Re: Ratzinger, Hitler et l'Athéisme: Here we go again...
Publié : 21 sept. 2010, 20:54
Thèse hautement discutable, étant donné que:Sylvain a écrit :Cette partie là est dans le livre dans la partie concernant la Synarchie et la Cagoule qui était son bras armé.
Laisser gagner Hitler n'était pas la première intention, l'admiration était celle d'un état fort où les syndicats étaient un mauvais souvenir. Le problème est que la prise du pouvoir par le coup de force de 1934 a échoué.
-La synarchie est plus un mythe qu'autre chose
-Les ligues (je suppose que c'est à ça que fait référence le le "coups de force") sont fondé sur des associations d'anciens combattant, peu homogène entre elles, peu encline à être d'accord, sauf en quelque cas (elles étaient par exemple d'accord pour être en opposition au gouvernement) mais, au final, leur tentative de coups de force en 1934 a été autant miné par la réaction des forces de l'ordre que par leur incapacité à agir conjointement.
D'ailleurs, la réaction n'a pas trainé dans le camps anti-fasciste.
Si la synarchie en question avait eu assez d'influence pour couvrir un sabotage délibéré des actions militaires de la France, pourquoi n'en avait elle pas assez pour s'imposer au gouvernement? Quel intérêt de préférer une défaite militaire dont on savait qu'elle signifierait un rabaissement de la France en vengeance de l'humiliation de 1929 et de considérable problème économique plutôt qu'une prise de pouvoir depuis la France sur lequel ce comité aurait déjà de l'influence.
C'est un pari terriblement risqué que de supposer qu'Hitler sera conciliant en cas de victoire de sa part surtout quand on savait, déjà à l'époque, tout le mépris qu'il pouvait avoir pour la France (qui est certes au dessus des slaves et des juifs dans sa hiérarchie des races, mais pas non plus à un niveau considéré comme très enviable).
Ce type de thèse ressemble fortement à d'autre thèse de conspiration, à savoir l'action dans l'ombre d'un ensemble secret non clairement identifié, qui possède beaucoup d'influence, probablement assez pour contrôler l'Etat (puisque d'après l'historienne, le grand capital contrôlait la société de A à Z, sauf les syndicats et les communistes,qui sont de gentils résistants à l'oppression capitaliste) mais qui se lance dans un pari incroyablement risqué pour prendre le pouvoir à découvert et laisse évidement plein de trace de leurs actions secrète, mais aucune qui prouve hors de tout doute raisonnable l'existence de la société secrète en question.
Si le monde pouvait être aussi simple, avec les méchants d'un coté et les gentils de l'autre....
Mais il n'y a pas eu d'élan. Barthou a oeuvré pour un rapprochement avec l'URSS, si je me souviens bien et le réarmement, il n'était pas le seul à en parler.En ce qui concerne le réarmement elle en parle aussi. Elle évoque Louis Barthou je crois qui a toujours oeuvré pour le réarmement et les alliances. Malheureusement il a peu été écouté et sa mort lors de l'attentat contre le roi Alexandre Ier de Yougoslavie a stoppé cet élan.
En réalité, le réarmement a eu lieu, mais il n'était, de loin, pas adéquat avec l'évolution de la technique guerrière. Ce n'est pas temps un réarmement qui était nécessaire qu'une modernisation des tactiques et du matériel. Mais on pourrait tergiversé indéfiniment sur l'ampleur de ce réarmement. Ce qu'on sait, c'est que la France était plus ou moins préparer à une guerre, même plus que moins, mais pas à cette guerre en particulier.
Pour ce qui est des alliances, la France en disposait et l'Angleterre c'est, au même titre qu'elle, couché devant Hitler. Doit-on en déduire qu'elle était dans le complot et souhaitait la défaite de la France (d'autant que le réarmement anglais n'a pas nécéssairement été franchement meilleurs. Les exploits de la RAF l'ont été avec un sous-équipement et un sous-effectif évident face à l'aviation allemande, mais avec l'avantage d'avoir tiré les leçon de la défaite française.)
Pour le rapprochement avec les soviétiques, ceux-ci ont, par la suite, fait le pacte avec Hitler, donc Barthou n'est pas un modèle de lucidité. Cela dit, il n'est pas le seul, tout le monde, à cette époque, en France, étant obnubilé par le combat des anticommuniste contre les antifasciste, l'idée que les deux idéologies puisse pactiser apparaissait peu probable.
Comme l'a dit Embtw, il faut remettre les choses dans leur contexte et non jugé à l'aune de la réalité de maintenant.Wooden Ali a écrit :Mais il est légitime de se poser la question pourquoi une puissance morale prétendue la plus importante du monde s'est couchée si vite. Qui peut dire quelles auraient été les conséquences d'une position ferme de Pie XII contre le nazisme ? Pour des gens se réclamant du Christ, se défiler comme des péteux à la première menace sérieuse, ça fait désordre.
Actuellement, et parce qu'il y a eu la shoah, l'antisémitisme apparait comme une horreur.
En 1933, la chose était très différente. L'antisémitisme était très présent en europe et pas que chez les extrémistes (de gauche ou de droite), mais aussi pas mal chez les conservateurs, qui, comme de part hasard, était souvent catho.
A l'époque, le vatican n'a pas sermonné Hitler, parce que celui-ci n'était pas hostile à l'antisémitisme, ni même réellement au fascisme qui était l'idéologie de l'Etat Italien et qui promouvait, au final, des valeurs familiales et de société proche de celle que le vatican promouvait elle même. Donc, sans l'approuver, il n'était pas fondamentalement hostile.
Après, avec la guerre, on peut dire que le mal était fait, à savoir que sans l'avoir cautionné, les autorités de l'Eglise l'ont quand même laissé faire (bon, en même temps, elle n'aurait pas pu faire autre chose que de raler) et donc, le but a été d'éviter aussi une persécution des cathos (rappelons que l'allemagne restait très protestante), chose obtenue en fermant les yeux sur les autres victimes du régimes.
Pour autant, ça n'exonère pas le Pape de ne pas avoir tenu le rôle de moraliste qu'il entend se donner, mais il ne faut pas non plus oublier le contexte de l'époque et le fait que la morale d'aujourd'hui n'était pas celle d'hier.