Poulpeman a écrit :
Oui, on peut dire que la décapotable, c'est une façon d'affirmer publiquement sont statut social, etc.
N'empêche que ça reste un choix. Le statut social peut s'affirmer autrement que par une voiture.
Là où on est pas d'accord, c'est sur les origines de ce choix. Vous dites qu'il est entièrement dicté par la société, moi je dis que la société est elle-même dictée par des considérations biologiques.
Dans votre exemple, d'accord, on veut une décapotable pour affirmer son statut social, mais pourquoi doit-on l'exposer ? Parce que instinctivement, on sait que notre statut social détermine nos chances d'avoir accès à un certain nombre de plaisirs pour lesquels on est également instinctivement poussé à rechercher. L'homme veut une bonne paie, le loup ou le gorille veut être un mâle dominant. L'objectif est le même. Ce n'est pas parce que "ça fait bien d'être le chef". C'est parce qu'on en tire avantage.
La société permet un certain nombre d'artifice pour séduire, parfois très alambiqué (certains veulent une décapotable, d'autres se contenteront de chercher à faire rire), mais l'objectif est le même et répond à des instincts.
Poulpeman a écrit :
Pour les enfants c'est pareil. Il y a des phénomènes empathiques qui font que nous éprouvons des besoins socioaffectifs. Mais nous choisissons la façon de les combler (famille, enfants, amis, etc.).
Donc le fait d'avoir des enfants ou non reste un choix culturel. Il n'y a rien de biologique qui nous pousse à vouloir spécifiquement des enfants. Je suppose qu'on est d'accord là dessus, non ?
Bah non^ je comprends votre point de vue mais on n'est pas d'accord. (Et je reste persuadé qu'il n'y a pas de consensus sur cette question, il faudrait des sources). Si la société et la culture se suffisait à elle-même pourquoi aurons donc nous ces "besoins socio-affectifs" ? L'empathie, ce serait quoi ? Un archaïsme ? On peut choisir comment répondre à des besoins, certes, mais c'est justement parce que nous sommes plein de contradictions que consciemment ou non nous privilégions un besoin plutôt qu'un autre, et c'est ça qui va être l'origine de névroses, de frustrations. Un désir non comblé provoque un manque et une frustration. On peut accepter parfaitement une telle frustration, la psychologie (ou autre...) est là pour apaiser ces troubles, mais on ne peut pas occulter totalement un instinct. Vous me direz que cet instinct n'existe pas, je vous répondrais que pour moi l'existence de frustration est une preuve qu'il existe. Une femme (ou un homme) peut très bien décider consciemment, par choix, de ne pas avoir d'enfant, mais elle (ou il) réprime un désir, un instinct. Si on en est conscient et qu'on accepte ce choix, l'assume, on peut très bien le vivre, comme quand on fait un compromis avec n'importe quoi qui altère nos instincts et nos désirs primaires, mais pour moi l'existence de cette frustration, comme l'attachement à des enfants (les siens ou ceux des autres), la projection qu'on se fait quand on voit des enfants, sont des signes qui tendent à prouver l'existence d'un réel instinct ou désir d'enfant. Et cela sans nier la part importante du "choix" qui appartient à chaque individu. Je ne crois pas du tout que la société puisse ainsi nous affranchir de la nature. La société n'est pas un lieu à part où la nature, la biologie, les instincts, ne seraient plus effectifs. La société appartient à la nature.
On peut trouver dans la nature des comportements animaux où une femelle par exemple refuserait d'avoir des petits. Les animaux sociaux ne sont pas immunisés contre les traumatismes. Une chimpanzé ayant vécu un traumatisme durant son enfant ou une première maternité au sein de sa société (ou au contact de la société des hommes) aurait son instinct altérés et refuserait de s'occuper de son petit. Elle fait le choix, non conscient (comme les hommes en font tous les jours parce qu'on n'a pas besoin de la conscience pour faire un choix) de ne pas s'occuper de son petit. Là, ce n'est pas le choix d'une vie différente qui l'a pousse à vivre autrement, c'est un traumatisme. S'il y a traumatisme, c'est que ça a détruit un lien, un instinct qui était présent à l'origine et qui est commun à tous les animaux (en tout cas les mammifères). Je ne dis pas qu'une femme va faire son "choix" en fonction d'un traumatisme, mais c'est son expérience (sans être traumatisante pour autant), donc là bien un acquis, qui va rentrer en contradiction avec un instinct. Et à mon avis, il en restera toujours quelque chose de cet instinct. Quand on décide quelque chose, on n'est pas des machines, on est toujours ramené à ce choix et on est amené à se demandé si on a pris la bonne résolution. Parfois même, on est amené à reconsidérer ce choix, et dans ce cas, ce n'est pas parce qu'on adhère plus à un modèle social, c'est que nos envies, nos instincts, nos désirs ont changé, ou plutôt qu'on les interprète autrement et qu'on décide de les organiser différemment. L'identité, ce n'est pas quelque chose qu'on décide par choix sur une brochure où on vous expose les différents modèles et où on voit demande de choisir qui vous voulez être en kit. On peut décider de qui on est et par conséquent de ses choix, jusqu'à un certain point. Certaines choses ont des origines profondes et répondent à des instincts. C'est un point de vue partisan du tout "biologique" et j'en suis conscient mais à moins de me montrer qu'il y a consensus scientifique sur la question, je ne pense pas que ce fil puisse venir à bout de l'une ou l'autre hypothèse.