Disons alors qu'il y a fierté méritée et fierté non-méritée. Être fier de ses enfants est plus souvent qu'autrement mérité; puisqu'on les a éduqués et avons contribué à façonner leur personnalité et leur procurer des aptitudes. Être fier de ses parents, encore, s'explique du fait de l'action retroactive qu'on peut avoir sur ceux-ci, même chose avec frères et soeurs.pan-pan a écrit :La fierté n'a pas besoin du mérite pour être ressentie ou peut être ressentie par mérite interposé.Zwielicht a écrit : Mais être fier pour quelque chose que je n'ai pas fait (être conçu, né..), je ne comprends pas. C'est comme être fier d'être un homme ou une femme... On n'a aucun mérite.
Mais la fierté de gens qu'on ne connait pas (genre, être fier qu'un joueur de hockey qui vient de sa ville natale se rende dans la LNH) est non méritée. Le sentiment de contentement et de bonheur ressenti qu'on décrit comme "fierté" est toutefois réel, et j'ai déjà tenté de l'expliquer en disant que c'est une sorte de sentiment selon lequel ce qui est arrivé à cette personne "déteint" sur soi, du fait qu'on a grandi ou été élevé dans des conditions similaires. Si je viens de St-Félicien et qu'un athlète de St-Félicien remporte l'or aux Olympiques, le sentiment provient de la soudaine réalisation que St-Félicien pourrait être une ville de champions, de par les conditions de vie qui s'y trouvent, et que soi-même puissions être un champion sans le savoir. C'est aussi le bonheur de savoir qu'on risque de nous féliciter quand on dira "je viens de St-Félicien" ou qu'on nous portera de l'attention. Surtout, qu'on mentionne notre ville aux informations, qu'on rende réel notre petite vie (car n'est réel que ce qui passe à la TV, ce qui a été approuvé par les masses!). L'impression pour une fois de faire partie de l'histoire*, d'être dans des lieux qui en font partie.
On peut faire le même raisonnement avec la fierté éprouvée quand son équipe locale (ou la plus proche) de hockey/soccer/football/basketball gagne un championnat, que ce soit les Canadiens de Montréal ou l'Équipe Canada. Ou quand un concitoyen s'illustre (Guy Laliberté, etc).
Qu'on appelle cela de la fierté.. ça va. Mais on peut quand même poser la question : "si ce n'est pas mérité, cette fierté provient de quoi ?". Et j'en ai donné une bonne ébauche de réponse, je crois. Avec un minimum d'introspection, cette fierté non-méritée tombe assez rapidement et à elle peut se substituer d'autre chose d'aussi plaisant. Ce qui est malsain est qu'à cette fieté non-méritée on s'attribue un sentiment de supériorité quelconque, et cela arrive très souvent.
*Il y a une fierté différente quand on est fier qu'une équipe choisie arbitrairement qui gagne. Genre si je prends pour les Orioles et qu'ils remportent la série mondiale, la fierté sera alors d'avoir su reconnaître l'équipe qui est la meilleure, donc de bien connaître le jeu, la science du jeu.
**Tout comme on ressent un sentiment fort quand on visite des lieux historiquement connus; ce n'est pas dans ce cas connu comme de la fierté, mais c'est semblable, c'est le sentiment qu'en foulant les pas d'hommes historiques ayant "existés" (ayant fait l'histoire), on existe enfin, on compte