Bon, désolé, je vais être bref (beaucoup de choses à faire en ce moment...).
De plus, mes connaissances en épistémologie sont assez maigres, j'ai donc peur de ne pas être très pertinent...
JF :
Pouvez-vous développer un peu ? J'ai du mal à voir précisément ce que vous voulez dire.Ben, justement, les protocoles sont basés sur des grosses inconnues.
Mais comment imaginer que çà puisse être autrement ? Les parapsychologues essaient d'étudier des phénomènes totalement inconnus. Il faut donc d'abord :Dans le cas du "psi", on ne sait pas de quoi il s'agit - tout repose sur des mots, des coutumes et des impressions - (...)
Jusqu'à présent, ce qui fait quand même pas mal de temps (une vingtaine d'années de recherche "sérieuse"), à rien d'autre qu'à apporter des chiffres qui ne clarifient rien. Il n'y a même pas de théorie cohérente pour avancer.
1) Se baser sur les expériences humaines -étude de cas, sociologie, anthropologie-
2) Pour ensuite les caractériser, les classer (trouver des mots, pour distinguer les phénomènes)
3) Faire des expériences en laboratoire pour voir si on peut mettre en évidence ces phénomènes.
Ensuite, si les phénomènes en question sont mis en évidence, il faut convaincre la communauté scientifique que çà marche réellement (quand çà marche réellement), d'où la réponse à votre remarque :
Si on sophistique constamment les protocoles, c'est parce qu'ils sont constamment critiqués ; et çà, çà fait perdre énormément de temps.Il n'y a même pas de théorie cohérente pour avancer. Ce n'est pas en sophistiquant constamment l'analyse de données qu'on prouve réellement quelque chose.
Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas encore de théorie que le Ganzfeld ne sert à rien. J'ai mis sur ce forum des références -comptes-rendus d'études- qui montrent que les expériences de Ganzfeld ne se limitent pas à accumuler des chiffres. Certains mécanismes -assez logiques, d'ailleurs- semblent se dégager après analyse des résultats.
Peu importe les biais (ou absence de) pouvant être intervenus dans chaque cas.
Mmmh, je pense que vous caricaturez un peu la situation. Il y a tout de même un minimum de tri en ce qui concerne les résultats pris en compte dans les méta-analyses. Cela dépend certainenement des analystes (plusieurs versions de méta-analyses ont été faites), mais pour le Ganzfeld, ne sont souvent pris en compte que les études utilisant un protocole répondant aux critères fixés par Hyman et Honorton en 1986, et qui garantissent une sécurité plus que suffisante.
Ben, çà dépend pour qui... Il y en a qui trouvent qu'il y a eu suffisamment d'expériences pour considérer qu'on a "démontré le psi".On n'a toujours pas démontré clairement le psi (sous ses diverses formes) mais on pense savoir les conditions dans lesquelles il (ne) s'exprime (pas).
Ce n'est pas anecdotique, il y a eu des études quantitatives (cf les références que j'ai mis sur ce forum).Les "chèvres et moutons" font partie de ce genre d'"explications": c'est anecdotiquement vérifié, et ça repose sur l'idée que le psi est une réalité.
Oui, çà repose sur l'idée que le psi est une réalité, parce que pour un certain nombre de scientifiques, les données récoltées leur sont suffisantes pour accepter l'idée que le psi puisse être réel, et partent ensuite sur ce principe.
Mmmh... D'accord, je pense aussi que la pensée est la résultante de l'activité physiologique... Mais elle n'a pas besoin d'être détachable pour pouvoir recevoir ou émettre des informations. Vos cordes vocales restent là où elles sont lorsque vous parlez, et pourtant, votre interlocuteur entend ce que vous dites. Et vos yeux restent dans vos orbites alors que vous voyez bien (ok, ces exemples ne sont peut-être pas très pertinents, mais çà montre que ce qui émet reste là où il est).A moins de supposer que la "pensée" est détachable du cerveau, il est impossible de dire qu'elle puisse être transmise "télépathiquement". Comme la "pensée" est la résultante d'une activité physiologique (donc matérielle) très complexe et fugace, difficile de croire qu'elle soit détachable.
Par ailleurs, ce n'est pas parce que la pensée résulte de quelque chose qui est localisé dans l'espace qu'elle ne peut pas s'étendre.
On parle de quelque chose d'abstrait (la pensée) ; magique, presque, ; extrêmement autonome (malgré le fait qu'elle résulte d'une activité neuronale) ; dont on ne sait pas grand-chose, donc on peut faire tout un tas de suppositions... Pourquoi ne pas imaginer par exemple une sorte de champ ? Un champ de conscience (c'est assez en vogue, comme idée, en ce moment). Le creveau générerait un champ de conscience qui s'étalerait dans l'espace, voire dans le temps. Pourquoi pas ? Ce n'est pas parce qu'elle dépend entièrement du cerveau qu'elle ne peut s'étendre : quand on regarde les équations du champ gravitationnel de toute planète, on voit qu'il ne s'annule en aucun point de l'espace (çà ne s'annule que pour r = infini ), alors que la masse est localisée...
On pourrait très bien imaginer quelque chose de similaire pour la pensée... non ?
Oui, vous devriez lire un peu de philoMais, je suis biaisé car je suis neurobiologiste de métier.

Désolé pour Denis... je ne lui ai toujours pas répondu...
La prochaine fois...
A bientôt,
David.