1 Définitions
Le
placebo est une
substance inerte délivrée dans un contexte thérapeutique. Le placebo est une substance généralement commercialisée dont,
soit l'efficacité n'est pas démontrée scientifiquement (homéopathie, certaines substances phytothérapiques acides aminés, antiasthéniants etc ...),
soit l'indication ne correspond pas à l'indication officielle (vitamine C efficace dans le scorbut mais probablement pas dans la grippe).
L'effet placebo est l'écart positif constaté entre le résultat thérapeutique observé et l'effet thérapeutique prévisible en fonction des données strictes de la pharmacologie.
L'effet nocebo est l'écart négatif constaté entre le résultat thérapeutique observé et l'effet thérapeutique prévisible en fonction des données strictes de la pharmacologie.
2 Champ d'action
Le
placebo est
efficace chez
l'animal domestique (conditionnement, modification de la relation maître-animal),
le sujet sain (15 à 25 % des sujets ressentent "un effet" dont la moitié dans le sens d'une amélioration, l'autre moitié sans aggravation),
l'enfant et même le nourrisson. La plupart des maladies ont été étudiées du point de vue du placebo et de ses effets (plus ou moins marqués selon la nature de la maladie et de la relation médecin-malade).
Les plus fréquemment citées sont : la
douleur (fonctionnelle, algie cancéreuse, post-opératoire, migraine),
l'insomnie mais aussi
l'anxiété,
la dépression,
le trouble panique,
le syndrome prémenstruel, le
rhume de foins, la
toux, la
tuberculose et même la
croissance tumorale cancéreuse ...
Le
placebo agit, bien entendu, sur les
signes subjectifs, mais est
également mesurable sur certains paramètres objectifs :
acidité gastrique, diamètre pupillaire, niveau de lipoprotéines, de globules blancs (éosinophiles, lymphocytes),
électrolytes,
corticoïdes,
glucose,
cholestérolémie,
tension artérielle ...
Contrairement à une idée répandue, ce n'est pas parce qu'un signe est mesurable qu'il est inaccessible à une action d'ordre psychologique. Ce n'est pas non plus parce qu'un traitement est d'ordre psychologique qu'il n'est pas relayé par des mécanismes biologiques
3 Efficacité du placebo
L'efficacité moyenne du placebo est difficile à évaluer globalement, tant sont
nombreuses les
variables. Pour la plupart des auteurs,
elle se situerait en moyenne autour de 30 %. Cette
donnée statistique n'a en fait guère de signification puisqu'elle
varie en fonction d'énormément de facteurs et notamment en fonction du symptôme cible. De plus,
35 à 40 % des prescriptions en médecine concernent en fait des placebos impurs. Pour
Beecher qui a regroupé 15 publications,
l'effet placebo serait manifeste dans 35 % des cas. C'est dans la douleur non provoquée expérimentalement que les chiffres sont le mieux établis. Ces chiffres dépendent de la conception que l'on a de l'effet du placebo :
-
du point de vue du pharmacologue qui tend par vocation à retenir essentiellement les données issues d'études bien contrôlées et qui, autant que possible, cherche à isoler un seul paramètre,
les chiffres seront sensiblement plus faibles car obtenus dans des situations artificielles où le sujet de l'expérience qui sait plus ou moins que c'est l'effet placebo qui est recherché, aura souvent tendance à le minimiser (pour ne pas perdre la face).
Le double-aveugle qui est fait pour différencier deux traitements administrés dans des conditions identiques, ne permet pas d'évaluer l'effet placebo lié aux conditions de la recherche. De plus,
un double aveugle ne peut être comparé qu'à un autre double aveugle et les résultats de la recherche pharmacologique ne peuvent en aucun cas être extrapolés à une pratique clinique "normale".
- Du
point de vue du clinicien qui prend en compte, de façon pragmatique, tout ce qui peut modifier l'action "normale" d'un médicament en dehors des situations expérimentales,
il est probable que l'effet placebo atteint aisément, voire dépasse largement ces chiffres.
http://www.med.univ-rennes1.fr/resped/c ... lacebo.htm
"L'être vivant ne doit pas se considérer comme une matière animée par de l'énergie : c'est de l'énergie préexistante à la matière qui oriente la matière vers le processus de la vie."
Erwin Schrödinger