Créationnistes: quel est votre "Hovind rating"?

Le débat infini se poursuit ici
Jean-Francois
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#51

Message par Jean-Francois » 14 juin 2008, 17:13

Pardalis a écrit :[Ça consiste en quoi une "bonne" religion? :a4:
Oui, je sais, c'est une question difficile. Il est déjà parfois difficile de trancher entre science et pseudo-science, alors dans le cas d'un truc encore moins bien circonscrit que la pensée religieuse...

Dans le cas des "créationnistes scientifiques" (sic), c'est surtout qu'ils s'entêtent à rendre fausse leur religion à force de la confronter à la réalité. Comme ils défendent l'indéfendable (la littéralité de la Bible), tout en prétendant que c'est une grille de lecture scientifique du monde, ils s'enfèrent dans une attitude plutôt ridicule. C'est d'autant plus ridicule qu'il n'y a rien de textuel dans la Bible qui force une interprétation créationniste stricte*. Ce n'est que la volonté "réactionnaire" de faire perdurer une vision obsolète de la Bible qui les motive.

En plus, selon moi quelqu'un qui s'entête à prétendre savoir ce que peut et ne peut pas son Dieu (comme Julien**), Le limite à sa propre ignorance. Ca ne donne pas forcément une bonne idée de Dieu.

Jean-François

* Et, il y a des propos textuels qui, s'ils sont pris au premier de degré, montre bien que la Bible est faillible. L'histoire des agneaux tachés, par exemple, ou les chauve-souris qui sont décrites comme étant des oiseaux (ce qui s'explique par la culture préhistorique de ceux qui ont écrit la Bible n'est certainement plus valable aujourd'hui).
** Julien est persuadé que son Dieu ne peut pas avoir créer les êtres vivants discontinus, que son Dieu n'a pas pu créer l'univers de manière à permettre l'évolution, etc.
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#52

Message par PKJ » 14 juin 2008, 17:22

Jean-Francois a écrit : En plus, il étale son incompréhension de manière flagrante: "via le gène citT". Il voit des gènes là où il est question de phénotype.
Je dirais même plus: il confond "potentialité" avec "phénotype". C'est à peu près comme dire qu'il y a un des mes cousins lointains qui est milliardaire, par conséquent si je deviens riche c'est parce que j'avais déjà cet argent sous une forme "potentielle". Donc ce n'est pas du "nouvel argent".

Le fait qu'on a observé le trait Cit+ ailleurs ne veut pas dire qu'il est déjà présent dans toutes les souches de E Coli - même que Lenski et al ont expliqué clairement* que leur souche n'avait pas ce trait. En fait le résultat de Hall ne fait que confirmer celui de Lenski et al, puisque les deux équipes de chercheurs sont arrivés indépendament au même résultat (soulignons ça en vert fluo: Lenski n'a pas utilisé la souche obtenue par Hall.)

*Pas assez clairement pour Behe ­> Creation Safaris > Julien P., trois générations recopiant la même erreur de compréhension de lecture!

Bref, je crois pas qu'on va revoir Julien de si tôt.
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Platecarpus
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#53

Message par Platecarpus » 14 juin 2008, 19:10

Jean-Francois a écrit :Tu as parfaitement raison. Dans ce message-ci, je donne le lien vers l'article. Mais, à mon avis et malgré ses défauts, cet article n'est pas du calibre franchement minable des pamphlets à Julien.
Effectivement ; si j'étais responsable du site True.Origin, je crois que je serais même assez gêné par cet article, car il est inhabituellement honnête pour un texte créationniste (même s'il passe sous silence quelques points cruciaux ; j'y reviendrai plus loin). Par exemple, il mentionne le fait que les bactéries résistantes sont généralement désavantagées par rapport aux bactéries sensibles dans un milieu sans antibiotiques (phénomène bien connu de "compromis évolutif" entre les effets positifs et négatifs d'une mutation). Ne dire que cela laisse imaginer que le fonctionnement biochimique de la bactérie a été irréversiblement "dégradé" par la mutation qui confère la résistance ; le problème est que bon nombre de mutations compensatrices ont été identifiées (et c'est devenu un réel problème médical) qui rendent la bactérie résistante tout aussi viable que la bactérie sensible en milieu sans antibiotiques (ce qui règle le compromis). Avec une honnêteté inhabituelle, l'auteur de l'article le mentionne - mais du coup, il en dit un peu trop pour que sa charge contre l'évolution tienne encore, et on se retrouve perplexe, à la fin de l'article, à se demander : "Mais pourquoi a-t-il écrit tout cela ?"

Cela dit cet article perpétue quand même la grande tradition propagandiste qui consiste à pousser maladroitement les faits gênants sous le tapis : s'il mentionne les pompes d'efflux (ce qui rend l'article complet moins trompeur que la liste isolée), il ne dit pas un mot des enzymes qui dégradent les antibiotiques et que les bactéries ont bricolé évolutivement à partir d'enzymes préexistantes. Le plus bel exemple est celui des bêta-lactamases, qui dérivent de certaines peptidases et qui ont acquis la capacité de dégrader certains antibiotiques structuralement analogues à leur substrat d'origine. Un exemple encore plus dévastateur est celui des enzymes qui ont acquis, par mutations, la capacité d'hydrolyser des antibiotiques sans analogue structural naturel et (en particulier) sans parenté avec leur substrat originel. Bien sûr, l'auteur n'en dit pas un mot, ce qui fait de son "récapitulatif sur la résistance aux antibiotiques" un exemple de présentation sélective, biaisée et partielle des données - et encore, il n'arrive même pas à être assez sélectif pour que les quelques points qu'il choisit de présenter donnent la moindre raison de douter de la pertinence de la résistance aux antibiotiques comme exemple de phénomène évolutif.
En fait, toutes les lignes décrivent sans doute des "pertes de fonctionalité" des antibiotiques et non pas des molécules cibles. Il y a donc tromperie (maladresse ou malignité? Je trouve difficile de trancher dans ce cas-ci).
Oui, même si on peut désigner ça sous le terme générique de mauvaise foi : comme je l'ai dit, l'auteur n'arrive pas à être franchement malhonnête, mais s'arrange quand même pour présenter les choses de façon un peu biaisée et incomplète. Oublier les données gênantes aux entournures relève parfois d'une attitude un peu intermédiaire entre l'ignorance honnête et le mensonge délibéré. Ce monsieur est visiblement scientifique, d'ailleurs. Sa situation doit vraiment être inconfortable - être obligé d'oublier sélectivement et de distordre ainsi ses connaissances scientifiques pour qu'elles ne contredisent pas ses préjugés fondamentalistes. Ca rappelle un petit peu Kurt Wise, le paléontologue créationniste, qui avouait franchement que sa croyance au créationnisme ne serait pas ébranlée même si toutes les preuves scientifiques du monde allaient contre elle. Ce type d'article, contourné et maladroit, est tristement représentatif de l'effort qu"il y a à fournir pour nager à contre-courant de "toutes les preuves du monde".
L'ignorance donne plus facilement confiance en soi que la connaissance. Darwin

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#54

Message par Jean-Francois » 16 juin 2008, 13:31

PKJ a écrit :Bref, je crois pas qu'on va revoir Julien de si tôt
Par contre, comme d'habitude il ne changera rien au pamphlet bourré d'erreurs qu'il a mis sur son blog. Ce que je trouve le plus drôle ce sont ces commentaires comme: "[p]our les sceptiques, pour les rationnels et pour ceux qui désir (sic) plus la vérité que des évènements partiellement rapportés, [...]" :lol: Diffiicle de trouver plus gros dans une rhétorique fallacieuse.

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#55

Message par Julien » 17 juin 2008, 16:04

JF : En plus, il étale son incompréhension de manière flagrante: "via le gène citT". Il voit des gènes là où il est question de phénotype.

Julien : Si tu passais moins de temps à polluer ce forum avec tes messages puants d'insultes et de déformations, t'aurais plus de temps pour lire les liens que TU fournis EN GUISE D'ARGUMENT que JE lis en entier et me documente avec d'autres sources et que JE t'explique en quoi la mutation n'est pas un exemple d'évolution.

Après avoir nullement argumenter sur les faits que je t'ai fournis, tu t'embrouilles complètement sur la différence entre Cit+ (le trait) et CitT, le gène (voir les extraits plus bas). Vraiment, je vais me retenir de commentaire additionnel. Et là, l'autre troll (PKJ) continues à se ridiculiser après avoir démontrer qu'il avait (au départ) rien lu du sujet et il pense* que la machinerie complexe de dégradation du citrate est apparue complètement dans l'expérience de Lenski !

*PKJ : "Le fait qu'on a observé le trait Cit+ ailleurs ne veut pas dire qu'il est déjà présent dans toutes les souches de E Coli - même que Lenski et al ont expliqué clairement* que leur souche n'avait pas ce trait."

Julien : Mais il comprend RIEN ce pauvre ! C'est en milieu oxygéné SEULEMENT que le trait "citrate-using" était absent chez E. Coli. Où est-ce que Lenski nous dit que les E. Coli de son expérience n'avait pas les enzymes de dégradation du citrate au départ ???? (ce qui est le fait très simple que j'essai de vous faire comprendre depuis le début). Merci de le citer.

Lenski : They have since evolved in a glucose-limited medium that also contains citrate, which E. coli cannot use as a carbon source under oxic conditions.

Lenski : « The only known barrier to aerobic growth on citrate is its inability to transport citrate under oxic conditions. »

J Bacteriol. 1998 August : Under anoxic conditions in the presence of an oxidizable cosubstrate such as glucose or glycerol, Escherichia coli converts citrate to acetate and succinate. Two enzymes are specifically required for the fermentation of the tricarboxylic acid, i.e., a citrate uptake system and citrate lyase. Here we report that the open reading frame (designated citT) located at 13.90 min on the E. coli chromosome between rna and the citrate lyase genes encodes a citrate carrier. E. coli transformed with a plasmid expressing citT was capable of aerobic growth on citrate, which provides convincing evidence for a function of CitT as a citrate carrier.

In this report, we present evidence that the protein encoded by ybdS functions as a citrate carrier; we therefore renamed the gene citT, for citrate transporter.
(…)
For the construction of a citT expression plasmid, the citT gene was amplified from chromosomal E. coli DNA by using the oligonucleotides ec-citT-for (…)

J Bacteriol. 1998 August; 180(16): 4160–4165. “The Escherichia coli Citrate Carrier CitT: a Member of a Novel Eubacterial Transporter Family Related to the 2-Oxoglutarate/Malate Translocator from Spinach Chloroplasts”
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
Natural History 86:14 (1977)

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#56

Message par Julien » 17 juin 2008, 16:06

Platecarpus : Votre liste tirée d'un site créationniste quelconque, oui, c'est effectivement n'importe quoi d'un point de vue scientifique.

Julien : est-ce que la liste est fausse ? Lequel des phénotypes* est erronés ? Vous ne comprenez pas que les enzymes peuvent être légèrement déformés par une mutation génétique ? Ce fait tout simple est trop dur à admettre ? Ensuite, le reste est pas plus compliqué, l’antibiotique ne réussit plus à se fixer à sa cible dû à cette déformation. D’autres cas impliquent des mutations qui affectent les canaux membranaires empêchant l’antibiotique de pénétrer dans la bactérie.

Extraits avec références :

“Bacterial resistance to the antibiotic, rifampin, can result from a commonly occurring spontaneous mutation. Rifampin inhibits bacterial transcription by interfering with normal RNA polymerase activity (Gale et al., 1981; Levin and Hatfull, 1993). Bacteria can acquire resistance by a point mutation of the ß-subunit of RNA polymerase, which is encoded by the rpoB gene (Enright et al., 1998; Taniguchi et al., 1996; Wang et al., 2001; Williams et al., 1998).”

Loss of enzymatic activity can result in metronidazole resistance. Interacellular metronidazole must be enzymatically activated before it can serve as an antimicrobial agent. This activation is achieved by the enzyme, NADPH nitroreductase (Figure 2). If the metronidazole is not activated it has no inhibitory effect on the bacterium. Thus, if NADPH nitroreductase activity is absent in the cell metronidazole remains inactive. Loss of the reductase activity can occur by nonsense or deletion mutations in rdxA (Debets-Ossenkopp et al., 1999; Goodwin et al., 1998; Tankovic et al., 2000). In addition, NADPH nitroreductase activity can be severely reduced by a single missense mutation (a single amino acid change), which reduces its ability to activate metronidazole (Paul et al., 2001). All these mutations result in loss of the enzyme activity necessary for the drug to be effective in the cell, hence the cell becomes resistant to metronidazole. But, loss of enzymatic activity does not provide a genetic example of how that enzyme originally “evolved.” Hence, mutations that provide resistance to metronidazole cannot be offered as true examples of “evolution in a Petri dish.”

Vous voyez, c’est très simple à comprendre. Si vous avez déjà fait des casse-tête, vous devriez piger assez vite.

*Antibiotic // Phenotype Providing Resistance

Actinonin -- Loss of enzyme activity
Ampicillin -- SOS response halting cell division
Azithromycin -- Loss of a regulatory protein
Chloramphenicol -- Reduced formation of a porin or a regulatory protein
Ciprofloxacin -- Loss of a porin or loss of a regulatory protein
Erythromycin -- Reduced affinity to 23S rRNA or loss of a regulatory protein
Fluoroquinolones -- Loss of affinity to gyrase
Imioenem -- Reduced formation of a porin
Kanamycin -- Reduced formation of a transport protein
Nalidixic Acid -- Loss or inactivation of a regulatory protein
Rifampin -- Loss of affinity to RNA polymerase
Streptomycin -- Reduced affinity to 16S rRNA or reduction of transport activity
Tetracycline -- Reduced formation of a porin or a regulatory protein
Zittermicin A -- Loss of proton motive force

---------------------------

Platecarpus : Pourriez-vous nous rappeler ce que vous ne considéreriez pas comme une modification "moindre ou neutre" de la quantité d'information génétique ?

Julien : Une ou des modifications qui ajoutent au génome un gène nouveau qui produit une nouvelle fonction.

Pour passer d’un unicellulaire à un super unicellulaire à un pluricellulaire à une plante, etc … il faut bien avoir des nouveaux gènes un jour. Un poisson n’a pas les gènes qui forment les ailes des oiseaux à ma connaissance. Est-ce que c’est ce que vous croyez ?

Tout le débat, à mon avis, tourne ou devrait tourner autour de la question suivante : quel mécanisme à permis l’apparition des innovations biologiques, plus précisément des gènes sous jacents à ces innovations biologiques.

Le fait qu’une mutation altérant le béta-subunit de l’ARN polymérase déjoue l’antibiotique rifampin n’explique rien du point de vue des origines des gènes et des fonctions cellulaires. Vous êtes vraiment tordu de ne pas l’admettre. C’est épouvantable.

Ça démontre seulement que la sélection naturelle oblige les vivants à se comporter selon la règle de « coût-bénéfice ». Le coût potentiel de la mutation est une perte d’affinité (totale à l’antibiotique) mais peut-être à partielle à d’autres biomolécules importantes du fonctionnement de la bactérie. Le bénéfice est énorme : la survit. Vaut mieux se couper un bras et survivre que rester entier et mourir.

Et même si la mutation est neutre relativement à la fonction normale de l’enzyme « déformé », ça démontre que des petits changements sans direction et n’ajoutant absolument rien au génome peuvent se produire.

Vous n’avez juste pas encore compris la nature « sans direction » et très limité de ces changements.
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
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#57

Message par PKJ » 17 juin 2008, 16:43

Julien a écrit : Julien : Mais il comprend RIEN ce pauvre ! C'est en milieu oxygéné SEULEMENT que le trait "citrate-using" était absent chez E. Coli. Où est-ce que Lenski nous dit que les E. Coli de son expérience n'avait pas les enzymes de dégradation du citrate au départ ???? (ce qui est le fait très simple que j'essai de vous faire comprendre depuis le début). Merci de le citer.
Misère. Je l'ai déjà cité (voir plus haut, encore), et les auteurs les mentionnent ailleurs indirectement. C'est impossible d'avoir lu l'article (de 2008) sans avoir vu ça.

Vous interprétez ça:

E. Coli ne peut dégrader le citrate en milieu oxygéné

Par ça:

E. Coli, en milieu non-oxygéné, possède le trait Cit+.

Ce qui est faux. Cit+ est ce qui permet de dégrader le citrate en milieu oxygéné.

Par ailleurs, le fait que ce soit en milieu oxygéné n'enlève rien aux conclusions de l'expérience, c'est simplement le contexte de l'expérience. Bref, dire que "c'était déjà dans le baramin" n'est pas un bonne solution créationniste ici, va falloir trouver mieux que ça.
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#58

Message par Julien » 17 juin 2008, 17:15

Julien : Mais il comprend RIEN ce pauvre ! C'est en milieu oxygéné SEULEMENT que le trait "citrate-using" était absent chez E. Coli. Où est-ce que Lenski nous dit que les E. Coli de son expérience n'avait pas les enzymes de dégradation du citrate au départ ???? (ce qui est le fait très simple que j'essai de vous faire comprendre depuis le début). Merci de le citer.

PKJ : Misère. Je l'ai déjà cité (voir plus haut, encore), et les auteurs les mentionnent ailleurs indirectement. C'est impossible d'avoir lu l'article (de 2008) sans avoir vu ça.

Vous interprétez ça:

E. Coli ne peut dégrader le citrate en milieu oxygéné

Par ça:

E. Coli, en milieu non-oxygéné, possède le trait Cit+.

Ce qui est faux. Cit+ est ce qui permet de dégrader le citrate en milieu oxygéné.


Julien : C’est un détournement de la discussion (troll). Ce qui permet l’utilisation du citrate, entres autres, est l’import et le transport du citrate dans la bactérie combiner à l’effet d’enzymes capables de dégrader le citrate en acetate et succinate. Tu maintiens la discussion à un niveau très superficiel (le nom ou le contexte dans lequel utilisé l’expression Cit+) afin de ne pas parler des mécanismes sous-jacents. Le problème en milieu oxygéné est le transport du citrate, le reste de la machinerie est là, bien présente. Est-ce que ça au moins tu l’a compris ??

Lenski : They have since evolved in a glucose-limited medium that also contains citrate, which E. coli cannot use as a carbon source under oxic conditions.

Lenski : « The only known barrier to aerobic growth on citrate is its inability to transport citrate under oxic conditions. »


-------------------------------
Citrate utilization (Cit+) is encoded by a specific subgroup of incompatibility HI plasmids, viz., IncHI1 plasmids. Only one IncHI1 plasmid, pRG1271, which originated in a Mexican typhoid outbreak in 1972, did not specify Cit+. All other Cit+ plasmids hybridized to a Cit+ probe, a 2-kilobase BglII fragment derived from the Cit+ transposon Tn3411. The position of the Cit+ determinant was mapped to a 13.5-kilobase ApaI fragment within the prototype IncHI1 plasmid R27. No other functions have been mapped within this region. Citrate utilization mediated by IncHI1 was observed only after a prolonged lag period of approximately 150 h, and certain Escherichia coli strains, e.g., E. coli K-12 J53-1, were not able to utilize citrate specified by the H plasmids. Most E. coli strains harboring the multicopy Cit+ plasmid pOH2, a derivative of pBR322, required only 18 to 24 h to express the Cit+ phenotype, but E. coli J53-1 (pOH2) required at least 72 h for expression.”

Appl Environ Microbiol. 1986 December; 52(6): 1394–1397. “Location of plasmid-mediated citrate utilization determinant in R27 and incidence in other H incompatibility group plasmids.”
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
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#59

Message par Jean-Francois » 17 juin 2008, 17:48

Julien a écrit :Vous ne comprenez pas que les enzymes peuvent être légèrement déformés par une mutation génétique ? Ce fait tout simple est trop dur à admettre ? Ensuite, le reste est pas plus compliqué, l’antibiotique ne réussit plus à se fixer à sa cible dû à cette déformation.
[...] Tout le débat, à mon avis, [...]
Le fait qu’une mutation altérant le béta-subunit de l’ARN polymérase déjoue l’antibiotique rifampin n’explique rien du point de vue des origines des gènes et des fonctions cellulaires. Vous êtes vraiment tordu de ne pas l’admettre. C’est épouvantable
Il est trop nul, le Julien :lol:

Ca fait des mois qu'il nous sort une liste supposée montrer des pertes pour les bactéries ("Qu’est-ce que ça vous fait au niveau cérébral quand vous lisez le tableau qui suit ?? Est-ce que la notion « d’évolution » vous vient à l’esprit ou plutôt la notion de détérioration, de perte de fonctionnalité", on remarquera l'arrogance de l'ignorant qui n'a pas encore compris ce que son tableau montrait réellement).

Ca fait des mois qu'on lui dit que sa liste représente des cas de mutations d'enzymes qui résultent en une perte de l'affinité de l'antibiotique envers l'enzyme, et que cette perte d'affinité fait que la bactérie survit à l'antibiotique. Qu'il y a donc une adaptation, un gain pour la bactérie, l'acquisition d'un trait positif pour la bactérie: et que son tableau ne montre pas vraiment de perte de fonctionalité pour les bactéries. Donc, qu'il est mensonger de dire qu'il s'agit de cas de "détérioration" ou de perte de fonctionalité pour les bactéries.

Et là, il nous sort exactement ce qu'on lui disait en prétendant que c'est nous qui n'avons rien compris... et en s'arrageant pour rester coincé dans son idées faussée qu'il y a là quelque chose contre l'évolution.

Le pire, est qu'il sort le paragraphe auquel je référais mais en omettant la partie sur laquelle j'insistais: "Bacterial resistance to the antibiotic, rifampin, can result from a commonly occurring spontaneous mutation. Rifampin inhibits bacterial transcription by interfering with normal RNA polymerase activity (Gale et al., 1981; Levin and Hatfull, 1993). Bacteria can acquire resistance by a point mutation of the ß-subunit of RNA polymerase, which is encoded by the rpoB gene (Enright et al., 1998; Taniguchi et al., 1996; Wang et al., 2001; Williams et al., 1998). This mutation sufficiently alters the structure of the ß-subunit so that it loses specificity for the rifampin molecule. As a result, the RNA polymerase no longer has an affinity for rifampin, and is no longer affected by the inhibitory effect of the antibiotic [ndJF: c'est moi qui souligne]."
Vous n’avez juste pas encore compris la nature « sans direction » et très limité de ces changements
Que dire devant une fumisterie aussi énorme? Bientôt, il va nous dire qu'on à rien compris à l'évolution... s'il ne l'a pas déjà fait: "JE t'explique en quoi la mutation n'est pas un exemple d'évolution" :lol:

Le problème est qu'il montre surtout:
- qu'il est prêt à tout mélanger pour ne rien comprendre (et s'il ne comprend rien, ses "explications" ne valent pas grand chose);
- qu'il peut s'entêter à refuser d'admettre une évidence pendant des mois (des années en fait);
- que son truc favori c'est "s'opposer" à l'évolution;
- que sa mauvaise foi (et son arrogance) peuvent atteindre des sommets assez vertigineux.

A près ça, son incompréhension des articles scientifiques et de la science en général est un problème quasi-secondaire.

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#60

Message par Julien » 17 juin 2008, 19:50

JF : Il est trop nul, le Julien

Julien : fru-fru que j’ai noté ton idiotie concernant Cit+ et CitT ? J’te connais par cœur et tu passes joyeusement par-dessus. :ouch:

JF : Ca fait des mois qu'il nous sort une liste supposée montrer des pertes pour les bactéries

Julien : Ben oui ! Et tant que c’est ce que les microbiologistes vont découvrir, je le maintiendrai (voir les multiples références) ; un jour tu vas finir par lire, te documenter et comprendre. Tiens, je te donne une autre chance avec des extraits du même article que tu cites et que tu cris victoire.

[j’ai bien dis dans plusieurs interventions que les mutations causaient des « pertes » mais pouvaient être « neutres ». La neutralité d’une mutation ne change rien au débat : la RAA par mutations ne résulte pas d’ajouts de matériel génétique, pas de nouveau gène, pas de nouveau mécanisme, donc, pas d’évolution, rien d’expliquer du point de vue de l’ORIGINE des gènes. Si la question de l'origine des gènes ne vous intéresse pas, c'est ok, je respecte.]

---------------------------------------------
Mutations, on the other hand, can potentially account for the origin of antibiotic resistance within the bacterial world, but involve mutational processes that are contrary to the predictions of evolution. Instead, such mutations consistently reduce or eliminate the function of transport proteins or porins, protein binding affinities, enzyme activities, the proton motive force, or regulatory control systems. While such mutations can be regarded as “beneficial,” in that they increase the survival rate of bacteria in the presence of the antibiotic, they involve mutational processes that do not provide a genetic mechanism for common “descent with modification.” Also, some “relative fitness” cost is often associated with such mutations, although reversion mutations may eventually recover most, if not all, of this cost for some bacteria. A true biological cost does occur, however, in the loss of pre-existing cellular systems or functions. Such loss of cellular activity cannot legitimately be offered as a genetic means of demonstrating evolution.

As a group, the mutations associated with antibiotic resistance involve the loss or reduction of a pre-existing cellular function/activity, i.e., the target molecule lost an affinity for the antibiotic, the antibiotic transport system was reduced or eliminated, a regulatory system or enzyme activity was reduced or eliminated, etc. (Table I). These are not mutations that can account for the origin of those cellular systems and activities. While these mutations would certainly be “beneficial” for bacterial survival when an antibiotic is present in the environment, this benefit is at the expense of a previously existing function.

Exemples :

Reduction of specific oligopeptide transport activities also leads to spontaneous resistance of several antibiotics, including streptomycin (Kashiwagi et al., 1998). In these examples, resistance occurred as a result of the loss of a functional component/activity.

Resistance to cephalosporins has been linked to a dramatic alteration of membrane transport kinetics that is similar to porin-deficient strains (Chevalier et al., 1999).

Actinonin resistance in Staphylococcus aureus results from mutations that eliminate expression of the fmt gene (Margolis et al., 2000). [Julien : il faut être con pour penser que la suppression de l'expression d'un gène est, au final, une réduction de l'information génétique et non un ajoût, hein JF ?]

Zwittermicin A resistance in E. coli is associated with loss of proton motive force (Stabb and Handelsoman, 1998).

For Streptococcus gordonii, penicillin tolerance may involve loss of regulatory control of the arc operon (Caldelari et al., 2000). And, E. coli can survive the presence of ß-lactams, such as ampicillin, by halting cell division, making the cell less sensitive to the lethal affect of the antibiotic (Miller et al., 2004).

Resistance to other antibiotics, such as kanamycin, can result from loss or reduction of synthesis of a transport protein (OppA) (Kashiwagi et al., 1998). Ciprofloxacin and imipenem resistance can result, at least in part, from the decreased formation of the outer membrane porin, OmpF (Armand-Lefèvre et al., 2003; Hooper et al., 1987; Yigit et al., 2002). An increase in meropenem and cefepime resistance is also associated with loss of OmpF, and another porin, OmpC (Yigit et al., 2002). And, Enterobacter aerogenes can become resistant to various antibiotics when a mutation dramatically reduces the conductance of a membrane porin (Dé et al., 2001).

-------------------------------
Donc, si au moins vous refusez d'admettre qu'il y a, globalement, "réduction" de l'information génétique ou plus précisément "réduction de l'expression de l'information génétique" et dans d'autres cas, réduction du potentiel réactionnel des enzymes ciblés, pourrez vous au moins admettre la neutralité ?

Ensuite, est-ce que la "neutralité" en terme d'information génétique (et non d'adaptation) est un exemple d'évolution pour vous ?

Ces deux questions sont très simples.
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
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#61

Message par Julien » 17 juin 2008, 20:09

Tiens, vous allez être heureux là ! Les spécialistes reconnaîssent qu'il y a un "coût biologique" au bénéfice de la résistance aux antibiotiques. Fait intéressant et preuve de ce que j'avançais, les bactéries peuvent dans certains cas "renverser" les mutations, ce qui indique que la "forme originale" était plus efficace.


Fitness Cost of Antibiotic Resistance

While mutations that provide resistance to an antibiotic can be considered “beneficial,” they often come with a physiological cost (Andersson and Levin, 1999; Maisnier-Patin et al., 2002). In fact, Björkman et al. (2000) conclude that most types of antibiotic resistance will impart some biological cost to the organism. [grosse fumisterie hein JF? :ouch: ] Qu'est-ce que tu disais ? Ah oui, c'était : "JF : et que son tableau ne montre pas vraiment de perte de fonctionalité pour les bactéries. Donc, qu'il est mensonger de dire qu'il s'agit de cas de "détérioration" ou de perte de fonctionalité pour les bactéries."

For example, rifampin resistance [oh, JF il manquait des détails à ta citation] in Mycobacterium tuberculosis (Billington et al., 1999), E. coli (Reynolds, 2000), and Staphylococcus aureus (Wichelhaus et al., 2002) resulted from mutations to the RNA polymerase that also reduced the relative fitness of most of the mutant strains. Although the biological cost reported by these researchers was generally not severe, it was measurable.

Mutations resulting in clarithromycin resistance in Helicobacter pylori reduce the relative fitness of the organism (Björkholm et al., 2001). Resistance to high levels of fluroquinolone by Salmonella enterica involves mutations that impart a high fitness cost to the organism (Giraud et al., 2003). And, fusA mutations that provide fusidic acid resistance to Staphylococcus sp. impose a significant loss of “relative fitness” (Gustafsson et al., 2003; MacVanin et al., 2000). Resistance to actinonin by S. aureus also accompanies a dramatic loss of “fitness” resulting in significant growth impairment (Margolis et al., 2000). E. coli resistance to streptomycin may dramatically reduce the rate of protein biosynthesis (Zengel et al., 1977). And, some bacteria suspend cell division to minimize their sensitivity to ampicillin (Miller et al., 2004), which clearly reduces the overall fitness of the organism.

This cost of “relative fitness” appears to vary considerably depending on both the organism and the antibiotic. Many of the resistant mutants that have been studied, however, including some of those mentioned above, can subsequently eliminate some or much of the fitness cost by reversion or suppression mutations, which also stabilizes the mutation (Andersson and Levin, 1999; Lenski, 1998; Massey et al., 2001). The degree that a reversion mutation restores fitness probably depends on the location of the mutation and whether a single mutation is able to restore some or all of the wild-type “fitness.”
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
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#62

Message par PKJ » 17 juin 2008, 20:40

Julien a écrit : Le problème en milieu oxygéné est le transport du citrate, le reste de la machinerie est là, bien présente. Est-ce que ça au moins tu l’a compris ??
Pourquoi revenir à la charge avec le même argument foireux? Tu n'as pas aimé ma dernière réponse? Je vais la reformuler. Dis moi si tu aimes mieux ce look:

Il n'y a pas de "machinerie" naturellement présente permettant de dégrader les citrates en milieu oxygéné. C'est justement tout le but de l'article de montrer l'évolution de ce trait, via trois mutations indépendantes, contingentes et en elles-mêmes inutiles. Dans la souche de départ, il n'y a pas de transporteur de citrate en milieu oxygéné. Lenski et al le disent clairement:
E.coli should be able to use citrate as an energy source after it enters the cell, but it lacks a citrate transporter that functions in an oxygen - rich environment.
(2008, page 7904, emphase ajoutée)
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#63

Message par Platecarpus » 17 juin 2008, 21:01

Julien a écrit :Julien : est-ce que la liste est fausse ? Lequel des phénotypes* est erronés ? Vous ne comprenez pas que les enzymes peuvent être légèrement déformés par une mutation génétique ? Ce fait tout simple est trop dur à admettre ? Ensuite, le reste est pas plus compliqué, l’antibiotique ne réussit plus à se fixer à sa cible dû à cette déformation. D’autres cas impliquent des mutations qui affectent les canaux membranaires empêchant l’antibiotique de pénétrer dans la bactérie.
Mon message du 14 juin, 12:10, répond déjà à l'essentiel de vos remarques concernant les antibiotiques. Elle est pas belle la vie ?
Vous voyez, c’est très simple à comprendre. Si vous avez déjà fait des casse-tête, vous devriez piger assez vite.
Oui, j'ai bien compris que pour vous la biochimie se résumait à "le carré en plastique rentre dans le trou en forme de carré et le triangle rentre dans le trou en forme de triangle". C'est un chouia plus compliqué (et plus plastique, notamment) que ça dans la réalité.
Platecarpus : Pourriez-vous nous rappeler ce que vous ne considéreriez pas comme une modification "moindre ou neutre" de la quantité d'information génétique ?

Julien : Une ou des modifications qui ajoutent au génome un gène nouveau qui produit une nouvelle fonction.
C'est donc le cas des enzymes de dégradation des antibiotiques apparues par mutation. On a une nouvelle fonction (l'hydrolyse d'un antibiotique sans parenté avec aucune molécule naturelle) due à un gène nouveau (la protéine ancestrale en était incapable). Vous l'ignorez sans doute, puisque True.Origin n'en parle pas, mais c'est un des grands mécanismes de résistance aux antibiotiques et un exemple clair d'apparition de nouvelle fonction grâce à des mécanismes évolutifs. Non que l'évolution se résume à ça, hein : les autres mécanismes de résistance aux antibiotiques sont tout aussi importants et sont également des exemples d'évolution biologique. Mais puisque c'est sur ce point-là que vous buguez, il faut bien le mettre en exergue.
Un poisson n’a pas les gènes qui forment les ailes des oiseaux à ma connaissance. Est-ce que c’est ce que vous croyez ?
Oui, c'est ça que je crois, en effet et c'est aussi ça que croient aussi tous les embryologistes et tous les biologistes moléculaires. Vous ne pourrez citer aucun gène spécifique à la formation d'une aile qui n'existe pas également chez les poissons. Tout est fabriqué avec des gènes préexistants légèrement modifiés ou exprimés de façon différente. C'est très étonnant - et précisément parce que c'est très étonnant, c'est une signature claire du fait que ces espèces sont issues d'un processus évolutif.
Dernière modification par Platecarpus le 17 juin 2008, 22:05, modifié 1 fois.
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#64

Message par Jean-Francois » 17 juin 2008, 21:34

Julien a écrit :fru-fru que j’ai noté ton idiotie concernant Cit+ et CitT ?
La seule idiotie que je vois est la vôtre: vous n'avez aucune idée du mécanisme par lequel le phénotype cit+ est apparu dans l'expérience de Lenski (lui-même n'en démontre aucun). De plus, vous ratez encore le coche puisque peu importe le mécanisme, ce qui est important c'est qu'il y ait eu modification du phénotype par des mutations.
Et tant que c’est ce que les microbiologistes vont découvrir, je le maintiendrai (voir les multiples références)
Ben, vous semblez avoir commencer - enfin, un peu - à chercher autre chose que l'article de True Origin... pourquoi ne pas continuer à le faire. Peut-être que vous découvrirez que ce que les microbiologistes ont découvert ne se limite pas à "la liste! la liste!? :lol: Vous savez, il y a aussi un "coût" à se cultiver correctement... et cela n'entraîne pas forcément une détérioration (sauf de l'ignorance).
il faut être con pour penser que la suppression de l'expression d'un gène est, au final, une réduction de l'information génétique et non un ajoût, hein JF ?
Je n'ai jamais dit ça, même si je trouve douteuse votre manière d'invoquer l'"information génétique" à tort et à travers. D'ailleurs, concernant votre liste, j'ai bien écrit qu'elle contenait certainement de véritables pertes de fonctionalité (mais qu'il fallait vérifier au cas par cas).

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#65

Message par Julien » 17 juin 2008, 22:23

JF : De plus, vous ratez encore le coche puisque peu importe le mécanisme, ce qui est important c'est qu'il y ait eu modification du phénotype par des mutations

Julien : Premièrement, CitT est bien un gène, n’est-ce pas ? Et tu disais : « En plus, il étale son incompréhension de manière flagrante: "via le gène citT". Il voit des gènes là où il est question de phénotype. » :mrgreen:

Ensuite, « modification du phénotype » est une façon très superficielle de dire les choses. Ainsi, tu veux te préserver de voir les détails. Ces « détails » sont majeurs : seul le transport en milieu oxygéné du citrate est un problème pour E. Coli. La capacité de dégrader le citrate, un coup le citrate importé, existe chez E. Coli (en lisant la dernière intervention de PKJ, je réalise qu'il est encore plus arrièré que toi, il en est encore à comprendre que "utiliser le citrate" comporte plusieurs étapes et que une seule, en milieu oxygéné seulement, est problématique pour E. Coli.).

JF : D'ailleurs, concernant votre liste, j'ai bien écrit qu'elle contenait certainement de véritables pertes de fonctionalité (mais qu'il fallait vérifier au cas par cas).

Julien : Ben justement, j’ai mis le détail pour bien des cas dans mon dernier message. Ça tombe bien, non ? Et donc, qu'est-ce que t'en penses ? Perte ou pas ? Si tu admettais juste la neutralité, je serais déjà fier de tes progrès.
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#66

Message par Julien » 17 juin 2008, 22:46

Platecarpus : C'est donc le cas des enzymes de dégradation des antibiotiques apparues par mutation. On a une nouvelle fonction (l'hydrolyse d'un antibiotique sans parenté avec aucune molécule naturelle) due à un gène nouveau (la protéine ancestrale en était incapable).

Julien : Comme pour tous vos pseudos exemples fournis dans le passé, il y a certainement un détail majeur que vous omettez de dire qui viendrait complètement nuancer la conclusion « nouveau gène » et qui en fait pourrait même renverser votre « conclusion hâtive ».

Dans le cas de l’étude de Lenski, les évolutionnistes rapportent tout croche les faits en sautant du coq à l’âne (une nouvelle innovation biologique est apparue !) alors que c’est très loin d’être ça. Lenski lui-même utilise le mot "évolution" mais on comprend le sens en lisant ses résultats au lieu de juste prendre le mot « évolution » dans une de ces affirmations.

Donc, je vous demande une référence que je peux consulter concernant le nouveau gène opérant la nouvelle fonction. Selon ce que je sais, les béta-lactamases (qui hydrolysent certaines classes d’antibiotiques) peuvent, par des mutations ponctuelles, élargir leur champ d’action contre les antibiotiques. Ces molécules qui luttent contre les antibiotiques se trouvent sur le plasmide en plus. Si c'est autre chose, j'aimerais avoir la référence svp.
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#67

Message par Jean-Francois » 17 juin 2008, 23:21

Julien a écrit :Premièrement, CitT est bien un gène, n’est-ce pas ? Et tu disais : « En plus, il étale son incompréhension de manière flagrante: "via le gène citT". Il voit des gènes là où il est question de phénotype. »
Oui, je disais cela parce que dans l'article de Lenski il est question de phénotype. Parce que vous faisiez intervenir des gènes, comme si c'était un mécanisme évident (vous en êtes encore là, d'ailleurs), là où il n'en est pas question. C'est bien pourquoi j'ai copié la partie de l'article où le gène est mentionné.
Ensuite, « modification du phénotype » est une façon très superficielle de dire les choses
C'est surtout le coeur de l'article car il ne parle pas des mécanismes (il parle de la "facilité" avec laquelle le caractère Cit+ réapparait dans les "replays"). Vos histoires de "détails" sont passablement déplacés en ce qui concerne les conclusions de l'article: parce que les conditions sont homogènes et qu'il a bien fallu des mutations pour que le caractère apparaisse (après 33 000 générations, ça fait beaucoup pour une simple "surexpression").

* C'est quand même curieux que les détails soient ici importants pour vous, alors que lorsque vous voulez voir de la complexité irréductible dans un système des "détails" bien plus fondamentaux vous échappent avec une facilité déconcertante :lol:
Et donc, qu'est-ce que t'en penses ?
Que vous aimez beaucoup dire n'importe quoi :lol:

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#68

Message par Platecarpus » 18 juin 2008, 01:01

Julien a écrit :Comme pour tous vos pseudos exemples fournis dans le passé, il y a certainement un détail majeur que vous omettez de dire qui viendrait complètement nuancer la conclusion « nouveau gène » et qui en fait pourrait même renverser votre « conclusion hâtive ».
Oui, enfin je vous rappelle que votre unique réponse à mes exemples précédents était "Dieu savait que ce gène muterait un jour pour acquérir une nouvelle fonction, elle n'est donc pas vraiment nouvelle" - parce que quand vous dites "copie backup" de la bêta-galactosidase, vous ne dites rien d'autre, je vous signale. La notion de "copie backup", ça n'existe pas en biologie moléculaire. Vous pouvez l'introduire si vous voulez, mais il faudrait des arguments et en l'occurrence il y a de sérieuses raisons de douter de la plausibilité de cette notion : la "copie" n'a que 36 % de similitude avec l'original et code une protéine indépendante, dont la fonction est inconnue mais qui en a certainement une puisque le gène en question reste présent, reste codant et s'exprime, et ce sur des millions de générations malgré les inévitables mutations, même quand l'opéron lactose est fonctionnel. De plus même la variante la plus efficace de cette prétendue "copie" n'atteint que 7 % de l'efficacité de la bêta-galactosidase "standard" : ça suffit pour que la bactérie survive mais d'habitude, quitte à avoir une roue de secours, on ne choisit pas une roulette de tricycle. Bref : ce n'est pas une copie. C'est clairement une protéine qui a acquis une nouvelle fonction, que ça vous convienne ou non. Mais passons sur cet exemple, parce qu'il y a encore plus clair.
Dans le cas de l’étude de Lenski, les évolutionnistes rapportent tout croche les faits en sautant du coq à l’âne (une nouvelle innovation biologique est apparue !) alors que c’est très loin d’être ça. Lenski lui-même utilise le mot "évolution" mais on comprend le sens en lisant ses résultats au lieu de juste prendre le mot « évolution » dans une de ces affirmations.
Je vous fais remarquer que je n'ai pas parlé de Lenski car on ne connaît pas la mutation en cause. Ce qui est certain est que c'est un exemple d'évolution. Que ce soit un exemple du phénomène évolutif précis sur lequel vous bloquez ("nouveaux gènes avec nouvelles fonctions"), ça, c'est ce qu'on ne peut pas encore dire.
Donc, je vous demande une référence que je peux consulter concernant le nouveau gène opérant la nouvelle fonction. Selon ce que je sais, les béta-lactamases (qui hydrolysent certaines classes d’antibiotiques) peuvent, par des mutations ponctuelles, élargir leur champ d’action contre les antibiotiques. Ces molécules qui luttent contre les antibiotiques se trouvent sur le plasmide en plus. Si c'est autre chose, j'aimerais avoir la référence svp.
Vous savez, les plasmides n'ont rien de miraculeux, hein. Ils sont transférables, certes, mais on peut les suivre malgré tout d'une souche à l'autre, y repérer des mutations, en déduire l'action de la sélection. Ce n'est pas parce qu'ils peuvent être échangés que tout ce qui est sur un plasmide est automatiquement exclu du champ de l'évolution.

Donc, prenons un exemple simple. L'aminoglycosyl-acétyltransférase est une enzyme bactérienne qui, sous sa forme usuelle, transfère des groupements acétyl à certains aminoglycosides. Certaines variantes de cette enzyme sont, de façon peu surprenante, capable d'agir sur des antibiotiques qui sont eux-mêmes des aminoglycosides, comme la kanamycine :

Image

Viennent en scène les fluoroquinones. Ce sont des antibiotiques entièrement synthétiques, sans aucun analogue dans la nature, dont l'introduction sur le marché a engendré beaucoup d'espoirs - des mécanismes de résistance seraient peut-être moins faciles à évoluer ? Pour que l'absence totale de parenté avec les aminoglycosides soit bien claire, voilà la structure d'une fluoroquinone typique, la ciprofloxacine :

Image

Pas grand-chose à voir, n'est-ce pas ? Le seul point commun est qu'il y a des carbones, des hydrogènes, des azotes et des cycles - comme dans toute molécule biologique. Seulement voilà... les aminoglycosyl-acétyltransférases ont acquis la capacité d'agir sur les fluoroquinones. On a montré que cette capacité pouvait être acquise en une seule mutation d'un seul nucléotide. Des études structurales fascinantes ont montré, en étudiant deux variantes de cette enzyme, que deux substitutions d'acides aminés créaient une déformation du site actif qui aboutissaient... à une enzyme parfaitement fonctionnelle, parfaitement spécifique de ses substrats. Mais avec un substrat totalement différent. Les chercheurs qui ont découvert la mutation disent ainsi :

"The acquisition of this additional, synthetic substrate by an aminogycoside acetyltransferase represents a notable adaptation. [...] This innovation—a pleiotropic drug-modifying enzyme—provides resistance to two structurally and functionally dissimilar classes of antimicrobials by acquisition of a single gene. It also provides an illustration of the need to broaden our thinking when we consider the evolutionary potential of existing resistance genes under the selective pressure of clinical use of antimicrobial agents." Bref, heureusement que les chercheurs qui ont étudié ces bactéries n'étaient pas créationnistes, parce qu'ils auraient exclu a priori la possibilité de ce phénomène. Seulement, voilà, ce phénomène s'est réellement produit - et il a été si rapide ces spécialistes en sont arrivés à la conclusion qu'ils avaient sous-estimé le "potentiel évolutif" des gènes de résistance.

Ces gènes sont portés - oui - par des plasmides, qui sont connus, identifiés et suivis depuis 1986. Cette mutation, apparue et repérée en 2006, est nouvelle et se résume à la modification d'une paire de bases sur le gène codant l'aminoglycosyl-acétyltransférase. Biochimiquement, ce n'est pas grand chose, mais ça suffit pour que l'enzyme acquière la capacité d'agir sur un substrat entièrement neuf, de façon spécifique. Bref, pour qu'il y ait acquisition évolutive d'une nouvelle fonction.
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#69

Message par Julien » 20 juin 2008, 16:34

Platecarpus : Oui, enfin je vous rappelle que votre unique réponse à mes exemples précédents était "Dieu savait que ce gène muterait un jour pour acquérir une nouvelle fonction, elle n'est donc pas vraiment nouvelle" –

Julien : Je n’ai jamais dis cela. C’est que certains exemples concernaient des cas ou des gènes « back-up » existaient déjà dans le génome. En inactivant une fonction cellulaire, le gène « back-up » peut être réactivé et la fonction « réapparaît ». Le point est que VOUS, malhonnête comme 10, faites passez cela comme une preuve que des mutations peuvent générer des fonctions toutes nouvelles « à partir de rien » [sous-entendu].

Platecarpus : Bref : ce n'est pas une copie. C'est clairement une protéine qui a acquis une nouvelle fonction, que ça vous convienne ou non. Mais passons sur cet exemple, parce qu'il y a encore plus clair.

Julien : Ce qui compte, c’est que initialement, la protéine en question a déjà un potentiel réactionnel au substrat, très très faible, mais assez pour que la sélection naturelle fasse le travail. Quelques mutations sont suffisantes pour augmenter de façon importante la réaction.

-------------------------------------

Platecarpus : Je vous fais remarquer que je n'ai pas parlé de Lenski car on ne connaît pas la mutation en cause. Ce qui est certain est que c'est un exemple d'évolution.

Julien : Quand vous aurez donné une définition "d’évolution" on en reparlera. Un serpent qui perd ses pattes c’est une évolution ? Une bactérie dont une protéine de transport n’est plus produite, est-ce une évolution ?

Platecarpus : Ce n'est pas parce qu'ils peuvent être échangés que tout ce qui est sur un plasmide est automatiquement exclu du champ de l'évolution.

Julien : Mais non ! C’est tout simple ; si la résistance est acquise par transfert de plasmide (pcq le gène qui produit un « antipoison » est dessus), on ne parle pas de mécanisme de mutation-sélection.

-------------------------------------

Platecarpus : Cette mutation, apparue et repérée en 2006, est nouvelle et se résume à la modification d'une paire de bases sur le gène codant l'aminoglycosyl-acétyltransférase. Biochimiquement, ce n'est pas grand chose, mais ça suffit pour que l'enzyme acquière la capacité d'agir sur un substrat entièrement neuf, de façon spécifique. Bref, pour qu'il y ait acquisition évolutive d'une nouvelle fonction.

Julien : Commençons par le début : vous aviez dit :

« C'est donc le cas des enzymes de dégradation des antibiotiques apparues par mutation. On a une nouvelle fonction (l'hydrolyse d'un antibiotique sans parenté avec aucune molécule naturelle) due à un gène nouveau (la protéine ancestrale en était incapable). »

« mais c'est un des grands mécanismes de résistance aux antibiotiques et un exemple clair d'apparition de nouvelle fonction grâce à des mécanismes évolutifs »

Et bien, et bien, vous vous en permettez des commentaires gratuits ! Quand on sait que la majorité des cas de résistances sont expliqués par acquisition d’un gène de résistance par transfert de plasmide, on se demande quelle va être votre prochaine sortie ? Que la biochimie est repose sur l’évolution ?

Vous aviez dis « nouveau gène ». Bon, il faut savoir que la résistance en question résulte de 2 petites substitutions sur un gène pré-existant.

D’ailleurs, vous avez copié-collé cet extrait qui en témoigne :

« It also provides an illustration of the need to broaden our thinking when we consider the evolutionary potential of existing resistance genes under the selective pressure of clinical use of antimicrobial agents.”

Platecarpus : et il a été si rapide ces spécialistes en sont arrivés à la conclusion qu'ils avaient sous-estimé le "potentiel évolutif" des gènes de résistance.

Julien : Et bien bravo, vous montrez que l’opinion que j’exprime sur le sujet est en accord avec ce que les spécialistes pensent. Ensuite, il n’y a rien de magique, même en biochimie, mettez-vous le dans la tête. Tout est corrélé. Dans cet exemple, la ciprofloxacin a une ressemblance structurelle avec un composé organique (HEPES).

“Interestingly, one of the fluoroquinolones that AAC(6')-Ib-cr has evolved to recognize—ciprofloxacin—also contains a piperazine moiety (Fig 3A), which is N-acetylated by the enzyme”

“The interaction with ciprofloxacin was also investigated, using the structural similarity with HEPES to anchor the piperazine ring of the fluoroquinolones in the enzyme.”



Donc en résumé,

1) Cet exemple représente votre grosse sortie en force pour démontrer que mutation-sélection peut être à l’origine d’innovations biologiques, tel un flagelle bactérien, par exemple.

2) Il n’y a pas de « nouvelle fonction » au sens stricte. Un gène de résistance à vu son rayon d’action élargit suite à deux mutations génétiques. La protéine produite est-elle devenu autre chose ? Non.

Vous avez dans la bactérie des protéines de soutien, protéine structurelle comme celle formant le flagelle ou le « moteur » qui l’active, des ARN-synthétases impliqués dans la traduction des codons ? Ces fonctions autant que les gènes qui les codent n’ont aucune ressemblance et elles sont toutes opérées dans la MÊME cellule. Voilà des faits beaucoup plus révélateur que les "bizarreries" qu’on découvre périodiquement chez les bactéries et que vous rapportez en omettant les détails les plus importants.

Je vous l’ai déjà dis et vous ai fourni le lien Internet listant chacun des gènes d’un mycoplasme : les gènes des fonctions cellulaires ne montrent aucune « parenté », ce qu'on prédirait s’il avait évolué les uns des autres par copie-mutations (bon je sais que vous avez toujours votre réponse minable pour vous immunisez contre ce fait de la science qui consiste à tricotter que ces gènes fondamentaux sont "vieux" et se sont éloigner au niveau de la séquence avec le temps, omettant complètement le fait que ce sont des gènes fondamentaux, dits "conservés")

3) Les bactéries sont caractérisées par des capacités absentes du reste du monde vivant. On peut produire des milliards de bactéries en peu de temps et celles-ci peuvent se transférer de l’information génétique via les plasmides. Nous avons probablement des millions de choses encore à découvrir sur leur capacité d’adaptation extraordinaire. On utilise le mot « évolution » quand on parle de leur capacité d’adaptation mais ce n’est premièrement aucunement le symbole de nouvelle fonction cellulaire (au sens des exemples que j’ai fournis et qui sont vraiment ce qu’on cherche à expliquer dans le débat des origines) et ensuite, tout le reste du monde vivant n’a pas ces caractéristiques extraordinaires d’adaptation.

À mon avis, ça donne un coup fatal à la croyance évolutionniste car là où il y avait le plus d’espoir de « voir » l’évolution, il n’y a que la démonstration d’une flexibilité de fonction existante.
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#70

Message par Jean-Francois » 20 juin 2008, 17:08

Julien a écrit :À mon avis, ça donne un coup fatal à la croyance évolutionniste [...]
Personne ne vous empêche de fantasmer. Mais, si vous saviez ce que les scientifiques ont à faire de votre avis: :lol: Ça fait plus de cent ans que les créationnistes dans votre genre (qui ne comprennent pas grand chose au fonctionnement de la science) voient des "coups fatals" portés à l'évolution. Ce n'est donc pas nouveau... et n'a, heureusement, pas eu beaucoup d'influence sur les progrès des connaissances (progrès qui n'auraient pas eu lieu si on avait écouté les créationnistes).

Vous n'êtes pas scientifique, ne faites pas de recherche et n'avez donc pas besoin de comprendre la nature des choses, et encore moins de comprendre une théorie qui explique cette nature et permette de faire des découvertes. Ca aide beaucoup à vous garder enfermé dans une position intellectuelle particulièrement stérile. Le jour où vous deviendrez honnête, vous lâcherez votre vision caricaturale de l'évolution et vous concentrerez sur votre modèle, dont l'irationalité béante aurait bien besoin d'être amoindrie* si vous voulez en faire une alternative plausible à l'évolution. Mais, comme devenir honnête n'est certainement pas au programme d'un prosélyte très religieux dans votre genre... je sens qu'on va encore lire beaucoup de bétises de votre part.

Je sais que vous allez encore dire que je n'apporte pas d'argument contre ce que vous dites. Le problème c'est que les arguments sont parfaitement inutiles puisque vous ne les comprenez pas malgré - ou, plutôt, à cause de - l'immense estime que vous vous portez et qui vous fait voir les chercheurs comme des idiots à partir du moment où ils ne sont pas enfoncés dans votre pet-"paradigme". Vous n'êtes même pas capable d'admettre les faits pour ce qu'il sont (que votre mycoplasme fétiche est étudié dans une optique évolutive, par exemple, ou que l'apparition et la propagation d'un trait dans une population est un élément qui appuie l'évolution sans rien offrir au créationnisme).

Jean-François

* Mais, on peut se demander si quelqu'un qui manie autant les sophismes que vous** peut faire quelque chose sur ce plan-là.
** Votre "si l'évolution est fausse c'est le créationnisme qui est vrai", qui est en filigrane de toutes vos interventions, en est un beau.
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#71

Message par Platecarpus » 20 juin 2008, 18:20

Julien a écrit :Ce qui compte, c’est que initialement, la protéine en question a déjà un potentiel réactionnel au substrat, très très faible, mais assez pour que la sélection naturelle fasse le travail. Quelques mutations sont suffisantes pour augmenter de façon importante la réaction.
Tout à fait, ce potentiel réactionnel est du même ordre que le potentiel réactionnel que toutes les enzymes ont à l'égard de molécules qui ne sont pas leur substrat physiologique, et aussi du même ordre que les capacités catalytiques que peuvent avoir de bêtes molécules comme des acides aminés ou des ions isolés. Bref, rien à voir avec la spécificité enzymatique... sauf qu'à partir de cette petite activité, non-spécifique et totalement insuffisante pour que la bactérie survive, on peut faire émerger une activité permettant à la bactérie de rester en vie. En d'autres termes, on a acquis une nouvelle fonction biologique : se nourrir de lactose. Que ce gain discret de nouvelle fonction repose sur des changements continus de réactivité chimique, c'est ce que je me tue à vous dire depuis longtemps : la biochimie, c'est assez souple pour que des protéines changent de fonction et quelques substitutions d'acides aminés suffisent à amplifier une petite fonction "parasite" (et invisible à l'échelle de l'organisme ou de la cellule) et à la transformer en fonction principale.
Platecarpus : Je vous fais remarquer que je n'ai pas parlé de Lenski car on ne connaît pas la mutation en cause. Ce qui est certain est que c'est un exemple d'évolution.

Julien : Quand vous aurez donné une définition "d’évolution" on en reparlera. Un serpent qui perd ses pattes c’est une évolution ? Une bactérie dont une protéine de transport n’est plus produite, est-ce une évolution ?
Non, on n'en reparlera pas car je vous l'ai déjà donnée, la définition usuelle de l'évolution (plusieurs fois en plus : ça confirme ce que disait Jean-François, vous savez que vos arguments sont erronés mais vous les employez quand même) : c'est une modification du patrimoine génétique d'une population. Donc, oui, la perte d'un organe ou d'une protéine sont des exemples d'évolution. Ce n'est pas parce que les gains vous obsèdent que le reste n'existe pas.
Platecarpus : Ce n'est pas parce qu'ils peuvent être échangés que tout ce qui est sur un plasmide est automatiquement exclu du champ de l'évolution.

Julien : Mais non ! C’est tout simple ; si la résistance est acquise par transfert de plasmide (pcq le gène qui produit un « antipoison » est dessus), on ne parle pas de mécanisme de mutation-sélection.
Ah mais oui, mais en plus d'être transférés les plasmides évoluent aussi. Dire "le gène de résistance est sur un plasmide donc il n'est pas issu d'un mécanisme évolutif" (ce qui était votre échappatoire pour le cas de la métabolisation du nylon, cette fois-ci) est donc faux, bêtement, simplement et entièrement faux.
Vous aviez dis « nouveau gène ». Bon, il faut savoir que la résistance en question résulte de 2 petites substitutions sur un gène pré-existant.
Ben oui Julien, comme la quasi-totalité des nouveaux gènes : ils sont issus de gènes préexistants qui sont dupliqués et dont une copie, par mutation, acquiert de nouvelles fonctions. Ici, on a clairement une protéine qui acquiert une fonction radicalement nouvelle.
Ensuite, il n’y a rien de magique, même en biochimie, mettez-vous le dans la tête. Tout est corrélé. Dans cet exemple, la ciprofloxacin a une ressemblance structurelle avec un composé organique (HEPES).
Ah... c'est supposé prouver quelque chose ? Quelle est l'idée sous-jacente : que la ciprofloxacine est proche d'une molécule existant dans la nature (l'HEPES), que l'enzyme de départ était déjà capable d'agir sur l'HEPES et donc que la fonction n'est pas nouvelle ? Alors :

1) L'HEPES est une molécule synthétique, elle n'existe pas dans la nature. Ce n'est un "composé organique" qu'au sens... où il contient des atomes de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et d'azote. Vous n'aurez pas manqué de remarquer la ressemblance avec la contre-attaque parodique que j'avais avancée : "ces molécules se ressemblent, elles contiennent les mêmes atomes" :lol:

2) L'enzyme (sauvage ou mutante) est incapable d'agir sur l'HEPES : c'est un inhibiteur de celle-ci et c'est précisément pour ça qu'on l'a utilisé pour déterminer la structure, parce qu'elle ne réagit pas !

Vous venez de nous montrer de façon remarquable que vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez, mais que vous maintenez quand même votre thèse de "De nouvelles fonctions ne peuvent pas évoluer". C'est impressionnant.
Vous avez dans la bactérie des protéines de soutien, protéine structurelle comme celle formant le flagelle ou le « moteur » qui l’active, des ARN-synthétases impliqués dans la traduction des codons ? Ces fonctions autant que les gènes qui les codent n’ont aucune ressemblance et elles sont toutes opérées dans la MÊME cellule. Voilà des faits beaucoup plus révélateur que les "bizarreries" qu’on découvre périodiquement chez les bactéries et que vous rapportez en omettant les détails les plus importants.
Changement de sujet. Je vous ferai remarquer que cette protéine a subi une substitution de deux acides aminés, sur 200 au total, en dix ans. A ce rythme d'évolution, au bout d'une durée de, mettons, au hasard, 6000 ans, combien restera-t-il de similitudes avec la protéine de départ à votre avis ? Donc le fait que vous ayez des gènes qui ne se ressemblent pas du tout prouve-t-il quelque chose ? Par ailleurs, je vous ferai remarquer que je parle de l'évolution, pas de l'origine de la vie.

Enfin, rien n'a changé : quand on vous met sous le nez un poisson rouge, vous continuez à soutenir que c'est une bicyclette. Et quand on vous fait remarquer que votre bicyclette a des yeux et des nageoires, vous fuyez dans votre discours tout prêt sur les "gènes fondamentaux", même et surtout si ça n'a rien à voir. Ca ne trompe que vous-même. Remarquez, c'est peut-être le but.
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#72

Message par Jean-Francois » 20 juin 2008, 20:40

Platecarpus a écrit :Enfin, rien n'a changé
Un peu, si. Avant, Julien niait catégoriquement la possibilité de mutations ayant un effet bénéfique pour les individus/espèces. Maintenant il l'admet... du bout du clavier et avec des restrictions ineptes, mais il l'admet. En plus, il prétend avoir compris "la nature « sans direction » et très limité de ces changements". Il lui reste "qu"*'à comprendre qu'il existe une certaine direction (imprimée par la sélection et la contingence), et que rien n'empêche ce qui est expérimentalement limité d'être beaucoup moins limité dans la nature.

Aussi: je me demandais pourquoi il est si remonté contre l'expérience de Lenski (à part par principe que tout ce qui est évolution est mauvais, bien entendu). Il y a bien l'article du New scientist, qui semble exagérer un peu la portée de l'expérience. Mais, je pense qu'il y a surtout que cette expérience infirme pas mal des affirmations que Julien fait dans ce pamphlet. Par exemple, Julien écrit: "Les évolutionnistes expliquent l’origine d’une nouvelle information génétique par le dédoublement d’un gène existant (phénomène qui peut effectivement se produire) qui subirait aussi de multiples mutations aléatoires et deviendrait (c’est ici le « coup de baguette magique ») la source d’information génétique pour une nouvelle fonction ou nouvelle structure morphologique". Si on laisse de côté la question du dédoublement des gènes (qui est montré dans d'autres systèmes), l'expérience de Lenski montre bien qu'il n'y a rien de "magique"** à ce que des mutations provoque l'apparition d'une nouvelle fonction. Cette expérience en est une nouvelle qui montre à quel point sa "preuve mathématique" n'est, en fait, qu'un "problème de robinets" fictif et non une description adéquate de la réalité des choses.

Peut-être que Julien aura un jour l'honnêteté*** de corriger ses divers pamphlets?

Jean-François

* C'est quand même un gros morceau, vue la manière dont il est alourdi par sa mauvaise foi.
** Quoique, Julien, qui aime bien inverser le sens des termes qui ne lui conviennent pas, qualifie souvent de "magiques" des phénomènes naturels et de "naturels" des phénomènes qui seraient, s'ils étaient démontrés, de l'ordre du "magique/surnaturel".
*** Et l'humilité... ah, oui... on oublie ça :lol:
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#73

Message par Platecarpus » 20 juin 2008, 20:54

Jean-Francois a écrit :et que rien n'empêche ce qui est expérimentalement limité d'être beaucoup moins limité dans la nature.
Et que quelqu'un qui avance d'un mètre en une seconde aura fait cinq kilomètres au bout d'une heure et demie ? ;) Je lui fais confiance pour "analyser des dizaines de parcours de randonnée" avec son ordinateur, pour vérifier méthodiquement qu'ils font bien tous plusieurs kilomètres et pour conclure triomphalement qu'on ne peut pas parcourir une distance aussi longue en mettant simplement un pied devant l'autre et qu'il a fallu l'intervention d'un chariot céleste.

Je suis moins optimiste que toi. A partir du moment où la conclusion est décidée à l'avance, même si on peut altérer superficiellement la formulation des arguments (dans le but de transformer la propagande grossière jusqu'au ridicule en propagande grossière tout court), il y a peu de chances qu'on arrive à modifier la "conclusion".
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#74

Message par Julien » 20 juin 2008, 21:20

Platecarpus : c'est une modification du patrimoine génétique d'une population. Donc, oui, la perte d'un organe ou d'une protéine sont des exemples d'évolution. Ce n'est pas parce que les gains vous obsèdent que le reste n'existe pas.

Julien : Y’a pas d’obsession, c’est que je dois constamment vous ramenez à l’essentiel : vous tergiversez avec des exemples bidons et isolés que vous rapportez en omettant les détails qui changent complètement la conclusion.

Vous faites 2 erreurs :

- vous basez votre croyance sur des cas isolés, complexes (beaucoup d’investigations restent à faire), et relevant de contextes particuliers ne s’appliquant pas au reste du monde vivant ;

- vous racontez que les bouts de l’histoire qui vous arrangent allant même jusqu’à afficher uniquement une conclusion très superficielle (« la bactérie ne faisait pas ça et là elle le fait »).

Platecarpus : Ben oui Julien, comme la quasi-totalité des nouveaux gènes : ils sont issus de gènes préexistants qui sont dupliqués et dont une copie, par mutation, acquiert de nouvelles fonctions. Ici, on a clairement une protéine qui acquiert une fonction radicalement nouvelle.

Julien : C’est précisément ici que la divergence se produit. Tout est dans la façon de le dire. Moi je dirais (et je crois être énormément plus précis que vous dans ma façon de rapporter le fait) que l’enzyme AAC(6')-Ib existait* et avait la fonction de neutraliser des antibiotiques par N-acétylation. Après mutations, des variantes de ce gène sont apparues et possèdent un plus large éventail de substrats avec lesquels ils peuvent réagir (perte de spécificité) dont un composé synthétique (toujours pas N-acétylation**).

Vous y voyez une nouvelle fonction ?? Libre à vous. Mais le contexte est celui où l’on essai d’expliquer comment un gène produisant par exemple une protéine de soutient a pu muter pour produire une protéine de structure comme la flagelline (imaginez le nombre de fonctions intermédiaires que vous voulez et faites les ensuite disparaître. :ouch: )

Si pour vous le passage de « fonction A : N-acétyler une molécule X » à « fonction A + B : N-acétyler une molécule X et une molécule Y » est une évolution d’une innovation biologique comme passer d’une écaille à une plume, et bien on vit dans deux mondes différents et le vôtre est drôlement illogique.

“Furthermore, we show that the mutations that are responsible for spectrum broadening induce a large structural change in the active site, which allows for the accommodation of an extended set of substrates.”

*"This has a strong clinical relevance as AAC(6')-Ib is the most prevalent aminoglycoside-modifying enzyme, present in more than 70% of AAC(6')-producing Gram-negative isolates"

** This enzyme reduces the activity of ciprofloxacin by N-acetylation at the amino nitrogen on its piperazinyl substituent


Platecarpus : Changement de sujet. Je vous ferai remarquer que cette protéine a subi une substitution de deux acides aminés, sur 200 au total, en dix ans. A ce rythme d'évolution

Julien : Ah ben justement, c’est pas une évolution au sens de nouvelle fonction biologique. C’est une adaptation. On a simplement découvert que certaines biomolécules pouvaient muter pour élargir la fonction qu’elle opérait déjà. Encore un simple exemple de la flexibilité des bactéries.

Pour atteindre des structures et affinités différentes (dans le « but » de "faire apparaître" des innovations telle la flagelline) il faudrait changer beaucoup d’aa d’une protéine de départ et chaque fois passer par un stade intermédiaire fonctionnel (favoriser par la sélection naturelle et donc conservé et répandu dans l’espèce). Ensuite, ces states fonctionnels, ayant menés à des organites ou fonctions nouvelles, auraient bêtement disparus ? Il ne reste que le point A et le point Z, complètement différents à tous les niveaux (les génomes des mycoplasmes le démontre élégamment).

Platecarpus : vous fuyez dans votre discours tout prêt sur les "gènes fondamentaux", même et surtout si ça n'a rien à voir. Ca ne trompe que vous-même. Remarquez, c'est peut-être le but.

Julien : Vous ne comprenez pas (voulu?) le lien. C’est que les fonctions cellulaires sont très disparates : la lecture de l’ARN-messager par le ribosome et les ARN-synthétase est une fonction très différente de celle des protéines cargo qui « construisent » le flagelle. Les séquences qui les codent sont différentes aussi. Pour passer de n’importe qu’elle fonction A à une fonction B (nouvelle) par copier-coller + mutations, il y a un univers à traverser. (dont les traces du passages ont disparue, mince alors ...)

Vous, vous donnez un exemple ou le gène opère la même fonction mais sur un autre substrat. Superbe adaptation, je l’admets. Mais passer du coq à l’âne, il n’y a que vous pour le faire.

Si vous voulez vous attacher à des exemples isolés tel celui-ci (et le contexte des bactéries n’étant pas celui du reste du monde vivant) et bien soit. Moi je ne me convaincs que d’une chose : la magie n’existe pas. Je suis peut-être en train de me tromper moi-même mais je crois que tout s’explique toujours par des corrélations et des causes (parfois inatteignables). Le hasard n’existe pas. On ne pourra jamais se rejoindre.
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
Natural History 86:14 (1977)

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#75

Message par Julien » 20 juin 2008, 22:28

JF : Un peu, si. Avant, Julien niait catégoriquement la possibilité de mutations ayant un effet bénéfique pour les individus/espèces. Maintenant il l'admet...

Julien : Encore des déformations tendancieuses. Décidément, tu n’en démords pas. La majorité du temps, ce débat n’arrive à rien pour l’unique raison que vous ne définissez rien et utilisez des termes généraux qui englobent tout et son contraire.

Des mutations « bénéfiques ». Mais qu’est-ce que « bénéfique » ? Oui, des mutations peuvent déformer une cible et déjouer l’antibiotique. Mais cela a un coût biologique. Des tonnes de références ont été données dans les précédents messages ! Même sans coût biologique ou même si une fonction d’un enzyme est élargit à d’autres substrat, il n’y a toujours aucune nouvelle fonction au sens des fonctions existantes dans la bactérie.

Donc, « bénéfique » = survie ? Parfait alors. Mais la survie n’indique rien du point de vue des origines. Vaut mieux se couper un bras et survivre que de rester entier et mourir. Qu’est-ce qu’une telle résolution de problème nous indique sur comment le cerveau est apparue, l’estomac, les hormones ?

Alors oui, puisque « bénéfique » est maintenant définie autrement (et dans cette forme, rien à voir avec les origines) je nuance ma position et affirme que des mutations « bénéfiques » se produisent.

Mais l’honnêteté intellectuelle imposerait normalement que vous définissiez étroitement l’évolution, pcq la déf de Platecarpus : « c'est une modification du patrimoine génétique d'une population » peut englober n’importe quoi.


JF : Il lui reste "qu"*'à comprendre qu'il existe une certaine direction (imprimée par la sélection et la contingence), et que rien n'empêche ce qui est expérimentalement limité d'être beaucoup moins limité dans la nature.

Julien : Les recherches* indiquent que souvent les mutations couteuses sont renversées après que la bactérie ait cessé d’être exposée à l’antibiotique. « Sans direction », j’aurais dû même dire que c’est une direction mauvaise, temporaire et aux fins de la survie à une situation temporaire.

Mais toi tu te fou des recherches et des détails importants, t'aimes mieux en rester à : "la bactérie le faisait pas et là elle le fait". :ouch:

Ce qui est étonnant de toi est que tu es capable de bourdes monumentales même dans tes insultes (ah oui cé vrai, ça constitue l’essentiel de tes messages…).

Tu joins à cela l’incompréhension après que j’aie fourni 5-6 exemples descriptifs des phénotypes indiqués dans le tableau (la fameuse "liste" que tu dénigres mais qui est basée sur, conjointement avec l'article complet, des résultats d'au moins 50 articles scientifiques de journaux de microbiologie, entres autres).

As a group, the mutations associated with antibiotic resistance involve the loss or reduction of a pre-existing cellular function/activity, i.e., the target molecule lost an affinity for the antibiotic, the antibiotic transport system was reduced or eliminated, a regulatory system or enzyme activity was reduced or eliminated, etc. (Table I).

*This cost of “relative fitness” appears to vary considerably depending on both the organism and the antibiotic. Many of the resistant mutants that have been studied, however, including some of those mentioned above, can subsequently eliminate some or much of the fitness cost by reversion or suppression mutations, which also stabilizes the mutation (Andersson and Levin, 1999; Lenski, 1998; Massey et al., 2001). The degree that a reversion mutation restores fitness probably depends on the location of the mutation and whether a single mutation is able to restore some or all of the wild-type “fitness.”
Dernière modification par Julien le 20 juin 2008, 22:32, modifié 2 fois.
S.J. Gould au sujet du registre fossile :
(…) L’apparition soudaine. Peu importe la zone locale, les espèces n’apparaissent pas graduellement, à la suite de la transformation constante de leurs ancêtres; elles apparaissent plutôt tout d’un coup et « complètement formées »
Natural History 86:14 (1977)

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