Voilà, c'est un peu la différence entre tentative d'intégration et rejet.Emanuelle a écrit :Donner la parole aux musulmans, ce n'est pas les caresser dans le sens du poil. C'est leur donner leur dignité et parce que l'on a reconnu leur dignité, pouvoir leur dire une autre façon de penser.
Je suis bien conscient que l'intégration ne fonctionne pas systématiquement (il faut être deux pour ça), mais, à mon avis, ce n'est pas parce que quelques peu nombreux immigrés posent problème qu'il faut tous les stigmatiser.
L'intégration (dans des conditions raisonnables, comme cela se passe actuellement en France, j'ai donné précédemment des chiffres) donne déjà d'assez bons résultats. Mis à part des banlieues difficiles et quelques salafistes qui sont traités généralement par la loi, l'intégration de passe relativement bien et permet à beaucoup de se défaire du poids d'une religion (30% de pratiquants parmi les musulmans, soit un taux proche de celui des chrétiens) et à s'intégrer normalement dans notre société (j'en avais parlé précédemment).
C'est imagé, mais oui. Même si l’illettrisme est parfois important en campagne, ce n'est pas tant qu'ils soient arriérés (dans certaines grandes villes du monde musulman, à par la typographie, on pourrai se croire dans une ville européenne, leurs médecins et ingénieurs sont tout à fait compétent ...), c'est plus, je pense, que la démocratie n'est pas une habitude. La démocratie demande un apprentissage assez long pour qu'elle imprègne toutes les strates de la société.Emanuelle a écrit :Les pays musulmans en sont aujourd"hui au "Moyen-Age" (Kraepelin va me tomber dessus)
En fait le mot islamophobie est quand même mal foutu. Étymologiquement il signifie la peur de l'islam (en tant que religion).
Dans les faits, il est employé communément (par les autorités, les médias et la plupart des personnes y compris dans certaines affirmations de cette enfilade) dans le sens d'une intolérance et de rejet envers les musulmans, ce qui n'est pas du tout la même chose.
Autant je peux comprendre la peur de l'islam en tant que religion (et je rappelle que la critique d'une religion fait partie de la liberté d'expression), autant la seconde acceptation du terme a un écart bien plus ténu avec la notion de racisme / xénophobie.
Il faut bien distinguer la critique légitime de dogmes religieux et une xénophobie systémique et c'est cette dernière notion que je rejette (et que rejette la pétition).
Alors évidemment, l'imprécision de ce vocable est utilisé à toutes les sauces par tous, que ce soit par des intégristes et religieux qui y voient un moyen de protéger certains dogmes qui n'ont rien à faire dans une démocratie, que ce soit par par les tenants d'un rejet systémique des musulmans dans le but de faire passer une xénophobie sous-jacente (dans le genre "je ne suis pas raciste, mais...").
Amalgamer des différentes notions rend les messages parfois assez flous, ce qui est bien utile pour édulcorer des messages qui passeraient moins bien autrement.
Ainsi, l'Arabie Saoudite est tout à fait critiquable et condamnable de par son régime théologico/politique, ses implications dans le terrorisme et sa guerre au Yemen. Mais je ne vois pas en quoi ça implique tous les musulmans du monde. De plus, le wahhabisme n'est qu'un courant très minoritaire dans un islam qui est loin d'être homogène. (note : courant religieux minoritaire mais toutefois surboosté par l'argent du pétrole).
Au-delà de la religion, il y a aussi de grandes différences de culture et de sensibilité entre les différents peuples du monde musulman (perses, berbères, sénégalais, jordaniens, kurdes, turcs, afghans, indonésiens...), même si l'islam en est une caractéristique commune (mais pas vraiment unificatrice).
Concernant le Coran, il est éminemment critiquable tout comme l'est la Bible et ils se valent au niveau des contenus violents à mon humble avis. Historiquement, je ne pense pas non plus qu'on puisse dire que la chrétienté ait été moins violente, moins conquérante et moins prosélyte que l'islam. La différence entre l'occident et le monde musulmans (même si je n'aime pas agréger des choses très diversifiées) est que l'occident a réussi à se séculariser en allant vers la démocratie depuis un moment (cheminement chaotique ceci dit), alors que le monde musulman n'a globalement pas encore franchit ce pas*.
Les sécularisations dans le monde musulman ont plus donné des dictatures ou des régimes autoritaires (Égypte, Syrie...) qui s'appuient éventuellement par la suite sur la religion dans les buts politiques (comme la Turquie actuelle).
Enfin, concernant l'intégrisme musulman et le djihadisme armé, vu le passé de petites frappes, dealers et proxénètes de pas mal de terroristes et de responsables de Daesh, je pense qu'il vaudrait mieux parler d'islamisation du radicalisme plutôt que de radicalisation de l'islamisme. Comme ils se nourrissent des rejets des communautés, le renforcement d'un sentiment anti islam en Europe va dans le sens souhaité par ces intégristes.
* Et vu les guerres perpétuelles et leur cortèges d'horreurs, les problématiques environnementales, les régimes autoritaires en place les luttes d'influence et la confessionnalisation des conflits, ça ne risque pas de s'améliorer dans un avenir proche. Certains font un parallèle de la situation actuelle au moyen-orient avec la guerre de trente ans qui me parait intéressant.
Inso.