Kraepelin a écrit :Si les textes qui donnent lieu à des dérapages idéologiques doivent être «détruit» à quand feras-tu la promotion de la destruction des livres féministes?

Quand ils conduiront à des dérapages idéologiques aussi sérieux que les ouvrages supposément divins. Le principal danger des livres féministes est de conduire à une sorte de stagnation
politically correct. Les dangers des livres religieux sont autrement plus nocifs: on a tué (ex., guerres de religion) et on tue encore beaucoup (ex., islam djihadiste, athées ou rationalistes assassinés parce que ne pas croire est une insulte à dieu (ou aux dieux)) parce qu'on s'imagine que c'est la volonté de dieu telle qu'exprimée dans ces bouquins supposément sacrés.
(J'ai noté le smiley mais je précise quand même que c'est un fantasme tenace chez toi de penser que je suis particulièrement pro-féministe. Je suis certainement moins pro-féministe que tu es contra-féministe. En fait, tu lis certainement plus de littérature féministe que moi (ce qui n'est sans doute pas bon pour ta tension

).)
Jean-Francois a écrit : Sinon, le pardon de qui et pour quoi? Le salut de quoi?
Les gens commettent parfois dans leur vie des actes d'une telle horreur ( à leurs yeux, du moins) qu'ils sont étouffés par la culpabilité. Ils ne parviennent pas à se pardonner eux-mêmes. Il y a différentes issues possibles à un tel conflit:
[...]
3- La recherche d'une figure parentale de remplacement à qui l'on prête le pouvoir de pardonner.
De loin la troisième solution m'apparait la moins pire.
Moi, ça m'apparait d'un fatalisme infantilisant de penser qu'on ne puisse faire entrevoir d'autres solutions que le recours à des superstitions. Surtout qu'en terme de figure d'autorité, la Justice est bien plus efficace que les entités imaginaires. En d'autres termes, ta liste m'apparait non seulement incomplète (il manque par exemple la justice et un support social) mais biaisée vers la superstition.
Jean-Francois a écrit : D'une humanité composé aussi de gens qui ont en eux le sentiment profond que tout ça (la vie) doit bien avoir une autre sens que la course au pouvoir, au fric et au sexe
D'une part, la religion n'a jamais empêché "la course au pouvoir, au fric et au sexe". Bien au contraire, elle l'a régulièrement favorisée.
Tu parles de religion comme institution politique. Raphaël et moi parlions de textes religieux (Bible). Je ne trouve pas que les textes bibliques sont un encouragement à la recherche du pouvoir, du fric ou de la gratification sexuelle.
Je parle ici d'utiliser le texte biblique (ou autre) comme moyen de s'attirer des faveurs. De ce point de vue l'exemple provient de loin puisque pas mal des histoires de la bible présentent des chouchous de dieu à qui ce dernier accorde des privilèges de manière capricieuse. Même l'histoire de Jésus est un guide en ce sens (si on adore Jésus, si on accepte son message, on est sauvé). Si l'Eglise a pris autant de pouvoir, c'est grandement en s'appuyant de ces exemples et en suggérant qu'elle était habilité à interpréter les désidérata de dieu. C'est ce qui confère une aura d'autorité des prêtres (aka "hommes de dieu"), une sorte d'irrationnel "respect". Respect que pas mal utilisent pour leur gratification personnelle.
La Bible reste quand même le témoin d'une longue tradition de personnes pour qui la recherche du "sens" et la recherche du "bien" étaient centrales et on ne détruit pas l'une sans détruire l'autre
C'est un témoin historique mais ces traditions sont obsolètes. Tu parles d'utiliser l'esprit critique mais il semble un peu en panne quand il s'agit d'admettre que la bible contient pas mal d'encouragements à la haine, à la division, à l'esprit de clocher, et, surtout, à l'irrationalité.
Quant à trouver du sens dans la bible pour asseoir une philosophie valide aujourd'hui, ça me semble parfaitement vain. Je trouve
ce texte beaucoup plus touchant par son humanité que toutes les pages de la bible. (Pour du contexte,
voir ici.)
Pas nécessairement! Les Quakers croyaient dans «l'égal investissement divin» des êtres humains. Ça les a conduits à être d'efficaces militants contre l'esclavage
Même si on peut trouver quelques exemples d'interprétations "pacifistes" voire même "progressistes" de la Bible partagé par des mouvements, il demeure que ces mouvements sont largement minoritaires. Cela parce que les propos de la bible, comme ceux d'autres textes religieux, sont majoritairement belliqueux, diviseurs, et injustes, au regard d'un contexte global.
D'ailleurs, la bible a aussi été invoquée pour justifier l'esclavage. Ce qui a fini par trancher n'est certainement pas la prétendue parole divine mais des considérations pour l'humanité des esclaves.
Que des personnes aient besoin d'une figuration virtuelle pour se représenter le Bien et comme levier pour le chercher n'enlève rien à la valeur de leur quête.
Que des personnes utilisent des entités imaginaires pour se figurer le "bien" ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'en passer. Au contraire, il y a pas mal d'évidences en faveur du fait qu'on arrive à beaucoup mieux en s'en passant. Cela parce que tant qu'on vénère les Droits de dieu (ou autre entité imaginaire), on diminue l'importance des droits de l'Homme.
Jean-François