Bonjour à tous !
Une nouvelle journée commence.
Les idées sont riches, abondent, le débat en cours est fructueux.
Mais, ça il y a un gros mais...
Le fameux groupe de croyants offensés, je ne parle pas de communauté, parce qu'il y a une part d'absurde à ce niveau, s'agite sur une idée fausse.
Leur interprétation repose sur les canons du coran établis entre le X et le XIème siècle, remaniés, par rapport à la situation d'origine dépendant d'une situation tribale, avec une codification précise. Jacqueline Chaabi est redoutable. Elle a tout passé au crible de l'histoire et de l'anthropologie, ce qui donne quelques milliers de pages savantes.
J'ai commencé. Je vais en avoir pour un moment. Très grande érudition de la part de cette grande dame. Ça ne me rend pas pour autant plus compétent sur ce sujet, et assurément pas un spécialiste. Je cherche à comprendre. J'utilise les outils, sélectionnés, à disposition.
Nous avons un coran "dévoyé", ou détourné, mais utilisé et servant de justificatif à tout et n'importe quoi. Comme une exégèse sérieuse, et reconnue, n'a toujours pas fait surface, nous tournons en rond. Croyants ou non-croyants...
La riposte, plutôt les ripostes, à la parution des caricatures, sont totalement disproportionnées et hors contexte puisqu'elles sortent des prescriptions originelles. Les offensés (ou pseudo-offensés, c'est du commode...), auraient dû répliquer proportionnellement ! Par le mépris ? Des dessins?
Amandine a écrit : pour moi, c'est évident.
Non, rien n'est évident. C'est une question d'époque, de contexte, et de compromis.
J'ai posté deux sketches de Pierre Desproges, datant de 1986. Ce qui était possible en 1986, ne l'est plus en 2020. Pourtant, la qualité, la subtilité du discours, n'ont pas changé. Le contexte, lui, ne permet plus d'entendre, de réceptionner. Les dérives idéologiques sont trop présentes.
Coluche ne passerait plus.
On pourrait prendre, dans le cadre de l'histoire de l'art, le fameux tableau de Gustave Courbet, "L'origine du monde". Qu'est-ce qui est évident et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Pour ne pas choquer, offenser, on fait disparaître le tableau ? On efficace une période historique ?
J'en conviens, ce pourrait correspondre à des digressions d'intellectuel mal dégrossi.
Nous assistons à un recul de la modération, de la distanciation, de la juste analyse, de l'esprit critique.
Par juste, il faut comprendre prise en compte d'un maximum de référents culturels.
Emmanuel Macron, si on analyse le dernier discours qu'il a commis à destination du proche et du moyen orient, si on sait lire entre les lignes, est pertinent à ce sujet.
Je ne suis pas un fervent supporter vde M. Macron. J'observe, j'écoute, j'essaie de saisir les subtilités en tentant de me tenir à l'écart des polémiques et des raccourcis faciles.
Rien n'est évident, je ne suis sûr que d'une chose, et ça j'en suis définitivement convaincu, c'est que je ne suis sûr de rien.
C'est fort possible que Samuel Paty n'aurai pas du recourir à l'utilisation de cette caricature, en regard de nombreux facteurs (âge des élèves, sensibilité, nudité, position...). Mais... Que s'est-il passé dans sa classe, exactement ?
Comment a-t-il construit son cours?
En fonction de quels paramètres ?
C'est quand même étonnant qu'un type aussi équilibré, conscient et maître des situations, ait pu se laisser ce aller à ce niveau. Se donner des bâtons pour se faire battre à ce point...
C'est ce qui ressort, à priori, de l'examen de sa vit passée. Aucun élément ne déborde.sue cette caricature nous paraisse inappropriée, soit. Qu'il ait pu commettre, une erreur d'appréciation, une faute, permettez-moi de douter. Il manque des informations. Peut-être qu'elles n'existent pas.
Brigitte et Emmanuel Macron sont nettement plus brocardés par Charlie Hebdo, et pas qu'un peu.
Même la dernière caricature d'Erdogan est une plaisanterie.
La situation est difficile à appréhender car nous avons un fort contexte émotionnel qui brouille les pistes, et ne facilite pas le travail.
En arrière-plan, Charlie Hebdo, son historique, les attentats, les caricatures face à des mouvances radicales, islamisées et islamistes (un distinguo : les acteurs qui ont toujours baigné dans un contexte socio-culturel d'essence musulmane, si on peut le traiter ainsi, et ceux plus fraîchement convertis pour des raisons x).
Ce qui n'est pas à considérer de la même façon.
Si les caricatures n'avaient pas été produites par des dessinateurs de Charlie Hebdo, quel aurait été le cours de l'histoire ? Samuel Paty les aurait il utilisées ? On peut supputer et rebondir à l'infini.
On aura perdu l'essentiel, le présent.
Ailleurs, ce n'est pas triste non plus. Ce qui suit vous donne un aperçu de ce que l'on perd réellement de vue.
https://www.lematindalgerie.com/le-califat-de-bruxelles
http://blog.marcelsel.com/2020/07/30/le ... -belgique/
https://www.atlantico.fr/decryptage/359 ... d-blackler