Kraepelin a écrit :LoutredeMer a écrit : Ok, si l'on suit ton raisonnement le medecin incarne la santé et l'application adaptée de soins, avec le confort que procure la technologie moderne si c'est possible. Dans le cas présenté, Il fait passer ses convictions personnelles avant les soins adaptés, qui sont la condition sine qua non de sa profession, ce qui est donc a mon avis inacceptable.
Ton raisonnement est parfais si tu ne tiens compte que les besoins de la mère. Pour un objecteur de conscience, le bébé aussi est son patient. Ça change vachement l'équation.
Ce n'est pas un bébé. C'est un embryon jusqu'à 8 à 10 semaines après la fécondation. Ensuite c'est un foetus. Il est insensible à la douleur jusqu'à la 24eme semaine après la fécondation. L'avortement n'est possible que jusqu'à la 14ème semaine d'aménorrhée en France (puisque le cas précisé est francais), soit 12 semaine en age pour le foetus.
http://www.svss-uspda.ch/fr/facts/biologie.htm
Les réactions ou les perceptions conscientes (perception de la douleur par exemple) sont toutefois impossibles avant la 24ème semaine, l’écorce cérébrale foetale (cortex) n’étant pas fonctionnelle avant. Il n'existe pas non plus d'ondes cérébrales régulières avant ce stade du développement.
Pour qu’il y ait potentialité d'une perception quelconque, il faut qu’il existe un minimum de cellules du cerveau dans le cortex, que ces cellules aient atteint un certain stade de développement et qu’un certain nombre de synapses (connexions entre les cellules) se soient formées. Entre la 24ème et la 30ème semaine, on observe un développement très rapide des synapses
....
Pour que le foetus puisse percevoir ou avoir conscience de la douleur, il faut que l'information sensorielle puisse être transférée vers le thalamus et le cortex cérébral. Ce n'est pas possible avant la 24ème semaine.
Encore une fois,
le médecin n'est pas tenu de faire des IVG si sa morale l'interdit. S'il la prend en charge, c'est que c'est en accord avec ses convictions, il se doit de la faire dans les conditions optimales pour la mère, donc sans douleur.
Le problème subsistant est : est-ce une condition à son embauche? (ainsi qu'aux infirmières et sages-femmes?) Si oui dans certains cas, il y a problème avec la direction de l'hopital, mais la mère ne peut etre tenue responsable de cela.
Kraepelin a écrit :Dans mes souvenirs, Hypocrate interdit justement aux médecins de pratiquer l'avortement ...
Je vais vérifier
Je l'ai déjà fait
ici . L'avortement n'est pas mentionné dans le serment d'Hippocrate. Par contre, je le répète, on y note :
"Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs
convictions."
"Je ne tromperai jamais leur confiance"
et surtout : "
Je ferai tout pour soulager les souffrances."
Donc le médecin qui accepte de faire l'IVG se doit de respecter ces clauses. Sinon, il doit la refuser.
jean7 a écrit :Oui. Il faudrait des services spécialisés avec du personnel volontaire. Je pense bien que les hôpitaux essayent de le faire, mais on retrouve les problèmes de moyens évoqués par Greem.
La situation n'a rien d'idéale.
Dans les grands hopitaux (grandes villes, banlieue parisienne), ce service existe. Il est séparé du service gynécologie et du service maternité et il est groupé avec le Planning Familial. Ce sont les CIVG. Le problème existe donc uniquement dans les petits hopitaux.
http://www.guidedesdemarches.com/SANTE/ ... -seine.htm
http://www.ch-bretagne-atlantique.fr/no ... 2862f56984
http://hupnvs.aphp.fr/maternites/nos-sp ... divg-civg/
En effet, le vrai problème est le manque de moyens et là ca tient de la responsabilité de l'état. Il n'y a pas assez de centres. La politique d'équipement des années 2000 a été remise en cause par la
restructuration drastique des hopitaux de 2010 sous Sarkozy "guidée par la rentabilité économique, avec un seul souci, « faire de l'argent, encore plus d'argent »."
Dans cette optique, les CIVG (Centres d'Interruption Volontaires de Grossesse) et les maternités sont particulièrement touchés.
lefauve a écrit :Je dirais que c'est à la limite du criminel. Induire volontairement de la douleur c'est techniquement de la torture. Tout y est pour une poursuite au criminel le "vis malicious" et l'acte en lui-même.
On est d'accord. Vu ce qui a été dit précédemment , le médecin n'est pas soumis à la loi mais à l'éthique du serment d'Hippocrate. S'il inflige de la douleur, il est passible du Conseil de l'Ordre des Médecins, où des sanctions seront prises à son égard. Le moyen de recours se fait via des
associations de recours contre les erreurs medicales en France.
Et meme là, ce n'est pas gagné : "un mauvais traitement, un diagnostic erroné, une opération ratée, etc. ne constituent pas des fautes dès lors que le praticien a exercé son art dans des conditions normales de compétence et d'attention. " On peut interpréter cela de différentes manières. C'est donc le Conseil de l'Ordre des Médecins qui estimera la faute...(et pour peu qu'il ait des pro-life parmi eux, ca complique le problème).
http://droit-finances.commentcamarche.n ... -prejudice