J'ai seulement mal lu ta phrase et croyais avoir vu une différence qui n'est pas là.
Sinon, maintenant que je lis bien ta phrase, je maintiens qu'il y a une amphibologie. Seulement, elle n'est pas tributaire que des règles de français, mais bien de l'usage courant, justement, VS les règles du français. C'est un peu comme ceux qui disent « si j'aurais ». Ce n’est pas admis selon les règles, mais c'est très courant (
en tout cas au QC) et « l'expression » est chargé de ce qu'elle veut dire, même en étant « erroné »
Quand, P. Ex. (
j'vais formuler en québécois) quelqu'un dit «
Les asti de cochs qui donnent des tickets pour rien », tu penses vraiment, au-delà des règles du français, qu'il s'imagine (
prends soin de discerner dans sa tête) qu'il y en a plein qui en donne juste quand c'est mérité ? Juste parce qu'il y a un « qui » dans sa propre phrase?

Ben non JF!* Fort probablement que plusieurs ignorent les règles du français et les implications logiques. Ceux qui le formulent comme ça (
sans rien ajouter), c'est nécessairement (
et majoritairement) ceux qui généralisent de toute façon. Et suis pas mal certains que c'est idem un peu partout sur la planète, peu importe les cultures
*
Le nombre de fois, dans ma vie, où je prends la peine de dire à ceux qui disent ce genre de chose que ce n'est pas tous les policiers, tu devrais voir leur réaction! Très peu me répondent, « oui, c'est sûr »
Ce que tu pourrais me rétorquer, c'est pourquoi j'ai choisi cette « interprétation généralisante » venant d'EB, croyant qu'il le disait comme ceux qui généralisent? Ben parce que ceux qui anticipent, comme moi, que la formulation, au-delà des règles du français, puisse évoquer une pensée qui généralise, prennent justement soin (
moi je le fais) de spécifier que ce ne sont pas tous les policiers (
ou autres, dépendant du sujet). Encore, une fois, pour moi, c'est une question de « sensibilité » à propos des différentes façons qu'ont de s'exprimer les gens et qui dépasse les règles de français et/ou d'implication logique grammaticale.
...et puisqu'EB ne veut pas que « je pense à sa place », ben je fais fi de ce que je connais de lui, ne pense plus pour lui et j'y vais avec la façon majoritaire, dans la population, qu'évoque ses formulations, qu'elles soient justes ou erronées. ...parce que ça me permet de démontrer, par l'absurde parfois, que tout, en plus de ce qui est écrit, à son importance dans la communication!
Je sais, je sais.
Mais en réalité c'est ce que nous faisons tous, plus ou moins. Parfois, P. Ex., J'en vois certains ici conclure à ce que pense « [un membre] alors que ce n'est pas inclus, techniquement, dans ses formulations~propos. Pourquoi? Parce qu'ils interprètent selon ce qu'une majorité d'individus disent quand ils sont de tel ou de tel avis et choisissent alors d'attribuer les mêmes pensées à [ce membre]. Bref, au-delà de la forme, c'est identique en termes de process. C'est pourquoi je dis qu'il est pratiquement impossible d'échanger « que techniquement ». Non seulement nous sommes influencés par qui parle, de ce que l'on connaît de lui, mais aussi par des propos~formulation similaires qui sont employé par d'autres qui ont tel ou tel avis sur telle ou telle question, et nous associons donc certains propos avec telles ou telles opinions (
ce qui est la cause, entre autres, de strawmans, quand ils sont faits en tant que paralogisme et non que sophisme conscient), alors que rien, techniquement, en frais d'implication logique entre les mots, ne permet pourtant de faire l'association.
C'est la même chose ici avec la phrase d'EB. Quand les gens la sortent comme il la sortit, peu importe les règles de français, c'est le plus souvent pour faire une généralisation. La question est donc : pourquoi aurais-je dû préférer choisir qu'EB ne la disait pas pour généraliser? Pourquoi préférer l'hypothèse qu'EB est peut-être très précis avec les mots et qu'il s'exprime selon les règles strictes du français et donc qu'il ne généralise pas?
Hâ, tiens donc, à cause d'un facteur qui n'est pas « écrit noir sur blanc » dans son msg... ... J'aurais pu en effet tenir compte de ce qu'est EB, selon de ce que je connais de sa pensé, de façon générale depuis 10 ans et donc présumer ce qu'il pense, ce qu'il veut dire, bref saisir où il se situe un minimum! Et conclure que, venant de lui, la technique et les règles prévalent et qu'il les utilise en étant parfaitement conscient et donc qu'il ne généralise pas!
Mais je cherchais à démontrer qu'une formulation, qu’elle soit exacte ou erronée, ne change strictement rien au fait que nous devons saisir et prendre en compte un minimum où se situe notre interlocuteur, parce que dans un cas comme dans l'autre (
exacte/erronée), les usages courants (
et parfois majoritaires) ne sont pas forcément tjrs en adéquation. Bref, c'est tout le reste, mis à part la forme, la formulation (
exacte ou erronée techniquement), qui nous permet de juger de ce que veut exprimer notre interlocuteur.
Je sais, je sais, sans doute que certains vont dire que tout ça démontre qu'il est préférable de ne s'en tenir qu'aux formulations et règles. Ben, dans ce cas, quand un abrutis de beauf dis «
il faut faire quelque chose contre les sales bœufs qui donnent tjrs des contraventions pour rien » alors que lui, dans sa tête, généralise (et ne sait sans doute pas que sa formulation n'implique pas de généralisation, tout comme il ignore, à l'inverse, que « si j'aurais » est une erreur) — et que c'est évident juste à voir le personnage —, l'on le juge uniquement sur sa formulation « exacte » qui n'est pas, techniquement, une généralisation?

...ou l'on tiens compte d'autres facteurs « non exprimés « noir sur blanc » ?
CQFD
Ce que je démontre, c'est que tout individu, quel qu'il soit, n'est pas conséquent s'il prétend uniquement lire ce qui est écrit, car, quand ça nous arrange, nous faisons nécessairement comme tout le monde et saison des trucs, prenons pour acquis des trucs qui ne sont pas nécessairement écrits. Quand ça nous arranges, tous, nous passons outre certaines formulations inexactes ou erronées, comme tout monde. Conséquemment, l'on ne peut pas tjrs se servir de l'argument de la précision et de l'exactitude des formulations et/ou des règles de français contre nos interlocuteurs. C'est ce que j'entends par «
faire preuve d'un minimum de souplesse » envers nos interlocuteurs, lors d'un échange.

Non pas dans le but de niveler vers le bas, mais bien parce qu'il est impossible de lire uniquement ce qui est écrit sans référer à plein de trucs connexes et de ne pas en tenir compte.