur point de vue.
C'est comme l'emploi excessif du terme totalitaire plus haut que ressortait Igor. Tel qu'il l'emploie, on sent que c'est surtout pour la connotation négative du terme et comme équivalent de dictatorial. Mais en réalité, les deux termes ne se recoupe pas, le terme de totalitaire recouvrant une idéologie qui nie l'individu et tend à le voir comme un rouage d'une société fusionnée avec l'Etat, tendit que le terme dictatorial ne s'applique pas à une idéologie, mais à un type de régime politique où le pouvoir peut dicter sa loi à la société sans contre-pouvoir (cette dictature pouvant être totalitaire).
Populisme n'est pas un terme impropre pour désigner les extrêmes, mais le terme n'est pas, comme tentent de le faire passer ceux qui ne sont pas à l'extrême, l’apanage de ces partis. C'est un terme qui désigne initialement celui qui prétend se faire le porte parole "du peuple" et souvent se réclame de sa défense contre un bouc-émissaire. Un terme plus juste serait démagogue, mais là aussi, des démagogues ont n'en trouve pas qu'aux extrêmes.
Biiin, personnellement je n'en sais rien.[sur l'adhésion de la turquie]
Dans ce cas, il faudrait peut-être se renseigner, non, avant de crier au loup.
A savoir que la candidature turque est au point mort depuis très longtemps et qu'elle a ouvert très peu de chapitre du processus d'adhésion, car elle bute toujours sur les premiers qui concerne, notamment, l'Etat de droit et parce qu'il y a un fort courant d'anti au sein de l'UE. A moins d'un miracle, les pays des Balkans seront dans l'UE avant la Turquie à ce train là.
Et c'est sans compter le fait que le parti d'Erdogan, l'AKP, est assez hostile à cette entrée, même s'il n'a pas formellement retiré sa demande (car elle permet de faciliter les accords de voisinage) et prône visiblement (mais avec assez peu de succès), une politique qu'on a qualifié de néo-ottomane, c'est à dire une tentative de retour d'une influence turque sur la zone syrie/Irak.
Une voix sur 28, à la base, ça ne me paraît pas énorme comme pouvoir "pouvoir politique".
Est-ce que vous savez ne serait-ce qu'un peu comment fonctionne l'UE ?
Pour ce qui est de la prise de décision, il y a deux méthodes:
-l'unanimité, où une voix suffit pour mettre son veto
-la majorité qualifiée, qui dépend du nombre de pays et de leur poid démographique.
Si effectivement, le Royaume-Uni se devait (comme tous les pays, hein) de faire des alliances quand il voulait avancer un projet, il disposait souvent d'une minorité de blocage (même en cas de majorité qualifiée, puisqu'il représente une population importante) quand il refusait un projet.
Et malgré tout une série d'Opt-out, qui ont effectivement affaibli la position de l'UK sur la scène européenne depuis que la zone euro est réellement devenu le coeur de l'UE, l'UK disposait encore de pas mal d'alliés au conseil (c'est notamment ce qui a permit le blocage de pas mal de disposition financière dont il ne voulait pas).
Maintenant, c'est un peu l'UK qui s'est marginalisé tout seul. A force de faire en sorte de se placer dans son statut spécial en ne participant qu'aux politiques qu'il souhaitait, il s'est lui même mis hors jeu en ne voyant pas que beaucoup de politiques qu'il a refusé allait devenir à terme des éléments d'union forcée du continent dont il ne ferait pas partit. Que ça soit la zone euro ou schengen, en les refusant, il s'est épargné leur crise, mais il a aussi été sur un strapontin quand il s'est agit de résoudre ces crises et comme les crises dans l'UE amènent en général à la création de plus de structure de coordination, qui sont autant de nouveau lieu de pouvoir, l'UK s'est trouvé hors du coup. En un sens, le brexit n'est qu'un aboutissement de cette marginalisation progressive.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)