Greem a écrit :Je pourrais être d'accord avec toi si on commençait tous dans la vie avec les mêmes chances, mais c'est pas le cas. La pauvreté est un cercle vicieux et la richesse un cercle vertueux, donc je trouve ta remarque plutôt déplacée...
Je ne vois pas en quoi c'est déplacé. Dans les faits, c'est ça. Créer une inégalité face à l'impôt au nom d'une catégorie seulement de la population, c'est un privilège.
Et je ne vois pas en quoi faire ça viendra changer l'inégalité des chances au départ.
Personnellement, je préfère une égalité des chances qui nivèle vers le haut en prônant le mérite plutôt qu'une égalité des chances qui nivèle par le bas en baissant celle des plus aisé au niveau des moins aisés et en soutenant tout le monde.
Evidement, c'est un voeux pieux et une utopie, mais c'est tout aussi utopique de croire qu'une société peut fonctionner en désignant du doigt une minorité de privilégié. Au mieux, ils finissent par partir et c'est la minorité du dessous qui deviendra la cible.
C'est un cercle vicieux aussi.
(le problème de l'émigration des riches, ça n'est pas tant qu'ils partent que le fait que, si on fait reposer la "justice" fiscale sur une charge très élevé de leur part et qu'ils partent, c'est la catégorie en dessous qui devra supporter le fardeau à la longue si l'on reste dans le même état d'esprit.)
Carlito a écrit :Il n'y a pas de groupe d'ennemi désigné mais un sytème qui produit de profondes inégalités.
Ben voyons. Quand à l'extrême-gauche on propose de taxer à 100% les revenus au dessus d'un montant arbitrairement décidé, c'est contre le système qu'on se bat...
Quand on prétend parler au nom "du peuple" contre "l'oligarchie" c'est évidement contre le système qu'on se bat...
Quand on dit qu'on va aller chercher l'argent là où il y en a et ne pas payer "leur dette" c'est contre le système qu'on se bat...
Mais le système c'est aussi "le peuple" et c'est trop facile de présenter une catégorie, fussent-elles plus responsables qu'une autre, comme bouc émissaire en disant que le reste de la population n'a surtout rien à changer dans ces habitudes.
Qu'on fasse participer les plus riches d'avantage à l'effort, c'est valable si l'effort est collectif et vise le bien commun, pas s'il s'agit d'élever les populations les unes contre les autres.
Dans ce système appliqué tel qu'il est, cette minorité est "légalement favorisée au détriment de ce même "peuple".
Ex: les niches fiscales, le bouclier fiscale (pour la France), l' abandon des droits de successions...
Ce sont des pertes en impôts.
Non, ce sont des exemptions qui touchent normalement tout le monde. Il n'est pas noté dans la loi que ça ne s'applique qu'au dessus d'un certain seuil seulement ou à une catégorie de population seulement.
Maintenant, si effectivement le curseur est jugé trop bas, on peut le bouger, mais ça doit être dans une volonté d'intérêt général, pas pour une population particulière. L'impôt ne doit pas être au service d'une population, peu importe laquelle et si actuellement c'est le cas, c'est à ça qu'il faut remédier mais pas en faisant la même chose au profit d'une autre population.
Prétendre rendre l'impôt confiscatoire parce que le gouvernement précédent l'a rendu trop permissif, c'est de la vengeance, ça n'est pas de la justice.
De plus, on ne peut pas vraiment dire qu'il y a des "pertes" en impôt, dans la mesure où il n'y a pas une imposition parfaite en dessous duquel on serait en "perte". Ca serait un argument tout aussi valable de dire que l'impôt était trop haut avant.
L'important c'est moins de savoir si l'impôt est assez haut que de savoir s'il est juste pour le plus grand nombre (si possible tout ceux qui le paie.).
Actuellement ça n'est clairement pas le cas, et de tous les cotés, mais ça n'est pas en inversant l'injustice faite qu'on résout le problème.
Précision?
Simplement que la redistribution des richesses doit autant permettre aux pauvres de s'enrichir qu'au riche de s'enrichir. Elle doit favoriser une juste répartition à la fois dans un but de nivellement des inégalités MAIS aussi dans un but de récompense de l'investissement entreprit.
Qu'un riche soit lourdement taxé parce qu'il investit dans un bien immobilier dans le but de transmettre son patrimoine sans l'utiliser, ou spécule avec son argent à court terme, c'est logique, il ne contribue pas à l'intérêt général en faisant ça.
Mais qu'un riche soit lourdement taxé s'il investit à moyen ou long terme dans l'économie et fonde une entrepris,e ça n'est pas normal par exemple. Ca devrait au contraire être encouragé par une redistribution des richesses qui le favorise quand il agit comme ça.
La redistribution ça n'est pas juste taxer fortement les riches pour permettre aux pauvres de bénéficier d'une manne d'argent en plus sans effort ( je ne dis pas que les pauvres ne font pas d'effort, hein, juste que l'argent qu'ils reçoivent provient d'un effort qu'ils n'ont pas eux même fait dans ce cas là.)
Après, on peut organiser aussi une forme de charité légale, mais elle doit faire un minimum consensus et ne pas être confiscatoire.
Quel vol? C'est juste un ajustement sur le pourcentage d'impot à payer par rapport à ce que l'on gagne.
A partir du moment où l'on propose de taxer à 100% au dessus d'un certain seuil et où l'on prétend taxer à la fois l'investissement, le travail et l'immobilisation du capital (ce qui veut dire que quelqu'un ayant les moyens sera taxer partout dans quelqu'un qui ne travail pas ne sera pas taxer du tout.), c'est de la confiscation.
L'impôt doit être en fonction de la fortune mais aussi de l'effort consenti pour l'obtenir. Fixer un montant maximal d'enrichissement, c'est confisquer l'enrichissement d'une personne, même s'il a fait un effort pour l'obtenir. C'est l'inverse du mérite.
Mais un pays seul ne peut pas changer un système qui est mondialisé.
Alors, en ce qui concerne la redistribution des richesses, celà ne peut passer que par des ajustements fiscaux.
Faudrait savoir, je croyais que vous luttiez contre le système...
Si le système est mondialisé et qu'un seul pays ne peut le changer, alors tenter d'aller contre est vain. Tout ce que ça va provoquer c'est que le pays en question finira isolé et appauvrit, faute de pouvoir commercer efficacement en dehors de ses frontières.
Maintenant, il existe des moyens de rétablir une justice de l'impôt sans forcement que ça tourne à la gabegie économique.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)