Re: Est-ce que les sceptiques ont plus tendance...
Publié : 19 nov. 2009, 22:15
* (ajouté par Denis afin de rendre le message plus "reader friendly". Voir le "point 6" de la section "lisibilité" de la Charte du Forum)kaliméro * a écrit :Oui je vous écoute, une question ne pose jamais par hasard, il y’a toujours un objectif derrière!
Soit. Cela dit, autant vous prévenir, je n'ai pas l'intention de vous donnez une vision du monde toutes faites, c'est à chacun de construire la sienne, simplement quelque conseil pour éviter de tomber dans l'extrêmisme et le binaire qui s'ensuit.
-Connaître un minimum la sociologie, l'anthropologie, la psychologie.
Un minimum, ça vaut dire en connaître au moins les très grandes thèse fondatrice, même si ce n'est pas dans les détails.
Ca permet de relativiser énormément de chose dans la société que de savoir, même très approximativement, comment elle fonctionne.
-Toujours savoir qu'un problème social n'a jamais 2 solutions, mais bien plus (des valables scientifiquement, des démagogiques, des autoritaires, des ésotériques, des fausses, des vraies, des applicables, des inaplicables....) et donc, qu'il n'y a jamais uniquement 2 camps pour trouver la solution.
Quel que soit la classification que l'on établit, les groupes auront toujours une part d'hétérogénéité. Même si vous arrivez à créer 2 camps, chaque camps sera nécéssairement hétérogène et remplie d'intérêt divergent et d'idée différente, même si c'est des différences minimes.
Donc il est impossible de réduire le monde à: "le système et les autres" ou "la droite et la gauche" ou encore "l'axe du bien et l'axe du mal".
Il y a une multitude de groupe que l'on peut composer et, même en le faisant, il ne seront jamais reliés que par une série de critères et jamais tous les critères qui les définissent, donc le découpage sera toujours arbitraire et jamais vrai à 100%
-Toujours raisonner non pas en "camps ou en groupe" mais en "intérêt". C'est important de savoir qu'un groupe se définit avant tout par un intérêt commun pour une réalisation. C'est aussi important de savoir que cet intérêt commun n'est pas l'intérêt de chaque membre, mais un compromis.
Par exemple, ce que vous appelez le système, actuellement, est un vaste compromis entre les intérêts de tous les groupes, qui eux même sont des compromis entre les intérêts des membres des groupes. Donc le diabolisez, c'est faire comme si, il y avait une groupe homogène qui est derrière, alors que, de fait, aucun groupe n'est vraiment responsable du système et n'est une cible à abattre. Certain on fait moins de compromis que d'autre, mais tout le monde en a fait. Même votre groupe, qui s'attaque au système en a fait, puisqu'il est tributaire du fait que le système laisse la possibilité de la révolte. Donc même votre groupe est au sein du compromis.
Chaque groupe essai évidement de faire en sorte de faire le moins de concession possible, donc, d'imposer sa version du compromis.
C'est aussi important de savoir où commence l'intérêt commun et ou se termine l'intérêt personnel.
Au final, raisonner en terme d'intérêt permet d'éviter les écueils d'un certain nombre d'extrémisme, parce que ça permet de comprendre un certain nombre de réaction, qui pourrait être mal jugé. Partir du principe que chaque groupe défend avant tout ces intérêts dans la limite du compromis, permet de comprendre mieux un problème, sans risque de conspirationnisme, notamment.
Je prends un exemple: la controverse sur le vaccin.
Actuellement, les anti-vaccin se définissent en tant que groupe et comme tout groupe, il se crée de fait un bouc émissaire qui sert à sa cohésion. Ce bouc émissaire est le vaccin.
Du coup, toute action de toute personne proche qui a un rapport avec le vaccin est jugé comme étant une action du groupe "pro-vaccin" et donc instantanément jugé comme mauvaise.
Si on raisonne par intérêt, on comprend que les différentes institutions qui s'occupe de la vaccination on des intérêt qui diverge ou qui se croise selon la situation et que ça crée forcement des situations problématiques, voir floue, parce que chacun essaie de servir d'abord l'intérêt du groupe duquel ils se revendiquent.
Pour pouvoir l'analyser, il ne faut pas soi même s'inclure dans un groupe, mais cerner ces intérêt des groupes en présence.
C'est la même chose pour la société ou le système, pour le cerner, il ne faut pas s'inclure dans un groupe et le stigmatiser en en faisant le bouc émissaire du groupe, il faut s'exclure de cette logique et analyser les intérêts des groupes auto-proclamé, ainsi que voir à quel moment commence les intérêts du groupes et à quel moment finissent les intérêts des membres.
Avec ça, on a une image plus compliquée mais plus nette de la réalité de la société.
Déjà, rien qu'en appliquant ces trois principes, on réduit pas mal la tentation de l'extrémisme et de la stigmatisation, parce qu'on a d'autant plus conscience de la complexité de la société et donc, du fait qu'elle n'est pas binaire et que notre propre groupe, n'est ni mieux, ni moins bien qu'un autre, il cherche juste à faire ce que font tous les groupes: imposer sa vision du compromis pour faire le moins de concession.
Mais ce n'est pas une critique, sans cela, la société n'évoluerait pas, l'important étant que la vision qui s'impose ne soit pas trop caricaturale, parce que sinon, elle ne peut pas régler des problèmes qui sont plus complexe que ses solutions extrêmes et simplistes.